Aller au contenu du Forum

forum-scpo.com

Le forum des étudiants de Sciences Po


Vertus et limites de l’intermédiation bancaire - Cours d'économie - Economie bancaire et financière

Menu principal


Accueil

Le Forum principal

Tous les forums

Index des meilleures discussions

Mutualisation des travaux étudiants

La petite bibliothèque du forum

Laboratoire des idées et des propositions politiques

Encyclopédie de liens

Le wiki du forum

Les bons plans

Contact

Recherchez

Recherche personnalisée

Les Masters

Les premiers cycles

Les langues

Les préparations aux concours

Concours professionnels et administratifs

Le Forum Helpology

Le Forum de la langue française : PAN !

Forum logement

Stages/jobs/emplois

Annonces diverses

Forum informatique

Le métaforum


Tous les ouvrages de la bibliothèque du forum

Ouvrages d'histoire et d'actualité

Les best-sellers actuels

Les meilleurs ouvrages de droit

Bibliographie financière

Littérature web & computing

Littérature & fictions

Littérature culturelle (arts, musique et cinéma)


Concours Master SciencesPo. 2011

Présidentielle 2012

Linkdump vol. VII

Concours professionnels et administratifs

Nicolas Sarkozy

Concours à BAC +0

Concours CRFPA

Concours master HEC-ESCP (Admission directe)

La crise financière

Perspectives économiques

Réforme des retraites

Hadopi

Linkdump vidéos

Zemmour

Démographie

Séries télé

Les dépeches insolites

Sondages

Finances publiques



Les musiques préférées du forum

Télephones portables et smartphones

Applications mobiles

Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po

Vertus et limites de l’intermédiation bancaire

 

Définitions de la banque, de l’intermédiation bancaire : Passage d’une économie d’endettement caractérisée par une intermédiation de bilan dont les banques étaient les agents centraux à une économie de marché encadrée par une intermédiation dite de marché. On assiste depuis les années 1980 à ce qu’on appelle une financiarisation des marchés concomitante à la suppression de la finance indirecte.

Problématique : Fort de ce constat, peut-on pour autant de désintermédiation voire de la  prochaine disparition de la fonction bancaire, d’autant plus probable dans un monde globalisé ?

 

I.L’intermédiation bancaire traditionnelle, mutualisation des risques et des échéances

 

A.Qu’est ce que l’intermédiation bancaire traditionnelle ou dite de « bilan » ?

 

 

1)Intermédiation bancaire et opérations

L’intermédiation est la situation dans laquelle la banque collecte des ressources

auprès de ceux qui ont des excédents c’est-à-dire ceux qui ont des capacités de financement et ceux et effectue des prêts au profit de ceux qui ont des déficits, soit des besoins de financement. On parle d’intermédiation dans la mesure où la créance détenue par les agents à excédent (sur compte bancaire ou livrets) est différente de la dette des agents à déficit (par crédit bancaire). Dans la plupart des cas, les banques accordent des crédits aux entreprises et aux ménages en collectant des ressources sous forme de dépôts sur des comptes chèques et comptes d’épargne. En somme, les banques sont - ou du moins étaient - un rouage essentiel dans les économies dites d’endettement (Hicks[1]), dans la manière où elles permettent la circulation de la monnaie par le biais de l’intermédiation entre les agents emprunteurs et les agents prêteurs.

            Revenons sur le contenu concret de l’intermédiation traditionnelle bancaire. Elle concerne essentiellement quatre opérations :




a) la distribution des crédits

b) la collecte des dépôts

c) les opérations interbancaires

d) et la gestion des moyens de paiements.

Ces fonctions sont d’ailleurs clairement énoncées dans la loi bancaire de 1984, dans son article premier : « les opérations de banque comprennent la réception de fonds du public, les opérations de crédits, ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la gestion des moyens de paiement. ».

 

a)Il existe deux types de crédits, ceux accordé aux particuliers (les crédits à l’habitat et de trésorerie essentiellement) et ceux accordé aux entreprises (crédit d’équipement et de trésorerie)

 

b)On distingue trois types de dépôts, concernant pour plus de 80% les ménages :

- Les dépôts à vue

- Les dépôts à régime spécial (livret A, PEL)

- Les comptes à terme

c)il existe deux opérations différentes :

- les opérations techniques avec les correspondants bancaires qu’il s’agisse de la Banque centrale ou des autres banques

- financement interbancaire c’est-à-dire opérations d’emprunts et de prêts entre établissements de crédits.

d)Enfin, la gestion des moyens de paiements, qui recouvre l’essentiel de l’activité bancaire. La banque gère et crée de la monnaie scripturale et fiduciaire par jeux d’écriture et de transfert.

 

2)Intermédiation bancaire et bilan

Notons que l’intermédiation bancaire traditionnelle peut aussi se qualifier

d’intermédiation de bilan dans la mesure où la banque, étant qu’intermédiaire financier (définition), fait l’intermédiaire entre les deux parties de son bilan, à savoir l’actif et le passif. Ces derniers sont donc en connexion. L’intermédiation traditionnelle consiste à transformer des actifs. Pour reprendre les termes de C. Ottavj, il s’agit là d’intermédiation de transformation. Cette dernière consiste en ce que l’institution bancaire utilise des fonds déposées par les épargnants (et qui sont rémunérés par un taux d’intérêt) pur accorder des crédits aux agents à besoin de financement. La rémunération de la banque réside dans la différence entre les intérêts perçus sur les crédits octroyés et ceux versés sur les dépôts. L’épargne placée souvent à court terme est transformée pour octroyer des prêts à long terme (avantage que l’on mentionnera et explicitera plus tard). Néanmoins, l’intermédiation bancaire traditionnelle s’apparente davantage à la seule création monétaire. Les banques disposent en effet du pouvoir de créer de la monnaie scripturale : elles peuvent donc accorder un crédit sans pour autant disposer d’une épargne préalable d’un montant équivalent. Cette création monétaire se traduit par une augmentation du passif de la banque (le dépôt à vue dont dispose désormais le client) et de son actif (la banque détient une créance sur son client).

           

Bilan de la Banque

 

ACTIF

PASSIF

Créance

Monnaie scripturale émise

 

Bilan du client

 

ACTIF

PASSIF

Monnaie sur le compte courant

Dette envers la banque

 

            Sur le marché des capitaux, appelé marché des capitaux, les agents prêteurs et les agents emprunteurs sont mis en relation par deux types de circuit de financement : la finance directe ou la finance indirecte ou « intermédiée ». La banque fait donc office d’intermédiaire financier et s’intercale donc entre les emprunteurs et les prêteurs ultimes. Les agents à besoin de financement n’ont généralement pas les mêmes préférences que les agents à capacité de financement. Ainsi un épargnant recherche généralement des placements liquides et peu risqués tandis qu’une entreprise emprunteuse peut avoir besoin d’un financement à long terme et risqué. Le rôle des intermédiaires financiers est donc de rendre compatibles les demandes des agents prêteurs et emprunteurs.

            Dans l’analyse traditionnelle du rôle de l’intermédiaire financier, définie entre autre par J. Gurley et E. Shaw[2], les banques font partie des intermédiaires financiers dont l’originalité découle du fait que la dette indirecte qu’elles émettent prend la forme de monnaie qui est l’actif le plus liquide. La caractéristique de cette forme d’intermédiation est d’être fondée sur une connexion de l’actif et du passif du bilan de l’intermédiaire.

 

B.Vertus de l’intermédiation bancaire

L’intermédiation bancaire traditionnelle présente de nombreuses vertus que l’on

peut regrouper sous  deux catégories principales à savoir la transformation des échéances, des taux et des risques et l’assurance de liquidités.

1)Une triple transformation

Comme le rôle des intermédiaires est de rendre compatible les demandes des agents

prêteurs et emprunteurs, la banque assure une triple transformation avantageuse pour l’agent économique.

a)La transformation des échéances

ie la possibilité de transformer des ressources placées généralement à court terme en les prêtant à long terme. En l’absence d’intermédiaire financier, un agent qui souhaite placer à un an n’accepterait pas de prêter à un autre agent voulant emprunter sur dix ans. L’intermédiaire, estimant que les épargnant ne vont pas tous retirer leurs fonds (risque d’ « illiquidité ») en même temps, opère cette transformation des échéances. Dès lors il est possible d’effectuer des financement à long terme sur ressources liquides.

- La transformation des taux et des montants, par exemple  prêts à taux variable

financés sur des ressources à taux fixe

- La transformation ou mutualisation des risques de crédits à l’équipement aux

entreprises sur ressources immédiatement exigibles et sans risques (cas de ressources bancaires à caractère monétaire) tant pour l’intermédiaire que pour l’agent économique. On peut inclure dans cette catégorie la réduction des coûts de prospection pour trouver des fonds. Cf coûts de transaction de Coase.

 

2)L’assurance de liquidités

Dans un monde où l’avenir est incertain et notamment ces dernières années où le danger

préexistant- s’est fait mieux connaître, les agents économiques ont besoin de détenir des actifs liquides ayant deux propriétés essentielles : leur valeur doit être stable et incontestée et doivent être immédiatement disponibles pour être échangés contre des biens, des services et des titres. La monnaie est le seul actif à posséder ces deux propriétés. Les banques, en créant de la monnaie, fournissent une « assurance de liquidité », nécessaire au bon fonctionnement de toute économie de marché décentralisée caractérisée par l’incertitude.

 

On voit bien la transformation qui s’est opérée depuis les années 1980, l’intermédiation de marché se substituant à l’intermédiation bancaire de bilan.

 

 


 

[1] La crise de l’économie keynésienne, Fayard, 1988

[2] Money in a Theory of Finance, Brookings Institute, 1960, Economica, Paris, 1973