Topic: Pour ou contre la dépénalisation du cannabis ?
Le Maire vert de Sevran a suggéré cette idée, après de nombreux autres, car c'est un vieux débat, qui dure depuis les années 70. Légaliser le cannabis permettrait selon lui, (mais Charles Pasqua avait également fait la même suggestion) de mettre un terme au trafic dans les quartiers difficiles, trafic qui crée de véritables ghettos, des mafias, qui sont à la racine des violences urbaines que l'on connait.
D'autres arguments sont avancés par les partisans de la dépénalisation :
- le cannabis serait, aux dire de nombreux médecins et chercheurs, un palliatif efficace contre les nausées et les effets secondaires psychologiques liés aux traitements contre le cancer
- Consommer des drogues douces constituerait une liberté individuelle qui, tant qu'elle n'affecte pas autrui, devrait être laissée à discrétion des individus.
- Dernier argument : 30 ans de pénalisation n'ont jamais fait reculer d'un iota la consommation de drogue, et au contraire, l'exemple hollandais tendrait à montrer qu'à part les désagréments causés par l'afflux du tourisme de la drogue, la consommation de stupéfiant serait en diminution.
Dans le camp opposé, les opposants à toute forme de dépénalisation fondent leurs argumentaires sur des éléments tout aussi solides :
- Le cannabis est un produit qui affecte temporairement les facultés physiques et mentales.
- Il y a une dépendance au cannabis et il est du devoir des autorités de lutter contre toute frome d'addiction. C'est une question indiscutable de santé publique.
- Les trafics continueraient en dépit de la légalisation, mais cette fois sur les drogues dures, car ce que recherchent les consommateurs de cannabis, c'est aussi une forme de transgression, qu'ils évacueraient alors sur les drogues dures.
- C'est une question de principe : on ne peut pas tolérer qu'une chose interdite soit légalisée au prétexte que cette pénalisation n'aurait pas d'effet, sinon, c'est l'autorité de l'Etat qui recule.
Maurice Leroy, Ministre de la Ville, s'est dit personnellement favorable à cette dépénalisation.
Bref, le débat est sur la table et il est vrai qu'au regard des dégâts que causent les effets de l'économie souterraine sur certains quartiers, il y a lieu de s'interroger sur cette question qui rebondit tous les 3-4 ans dans le débat public.