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Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po
L’analyse des votes, et plus largement des procédures de décision publique, a pris son essor aux Etats-Unis dans les années cinquante et soixante sous le nom d’école du « Public Choice », avec les recherche de Anthony Downs, Gordon Tullock et James Buchanan (prix Nobel d’économie en 1986). La théorie des choix publics s’est également développée sur le terrain normatif depuis les années soixante-dix, avec les débats lancés en 1971 par l’ouvrage de John Rawls, A theory of Justice. La théorie des choix publics relie les sciences politiques et l’économie en analysant le comportement de la puissance publique et de ses représentants moyennant une approche économique. Elle consiste à intégrer la dimension politique dans la définition d’une fonction de bien-être collectif. Avant l’émergence de la théorie des choix publics, la théorie économique attribuait à l’État le rôle d’un « dictateur bienveillant», détenant de l’information parfaite et du pouvoir illimité ce que lui permettait de mettre en œuvre des politiques correspondant à l’intérêt général. Toutefois, en réalité, on observe que des gouvernements et des administrations rencontrent souvent des incitations que les amènent à produire des résultats inefficients ce qui contrecarre l’idée d’une puissance étatique infaillible. L’homme politique et l’électeur Comme la théorie économique est fondée sur l’hypothèse du comportement rationnel et égoïste des individus, il faut également analyser la sphère politique selon le même critère. L’homme politique devient un acteur économique égoïste comme tous les autres. Il cherche à maximiser son utilité personnelle, déterminée par les facteurs idéologie (certaines idées politiques qu’il veut promouvoir) et pouvoir (détenir une fonction politique qui permet de réaliser l’idéologie). L’homme politique a, sans doute, une idéologie à défendre, mais il aspire surtout à être élu ou réélu. Il ne cherche pas l’intérêt général. Son comportement dépend donc d’un calcule rationnel tenant compte de ses préférences personnelles et celles des électeurs. L’électeur est analysé comme un consommateur de biens collectifs ou d’une politique donnée (par exemple, de définir un taux d’inflation et un taux de chômage susceptible d’amener plus de 50% des votes des électeurs). Le théorème de l’électeur médian, c’est-à-dire de celui qui, se trouvant à mi-chemin de l’éventail total des différentes opinions peut transformer une minorité en majorité, indique que le parti politique, ou le candidat qui veut être élu, doit adopter la position de l’électeur médian. Ce théorème conduit au rapprochement des programmes électoraux dans le bipartisme. Avec trois partis et plus, les différences sont plus accusées et les positions extrémistes peuvent être plus avantageuses pour gagner les élections. De même, lorsque, certains problèmes suscitent des réactions très divergentes, le théorème est abandonné au profit du marchandage explicite ou implicite (en anglais, on parle de « logrolling »). Le marché politique L’action des intérêts organisés se traduit par l’échange de votes et de décisions publiques, selon un processus qui peut faire penser à l’échange marchand. Un homme politique « achète » son élection en agissant pour accroître le soutien public. Un individu « vend » sa voix ou son temps à un syndicat ou une organisation politique qui défend ses intérêts catégoriels et qui à son tour « vend » son influence pour « acheter » des décisions publiques. Ainsi, la vie politique ressemble à certains égards à un marché où s’échangent avantages catégoriels et influence politique. La théorie des choix publics considère le marchandage politique comme une nécessité car le libre-échange des votes et des avantages permet d’exprimer les préférences individuelles et garantit ainsi que les décisions publiques maximisent la somme des utilités. Cependant, le marchandage peut parfois relever de la corruption ou du trafic d’influence.
La bureaucratie Les bureaucrates constituent un troisième groupe d’agents dans la théorie des choix publics (les deux premiers étant l’homme politique et l’électeur). Selon l’analyse économique de la bureaucratie[1], ceux-ci recherchent leur intérêt personnel plutôt que celui de l’organisation. Ils se servent de celle-ci pour atteindre leurs propres objectifs de façon rationnelle. Tandis que l’homme politique est motivé par son intérêt d’être réélu, le bureaucrate, dont l’emploi ne dépend pas directement du comportement des électeurs, tend à maximiser son budget. Celui-ci représente des attributs positifs comme prestige, promotion, revenu élevé, maintien de l’emploi, etc. La production des biens publics est un résultat de marchandage entre l’homme politique (c’est-à-dire le gouvernement élu) ayant le pouvoir d’accorder des ressources recherchées par le bureaucrate, et le bureaucrate détenant les informations sur les besoins réels (et inconnues par le gouvernement). Les groupes de pression On définit les groupes de pression comme des associations porteuses de certaines attitudes communes, de certains intérêts spécifiques, certains buts sociaux et qui développent une action en vue d’atteindre ces buts, en exerçant médiatement ou immédiatement certaines pressions sur les instances dépositaires de la puissance publique. Les moyens d’action classique sont : - L’information des décideurs (remise de dossiers techniques). - L’action sur les médias afin de créer un mouvement d’opinion publique passible de faire adopter ou rejeter tel ou tel programme. - Les contacts et les négociations : les lobbies sont ceux qui « font les couloirs ». L’atout réside dans la continuité des contacts avec les parlementaires, les hauts fonctionnaires, les directions spécialisées des ministères et auprès des organisations professionnelles. Les contacts se font d’ailleurs dans les deux sens. - Le financement éventuel des campagnes électorales. Lié à l’analyse des groupes de pression est le problème du « rent seeking ». Une des occupations principales des lobbies consiste en la recherche d’acquisition d’une rente (liée à la privatisation d’un monopole, par exemple). L’engagement nécessaire afin de s’approprier cette rente entraîne des coûts réels économiques, ce qui augmente la perte du bien-être collectif et peut même éliminer la valeur entière de la rente recherchée.
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