La question principale qui se pose autour de l’énergie est celle de la production d’électricité, nécessaire à la vie quotidienne des Chinois mais surtout au maintien de la croissance économique. L’objectif étant de maintenir un potentiel pour une croissance économique minimum de 7% par an. |
Quelques chiffres sur la Chine :
Population en 2005 : 1,3 milliards d’habitants. Croissance économique s’élevant à 8% en 2002 et 9% en 2003. Croissance en 2004 : 9,5%. PIB en 2002 : 1262 Md de $, en 2003 : 1410 Md de $. La consommation moyenne annuelle en électricité par habitant est de 1400 kWh. La production d’électricité annuelle en 2003 a été de 1900 milliards de kWh, en hausse de plus de 15% par rapport à 2002.
La production d’électricité est à 80% d’origine thermique (principalement par le charbon, le pétrole et le gaz venant ensuite). 18% du reste de la production est hydroélectrique, ce qui représente seulement une utilisation de 20% des ressources hydroélectriques utilisables en Chine. Le nucléaire est très minoritaire dans la production chinoise.
Enfin, il faut noter que les besoins en énergie des Chinois augmentent très rapidement et qu’en 2003 les principales régions économiques ont connu une pénurie réelle d’électricité, soit 22 régions chinoises. Cela est dû à un rapide essor des secteurs de l’industrie, notamment la chimie, la sidérurgie et les infrastructures.
La vision chinoise de la problématique de l’énergie prend en compte plusieurs aspects. Dans un premier temps, il s’agit d’assurer au pays une croissance économique de 7% par an, quoiqu’il arrive, et donc dans un second temps de s’assurer de la sécurité énergétique du pays et d’éviter la pénurie d’électricité. Toutefois malgré ces ambitions, la Chine veut dans le même temps se présenter comme un leader incontestable du développement durable, objectif qui représente un frein potentiel au développement économique.
Un déficit énergétique structurel :
La Chine aujourd’hui importe 80 millions de tonnes de pétrole par an, en plus de sa propre production. A partir de 2010, les importations devraient être de 150 millions de tonnes. L’approvisionnement en énergie et son utilisation sont une question majeure pour la sécurité énergétique et économique de la Chine. Le pays a récemment pris conscience de cette dépendance avec la guerre en Iraq (50% de ses importations étant issues du Moyen-Orient) et les incertitudes futures sur la production russe.
Outre le pétrole, la Chine connaît un déficit important en production d’électricité qu’elle ne peut se permettre pour maintenir son développement. Ces pénuries concernent principalement le sud et l’est du pays (régions motrices de l’économie) et pénalise les grandes industries. En moyenne en 2003, il y a eu un déficit de 4% de la production, mais à certaines périodes de pointe le déficit a été bien plus important. La situation ne devrait pas s’arranger, puisqu’en 2003 la consommation d’électricité a augmenté de 15% contre seulement 8% pour la capacité de production.
Les perspectives chinoises en matière énergétique :
Tout d’abord, la Chine dispose de ressources internes encore mal utilisées. Elle dispose de réserves gazières importante mais le gaz ne représente que 3% de sa consommation actuelle en énergie. Ce sera amené à changer avec le développement d’un réseau gazier est-ouest. Un élément essentiel également pour le futur va être de développer les capacités mêmes de production d’électricité, surtout par le développement de l’hydroélectricité (encore très insuffisamment utilisée, en tout cas jusqu’à la mise en route du barrage des Trois Gorges en 2009) et le nucléaire. Le nucléaire va rester largement minoritaire mais devrait, en quantité de production, augmenter toutefois de façon non négligeable.
En 2002, le gouvernement chinois a décidé d’une réforme du secteur électrique qui a pour but de libéraliser sur le long terme le marché électrique, en séparant la production et le transport de l’électricité. Mais cette libéralisation n’interviendra certainement pas avant la mise en place d’une capacité de production suffisante pour stabiliser le marché, c'est-à-dire pas avant plusieurs années.
Enfin, la Chine devrait également chercher à amélioration ses relation avec la Russie et plus généralement les Etats d’Asie centrale pour profiter des ressources en hydrocarbures de la région et monter de grands projets de pipelines ainsi que de développement commun des outils de production.