Les contrats de plan Etat-région
Les contrats de plan etat region sont une expression
administrative juridique et financiere de la volonté des autorités publiques de
maitriser à moyen terme le développement .Or si le contrat de plan etat region
se projette dans le moyen terme il est également de par sa dimension purement
comptable de moyen envergure puisqu’ il représente sur une fiche d’ imposition
annuelle environ 100 E ;peu de chose pourrait -on dire…pourtant ce peu de chose
est, dans la perspective d’ une étude de la nature du pouvoir politique d’ une
importance cruciale :De par sa forme contractuelle le contrat de plan Etat
region introduit une modalité nouvelle dans l’ exercice du pouvoir politique.En
effet le Contrat de plan Etat region rompt avec l’ unilatéralisme etatique et
etablit un rapport nouveau entre les échelons du pouvoir politique :le
rapport d’ égalité. Est-ce à dire à dire que le CTER est le cheval de troie d’
un pouvoir non plus exclusivement pyramidale et hierarchique mais davantage
fondé sur une stratégie individuelle d’ acteur fédérés en réseau ?pour répondre
à cette question il faut d’ abord examiner les points forts des Contrats de plan
Etat region dans cette perspective pour les confronter limites de cette démarche
contractuelle.
I. UNE APPROCHE NOVATRICE DE L EXERCICE DU POUVOIR
A. le 29 juillet 1982,les contrats de plan etat region
sont creés dans le cadre d’ une réforme de la planification.Plus que le
fruit d’ un élan créateur soudain,c’ est là l’ aboutissement d’ une évolution
initiée en1958 avec la régionnalisation du plan .
Dès le quatrieme plan on a parlé de » tranches
opératoires » pour aboutir a la création des CODER ( commision de développemente
economique régionnaux ) puis lors du 5e plan de « tranche régionnale »(1966-1970)
enfin à l’ occasion du 7e plan d’ etablissements publiques régionnaux(1972)
Les CTER ,moyennant le transfert du pouvoir politique du
niveau national au niveau local ont été pensésen vue d’ un gain d’ efficacité
dans la gestion : il est raisonnable de penser qu’ un pouvoir centralisteur
technocratique aussi compétent soit- il ne peut pas gerer avec une égale
efficacité des situations précisent requérant une connaisance profonde du
terrain. Pour pallier cette inévitable méconnaissance un pouvoir
centralisateur tendra à à adicter des lois aussi universelle qu’ imprécises , le
contrats vise à gérer les cas où la politique à mener requiert une
connaisssance et une réelle expérience du terrain Pour mesurer combien les
contrats s’appliquent a des actions concrètes citons un extrait de rapport :»la
region Auvergne a dans le cadre des de contrats de plan conclu avec OFIVAL un
contrat particulier en vue d’ un soutien à l’ elevage des bovins allaitants et à
l’ engraissement des taurillons ».
Les CTER traitent trois grandes domaines de l’ action
publique :- les transports
- l’ agriculture
- la formation des hommes
La volonté des autorités de gérer au niveau local des
aspects de ces domainesn’ implique en rien que les contrats soient
circonscrits à la sphere local. les contrats se font avec des des organismes d’
envergure aussi bien national que local c’ est ansi que par exemple l’ aide
aux agriculteurs se fait en lien avec
- l’ Association Nationale du Developpement Agricole ,
- leFond National du Developpement Agricole,et
le
Programme de développement coordonné.
Parallelementl’ aide à la production se fait avec le
concours des organismes ayant une vocation nationale tels que par exemple :
- ONIVIN
- ONIPAM
- ONIFHLO ONILAIT
- OFIVAL
Le domaine dans lequels les CTER ont abouti aux
mesures les plus visibles dans le cadre d’ un processus de décentralisation est
celui dit de la « Formation des hommes »notons par exemple que la loi du 7
janvier 1983 reconnaît une compétence à la région pour l’éducation et fait des
lycées des établissements régionnaux.Cette action est menée parallelement à une
revalorisation des identités culturelles régionnales amenées de façon assez
compréhensible à etre mises entre parenthese par la volonté republicaine d’unir
les citoyens autour d’ une culture nationale commune.
. La protection de l’ environnement fait dans les
textes partie intégrente de la conservation des patrimoines culturels
régionnnaux; s’ ensuit le pouvoir conféré aux région de déterminer quel site
doit etre classé et ce en vertu du decret du 1e septembre 1984
Interressons-nous maintenant à la procedure mise en œuvre
dans les CTER :
1)le contrat est pensé et conçu à l’ occasion
d’ une réunion entre le president du conseil général qui represente la région
et et le commissariat général au plan l’ etat.
2) Une fois elaboré le contrat est signé par le
président du conseil régional an nom de la région et le préfet au nom de l’
Etat.
Si theoriquement le contrat se doit de correspondre aux
visées du plan national on peut penser que la theorie n’ influence que tres
marginalement la pratique quand on pense que le plan national1994 1998 n’ a pas
meme ete voté.N’ est- ce pas le signe d’ une volonté du gouvernement de donner
une importance grandissante à ce plan c’ est à dire de faire évoluer les
rapports entre les differents niveau de pouvoir dans le sens de l’ egalité ?
Pour s’ en convaincre,il suffit de constater que durant
cette période 1994- 1998 les contrats ont connu une vogue manifeste puisqu’
environ 1000 contrats ont été signé.
Les objectifs des CTER ayant été en général menés à bien
ainsi que le met en évidence le rapport Raignaux de 1995,on a proposé et adopté
une déconnection pure et simple des CTER d’ avec les plans nationaux; cequi
revient à adopter la logique de la contractualisation,qui plaide en faveur de l’
egalité dans la négociationdes différents niveau de pouvoir et par suite l’
acceptation d’ un pouvoir delegué à des réseau animés par des stratégies d’
acteurs mettant a profit autant que faire se peut leur indépendance.
LES LIMITES
Cependant la déconnection entre le contrat regionnal et le
plan national ne risque _t il pas de mettre en branle la cohérence du projet
national ?La gestion par contrats saura-t-elle toujours concilier l’interet
particulier des regionsavec l’interet général national: ON pourrait en effet
craindre que des concession faites par l’ Etat dans un contexte particulier et
régionnal soit plus difficilement acceptable dans le cadre d’ une logique
republicaineLes exemples ne manque pas :les concessions consenties par l’ Etat
pour favoriser le développement de la Corse pourrait aux yeux d’ un français n’
ayant aucune connaissance du contexte corse etre consisérer comme une aberration
.De meme les contrats passés avec les lycée en zone d’ éduction prioritaire
pour favoriser l’ entrée des lycéen à sciences –po ont de quoi choquer les
tenants de l’ infaillibilté du concours national en tant que mode de
sélection.cela ne veut pas dire que les deux décisions que l’ on vient de citer
sont essentiellement mauvaise injuste ou inégalitaire, elles rompent avec
certains principes fondateurs de la République en vue de permettre une gestion
plus réaliste des problemes qui se posent
La relation d’ égalité entre Etat et Region est
loin d’ etre et ne sera sans doute jamais une réalité au-delà de l’ instant
symbolique de la signature contrat où l’ egalité est manifestée par l’ accord
meme des signataires. Les volontés des instances nationales priment sur
celles des instances régionales dans les domaines phares du contrats l’
agriculture et les transports et ce moins par la force du droit que par un sens
de la hierarchie profondément intériorisé chez la majorité des responsables
politiques .
De plus ,et aussi trivial que cela puisse paraître, il
faut bien dire que le rapport d’ egalité existe bel et bien quand il y a
consensus sur une question ce qui n’ est jamais exclu et qui est meme assez
fréquent .( le cadre meme de l ‘ analyse nous incite cependant à nous
interresser préférentiellement aux cas ou il y conflit de pouvoir dans la
mesure où le conflit meme révèle les rapports de force et les enjeux)En somme il
convient de conclure qu’en l’ etat actuel des choses l’ egalité n’ est guere qu’
un horizon.politique….
De toutes façons quand bien meme region et Etat
negocieraent sur un pied d’ egalité devant le contrat on peut craindre le
revers de cette politique de diffusion et de deconcentration du pouvoir
politique :la difficulté d’ evaluation des politiques a posteriori ;en effet si
au sein personnel politique chacun se doit d’ assumer les conséquences de ses
decisions, qu’ en est-il dans le cas d’ une co décision ?
Pour le déterminer on met en place diffentes formes d’
evaluation relevant de trois modalité :
premierement l’evaluation dite «d’ apparence» qui tout
en ayant le mérite de ne pas etre couteuse demeure sur le plan epistemologique
dicutable… mais …la priorité du pouvoir politique se trouve-t-elle davantage
dans l’ agir ou dans le fait d’ analyser brillamant les raisons de son
inaction ?c’ est ce qui nous pousse a nous demander s’ il est si crucial qu’ il
ne le semble de privilegier le deuxieme mode d’ evaluation ,le mode scientifique
qui aboutit indicutablement au meilleurs résultat requiert des ressources
humaines et budgetaires qui auraient pu etre valorisées ailleurs
La meilleure solution semble donc etre la troisieme et
derniere , » l’ autoévaluation « dans la mesure où elle satisfait simultanément
aux exigence de précision et d ‘ economie pourvu que les acteurs soient de bonne
volonté et honnetes ce qui quoiqu’ en dise la foule des medisant est globalement
averé.
En outre la possibilité reservée a chacun des partis de
reporter l ‘ écheance peut aboutir à une tendance a la procrastination qui
risque d’ entraver l’ efficacité d’ une politique regionale qui doit conjuguer
autonomie décisionnelle regionale avec plan national
CONCLUSION
Les evaluations qui ont été effectuées des contrats de plan
Etat region mettent en évidence toutl’ intéret qu’ aurait l’ administration à
etendre se mode de fonctionnement contractuel :les budgets sont géres avec une
plus grande efficacité puisque ce compronis permet de cumuler les atout de la
proximité(precision ,souplesse dans les procedure) et ceux du centralisme
national(liés au économies d’ echelle)cependant,l’ indépendance croisssante que
donne cette procédure contractuelle aux regions pose au niveau national un
probleme :
comment garantir la cohérence et l’ equilibre budgetaire d’
une politique nationale déjà problématique en elle meme quand celle –ci doit
tenir compte des orientations respectives des différentes regions ?Il lserait
pourtant exagéré d’ affirmer que le fonctionnement de l’ administration
française n’ est pas fondamentalement pyramidale meme si les contrats de plan
etat region ont indiscutablement modernisé et assoupli les procédures ; les
progrès dans la gestion que permet la forme du contrat sont patents mais se
font au prix d’ une complexité croissante,reste aux politiques de se donner les
moyens d’ assumer cette complexité.