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25 mai 2009 

 

Une réforme de l'enseignement de l'anglais : pourquoi ?

 

 

Une réforme de l'enseignement de l'anglais : pourquoi ?

 

FAQ

 

Résolution adoptée par le Conseil de Direction de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris à l’unanimité le 25 mai 2009

 

 

Une réforme de l’enseignement de l’anglais : pourquoi ?

 

L’enseignement des langues a toujours été un sujet de préoccupation majeur de la direction de Sciences Po : d’abord parce qu’il s’agit d’un critère décisif d’accès au marché du travail, ensuite parce que les élèves, relayés par les organisations syndicales, en ont fait depuis quelques années un sujet constant de revendication et de critiques.

 

La méthode : une analyse approfondie de la situation et une longue concertation qui ont débouché sur l’unanimité des deux conseils

 

La Direction des Etudes et de la Scolarité a entrepris, il y a un an et demi, un audit approfondi dans le cadre d’une réflexion sur l’amélioration de l’enseignement des langues :
- étude sur l’organisation et le fonctionnement du département des langues étrangères conduite par un analyste externe ;
- enquête de satisfaction auprès de l’ensemble des élèves, des enseignants et des principaux recruteurs par TNS Sofres ;
- comparaison avec 4 établissements universitaires (l’Université Luigi Bocconi à Milan, le MGIMO à Moscou, la LSE à Londres et HEC) par la junior entreprise de Sciences Po.

 

Un groupe de travail réunissant à la fois les membres de la Commission paritaire et du Conseil de direction qui le souhaitaient s’est réuni à cinq reprises pour participer à l’élaboration d’une proposition de réforme de l’enseignement de l’anglais qui a été présentée une première fois le 17 novembre devant la Commission paritaire et les 27 avril et 25 mai devant le Conseil de direction.
Ces conseils qui réunissent les représentants des enseignants, des étudiants et des salariés de Sciences Po ont adopté cette réforme à chaque fois l’unanimité (moins deux abstentions pour la dernière réunion du Conseil de direction).

 

La situation : des résultats satisfaisant, mais une insatisfaction profonde

 

Malgré une gestion du département d’anglais qui a été jugée de qualité par l’auditeur externe, l’enquête a mis en évidence une profonde insatisfaction tant des élèves que des enseignants :

 

75% des élèves ne sont pas satisfaits et critiquent en particulier le défaut dans l’organisation des séances, le manque de suivi, les cours d’un niveau trop faible, le manque de capacité d’animation des professeurs, l’opacité de l’évaluation. Le sondage de TNS Sofres est corroboré par les évaluations des enseignants qui font des langues la discipline la moins bien évaluée de l’établissement.

 

Les professeurs admettent se sentir peu reconnus par Sciences Po en tant qu’enseignants de langue (ils sont 80% dans ce cas) : ils dénoncent en particulier le fait que les langues ne sont pas une priorité, qu’on n’oblige pas les élèves à progresser, et qu’aucune conséquence n’est tirée d’une mauvaise performance en langue.

 

Ils estiment par ailleurs que le nombre d’élèves par classe est trop important et qu’il existe une opacité d’évaluation. Selon eux, il est difficile de partager les critères d’évaluation entre collègues et d’assurer l’application d’une grille homogène.

 

Le diagnostic partagé

 

Le groupe de travail s’est d’abord rassemblé autour d’un diagnostic commun :
- le principal défaut du système actuel est qu’il ne permet pas de certifier le niveau d’anglais à la fin de la formation, ce qui est essentiel pour l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ;
- la logique des enseignements par niveau peut se montrer contre-productive puisque l’élève n’a pas toujours intérêt à passer à un enseignement de niveau plus élevé, sachant que ses notes pourraient s’en ressentir ; ainsi les élèves ne sont pas toujours incités à progresser ;
- le renforcement du niveau de langue peut s’opérer en renforçant les cours en langue plutôt que les cours de langue.

 

Le principe de la réforme : certifier le niveau d’anglais lors du diplôme, laisser plus de liberté aux élèves

 

Le principe qui préside à la réforme est de donner plus de liberté et de responsabilité à l’élève dans sa progression linguistique : il n’aura plus d’obligation de s’inscrire en cours d’anglais s’il pense avoir un niveau suffisant, mais sera soumis à une obligation de résultat pour être diplômé.

 

Sciences Po va donc certifier le niveau d’anglais de ses diplômés : il ne sera plus possible pour un étudiant d’être diplômé sans atteindre le niveau C1 pour les élèves qui vont entrer en master en 2009-2010, que ce niveau soit atteint via une certification interne (épreuves de langue du diplôme) ou externe (IELTS, TOEFL, TOEIC).

 

Le nouveau dispositif pédagogique : renforcer les cours en anglais

 

Il sera fondé sur une alternance entre des cours en salle en présence des professeurs, l’utilisation des supports multimédia et des permanences. Le dispositif comptera quatre éléments :

 

- des heures en présentiel avec des enseignants : conservées, elles seront ramenées à une heure en petit groupe pour les niveaux forts et à 2 heures pour les niveaux faibles ou moyens ;

 

- un logiciel d’enseignement à distance en lien avec les enseignants : Cambridge Reflex Business English sous licence de la société Comest offre 180 heures d’outils (grammaire, vocabulaire et prononciation) avec traçabilité des travaux effectués (fréquence, durée, résultats).

 

- une plateforme d’accompagnement en ligne : constituée par le département des langues à partir de liens gratuits ou de logiciels sous licence, elle offre une base de travail sur l’ensemble des difficultés de langue avec notamment les logiciels Road to IELTS ou le dictionnaire de prononciation ;

 

- la possibilité d’un tutorat individuel ou en petit groupe avec des permanences de langue : le nombre d’heures de ces tutorats qui donnent d’excellents résultats sera doublé.

 

En introduisant l’apprentissage en ligne, les enseignants n’auront plus à répartir les élèves en groupes de niveau. Ils se comporteront désormais non seulement en enseignants, mais aussi en prescripteur et auront un rôle d’accompagnement dans le travail des élèves, le but étant que ces derniers obtiennent la certification à la sortie de leur cursus.

Le nouveau dispositif s’accompagnera d’une augmentation importante du nombre d’enseignements de sciences humaines et sociales en anglais tant en collège qu’en master.

 


FAQ :

 

Question : Les autres langues sont elles concernées ?

 

Non. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une réforme de l’enseignement d’anglais : c’est la langue étrangère commune à tous les campus et à tous les élèves.
Une évaluation sera conduite dans un an pour évaluer le nouveau dispositif.

 

Question : Les élèves et les organisations syndicales revendiquent une plus grande liberté dans le choix d’une seconde langue, que change la réforme dans ce domaine ?

 

La réforme est une modification de l’enseignement de l’anglais, elle n’a donc pas directement de répercussion sur l’accès à la seconde langue.
En revanche, le principe de liberté et de responsabilité de l’élève qu’elle introduit permet d’étudier des modifications à terme :
- nous avons accepté, à la demande des organisations syndicales, que les élèves qui le souhaitent puissent étudier une deuxième langue (quand ils n’y ont pas accès en raison d’un niveau trop faible en anglais) moyennant un dispositif de e-learning. Ce sera possible dès l’année prochaine en allemand, en espagnol et sans doute en arabe ;
- nous allons ouvrir une réflexion sur l’accès aux langues stratégiques avec les représentants des étudiants et des enseignants du Conseil de direction et de la Commission paritaire dès l’automne en étudiant le principe de l’abaissement du niveau requis pour commencer une seconde langue.
Nous souhaitons que l’ensemble des diplômés maîtrise trois langues, le seul point en discussion est de savoir à partir de quel niveau de maîtrise de l’anglais un élève peut rajouter à sa charge de travail l’étude d’une autre langue.

 

Question : Les élèves découvrent la réforme, comment ont ils été associés ?

 

Les élèves ont tous été consultés à travers un sondage TNS Sofres : c’était d’ailleurs la première fois que l’ensemble de la communauté étudiante était consultée sur une question pédagogique.
Nous avons travaillé avec les représentants des élèves depuis un an et demi à travers un groupe de travail sur l’enseignement des langues. L’ensemble des organisations syndicales représentées au Conseil de direction et à la Commission paritaire y a participé.
Elles ont adopté la réforme à l’unanimité en Commission paritaire le 17 novembre et en Conseil de direction les 27 mai et 25 mai (deux abstentions pour ce dernier vote).
Bien sûr, cette unanimité ne signifie pas que les organisations syndicales sont parfaitement en accord avec l’ensemble du dispositif, mais cela montre que le diagnostic et les principes de la réforme ont été partagés.

 

Question : Certains enseignants n’ont pas l’air satisfaits, comment sont ils associés ?

 

Lors de la réunion de présentation des principes de la réforme, certains enseignants nous ont dit qu’ils ne croyaient pas au e-learning. C’est une conviction pédagogique que nous respectons, mais que nous ne partageons pas et les Conseils de Sciences Po sont seuls à pouvoir trancher sur ce point.

 

Il faut rappeler que les enseignants ont tous été consultés à travers l’enquête TNS Sofres : certains n’y ont pas répondu, mais le taux de réponse a dépassé 60 %, ce qui est très satisfaisant pour ce type de sondage. Par ailleurs, les enseignants de langue ont été associés à travers leurs représentants.

 

Un groupe de travail doit se réunir pour réviser les chartes de niveau : les enseignants seront donc associés à la mise en place concrète de la réforme.

 

Question : Les enseignements thématiques doivent être supprimés à terme, pourquoi ?

 

Nous souhaitons renforcer les enseignements en anglais : il s’agit donc simplement de dire que l’objet premier des enseignements de langue n’est pas de transmettre aux étudiants des contenus de civilisation, de culture ou de fond. Les enseignements de langue doivent s’appuyer sur ces éléments bien sûr, mais d’abord et avant tout pour assurer aux élèves la maîtrise des compétences linguistiques (skills-based approach) requises par les maîtres de stage dès le troisième semestre de master, puis par les recruteurs dès le premier entretien d’embauche.

 

Nous allons par ailleurs proposer beaucoup plus d’enseignements en langue anglaise dans les cursus. Certains enseignements thématiques seront d’ailleurs repris sous une autre forme dans le cadre, par exemple, des enseignements électifs du 1er cycle ou des masters.

 

 

 

 

 

La Newsletter est une publication de la Direction des études et de la scolarité de Sciences Po
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