Notes sur la décentralisation

 

Opérant une redistribution des pouvoirs dans le cadre de l’Etat

unitaire et favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité, la

décentralisation a également eu pour objet de rechercher une meilleure

efficacité de l’action publique. les collectivités locales se sont

affirmées comme des acteurs économiques de premier plan. Elles ont

apporté des réponses adaptées à différentes questions de sociétés

 

passage d’une logique de blocs de compétences à une cogestion généralisée etle plus souvent inégalitaire dans les relations entre l’Etat et les collectivités locales.

 

 

 

La multiplication des formes de coopération locale a brouillé la carte de l’intercommunalité

 

 

 

 

plusieurs facteurs sont susceptibles de mettre en cause

la contribution de la décentralisation à une meilleure efficacité de l’action

publique.

a)complexité du paysage institutionnel de la décentralisation

b) l’inadéquation croissante des moyens mis à la disposition des collectivités

locales

c)l’absence d’adaptation de l’Etat à la « nouvelle

donne » issue des lois de 1982-1983.

d)rigidités excessives du statut de la fonction publique territoriale

ne permettent pas de prendre en compte les spécificités et les besoins des

collectivités locales.

e)Quant au système de financement les évolutions

récentes remettent en cause l’autonomie

locale et constituent des entraves au développement des initiatives.

 

 

 

 

Charles Eisenmann il n’y a de véritable

décentralisation « que si et dans la mesure où les autorités locales reçoivent le

pouvoir de poser des règles ou des normes d’espèce avec la liberté que leur

laisse la législation sans être soumises à aucune volonté d’une autorité

administrative d’Etat »,

 

 trois facteurs qui ont joué dans le sens de

la centralisation :

a) le goût du recours hiérarchique qui pousse à en appeler toujours à

une autorité supérieure ;

b) le goût de l’égalité, qui se traduit par un glissement insensible de

l’égalité vers l’égalitarisme et l’uniformité ;

c) le goût de la sécurité, qui conduit à faire appel à l’Etat jugé mieux

placé que quiconque pour assurer cette sécurité.

le centralisme jacobin ,la centralisation

napoléonienne.

 

 

 1)Les lois du 10 août 1871 a prévu que le conseil général serait désigné

sur la base d’un conseiller général par canton, élu pour six ans ;le représentant de l’Etat restait l’organe

exécutif du conseil général ;et

2) 5 avril 1884 consacré une véritable clause

générale de compétences au profit du conseil municipal qui règle désormais

« par ses délibérations les affaires de la commune ».

3)Constitution du 27 octobre 1946 consacra plusieurs articles aux libertés

locales qui affirmèrent notamment le principe de la libre administration des

collectivités locales dans le cadre de la loi nationale

4)Le titre XII de la Constitution du 4 octobre 1958, entièrement

consacré aux collectivités territoriales, réaffirme le principe de libre

administration des collectivités locales par des conseils élus.

 

 

phénomène de dépossession légale résulta de

l’adoption de diverses lois qui, n’ayant pas les collectivités locales pour objet

principal, eurent néanmoins un effet sur la répartition des compétences

existantes. Cette dépossession répondait au double objectif de restreindre la

liberté d’action des collectivités locales et d’uniformiser les modalités de

gestion. nombreux domaines : budget communal et

départemental, gestion du personnel, coopération, marchés locaux, ordre

public, enseignement, action sanitaire et sociale, urbanisme.

Dépossession administrative. Les administrations de l’Etat prirent, en effet, l’habitude d’intervenir sous la forme de règlements qui, sans dessaisir, au moins en théorie, les autorités locales, ont contribué à limiter leurs pouvoirs de manière

significative.

 

 

Le rapport « Vivre ensemble » 1976« La situation d’aujourd’hui, c’est d’abord un Etat qui a absorbé enlui presque toute la substance administrative ; L’Etat en effet s’est englué dans le quotidien .Ainsi pris, l’Etat n’a souvent ni le temps ni le recul suffisant pourjouer le jeu que la collectivité attend de lui : surveiller les grands équilibres,poser les règles de la vie en société, en contrôler le respect. En revanche, ils’est substitué au rôle normal des collectivités locales. »

 

 

série de

dispositions adoptées depuis 1958 avaient donné une plus grande liberté aux

collectivités locales et parallèlement accru la déconcentration de

l’organisation de l’Etat. :

a) La loi du 31 décembre 1970 a ainsi supprimé

l’approbation préalable du budget des communes

b) La loi du 5 juillet 1972 a par ailleurs créé la région qu’elle a érigée en

établissement public à vocation spécialisée.

c) La région a également bénéficié de la déconcentration des crédits

d’investissement public

d) loi du 3 janvier 1979 a par ailleurs institué la dotation globale de

fonctionnement

e)loi du22 avril 1980 relatif au développement des responsabilités

locales ;le Sénat a assumé pleinement son rôle

constitutionnel de représentant des collectivités territoriales :il a accru les libertés locales, prévu de

nouveaux moyens pour l’exercice de ces libertés et déterminé un partage des

compétences entre l’Etat, la commune et le département. une liberté juridique aux collectivités locales en précisantque les décisions des autorités locales prenaient un caractère exécutoire dèsleur affichage.

 

OBJECTIFS DE LA DÉCENTRALISATION

 

 Une nouvelle distribution des pouvoirs

 

 La loi du 2 mars 1982 exprime la nouvelle donne que la

décentralisation introduit dans l’organisation des pouvoirs, en tout premier lieu

en transférant le pouvoir exécutif du préfet aux présidents des conseils général

et régional, la région étant érigée en collectivité locale de plein exercice.

 

 « les communes, les départements et les régions s’administrent librement

par des conseils élus ».

a)les collectivités locales ne doivent pas se trouver

dans une situation de dépendance à l’égard des administrations de l’Etat

b)acceptation de la diversité des situations locales

c)nouveau mode de définition de l’intérêt général, lequel n’est plus du ressort

exclusif de l’Etat mais au contraire peut, dans certains domaines, être défini et

porté par les acteurs décentralisés.

MAIS

Tout en confiant de nouvelles responsabilités aux collectivités locales,

la décentralisation n’a pas remis en cause les principes de l’Etat unitaire.

=) Les lois de 1983 n’ont pas procédé

à une refonte globale de la répartition des compétences. elles

n’ont pas appliqué dans toute sa portée le principe de subsidiarité

 

=)le Conseil constitutionnel a veillé au respect des

prérogatives de l’Etat en considérant que « si la loi peut fixer les conditions de

la libre administration des collectivités territoriales, c’est sous la réserve

qu’elle respecte les prérogatives de l’Etat (...) ; que ces prérogatives ne

peuvent être ni restreintes ni privées d’effets, même temporairement ; que

l’intervention du législateur est donc subordonnée à la condition que le

contrôle administratif prévu par l’article 72 (alinéa 3) permette d’assurer le

respect des lois et, plus généralement, la sauvegarde des intérêts nationaux,

auxquels, de surcroît, se rattache l’application des engagements

internationaux contractés à cette fin » (décision n° 82-137 DC du 25 février

1982).

 

 

contraintes aux collectivités locales qui peuvent s’avérer très lourdes et de nature à réduire singulièrement leur liberté de décision.

 

 

 

 

Un Etat recentré sur ses compétences essentielles

 

En fixant le principe que les transferts de compétences doivent être

accompagnés des transferts des ressources correspondantes

l’Etat ne doit pas saisir cette occasion pour opérer

des transferts de charges, obligeant les collectivités locales à augmenter le

niveau des prélèvements obligatoires pour pourvoir assumer ces charges non

ou insuffisamment compensées. l’Etat. déchargé d’un certain nombre de tâches gérées plus

efficacement par les collectivités locales, doit, en effet, pouvoir se consacrer à

ses missions fondamentales. affaires étrangères, défense, justice, sécurité« gouvernance »

 

 

 Ces transferts doivent, en effet, se traduire par la mise à disposition

des collectivités locales des moyens nécessaires à leur exercice.

 

il n’y a pas de bonne décentralisation sans une déconcentration parallèle de l’organisation des

services de l’Etat. l’organisation des administrations de l’Etat qui, plusdéconcentrées,doivent être mieux à même de s’adapter à la diversité et auxévolutions des situations locales.

 

Une démocratie de proximité Un processus de décision la décentralisation rompt ainsi avec un mouvement pluriséculaire proche des citoyens

 qui avaitconstruit pour l’essentiel la démocratie et la citoyenneté autour de l’Etat.

 

le regard des pouvoirs publics surles administrés est donc teinté de paternalisme, l’Etat mettant en avant salégitimité, soit à travers la défense de l’intérêt général, soit au nomd’impératifs de rationalité technique.

 Par le nouveau processus de décision qu’elle met en place, la

décentralisation crée un cadre nouveau qui substitue une démocratie de

citoyens à une société d’administrés.

 

Cette capacité d’adaptation des collectivités locales à une réalité

mouvante peut également être observée dans le domaine des nouvelles

technologies de l’information.

 

Décentralisation et finances publiques

a) augmentation de la part des administrations publiques locales

dans le produit intérieur brut au cours des trente dernières années b)rééquilibrage en cours entre la part relative de l’Etat dans le

PIB et celle des administrations publiques locales

 

Dans les deux cas, on constate une coïncidence entre la mise en

œuvre des transferts de compétences prévus par les lois de décentralisation et

la stabilisation des parts de l’Etat et des collectivités locales dans le produit

intérieur brut.

La structure des dépenses des administrations publiques locales est

très différente de celle de l’Etat. Elle se caractérise notamment par une place

plus importante accordée à l’investissement ou, pour employer la terminologie

de la comptabilité nationale, à la formation brute de capital fixe (FBCF).

Depuis le début des années 90, environ les deux tiers de

l’investissement public sont réalisés par les administrations publiques locale: « Dans le cas des administrations locales, ce sont les variations

de l’investissement qui influent le plus sur la croissance nationale, et cela

dans un sens positif : « plus l’investissement public local augmente, plus le

PIB est stimulé ». On observe un effet stimulant analogue de l’investissement

des administrations locales sur la productivité et l’emploi du secteur privé. Il

y a là une manifestation significative de ce qu’on appelle la croissance

endogène. ». dix-huit ans après

les lois de décentralisation, les gestionnaires locaux, élus et fonctionnaires

territoriaux, ont acquis une expertise en matière financière qui produit des

résultats auxquels l’Etat serait bien en peine d’aboutir.

Cette expertise se manifeste par le caractère de plus en plus

sophistiqué de la gestion financière des collectivités, notamment en matière de

gestion de trésorerie. Mais avant tout, l’expertise des collectivités locales se manifeste parleurs performances en matière budgétaire. Les bonnes performances des collectivités locales (maîtrise des

dépenses de fonctionnement, désendettement), réalisées dans un contexte de

fort accroissement des charges, ont été « récompensées » en 1996 par

l’apparition d’une capacité de financement des administrations publiqueslocales.Cet excédent budgétaire, sans lequel la France n’aurait pas satisfaitaux critères de convergence requis par le Traité de Maastricht pour

participer à la monnaie unique, s’est confirmé malgré le redémarrage de

l’investissement local à partir de 1997.

 

L’ensemble des mutations précédemment décrites contribuent à

accentuer la « fracture territoriale » entre les différents espaces français.

Le risque de fracture civique et sociale : « incivilités, montée de l’individualisme, crise de la représentation politique, syndicale ou

associative, penchant vers l’appartenance communautaire au détriment du lien

républicain- peut conduire à une forme de nihilisme social, le taux d’abstention aux diverses élections ,l’inégalité « numérique

 

la gestion de

proximité apparaît la plus efficace pour faire face à ces différents défis Ce constat est particulièrement avéré dans le domaine de l’action

sociale dont la gestion décentralisée a renforcé les performances.

a) Elle a également mieux répondu à l’exigence accrue des citoyens quant à la

capacité de réaction des services publics aux différents problèmes sociaux.

 

b) permis d’accélérer la programmation des équipements

nouveaux en particulier pour les personnes âgées et les personnes handicapées.

c)la culture constitue d’ores et déjà un enjeu important. A

l’heure de la mondialisation, en effet, la demande d’identification culturelle

s’accroît.

 

 

 L’ouverture des frontières rend indispensable une structuration forte

des territoires afin de les mettre en position de capter les flux de richesses

circulant dans l’ensemble communautaire. Dans cette perspective, c’est bien

un aménagement multipolaire qu’il convient de promouvoir. En faisant ce

choix, les politiques publiques nationales permettront une intégration efficace

du territoire dans l’Union européenne.

L’Etat doit être recentré dans ses fonctions essentielles et porteur d’un projet

national. Il lui revient de définir une stratégie d’ensemble, de corriger les

déséquilibres financiers entre les collectivités territoriales et de mettre en place

les grandes infrastructures intellectuelles et de communication. Pour le reste, il

doit déléguer aux collectivités décentralisées l’essentiel des actions qu’exige

sur le terrain l’aménagement du territoire, en leur transférant les moyens

financiers et humains.

La notion d'autonomie locale peut être rapprochée du principe de libre administration des collectivités territoriales, tel qu'il est fixé par notre Constitution. Pour l'essentiel, notre système local est en harmonie avec les principes de la charte de l'autonomie locale. Les collectivités locales française reçoivent leurs compétences de l'Etat, dans le cadre de la loi. Elles peuvent ainsi, sans être soumises à des contraintes excessives et sans interférer avec les pouvoirs exécutif et législatif, comme avec l'autorité judiciaire, exercer leurs missions au profit de leurs populations.(UN 4e pouvoir ? )

 

Cette insertion relève d'abord de l'efficacité des actions dle fondement de la coopération décentralisée et transfrontalière est ainsi posé. e coopération transfrontalière

 

 

 

La Commission européenne prépare ainsi, un Livre blanc sur la bonne « gouvernance européenne ».

 

 Nos 500.000 élus locaux constituent une richesse démocratique irremplaçable et unique, même si un effort puissant de rationalisation de l'action de ces collectivités a été engagé du fait du développement de l'intercommunalité.

 

Devant le besoin croissant et légitime de participation à la décision publique de la population et donc des associations, des ONG ainsi que des partenaires sociaux, le Gouvernement a montré l'exemple dans ce domaine, en généralisant, au titre du projet de loi « démocratie de proximité », la formule des conseils de quartier qui associent, au niveau le plus fin d'un territoire, les représentants de la « société civile » aux élus municipaux. Dernier principe, la nouvelle architecture institutionnelle de l'Europe ne saurait se résumer à une marqueterie de pouvoirs régionaux. Le Gouvernement vient d'effectuer une avancée significative en proposant dans le projet de loi relatif à la démocratie de proximité de nouveaux transferts de compétences aux régions. Mais l'Etat doit maintenir sa capacité d'agir et de décider localement. Le même raisonnement s'applique d'ailleurs aux instances communautaires qui, garantes de la cohésion économique, sociale et territoriale de l'Union, doivent maintenir, à l'heure de l'élargissement, leur capacité de mener une politique régionale cohérente et équitable. Il n'est pas dans l'intérêt des autorités européennes d'aboutir à un processus d'émiettement territorial, conduisant à l'affaiblissement des politiques communautaires.

la loi sur le renforcement de l'intercommunalité du 12 juillet

 la décentralisation doit être regardée comme un mouvement et non comme un acte de réforme appelé à rester immuable. 1999

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