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Les cours de relations internationales du forum des étudiants de Sciences Po
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Après plusieurs décennies perdues dans le développement des relations entre l’Europe et l’Amérique latine, les années 70-80 ont apporté l’espoir d’un renouveau. Jusqu’à présent, cet espoir a été déçu. Le dialogue politique a notamment sombré dans l’oubli et seule la coopération au développement permet un rapprochement entre les deux sous-continents. L’Europe risque ainsi de demeurer à la remorque des Etats-Unis. |
La longue maturation de la relation actuelle : de la politique à l’économie
Le retour de l’Europe sur la scène latino-américaine a commencé dans les années 70. Les Latino-américains avaient intérêt à rééquilibrer leurs relations avec les Etats-Unis, et les Européens désiraient acquérir une envergure mondiale.
Un consensus politique se dégageait alors autour de valeurs à défendre conjointement : détente, résolution pacifique des conflits, défense de la démocratie. Par contre, Européens et Latino-américains avaient des conceptions très différentes de l’ordre économique.
A partir de 1974 furent créées les Conférences interparlementaires. Puis le « dialogue de San José » s’institutionnalisa en 1984. En 1987 commença le dialogue entre la CE et le groupe de Rio : il s’institutionnalisa en 1990.
Peu à peu , le dialogue politique se transforma en partenariat économique : accords sectoriels limités d’abord (1ère génération) puis accords plus larges (2ème génération), sans atteindre toutefois l’ampleur des accords ACP signés au même moment.
Des accords de 3ème génération furent signés entre 1990-93. Les Systèmes de préférences généralisées furent notamment étendus à l’Amérique latine, de même que les opérations de la Banque européenne d’investissement.
Ce glissement de la politique à l’économie correspondait à un changement de contexte. Les troubles politiques auxquels répondait notamment le premier dialogue européen n’existaient plus et l’objectif d’un libre-échange « de l’Alaska à la Terre de feu » risquait de faire disparaître la relation instaurée entre les deux parties.
Une nouvelle stratégie européenne (Luxembourg, 1994)
Cette stratégie proposait 3 innovations :
- différencier les pays et régions d’Amérique latine en fonction de leur niveau de développement économique et des regroupements régionaux éventuels
- structurer le dialogue en 3 piliers : dialogue politique, coopération et amélioration des échanges économiques
- négocier des accords de libre-échange avec les pays les plus avancés (Chili, Mercosur, Mexique)
Cette stratégie permit à l’Europe de conserver un lien privilégié avec l’Amérique latine, malgré l’ALENA, le projet d’élargissement à l’Est et le renouvellement des accords de Lomé.
L’établissement hésitant d’une nouvelle relation stratégique pour le XXIème siècle : le sommet de Rio
D’une importance symbolique réelle, ce sommet n’aboutit toutefois à aucune action concrète. La réunion accoucha d’une déclaration très générale en 69 points et le plan d’action comportait 55 priorités, c’est-à-dire trop pour être effectif. De surcroît, le sommet mis à jour les divergences entre les 2 parties, notamment sur le rôle de la société civile, le désarmement nucléaire ou la réforme de l’ONU.
Des négociations commerciales eurent finalement lieu, mais hors du cadre communautaire, dans le forum multilatéral de l’OMC.
L’absence d’idées et de perspectives
En définitive, le sommet de Rio n’a pas réussi à faire émerger la relation Europe-Amérique latine de l’apathie qui la caractérise depuis le milieu des années 90. Il manque à l’Amérique latine un « champion » en Europe. Le sommet de Madrid en 2002 en a souffert, d’autant plus que la conjoncture politique n’était pas propice à un nouveau développement des relations avec l’Amérique latine (élections en France et en Allemagne, attentats du 11 septembre, rapprochement du Mexique et des Etats-Unis).
Les accords commerciaux qui avaient été signés avec le Chili et le Mexique dans la foulée du sommet de Rio, n’on pu être jusqu’à présent étendus aux pays du Mercosur, démentant ainsi dans les faits le soutien affiché par l’Union européenne aux accords régionaux.
Alliance stratégique ou libre-échange ?
Finalement, la stratégie menée par l’Union européenne semble aujourd’hui contestable. Les Européens, conscients de leur impossibilité de rivaliser avec les Etats-Unis sur le plan économique, avaient choisi au début de s’appuyer sur un rapprochement politique qui fut couronné de succès. L’Europe disposait en effet d’atouts puisqu’elle était la seule alternative viable pour une diversification politique face à l’URSS et aux Etats-Unis. Cette diversification politique devait être suivie d’une diversification économique. Mais depuis les accords de libre-échange avec le Mexique et le Chili, le dialogue politique n’a pas progressé. L’Europe néglige en cela ses atouts et trahit son identité même, puisque l’importance de l’expérience européenne pour les relations internationales a été d’avoir mis en lumière l’objectif politique de tout rapprochement économique.
Le sommet de Mexico en 2004 devra réparer cette erreur, mais face à l’américanisation de la politique commerciale de l’Europe et aux priorités politiques affichées par le Mexique à Madrid, il semble peu probable que les relations s’approfondissent et aboutissent à une alliance stratégique.