Les théories des inégalités - Cours d'économie - Histoire de la pensée économique - Economie des inégalités
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Quelles inegalités ? Les inegalités privilegiées dans les analyses economiques sont celles du revenu alors qu’il existe nombre d’autres types d’inegalités (de diplôme, d’esperance de vie…). La notion de repartition du revenu recouvre trois choses differentes : - La repartition fonctionelle ou factorielle des revenus : c’est l’etude du mode de formation des prix des facteurs de production. - La repartition du revenu national : c’est le partage de la valeur ajoutée entre profits et salaires. - La repartition personelle : c’est la repartition du revenu entre menages. L’analyse economique s’interesse traditionnelement à la repartition fonctionelle et à l’evolution du partage de la valeur ajoutée ainsi qu’à l’egalité de traitement sur le marché (analyse classique et neo-classique) laissant pendant longtemps la question de la repartition personnelle de coté. Mais ce thème prend une importance croissante, les inegalités de repartition personnelle devenant insupportables dans les sociétés contemporaines.
Les inegalités sont-elles justes ? Il s’agit de definir ce qu’est une repartition juste des revenus :
- D’un point de vue commutatif (qui s’interesse aux conditions de l’echange) les inegalités qui resultent du libre fonctionnement d’un systeme de marchés de concurrence pure et parfaite sont justes.Inversement les inegalités resulatant d’une perversion du marché sont injustes.
- D’un point de vue distributif (qui s’interesse aux resultats de l’echange), les inegalités qui resultent du libre fonctionnment d’un systeme de marché sont injustes.
Les inegalités sont-elles cause d’inefficacité economique ?
1.La question de l’efficacité est distincte de celle de l’inegalité
- Selon l’anlayse classique la question du partage du revenu entre travail et capital est distincte de celle du niveau de revenu
- Selon l’analyse néo-classique la question du partage du revenu entre individus est distincte de celle du revenu. Le premier theoreme du bien être affirme que sous certaines conditions toute allocation d’equilibre réalisées grâce à un ensemble de marchés concurrentiels est efficace au sens de Pareto. Le second affirme que sous certaines conditions toute allocation efficace au sens de Pareto peut être réalisée par un equilibre concurrentiel . Or il existe une infinité d’allocations efficaces au sens de Pareto differentes du point de vue du degré d’egalité dont elles s’accompagnent. Cela signifie que l’on peut choisir uen repartition particuliere et atteindre celle-ci via le marché.La distribution est le resultat d’une volonté politique qui estimera telle allocation plus juste mais le degré d’inegalité n’a pas d’incidence sur l’efficacité. 2. Les inegalités sont necessaires à l’efficacité economique Les inegalités dans la repartition des richesses contribuent à une meilleure efficacité dans la mesure où un certain niveau d’inegalité temoigne de l’existence d’un mecanisme d’incitation à produire. A contrario une politique redistributive de lutte contre les inegalités per les effets desincitatifs dont elle s’accompagne peut être considerée comme un obstacle à l’efficacité. 3.Les inegalités sont un obstacle à l’efficacité economique - La repartition de la richesse a des effets directs sur la croissance et l’efficacité economiques via l’offre et la demande. Une repartition inegale des richesses nuit à l’offre car elle conduit à un investissement humain insuffisant dans les familles pauvres ce qui a une consequence sur la productivité globale des facteurs. L’inegalité dans la repartition des richesses nuit egalement à la demande dans la mesure où elle affaiblit la propension globale à consommer. La repartition de la richesse a des effets indirects sur la croissance et l’efficacité economiques via le dynamisme des acteurs. Une relative egalité contribue à la stabilité economique et à l’acceptation par les agents d’une orgaisation sociale qui priviligie le marché. Le degré d’inegalité est d’autant plus fort que les positions acquises peuvent être facilement transmises. Au contraire la remise en cause des positions economiques acquises peut être vue comme un moyen de favoriser le dynamisme economique. La croissance economique contribue-t-elle à reduire les inegalités ? Oui selon la courbe de Kuznets (1955) qui met en evidence une relation positive entre la reduction des inegalités et le developpment economique. Cette courbe en U decrit les trois temps qui accompagnent la croissance : l’accroissement , la stagnation puis la reduction de inegalités . L’evolution des Etats-Unis et du Royaume-Uni contredisent cette théorie à partir des années 80. La dynamique de la croissance comme destruction creatrice montre que la croissance n’a aucune raison d’être égalitaire. La croissance est un mouvement inégalitaire par essence.
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