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Définitions : VIH = Virus de l’Immunodéficience Humaine : c’est le virus tenu pour l’agent responsable du sida. Sida = Syndrome d’Immunodéficience Acquise : très grave maladie virale transmise par voie sexuelle et sanguine, caractérisée par une chute brutale des défenses immunitaires de l’organisme Þ donc le terme de sida se distingue de celui VIH par le fait qu’il dénote un état de faiblesse de l’organisme alors que le second est le nom du virus à l’origine de cet état. |
Chiffres clés : Nombre de personnes infectées par le VIH/Sida fin 2001 :
Europe : 500 000
Amérique du Nord : 950 000
Amérique Latine : 1 500 000
Afrique du Nord et Moyen-Orient : 500 000
Europe Orientale et Asie Centrale : 1 000 000
Asie de l’Est et Pacifique : 1 000 000
Asie du Sud et du Sud-Est : 5 600 000
Australie et Nouvelle Zélande : 15 000
Afrique Sub-saharienne : 28 500 000
Total : 40 millions. (+ de 60 millions de personnes infectées depuis le début de l’épidémie).
Etat du sida dans le monde :
● L'Afrique subsaharienne : (2 % de la population mondiale) demeure la région la plus touchée, avec 26,6 millions de personnes infectées sur une moyenne de 40 millions dans le monde. Si « les taux élevés de nouveaux cas d'infection [3,2 millions] persistent, ils sont contrebalancés par une mortalité due au sida atteignant aujourd'hui des niveaux tout aussi élevés [2,3 millions] », précise le rapport ONUSIDA de juin 2003, ce qui explique une certaine stabilité du nombre de personnes vivant avec le VIH.
Mais l'épidémie reste « galopante » dans la région. Elle touche particulièrement les Africaines qui, contrairement aux femmes des autres régions du monde, « sont nettement plus susceptibles (au moins 1,2 fois plus) d'être infectées que les hommes. Plusieurs enquêtes nationales montrent même que ce risque est 2,5 fois plus élevé pour les femmes chez les 15-24 ans ». La prévalence du virus du sida atteint presque 40 % de la population au Botswana et au Swaziland, et plus d'une femme enceinte sur cinq est infectée par le VIH en Afrique australe. Ce dernier taux s'élève même à 25 % dans cinq des neuf provinces que compte l'Afrique du Sud.
Seules consolations : la baisse de la prévalence de l'infection par le VIH se poursuit en Ouganda et les efforts de prévention déployés au Sénégal ont permis de maintenir un faible taux d'infection chez les femmes enceintes (1 %).
● Europe orientale et Asie centrale : « L'épidémie de sida en Europe orientale et en Asie centrale ne donne aucun signe de ralentissement », indique par ailleurs le rapport. Quelque 230 000 personnes ont été infectées en 2003, ce qui porte à 1,5 million le nombre de porteurs du virus dans cette région du monde. L'épidémie se propage essentiellement du fait de « l'adoption très répandue chez les jeunes de comportements à risque - consommation de drogues injectables et rapports sexuels non protégés ». La Fédération de Russie (avec au moins un million de séropositifs), l'Ukraine et les Etats baltes sont les plus atteints, mais l'épidémie n'épargne plus les Républiques d'Asie centrale comme le Kirghizstan ou l'Ouzbékistan.
● En Asie et dans le Pacifique : Plus d'un million de personnes ont contracté le VIH en 2003, portant ainsi le total de séropositifs à 7,4 millions d'individus. 500 000 personnes y seraient mortes du sida. Dans la majorité des pays de cette région, la prévalence de l'infection n'excède pas 1 %. « Ce chiffre, cependant, peut être trompeur. Plusieurs pays de la région sont si vastes que les globalisations nationales peuvent occulter des épidémies graves dans certaines provinces ou certains Etats », tempère le rapport. L'Inde comptait ainsi 4 millions de séropositifs à la fin 2002. Par ailleurs, « la consommation de drogues injectables et le commerce du sexe sont si répandus dans certaines régions que même les pays ayant actuellement de faibles taux d'infection pourraient assister à l'apparition soudaine d'une épidémie », ajoute Onusida.
Le rapport souligne, à propos de la Chine, que « des épidémies graves, concentrées, sont en marche depuis plusieurs années dans certaines régions [...]et qu'elles sont appelées à éclater dans plusieurs autres ». Il indique aussi que trois pays asiatiques ont déjà dû affronter « des épidémies graves sévissant à l'échelle de la nation : le Cambodge, le Myanmar [Birmanie] et la Thaïlande ». Mais dans ce dernier pays, comme au Cambodge, le taux d'infection a sérieusement chuté, grâce à l'utilisation beaucoup plus fréquente du préservatif dans le commerce du sexe. Cependant, « la transmission du VIH entre conjoints est à l'origine d'un nombre accru de nouveaux cas d'infections », relativise le rapport.
● L'Amérique latine et les Caraïbes : comptent à présent plus de 2 millions de personnes infectées par le VIH. Deux cent mille individus ont contracté le virus et 100 000 sont morts du sida. Douze pays, tous situés dans le bassin des Caraïbes, connaissent une prévalence au moins égale à 1 %.
● Afrique du Nord et Moyen-Orient : En dehors du Sud-Soudan, le nombre de personnes infectées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord reste faible, mais l'Onusida lance une mise en garde contre « le déni et la stigmatisation [qui] créent un contexte idéal pour la propagation du VIH ». Enfin, dans les pays à revenus élevés, le rapport note que la baisse de la mortalité associée au sida se poursuit « grâce à la mise à disposition à grande échelle du traitement antirétroviral ». Il souligne toutefois que la tendance à la recrudescence des autres infections sexuellement transmissibles se poursuit.
Ce bilan mondial de l'épidémie atteste de l'ampleur de la tâche à accomplir. Le 1er décembre, l'Organisation mondiale de la santé et l'Onusida lanceront officiellement leur initiative : « Traiter 3 millions de personnes d'ici à 2005 ». Actuellement, seulement 300 000 personnes ont accès aux médicaments antisida dans les pays en développement.
Impact sur la sécurité internationale :
Reconnaissant les implications du VIH/SIDA en matière de sécurité, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a pris une décision historique en janvier 2000 lorsque, pour la première fois, il a abordé un problème de santé. En adoptant la résolution 1308 (2000), il a mis en lumière la menace potentielle que présente l’épidémie pour la sécurité internationale, notamment dans les situations de conflit et d’opérations de maintien de la paix. Dans tous les pays, la stabilité et le progrès dépendent de la cohésion sociale. Les citoyens doivent pouvoir se fier à l’autorité de la loi, ils doivent pouvoir croire que l’Etat protège leurs intérêts les plus fondamentaux et ils ont besoin de savoir qu’eux-mêmes et leurs enfants peuvent espérer une amélioration de leur niveau de vie. L’épidémie de SIDA affaiblit un grand nombre de ces piliers de la cohésion sociale, car le VIH/SIDA, ainsi que d’autres facteurs (par exemple les conflits et la stagnation économique) peuvent avoir un effet destructeur sur la sécurité humaine — c’est-à-dire sur le droit des individus d’être à l’abri de la faim, de la maladie et de la répression. Ceci est particulièrement important à la lumière du fait que de nombreux pays tant dans la région comptant l’épidémie à la croissance la plus rapide (Europe orientale) que dans la région comptant les taux nationaux de pré-valence du VIH les plus élevés (Afrique subsaharienne) sont de jeunes démocraties, dans lesquelles des bureaucraties d’Etat restructurées s’efforcent de gagner la confiance des citoyens. Dans un grand nombre des pays les plus touchés par le VIH/SIDA, les capacités de l’Etat à aider les ménages ont souffert au cours des deux dernières décennies. En accroissant encore les pressions sur les budgets nationaux et en affaiblissant les institutions de l’Etat, l’épidémie rend plus difficile encore l’une des tâches les plus importantes des pouvoirs publics — protéger les citoyens de la souffrance, y compris de la faim, de la maladie et de la misère. L’épidémie n’épargne pas le personnel instruit et qualifié qui administre et gère l’Etat et les autres grandes institutions. L’impact potentiel de l’épidémie sur l’autorité de la loi est particulièrement important. Même s’il est difficile d’obtenir des statistiques, les taux de réduction des effectifs parmi les personnels des institutions de défense de la loi et de l’ordre dans les pays à forte prévalence semblent être à égalité avec ceux des autres secteurs (par exemple l’éducation et la santé). Par ses effets sur les capacités tant de l’Etat que de la communauté, le SIDA peut ainsi contribuer aux troubles sociaux et peut-être même à des conflits civils. De telles perturbations frappent invariablement les groupes les plus vulnérables de la société.
Bien entendu, il ne faut pas non plus négliger les impacts internes de l’épidémie de sida, à savoir démographiques (diminution de l’espérance de vie, alourdissement du bilan humain), sur les ménages (éclatement des familles, explosion des dépenses de santé pour soigner le parent malade), sur le secteur de l’éducation (baisse des inscriptions des enfants à l’école pour prendre soin du parent malade Þ réduit la capacité du système éducatif a assurer son mandat social fondamental), macro-économique, sur les entreprises et les lieux de travail (ralentissement de l’activité économique) et sur le secteur de la santé. Reconnaissant la nécessité de consolider le secteur de la santé, les leaders africains qui participaient au sommet extraordinaire de l’Organisation de l’Unité africaine sur le SIDA en avril 2001 se sont engagés à consacrer 15% de leur budget annuel total aux soins de santé.
Le financement de la lutte contre le sida : En Afrique subsaharienne, seulement 1 % des 4,1 millions de personnes vivant avec le VIH et qui auraient besoin d'un traitement antirétroviral reçoivent des médicaments. Dans aucun pays de la région Asie-Pacifique cette proportion ne dépasse 5 %. Le rapport sur la mise en oeuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida de juin 2001a fait apparaître des progrès modestes et des carences criantes.
Le rapport affirme que le rythme actuel des activités nationales sur le VIH/sida est insuffisant pour réaliser les objectifs fixés pour 2005. A la fin de l'année 2002, l'Onusida estimait que 42 millions de personnes dans le monde étaient infectées par le VIH, pour l'essentiel dans les pays du tiers-monde, et que le pic de l'épidémie est encore largement devant nous.
La session extraordinaire des Nations unies consacrée au sida, en juin 2001, se fixait pour but d'atteindre l'Objectif de développement pour le Millénaire « consistant à stopper et commencer à inverser l'épidémie de VIH/sida d'ici à 2015 ». Le rapport reconnaît la progression importante des dépenses internationales et internes.
C'est ainsi que les montants consacrés aux programmes sur le sida dans les pays à faible et moyen revenu se rapprochent cette année de 4,7 milliards de $, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2002 et de 500 % par rapport à 1996. L'Onusida souligne toutefois que « les dépenses actuelles n'atteignent même pas la moitié des sommes qui seront nécessaires d'ici à 2005 et même pas un tiers des ressources requises d'ici à 2007 ».
Le rapport souligne à quel point « le fardeau de l'épidémie continue à s'alourdir pour les femmes et les jeunes filles. En décembre 2002, les femmes représentaient 50 % de toutes les personnes vivant avec le VIH/sida dans l'ensemble du monde et 60 % en Afrique subsaharienne ». Pourtant, près d'un tiers des pays « ne disposent pas de politiques donnant aux femmes l'égalité d'accès aux services essentiels de prévention et de prise en charge », ajoute le rapport.
« Les buts de la Déclaration d'engagement des Nations unies peuvent encore être atteints », avance le rapport, mais il met en garde la communauté internationale : « Si cette riposte élargie ne se concrétise pas, l'Onusida estime qu'il se produira 45 millions de nouvelles infections d'ici à 2010. »
Le coût de l'élargissement des activités de prévention, de prise en charge, de traitement et de soutien est estimé à au moins 10,5 milliards de $ par an d'ici à 2005. « Pour financer la riposte mondiale nécessaire, (...) le financement annuel des programmes de lutte contre le VIH/sida doit doubler d'ici à 2005 et tripler d'ici à 2007 », insiste le rapport.
Cette exigence financière est à mettre en regard avec les efforts et les contributions internationales. Depuis sa création il y a deux ans, le Fonds global créé par les Nations unies n'a pu débourser que 110 millions de $ pour des programmes dans 53 pays. La Banque mondiale recommande de quintupler les financements pour lutter contre la pandémie d'ici à 2007 en Europe orientale et en Asie centrale.
Problématiques : Quelles sont les solutions globales qui peuvent être trouvées à l’épidémie de sida, dans la mesure où est à présent reconnue l’enjeu de sécurité internationale qu’elle pose ?
Etant donné l’impact dévastateur unique du VIH/SIDA sur les ménages, les communautés et les sociétés tout entières, comment modifier et élargir les politiques et les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté ? Si cela ne se fait pas, le SIDA continuera à éroder les progrès du développement humain, à aggraver la pauvreté et à entraver l’accès à l’éducation, à la santé et à des moyens d’existence viables.
« A défaut de s’intégrer dans le système international par le recours aux ressources classiques de la puissance, l’Afrique s’affirmerait sur la scène internationale par la crainte qu’elle susciterait, d’autant plus efficacement que le registre de la nuisance semble rendre inopérants les modes traditionnels d’action diplomatique » (Daniel Bourmaud, La politique en Afrique). Comment éviter une prise en otage de la scène internationale de l’Afrique malade ? Comment faire répondre à l’appel des chefs d’Etats sommés de se comporter en chefs de guerre ?
Bibliographie : Rapport Onusida sur l’épidémie de sida dans le monde, publié en juin 2003, disponible sur http://www.unaids.org/en/default.asp