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Les cours de relations internationales du forum des étudiants de Sciences Po
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A la fin de la première guerre
mondiale, après avoir soutenu Hussein Ibn Ali Emir de la Mecque, de la famille
Al Qureish, dans la lutte contre l’Empire Ottoman, les Britanniques ont laissé
Ibn Seoud, le rival de Hussein Ibn Ali, prendre le dessus dans la lutte pour la
domination de la péninsule. En 1924 Ibn Seoud unifie les diverses tribus sous
son autorité et fonde le royaume d’Arabie Saoudite. Il impose le wahabisme, une
pratique rigoriste de l’Islam inspirée des écrits de Abd al-Wahab.
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Bibliographie recommandée pour cette fiche :
La bible : Ramses 2011: Un monde post-américain ? de IFRI (Institut français des Relations internationales), Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges Le monde - Manuel de géopolitique et de géoéconomie de Pascal Gauchon Arabie Saoudite de Jean-Claude Daupeyroux, Collectif et Richard Ravel Histoire de la mer Rouge de Roger Joint-Daguenet Géopolitique de l'Arabie Saoudite de Olivier Da Lage Le coup de coeur : Géopolitique : Constantes et changements dans l'histoire de Aymeric Chauprade et Clémence Chauprade La RAND Corporation (1989-2009) : La reconfiguration des savoirs stratégiques aux Etats-Unis de Jean-Loup Samaan et Jean-Jacques Roche Oussama Ben Laden ou le meurtre du père. : Etats-Unis, Arabie Saoudite, Pakistan de Richard Labévière Histoire du pétrole de Maurice Ezran |
Une alliance pendant la guerre froide
Cependant, il ne faut pas réduire les relations américano-saoudiennes au simple pacte pétrole contre sécurité. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis jettent les fondements d’une alliance fondée sur une communauté d’intérêts réelle qui jouera un rôle fondamental durant la guerre froide. Le 14 février 1945, le roi Ibn Saoud, fondateur du royaume, rencontre le président Franklin D. Roosevelt à bord du USS-Quincy dans le canal de Suez. Ibn Saoud compte sur les Etats-Unis pour protéger l’intégrité du royaume. Dans les années 1940, il s’agit de s’opposer aux ambitions Hachémites, puis dans les années 1950, à celles de Nasser et des républiques laïques de la région proches de l’URSS. L’Arabie Saoudite occupait une place de choix dans le système anti-soviétique américain, finançant des mouvements comme la Contra au Nicaragua ou l’UNITA en Angola, puis surtout les Moudjahidin afghans victorieux des Soviétiques en 1980. Après 1979, l’Alliance saoudienne permettra de contrer la révolution iranienne. En août 1990, la garantie de sécurité donnée par les Américains joue à plein : après l’invasion du Koweït, 500 000 soldats américains furent stationnés en Arabie.
B. Des intérêts mutuels
Très tôt, le pétrole saoudien a représenté un enjeu pour les majors anglo-saxonnes. La découverte des premiers gisements dans la péninsule datent de 1938. Elles vont représenter 25 des réserves mondiales et faire de l’Arabie Saoudite le premier exportateur mondial. Il est donc devenu stratégique de protéger les ressources régionales et de veiller à ce que des régimes « amis » contrôlent la région.
Signe du trouble dans les relations américano saoudiennes, les Etats-Unis ont retiré leurs troupes (4500 hommes qui sont restés en poste après la guerre du Golfe) de la base Prince Sultan, principal lieu de stationnement dans la pénisule. Cependant la base restera à la disposition des Américains. Par ailleurs, le nombre d’instructeurs militaires présents dans la péninsule devrait augmenter et les réunions du comité d’Etat Major conjoint devraient reprendre. Comme avant 1990, les dirigeants saoudiens considèrent que les Etats-Unis peuvent garantir la sécurité du royaume « au delà de l’horizon ». (et voir infra. la coopération cachée lors de l’intervention en Irak)
Les relations entre les deux pays sont aussi financières : les 450 milliards de dollars d’investissement saoudiens aux Etats-Unis ont permis de financer une partie du déficit américain. Les Saoudiens avaient par ailleurs, financé la première guerre du Golfe à hauteur de 15 milliards de dollars (sur un coût total de 52 milliards). Depuis que des rumeurs de confiscation se sont répandues, les capitaux saoudiens ne s’investissent plus outre-atlantique, mais dans l’immobilier ou la Bourse de Ryadh qui grimpe. L’Arabie Saoudite garde de nombreux capitaux sous-employés. Cependant, les rumeurs de retraits massifs paraissent exagérées.
II. Vers un retournement d’alliance ?
A. Evolution des positions saoudienne et américaine depuis la 1ère Guerre du Golfe
Le refus saoudien lors de la
deuxième guerre du Golfe
La position de l’Arabie Saoudite a nettement évolué depuis la première guerre du
Golfe. En effet, l’AS a refusé de s’intégrer à une coalition anti-irakienne et à
servir de base logistique à une intervention terrestre, ce qui a contraint les
Etats-Unis à s’installer au Qatar et à financer de nouvelles installations
logistiques.
Prix du pétrole
Par ailleurs, l’Arabie saoudite refuse désormais de peser à la baisse sur le prix du pétrole (économiquement, elle aurait d’ailleurs désormais du mal à la supporter) et respecte la discipline de l’OPEP autour d’un prix à 25 $.
La partialité américaine dans le conflit israélo-palestinien est ouvertement critiquée. Les dirigeants saoudiens partagent avec d’autres dirigeants arabes (l’Egypte notamment) la conviction que le cumul du refus américain d’imposer à Israël un règlement acceptable du conflit israélo-palestinien et d’une attaque unilatérale contre l’Irak a déstabilisé leurs régimes en déclenchant une vague de colère dans une population désormais mieux informée (par Al-Jazeera notamment).
Enfin, une série de comportements américains provocants ou pour le moins diplomatiquement maladroits ont certainement accru l’irritation des dirigeants saoudiens. Le plan arabe de règlement du conflit israélo-palestinien patronné par les dirigeants saoudiens et adopté à Beyrouth, qui constituait une avancée réelle, n’a guère été pris en considération par Washington. Par ailleurs, des commentaires de responsables américains, passé dans la presse en 2002, ont renforcé l’aigreur saoudienne.
Officiellement, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite continuent d’entretenir des relations amicales. Cependant, des nombreux facteurs stratégiques alimentent l’idée d’un « lâchage » de l’allié saoudien, qui pourrait même devenir un ennemi.
Le Royaume d’Arabie saoudite reste un régime autoritaire où le pouvoir est partagé entre la dynastie Al-Seoud et le dignitaires religieux wahabites. La corruption est institutionnelle et la reconnaissance des droits individuels quasi inexistante. Avec l’essor de medias étrangers, la population conteste de plus en plus le pouvoir en place. Par ailleurs, les groupes islamistes s’attaquent aussi à la dynastie Al-Seoud, l’une des cibles favorites d’Oussama Ben Laden (attentats à Ryadh en 2003). Par ailleurs, des facteurs économiques rendra la situation interne de plus en plus intenable dans les 20 prochaines années : la forte poussée démographique (9 millions d’habitants en 1980, 22 actuellement, 30 probables en 2010) et une croissance économique stagnante font que le chômage, notamment des jeunes, y atteint des niveaux élevés. Officiellement, le taux de chômage moyen est de 15 %, mais les observateurs extérieurs, notamment américains, estiment que le taux de chômage réel est nettement plus élevé. Il atteint probablement 20 à 25 %. Le Royaume fait en effet preuve d’une incapacité structurelle, quelle que soit l’ampleur de ses ressources, à créer le volume d’emplois qui serait nécessaire pour une population dont 40 % a moins de 14 ans. Les principales créations d’activités industrielles hors production de pétrole ont eu lieu dans l’aval de celle-ci (pétrochimie, grosse consommatrice d’investissements mais faible créatrice d’emplois) et ne peuvent donc répondre à ce besoin massif de création d’emplois. Toute mise en cause du régime, qui paraît inéluctable à terme, a donc beaucoup plus de chances de déboucher, soit sur un régime intégriste de type iranien, soit sur un régime nationaliste arabe de type irakien que sur un régime démocratique, toutes choses inacceptables pour les dirigeants US.
L’irritation de nombreux milieux américains suite à la non-coopération saoudienne lors du conflit en Irak, a conduit certains milieux néo-conservateurs ou chrétiens à demander qu’on prenne l’Arabie Saoudite pour cible. L’implication de nombreux ressortissants saoudiens dans les attentats du 11/09/01 avait largement entamé le crédit des Saoudiens dans l’opinion et auprès de certains dirigeants américains (certains officiels saoudiens soutenant Al-Qaeda). La situation a conduit certains à présenter l’Arabie Saoudite comme un ennemi et non plus comme un allié (cf. Rapport de L. Murawiec, expert de la Rand, devant le Pentagone, préconisant un tel changement de stratégie et Rapport devant le congrès sur la faillite des systèmes de renseignement américains).
Déjà en 1960, le Prince héritier Faycal prévenait Kennedy qu’il ferait mieux de quitter la base de Dhahran, pour couper court aux critiques des nationalistes arabes, proches de l’Union Soviétique. La base devait rester à la disposition des Américains en cas de besoin. A l’époque, les Américains avaient quitté la base. La situation est comparable aujourd’hui : le retrait des Américains n’est sans doute qu’une façade pour calmer l’opinion. Un diplomate américain a récemment souligné que les Américains n’auraient pas pu mener la seconde guerre du Golfe sans l’aide de l’Arabie Saoudite (10 000 hommes dans la péninsule, la base de Prince Sultan a servi de QG pour coordonner les opérations aériennes, installation de troupes d’élite dans le nord ouest à Arar et Tabouk). La rupture n’est donc qu’apparente. La position officielle du Royaume vise à satisfaire l’opinion blessée par l’attitude américaine en Palestine et influencée par la propagande islamiste, tandis que les rapport réels des deux pays restent solides. Point de divergence sérieux : les difficultés dans les relations américano-saoudienne se rencontrent actuellement surtout dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et contre ses réseaux de financement. De nombreux officiels saoudiens sont en effet mis en cause.
En conclusion, le jeu des opinions publiques joue un rôle majeur dand la manière dont sont présentées les relations américano-saoudiennes. L’opinion américaine, heurtée par la présence de 15 Saoudiens, originaires d’un pays « allié », parmi les 19 terroristes du 11 septembre 2001, et l’opinion saoudienne, meurtrie par l’alliance avec le majeur soutien d’Israël, ont conduit les officiels des deux pays au moins à afficher un refroidissement de leurs relations, mais pas à renoncer à leurs coopérations les plus essentielles, du moins jusqu’à présent.