Lorsque je parle d'avortement et de dépistage prénatal, je ne lie pas ça aux conséquences pour l'enfant - en réalité je doute qu'il y ait de grandes conséquences sanitaires pour l'enfant du fait de ces techniques, si l'on devait comparer avec la situation d'un enfant qui aurait eu le génome naturel. Mais la réflexion à ce sujet est purement théorique, on ne sait dégager que des statistiques qui sont vraies au niveau des masses, mais qui ne veulent plus dire grand chose à l'échelle de l'individu.
Je liais plutôt ces pratiques à une forme première d'eugénisme qui est communément acceptée : on peut ne pas mener la grossesse à terme lorsque le dépistage prénatal indique une maladie génétique. Ca a d'ailleurs créé de gros problèmes en Inde, où il a été nécessaire d'interdire de procéder à l'identification du sexe du foetus, pour éviter des avortements de futures filles (nb je ne suis pas sûr d'utiliser les bons termes mais j'espère que personne ne m'en tiendra rigueur).
Bref, dans la pratique ce techniques peuvent être utilisées et faussent ce dont tu parles comme étant la "nature", ou l'aspect lotterie de la venue au monde. Personnellement ça ne me choque pas trop, lorsque la "nature" règlait entièrement ces choses là il y a quelques siècles la plupart des enfants concernés de survivaient pas à leurs premières années. La nature n'a pas toujours mieux fait les choses que nous, et nous en faisons partie. La question est plutôt de savoir où placer le curseur.
Lorsque je fais référence à l'amélioration du système de santé, note bien que je ne défend pas l'eugénisme, loin de là. Mais c'est une sujet fichtrement compliqué. Par exemple, difficile de défendre le droit à la vie des gamètes non retenus pour une fécondation in vitro parce que présentant des anomalies génétiques, faute de quoi il faudrait considérer que le foetus dispose lui aussi d'un droit à la vie dès le départ.