Un peu dans ton sens on trouve cela...
"Et c'est parti, striptease général, tout le monde y va de sa publication patrimoniale ! les ministres sont sommés de publier avant le 15 avril et de nombreux députés, de droite comme de gauche, d'emprunter la même voie. Allez, hop, tout le monde à poil, opération vérité. Cela en devient obscène. A celui qui publiera avant l'autre. Les cons !
Comme si publier l'état de son patrimoine valait certificat de probité.
Comme si c'était cela qui allait redonner confiance dans la politique ou la re-moraliser.
Il suffisait de regarder, hier soir, Mots Croisés pour comprendre à quel point ces gens-là sont nuls: Belkacem en tête, De Sarnez exceptée. On s'invective, on ne s'écoute plus, on se coupe la parole, on s'insulte, on se menace et in fine on se ridiculise. On parle de tout sauf de ce qui intéresse véritablement les Français: le chômage, la crise, comment s'en sortir. Et ça continue à l'Assemblée cet après-midi avec Cazeneuve qui se prend pour Bérégovoy. Un grand beurk que tout cela !
La publication des patrimoines, tout juste bon à satisfaire le voyeurisme des lecteurs de la rubrique faits divers du Parisien. Nananère, moi je ne gagne que ça, nananère, moi j'ai une vieille voiture et blablabla... Mais rien n'empêchera quiconque de planquer du pognon, de faire jouer au sein du couple la séparation des biens et les déclarations d'impôts séparées - suivez mon regard - ou d'être tout simplement malhonnête. Pas vu pas pris semble la règle sauf pour ceux, et ils sont bien plus nombreux qu'on voudrait nous le faire croire, pour qui les valeurs de probité et de rectitude ont encore un sens. Pas vu, pas pris, mais que ceux qui se font prendre soient mis au ban de la société et punis selon les lois en vigueur. Point barre.
Et aujourd'hui, le gouvernement, aux abois, veut de la transparence en imposant la publication des patrimoines des ministres et des députés: foutage de gueule, c'était déjà prévu soit dans les textes, soit dans cette fameuse charte de déontologie hollando-ayraultaise du début de quinquennat. Et pourquoi pas, demain, exiger, celles des maires, des présidents de communautés de communes, des juges, des officiers de police judiciaire; que sais-je encore...
Vous en voulez de la moralisation de la vie politique, c'est simple comme de dire bonjour: il suffit d'arrêter de prendre les gens pour des cons, de respecter la parole donnée, d'arrêter les promesses démagogiques, de dire la vérité, de ne pas mentir, d'écouter l'autre, de montrer l'exemple et de ne pas mettre sur le dos de la conjoncture tous les malheurs du monde. Il suffit que les lois existantes soient appliquées avec la rigueur nécessaire sans chercher à en créer de circonstance. La moralisation de la vie politique n'est pas une question de striptease patrimonial, simplement une question de rigueur et de comportement.
Comment cela ce n'est pas facile ? C'est sûr; aussi sûr que les hommes et les femmes sont imparfaits justement parce qu'ils sont hommes et femmes.
Vous en voulez de la moralisation de la vie politique ? Et bien que les électeurs, ceux pour qui voter a encore un sens, arrêtent de reconduire des gens qui se foutent royalement d'eux; qu'ils arrêtent de voter pour des gens qui ont déjà été pris la main dans le pot de confiture, qu'ils arrêtent de voter pour ceux qui n'ont pas tenu leurs promesses, qu'ils arrêtent de voter pour des gens qui, à défaut de tenir leurs engagements de campagne, se construisent un véritable patrimoine aux frais de la république."
"Si le peuple pense mal, changeons le peuple..."