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Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po
En octobre 1998, fut alors votée la mise en place d’un gigantesque plan de recapitalisation de 60 000 milliards de yens, soit 12% du PIB japonais, destiné à nationaliser, à liquider, ou à renflouer les banques japonaises en difficulté. Le résultat en est un paysage bancaire plus stable, qui parallèlement à des mesures de libéralisation du secteur financier, a subi un important mouvement de concentration. Toutefois, les créances douteuses restent un problème majeur, et l’atonie de l’économie japonaise et du contexte mondial ne permettent pas une sortie de crise définitive. La dette publique japonaise atteint 132 % du PIB en 2003 soit le double par rapport au ratio de 1990. I – Rapide historique
1. La libéralisation du système financier lancée par les accords bilatéraux nippo-américains « Obra-Sprinkel » du 30 mai 1984, eut deux conséquences majeures : l’internationalisation - une déréglementation extérieure beaucoup plus rapide que la déréglementation interne augmenta soudain grandement l’attrait pour une implantation sur les marchés étrangers, et une désintermédiation, qui entraîna une vive concurrence sur le marché domestique. Les banques se sont alors lancées dans une stratégie de forte croissance (augmentation en moyenne de 17% par an des résultats des grandes banques durant la période 80-90). Elles espéraient atteindre des rendements d’échelles croissants et compenser l’augmentation du coût de leurs ressources. 2.La bulle spéculative des années 8O résulte d’une anticipation de hausse des prix, qui induisait une différence entre la valeur fondamentale d’un actif, et la valeur beaucoup plus élevée que lui conféraient les acteurs du marché. La spéculation à la hausse des prix a été favorisée par les deux baisses successives du taux directeur de la Banque Centrale en 88 et 89, et par la déréglementation financière entamée en 84. La masse monétaire s’est accrue de 10% l’an, alors que les prix à la consommation, possible alerte pour les autorités d’une inflation, n’augmentaient que modestement. 3.La crise, ou l’éclatement de la bulle, a lieu le 1er janvier 1990, suite à une augmentation volontaire du taux directeur (à 4 reprises), et d’une limitation de crédits par le ministère des finances. L’indice Nikkei a chuté de 35 500 points environ au début de 1990 à 15 500 à son point le plus bas en 1992. La crise a comme conséquences majeures de mettre à jour des créances douteuses (celles des banques de dépôts sont, jusqu'à présent, chiffrées à 52.000 milliards de yens soit 8,3% du total des bilans bancaires), de nombreux scandales financiers, et d’entamer très largement la confiance des ménages à l’égard des banques privées (transfert de fonds vers le système de banque public).
II – « Surmonter l’héritage de l’économie de bulle » (Titre du rapport de l’Agence de Prévision Economique)Jusqu’en 1998, l’intervention des pouvoirs publics sur la situation des banques reste marginale. Après deux tentatives avortées de recapitalisation en 98, et face à une situation du système bancaire de plus en plus dégradée, une série de six lois, proposées par le gouvernement Obuchi, sont votées par la Diète entre le 12 et le 17 octobre 1998. Elles autorisent une nationalisation des banques en quasi-faillites contre l’utilisation de fonds publics pour la restructuration du secteur bancaire. Ce gigantesque fonds de recapitalisation (cf tableau) fut doté de 60 000 millliards de yens, soit près de 12 % du PIB japonais. Il a pour objet de prendre en charge les banques insolvables (premier compte), et de renflouer les autres (deuxième compte). Un troisième compte assure la garantie des déposants. 1. La nouvelle autorité de tutelle des banques japonaises, the Financial Supervisory Agency, annonce peu après que les banques avaient sous-estimé l’importance des créances douteuses. Suite à quoi, la mise en place du plan de recapitalisation est confiée à deux structures : le Financial Revitalisation Committee, qui reprend les prérogatives prudentielles du ministère des Finances (symboliquement sanctionné) quant au choix d’injection de fonds public, ou de nationalisation, et le Resolution and Collection Corporation, chargé de nettoyer les stocks de créances et d’actifs compromis. Toutefois, les créances douteuses des grandes banques ne seront pas réduites dans l’objectif annoncé (13 trillions de yens d’ici à fin 2003) et plus encore le volume de celles-ci continue d’augmenter : pas moins de 15 300 milliards de yens entre le 30 septembre 2000 et le 30 septembre 2002, selon la FSA.
2. L’application du plan est immédiate, avec la prise en charge par l’Etat de la Long Term Credit Bank, provisoirement nationalisée, et qui n’est plus autorisée à soutenir ses filiales. En décembre, c’est le tour de la Nippon Credit Bank d’être nationalisée. Les grandes banques se résignent à être renflouées, à l’exception de la Bank of Tokyo-Mitsubishi, qui aura été capable d’assainir ses comptes par ses propres moyens. 3. Le secteur bancaire, suite logique ce qui fut amorcé en 84, connaît un « big-bang » de 1998 à 2002 : une réforme de libéralisation dont la principale mesure est la possibilité pour les institutions bancaires de créer des holdings. S’est ainsi développé, par fusion ou par création de holding, un grand mouvement de concentration, qui voit l’éclosion de quatre mégagroupes : Mizuho Financial Group, Sumitomo-Mitsui Banking Group, Mitsubishi-Tokyo Financial Group et Union Financial of Japan (UFJ), qui dominent dorénavant le paysage bancaire japonais. La crise bancaire a des répercussions notables sur la politique monétaire, puisque la Banque Centrale tend ainsi à devenir le prêteur en dernier ressort de l’économie. Toutefois son action rencontre des limites. Ainsi, alors que les banques concouraient à hauteur de 80% au financement externe des entreprises durant les années 80, les entreprises font de moins en moins appel aux banques, et l’évolution des encours de prêts bancaires poursuit ainsi sa baisse. La déflation (-0,7 %) s’est confirmée et s’ajoute au tableau de la récession. L’atonie de la demande, la dévalorisation des actifs financiers se transmet à l’ensemble des produits. Le credit crunch empêche la politique monétaire de mordre sur l’activité et les banques réduisent encore significativement les crédits accordés au secteur privé.
La baisse notable du
marché boursier depuis un an (l’indice nikkei a perdu environ 30% depuis le
31 mars 2002) pose une difficulté supplémentaire pour les banques japonaises,
dont les portefeuilles-titres comprennent une part importante d’actions qu’il
conviendra de déprécier à leur valeur de marché lors du prochain arrêté des
comptes. En dépit des achats de titres effectués par la banque centrale auprès
des banques (906 milliards de yens au 10 mars 2003), les cessions d’actions par
les banques ont contribué à peser sur les cours de bourse. Selon des estimations
à confirmer, l’impact possible des moins-values sur titres pourrait dépasser 5
4. Plusieurs éléments
d’actualité
illustrent les grandes orientations prises par les banques :
a) Les
principaux groupes bancaires ont chacun annoncé leur intention de faire appel
au marché pour renforcer leurs fonds propres, pour un montant total de près
de 2 300 milliards de yens, soit 18 milliards d’euros.
b) En
dépit de leurs besoins de fonds propres, les banques japonaises souhaitent se
désengager des contraintes résultant des aides financières consenties par l’Etat
en 1998 et 1999 sous la forme essentiellement de prêts subordonnés
convertibles en actions, ce qui fait peser sur les banques un risque de
nationalisation si le droit de conversion est exercé par l’Etat.
c)
Plusieurs fusions d’établissements de crédit vont être réalisées avant la
clôture de l’exercice au sein des grands groupes bancaires, dont le groupe
Mizuho, le groupe Resona, le groupe Sumitomo Mitsui, ainsi que plusieurs banques
régionales et ont pour objectif affiché de fusionner les systèmes d’information
des établissements concernés, afin de dégager des synergies.
1–
Tableau extrait du livre Japon, éternelle renaissance ? , Denise Flouzat.
Editions PUF.
Rapport de l’OFCE : Xavier Timbeau, Japon,
reprise forcée (avril 2002)
Rapport de l’OCDE : Japon, étude économique
2002, Synthèses.
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