Topic: Droits de la défonce
PARIS (Reuters) - Les deux principaux syndicats de magistrats ont déploré les conditions dans lesquelles s'est déroulée la longue audition du juge d'instruction de l'affaire d'Outreau, Fabrice Burgaud, devant une commission d'enquête parlementaire.
"La commission doit résister à la tentation de se transformer en un tribunal parlementaire. Si, emportés par l'émotion ou la démagogie (...) les parlementaires se contentent de désigner des boucs émissaires, ils failliront", estime dans un communiqué le Syndicat de la magistrature (SM, gauche).
L'organisation dénonce les méthodes du rapporteur Philippe Houillon (UMP), qui selon lui "se comporte en procureur oublieux des droits élémentaires de la défense". Le SM déplore aussi "la présence des acquittés dans un face-à-face surmédiatisé".
L'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) a de son côté condamné "l'acharnement" qu'elle prête à la commission, qui a questionné presque sept heures durant le juge Burgaud.
"Interroger quelqu'un si longtemps, ça ne s'est jamais vu dans cette commission. Des questions ont de plus tendu à établir une faute de M. Burgaud, ce qui n'est pas la fonction de la commission", a dit à Reuters Dominique Barella, président de l'Union syndicale de la magistrature.
Les deux syndicats ont estimé que les députés devaient se recentrer sur la seule vraie tâche valable à leurs yeux, la réforme du système judiciaire.
"La balle est maintenant dans le camp (des parlementaires), eux qui votent des lois depuis des années sur la procédure", a dit Dominique Barella.
Le SM insiste sur "la question des alternatives à la détention provisoire notamment au regard des moyens dont dispose le système judiciaire".
Les représentants des deux syndicats doivent être entendus par la commission d'enquête à une date encore inconnue
J'en suis resté mort de rire ... depuis quand les magistrats se préoccupent t'ils des droits de la défense ?
Pierre Dac