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LIBRE-ECHANGE ET PROTECTIONNISME AUX XIXe ET XXe SIECLES - Cours d'économie - Economie du commerce international - Histoire économique

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LIBRE-ECHANGE ET PROTECTIONNISME AUX XIXe ET XXe SIECLES

 

Du XIXè sicèle à nos jours, et tout au long du XXème siècle, le débat académique fut tout aussi balancé que le débat politiuqe sur la question de l'ouverture économique. Aux grandes phases d'expansion économique et d'ouvrture succèdent des périodes de fermeture à la suite de chaque crise (forte dans les années 30, limitées à de courtes stagnation à l'ère de la mondialisation).

I Les théories libre-échangistes modernes

A)Les théories traditionnelles

La loi des proportions de facteurs, 1933 :

L’économiste néoclassique Bertil Ohlin propose la loi des proportions de facteurs, qui vise à approfondir l’analyse de Ricardo en expliquant l’origine des différences de coût de production entre les pays. Ceux-ci constituent en effet le point de départ (inexpliqué) du modèle ricardien.

Bibliographie recommandée pour cette fiche :

Victoires et déboires, histoire économique du monde depuis le XVIè siècle(en trois tomes) de Paul Bairoch


La bible : Economie internationale de Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Gunther Capelle-Blancard et Matthieu Crozet

Histoire économique de la France du XVIIIe siècle à nos jours de Jean-Charles Asselain

La Mondialisation n'est pas coupable : Vertus et limites du libre-échange de Paul R. Krugman

Le commerce international : Théories, politiques et perspectives industrielles de Emmanuel Nyahoho, Pierre-Paul Proulx et Christian Deblock

Des principes de l'économie politique et de l'impôt de David Ricardo

Ouvrages sur l'histoire économique et de la pensée économique au XIXè siècle de David Ricardo

Appelée aussi « loi d’Heckscher-Ohlin », elle s’énonce ainsi : Chaque pays dispose d’un avantage comparatif (et tend donc à se spécialiser) dans les activités qui nécessitent relativement le plus le (ou les) facteur(s) dont ce pays est relativement le mieux doté.




 

Le théorème HOS, 1948

Sur la base de l’analyse explicative de la loi des proportions de facteurs, les théoriciens néoclassiques ont analysé les conséquences du commerce international. Cette analyse est connue sous le nom de théorème HOS, du nom de ses concepteurs : Heckscher, Ohlin, Samuelson. Elle montre que le commerce international tend à égaliser dans tous les pays la rémunération réelle (en pouvoir d’achat) de chacun des facteurs de production. Toutefois, cette analyse repose sur des hypothèses fortes : les méthodes de production sont les mêmes partout, les rendements sont constants, les facteurs de production ne se déplacent pas d’un pays à l’autre… Ses vérifications empiriques ont généralement été décevantes.

 

Le paradoxe de Leontief, 1953

Wassily Leontief cherche à mesurer, à l'aide des tableaux des entrées-sorties, la quantité de travail et de capital que renferment les divers biens produits par l'industrie américaine, que ceux-ci soient exportés ou bien vendus sur le marché intérieur. Il montre alors que les Etats-Unis exportent des biens moins intensifs en capital que ne le sont leurs importations. Ce résultat est paradoxal pour le pays considéré comme le plus économiquement développé et devant donc exporter des biens à fort contenu capitalistique. Ce résultat contredit le théorème HOS et a été largement discuté (méthode utilisée, prise en compte d'un troisième facteur comme celui des ressources naturelles).

B)    Les nouvelles théories

1-       la lignée ricardienne : l’explication par les différences des conditions de la production

 

La théorie de l’écart technologique, 1961

Michael Posner développe une analyse radicalement nouvelle, centrée sur le changement technique. Il s'agit d'étendre à la sphère internationale l'analyse que Joseph Schumpeter a proposé des effets de l'innovation : une firme innovatrice bénéficie, pendant une période plus ou moins longue, d'un monopole dans la production du bien nouveau. Si ce bien est consommé à la fois par des résidents du pays d'origine et par des consommateurs localisés à l'étranger, un flux d'exportations est créé qui ne disparaîtra que lorsque les firmes étrangères auront réussi à mettre au point un produit concurrent. Le commerce existe parce qu'il y a un "écart technologique ".

 

La théorie du cycle de vie du produit, 1966

Raymond Vernon enrichit la perspective de Posner en s'interrogeant sur la nature des innovations qui apparaissent aux États-Unis et en considérant les stratégies des firmes tout au long de la durée de vie économique du produit. Selon Vernon, les innovations sont à l'origine du cycle de vie d'un produit. Elles se produisent dans des pays à stock de capital physique et humain élevé. Le coût élevé de l'innovation est amorti car ces biens nouveaux peuvent s'écouler sur un marché suffisamment grand et solvable. Une fois maîtrisé le marché domestique, le produit est exporté. Au fur et à mesure que l'innovation est connue, la concurrence se durcit et le coût des facteurs de production redevient prédominant. La production est alors transférée vers des pays à bas salaires.

2-       la lignée smithienne : l’explication par la dimension du marché et/ou des firmes

 

La théorie de la demande représentative, 1961

Une des critiques adressées aux modèles ricardien ou HOS est de sous-estimer le rôle de la demande. Selon Linder, l'échange des biens manufacturés par opposition aux produits primaires ne peut être expliqué par les seules dotations relatives naturelles. Le volume du commerce entre deux pays dépend des préférences des consommateurs. La similitude des fonctions de demande des pays qui échangent détermine la part dans le revenu national du volume des biens manufacturés échangés. Plus le revenu par tête des pays est proche, plus l'intensité du commerce entre les deux pays sera élevée.

 

La théorie de la demande de différence, 1971

Bernard Lassudrie-Duchêne montre que l'hypothèse d'homogénéité des produits n'est pas réaliste.

 

La théorie de la concurrence imparfaite et politique commerciale stratégique, 1987

Paul Krugman crée un changement radical : en introduisant explicitement les entreprises comme agents dans la théorie du commerce international, il supprime (ou du moins, atténue) le rôle central des pays. En supprimant la référence aux pays, il fait disparaître le commerce international en lui substituant un commerce dans un espace mondial où les frontières nationales n’ont plus qu’un rôle secondaire (c'est ce que traduit l'expression "mondialisation"). C'est probablement excessif pour la plupart des produits.

 

II Les théories protectionnistes

 

La théorie de la protection dans le cadre des industries naissantes, 1841

La théorie du protectionnisme éducateur fut popularisée par List (mais proposée par A. Hamilton en 1791). Perroux et de Bernis la reprendront à leur tour dans la deuxième moitié du XXe siècle. En protégeant l'industrie dans le premier temps de son développement, le pays permet à cette activité d'engranger des économies d'échelle et de bénéficier de gains d'apprentissage. Il en résulte une baisse du coût moyen par rapport à celui des producteurs du reste du monde. Une fois que le coût moyen est égal ou inférieur à celui du reste du monde et donc que l'avantage comparatif du pays est établi, la raison d'être de la protection disparaît. Les coûts de la protection, notamment pour les consommateurs, doivent être à terme compensés par les recettes, une fois l'avantage comparatif établi.

 

Le paradoxe de West-Graham, 1923

Ce paradoxe, d’abord énoncé par Graham, montre non seulement que le libre-échange peut défavoriser un pays, mais aussi, ce qui est plus grave, qu’il peut induire une perte d’efficacité dans l’allocation des ressources et une régression du bien-être à l’échelle mondiale.

 

La théorie de la politique commerciale stratégique, 1985

Elle a été développée par James Brander et Barbara Spencer. Cette théorie démontre que le libre-échange n’est pas nécessairement optimal. La protection, par le biais notamment des subventions aux exportations, peut procurer nationalement des avantages supérieurs. Cette thèse a été popularisée par Krugman en l’appliquant à l’industrie aéronautique.

 

La théorie du managed trade, 1990

Laura d’Andrea Tyson souligne le rôle des externalités diffusées sur les autres secteurs par les industries de haute technologie. Elle partage avec List, Bye et Graham l’idée selon laquelle toutes les spécialisations ne sont pas équivalentes.

 

III Dans les faits

 

·  Au XIXe siècle

Le modèle du libre-échange est l’Angleterre, avec la suppression des corn laws en 1845, puis de la plupart de ses autres tarifs. Dans les années 1860, le mouvement libre-échangiste est largement poursuivi en Europe, notamment avec la signature de plusieurs traités et la généralisation de la clause de la nation la plus favorisée. Mais l’ère du libre-échange est de courte durée. Dès 1879, Bismarck relève les tarifs en Allemagne. Le gouvernement français lui emboîte le pas en 1892 avec les « tarifs Méline ». La tendance vers le libre-échange n’est pas totalement vérifiée aux Etats-Unis : le tarif moyen a diminué vers 1860, mais augmente à nouveau en conséquence de la guerre civile.

 

·  Au XXe siècle

avant la Seconde Guerre Mondiale

Jusqu’à la Grande Dépression des années 1930, le protectionnisme s’accentue. Cela a pour conséquence une réduction des échanges et prolonge la crise économique.

 

après la Seconde Guerre Mondiale

Les leçons de l’avant-guerre ont porté quelques fruits ; l’après-guerre est donc marqué par des efforts coordonnés pour libéraliser les échanges. L’intégration commerciale européenne et le système de négociations multilatérales du GATT en sont les témoignages les plus visibles. C’est en effet sous l’égide du GATT que la libéralisation commerciale mondiale a fait de grands progrès. Il fut remplacé en 1995 par l’OMC, qui couvre un domaine plus large ; celle-ci applique 4 principes fondamentaux : non-discrimination, réciprocité, abolition des restrictions quantitatives, loyauté des échanges. Mais parallèlement on constate deux évolutions de sens opposé : certaines mesures protectionnistes très spécifiques ont été renforcées (ex : commerce des textiles), et les gouvernements ont développés des politiques de protection indirecte pour compenser leur perte d’autonomie dans le maniement des instruments protectionnistes traditionnels.

Conclusion

« Poussé trop loin, le libre-échange intégral peut poser autant de problèmes qu’il n’en résout » Henri Bourguinat, 2003. A l’inverse, les politiques protectionnistes connaissent elles aussi des limites. Les argumentations tant en faveur du libre-échange que du protectionnisme ont dû être révisées en profondeur. Les positions en présence se sont faites plus nuancées et plus sophistiquées. A cet égard, la position de Krugman est significative : il popularise une théorie en démontrant la supériorité de la protection et conclut qu’il faut préférer le libre-échange, mais par défaut. Les défenseurs du libre-échange ne voient plus en lui l’optimum absolu, mais au mieux la moins mauvaise des solutions recommandables : une solution sous-optimale économiquement, mais politiquement raisonnable.

sources : http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/ ; http://www.ac-limoges.fr/bleucl/SES/cours/terminale/relations-inter/ ; Cahiers français n°315 et 317 : « Comprendre l’économie » ; Libre-échange et protectionnisme, R. Schnerb, QSJ n° 1032


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