1) Prétendre qu'il ne s'agit pas de "mode islamique" mais de "mode pudique", ce qui revient d'une part à prendre les gens pour des cons, d'autre par à emettre un jugement moral à peine voilé (hihi) sur ces femmes qui s'habillent de façon non pudiques, c'est à dire toutes les autres.
Non je ne crois pas qu'il y ait le moindre jugement moral dans ce propos. Benbassa est probablement la dernière personne à se préoccuper de la façon dont les femmes se sapent. L'utilisation du terme "pudique", probablement un peu hypocrite, est toutefois une référence au discours même des femmes qui s'habillent ainsi : ce n'est pas d'abord la religion qui est invoquée, c'est une pudeur, certes clairement due à une culture conservatrice sur la façon dont doivent se comporter les femmes en société, et excusée par la religion en dernier recours, mais ce n'est pas impropre que d'utiliser ce terme. D'ailleurs tu remarques qu'elle le place entre guillemets à chaque fois.
Je suis le premier à reconnaître que cette pudeur est certes dictée par des considération culturelles et religieuses hein ! Mais le rapport entre voile et religion est un peu plus complexe que Islam >> voile.
2) Indiquer que ceux qui classent les burqinis dans leur réelle catégorie, c'est à dire des vêtements religieux associés précisément à l'islam, sont soit islamophobes soit ignorants. Au passage elle établit un bon gros lien de merde avec les attentats de Paris et de Bruxelles, comme si ces derniers justifiaient de ne pas appeler un chat un chat.
Je ne vois pas franchement où il est question de burqinis. Peut-être que j'en sais moins sur cette polémique que je ne le pense !
3) Le mépris affiché du féminisme "de grand-mère", sans lequel Benbassa ne serait probablement pas à sa place actuellement. Mais voilà, Benbassa est passée maître dans l'art du relativisme et dans la haine de l'universalisme qui a fait du féminisme bien plus qu'une lutte communautaire.
Vous n'avez probablement pas la même définition du "féminisme de grand-mère". Moi-même je ne suis pas sûr de ce qu'elle veut dire, mais elle classe le ton péremptoire de Rossignol, qui décide pour les femmes ce qui est bon pour elles, là-dedans, et si c'est cela, le féminisme de grand-mère, alors je le rejette aussi.
4) Justifier l'aliénation des femmes par la religion du fait de l'aliénation des femmes par le regard masculin, qui s'exerce à travers la mode. Ca revient à dire : nous sommes soumises au diktat inconscient pour plaire aux hommes, donc à la place on devrait être soumises au diktat de la religion, conçue par des hommes, wait... C'est encore plus cocasse quand on sait que Benbassa sera la première à prétendre que le choix de porter le voile est totalement libre et éclairé. C'est incohérent à plein de niveaux différents.
Je ne pense pas un instant qu'elle suggère de remplacer l'un par l'autre, ou de justifier l'un par l'autre. D'ailleurs elle ne justifie rien, à mes yeux elle s'en plaint ! Elle constate qu'il y a des femmes qui remplacent l'un par l'autre, et conclut que ni l'un ni l'autre ne sont un étalon pour mesurer le niveau d'émancipation des femmes, et ma foi, ce n'est pas faux.
Su la question du choix qui est fait par les femmes d'adopter le voile, la pudeur, etc... On est d'accord que c'est un choix tout relatif, parce qu'il a un fondement religieux, mais je ne serais pas aussi prompt à nier que ces femmes sont quand même agentes.
5) Pour Benbassa, il n'y a pas de soumission vis à vis d'une identité, il n'y a que des revendications identitaires. Il n'y a pas de soumission à la religion, il n'y a que des convictions religieuses. C'est débile, l'identité comme la religion sont des constructions sociales qui peuvent être très oppressantes, au moins autant que les diktats de la mode.
Evidemment, comme pour toute identité, religion ou idéologie. Mais je pense que Benbassa fait une généralité, et dans la généralité je ne pense pas qu'elle a tort.
6) Le parallèle très rigolo entre l'islamophobie et l'antisémitisme en référence aux propos de Badinter.
Je ne trouve pas le parallèle rigolo, mais ceci dit je suis d'accord pour dire que c'est une connerie ! Parce que je connais plus d'un militant pro-palestinien qui n'a pas peur de se faire traiter d'anti-sémite, et accueille la critique avec la dérision qu'elle mérite.
Le problème, avec dire qu'on n'a pas peur de se faire traiter de X, c'est qu'il faut faire gaffe à pas trop être X quand même. C'est toujours chaud de trouver la limite.
7) L'accusation de germanopratinisme de la part d'une sénatrice.
lol là ok