Menu principalAccueil Le Forum principal Tous les forums Index des meilleures discussions Mutualisation des travaux étudiants La petite bibliothèque du forum Laboratoire des idées et des propositions politiques Encyclopédie de liens Le wiki du forum Les bons plans Contact Recherchez
Recherche personnalisée
Les Masters Les premiers cycles Les langues Les préparations aux concours Concours professionnels et administratifs Le Forum Helpology Le Forum de la langue française : PAN ! Forum logement Stages/jobs/emplois Annonces diverses Forum informatique Le métaforum Tous les ouvrages de la bibliothèque du forum Ouvrages d'histoire et d'actualité Les best-sellers actuels Les meilleurs ouvrages de droit Bibliographie financière Littérature web & computing Littérature & fictions Littérature culturelle (arts, musique et cinéma) Concours Master SciencesPo. 2011 Présidentielle 2012 Linkdump vol. VII Concours professionnels et administratifs Nicolas Sarkozy Concours à BAC +0 Concours CRFPA Concours master HEC-ESCP (Admission directe) La crise financière Perspectives économiques Réforme des retraites Hadopi Linkdump vidéos Zemmour Démographie Séries télé Les dépeches insolites Sondages Finances publiques |
Les cours de relations internationales du forum des étudiants de Sciences Po
|
On raconte que dans un salon, sous la Restauration, à une dame affligée d'un fort strabisme et qui lui demandait "Comment va le monde ?", M. de Talleyrand aurait répondu : "Comme vous le voyez, Madame". Au-delà du mot d'esprit ou de la boutade, l'homme qui passait pour avoir été l'un des organisateurs de l'ordre européen issu du congrès de Vienne ne cachait guère sa crainte d'un chaos sans cesse renaissant des relations internationales, chaos dont il avait été l'un des premiers témoins depuis sa première mission diplomatique, en 1792. |
La même question traverse toute l'histoire diplomatique jusqu'à nos jours, et alors qu'un cycle se refermait avec la fin de la guerre froide, le président américain G. Bush croyait pouvoir annoncer en 1991 l'avènement d'un "nouvel ordre mondial". Dix ans après son fils, confronté à la crise traversée par son pays à la suite des attentats du 11 septembre 2001 martèle le thème du chaos qui menacerait le monde si bon ordre n'était pas mis aux nouvelles menaces globales et non conventionnelles qu'il discerne, cherche à définir lui aussi les moyens de ce nouvel ordre qui s'imposerait même à l'"axe du mal".
Il apparaît à cet égard que si la fin de la guerre froide a effectivement fait apparaitre un nouvel ordre mondial centré autour des Etats-Unis, cet ordre global n'est pas exclusif de chaos limités qui le défient plus cependant qu'ils ne le remettent en cause.
I - Un nouvel ordre mondial centré autour des Etats-Unis
A- un nouvel ordre politique mondial : les Etats-Unis sont le nouvel "empire du milieu" autour duquel s'organisent les relations internationales.
* les Etats-Unis comme puissance européenne (OTAN, crise yougoslave etc.)
* les Etats-Unis comme puissance américaine (ALENA, projet de ZLEA, domination politique sans partage sur l'ensemble de ce continent)
* les Etats-Unis comme puissance asiatique (soit au moyen de pactes bilatéraux : Japon, Corée; de "partenariats" spéciaux (Chine); ou d'influence sur les organisations régionales (APEC, ASEAN)
* si les Etats-Unis ne sont pas vraiment une puissance africaine, c'est parce que l'Afrique ne leur paraît pas être un enjeu d'importance.
B- un nouvel ordre économique mondial autour du "consensus de Washington", qui résume les canon du capitalisme libéral :
* limitation des déficits publics (et privatisation des secteurs publics déficitaires)
* libre échange (poids essentiel des USA à l'OMC)
* intégration économique régionale sinon globale
* poids essentiel des Etats-Unis dans les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) comme moyen et relais de leur influence politique.
Conclusion première partie : la thèse de Fukuyama sur la fin de l'histoire avait le mérite de mettre en valeur la prégnance au niveau des élites mondiales d'une vision de l'économie et du politique enfin unifiée, à la différence de l'affrontement idéologique de la période précédente. Démocratie et capitalisme sont désormais des références auxquelles même les Etats les plus hostiles (la Chine populaire par exemple), ne peuvent se dispenser d'accorder une adhésion de principe ("lip service")..
II - Cependant cet ordre global laisse subsister des chaos limités
A- chaos régionaux : on note un nombre croissant de crises régionales non résolues voire non solubles à terme prévisible
* en Afrique (crise des grands lacs, du Congo, crises interne au Zimbabwe, Sierra Leone, Angola etc.)
* conflit du moyen-orient (depuis 50, et ça ne s'arrange guère)
* guerres froides qui menacent de devenir "chaudes" (Inde/pakistan etc.)
* situations bloquées (Irak; péninsule coréenne etc.
B- chaos "globaux" ou "transversaux"
* les problèmes du développement : malgré tant de "décennies" et de "conférences" des Nations-Unies contre la faim, pour le développement, pour les droits des femmes, des enfants, des personnes âgées etc. aucun de ces problème n'est résolu, ni ne semble en voie de résolution : au contraire, l'écart entre riches et pauvres n'a cessé de s'accroitre.
* problèmes environnementaux : échec du protocole de Kyoto et des autres tentatives de maîtrise de ces problèmes
* conflits identitaires en accroissement sur tous les continents (cf la thèse de Huntington : le choc des civilisations serait-il le nouveau chaos du monde ?)
* poids désormais international des trafics illicites (cartels des drogues; mafias diverses, éventuellement liés aux réseaux terroristes)
Conclusion : Les "chaos limités" évoqués plus haut, pour traumatisants qu'ils puissent être pour les sociétés les plus développées qui se sont fixé un paisible hédonisme comme horizon, ne remettent pas fondamentalement en cause l'ordre du monde décrit tout d'abord. La conciliation de ces deux opposés est peut-être à rechercher dans une thèse comme celle de M. RUFIN qui dans "L'Empire et les nouveaux barbares" décrit un monde divisé entre d'une part un monde développé (l'empire) où l'ordre règne et les "nouveaux barbares" (le monde sous-développé, et qui s'enfonce dans des problèmes de plus en plus graves), tenu en lisière cependant par le pouvoir "impérial" des nations les plus riches. La "Pax romana" n'excluait pas le chaos, ni les opérations militaires incessantes aux frontières de l'Empire; il est peut-être excessif de voir dans quelques attentats spectaculaires sur le territoire même du nouvel empire la remise en cause d'un "ordre américain" : ceux qui s'y hasardent comme l'Iran des ayatollahs hier, les Talibans afghans ou le régime irakien aujourd'hui ne peuvent pas douter que leur actions ne sont guère plus que des épiphénomènes, et qu'elles entraînent pour eux des conséquences autrement plus lourdes que la gêne infligée à l'ordre qu'en principe ils défient.