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Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po
>- La maîtrise de la mondialisation financière et le traitement des crises doivent reposer sur une coopération étroite entre la communauté financière privée et le secteur officiel (institutions internationales, Etats). - Ces objectifs exigent notamment d’introduire plus de transparence dans les marchés, et de responsabiliser les acteurs. Les enjeux d’une nouvelle architecture financière internationalePar « architecture financière internationale » il faut entendre l’ensemble des codes et normes qui régissent l’activité financière internationale, et dont les promoteurs sont les organisations internationales compétentes dans ce domaine (FMI, Banque mondiale), ainsi que les différents forums réunissant les autorités financières des Etats (G8, G10, G20… sont des formations de discussion sur le système financier international). La question de la réforme de ce système s’est imposée durant la dernière décennie à la suite des crises monétaires, bancaires, crises d’endettement qui ont affecté les marchés émergents (en particulier la crise asiatique), auxquelles s’ajoutent les crises boursières (éclatement de la bulle des nouvelles technologies). S’il existe un consensus sur la nécessité de cette réforme, les différents acteurs (Etats, institutions financières internationales, marchés financiers) peinent à s’accorder sur les mesures concrètes qui s’imposent pour édifier une nouvelle architecture financière. Ses enjeux sont de taille : - les crises boursières et bancaires sont coûteuses par leurs effets sur l’économie réelle : les coûts de restructuration liés aux crises bancaires ont pu représenter jusqu’à 40% du PIB ; l’instabilité des marchés boursiers, caractérisés par une forte volatilité des prix des actifs, sous l’effet conjugué de la vision court-termiste et du comportement mimétique des opérateurs, a une incidence globalement négative sur l’efficience des marchés. En effet elle produit une aversion au risque chez les investisseurs, ce qui nuit à la bonne allocation des capitaux. Le manque de différenciation entre les débiteurs peut être néfaste à la croissance des pays ayant le plus besoin de capitaux. -les crises des marchés émergents se payent en terme de croissance dans ces pays. L’enjeu d’une nouvelle architecture financière internationale est donc d’accompagner l’intégration financière d’une extension des mêmes normes et codes à l’échelle du monde pour stabiliser les marchés financiers . Cette stabilité est la condition d’une croissance durable et soutenue. Les réalisations en vue d’une nouvelle architecture financière internationaleElles poursuivent deux objectifs principaux : 1° La prévention des crises financières : crises boursières, bancaires, de change, crises de la dette. Elle utilise deux méthodes : a) la diffusion des normes et codes internationaux sous l’impulsion des organisations internationales. Ces normes et codes sont tirés d’expériences nationales, et collectés au moyen des Programmes d’évaluation du secteur financier du FMI et de la Banque mondiale. Il s’agit d’évaluations collectives de la stabilité financière qui permettent d’examiner les pratiques institutionnelles des différents secteurs (banques, assurances, bourses) et encouragent la mise en conformité aux codes et normes internationales correspondant aux meilleures pratiques. Cette activité de surveillance est menée par le Comité de Bâle (Banque des règlements internationaux) qui coordonne à l’échelle internationale le contrôle par les Etats de l’activité financière et bancaire. Des innovations institutionnelles ont été introduites, motivées par le souci d’une meilleure surveillance du système financier mondial : le Forum de stabilité financière a été créé en 1999, qui fournit une évaluation des faiblesses du système financier mondial et coordonne les actions nécessaires pour les surmonter. Les normes dans le domaine bancaire prennent la forme de règles prudentielles parmi lesquelles le ratio de solvabilité (ratio fonds propres/ engagements du bilan et hors bilan pondérés par chaque classe de risque). En Juillet 2002 a été signé un nouvel accord du Comité de Bâle qui encourage les banques à mieux tenir compte des nouveaux risques financiers (produits dérivés) pour y adapter leurs fonds propres. Les pratiques comptables font aussi l’objet d’une réflexion : elles doivent prendre en compte l’horizon temporel des institutions financières et des acteurs de marché. Les règles et codes doivent être contracycliques afin de contrecarrer les tendances au cycle boom-crise (l’application des règles pouvant être elle-même un facteur de contagion, lorsque des ratios prudentiels trop stricts conduisent les banques à se séparer trop brutalement de leurs actifs douteux en cas de crise). Le gouvernement d’entreprise, les systèmes comptables et l’audit sont des domaines où les normes et codes doivent être encore étendus. b) Améliorer la transparence pour mieux apprécier la solvabilité des débiteurs La prévention des crises passe par une connaissance la plus complète possible des situations effectives des banques et de leurs opérations, et l’information sur les données macroéconomiques et budgétaires des Etats. Dans ce domaine il convient d’analyser la soutenabilité de la dette et d’adopter une vision plus prospective des risques d’insolvabilité. Le FMI, avec sa Norme spéciale de diffusion des données, dispose d’un instrument de transparence macroéconomique qui révèle la composition et l’étendue de la dette extérieure (en fonction de l’échéance, du cours de la monnaie, de la situation des réserves). La surveillance de la qualité des banques peut être le fait du marché lui-même si l’information les concernant lui est fournie. 2° Une meilleure gestion des crises de l’endettement Elle repose sur des mécanismes impliquant l’engagement des Etats affectés par ces crises et du secteur privé (créanciers). Il s’agit de responsabiliser à la fois les Etats et leurs créanciers, selon le principe du partage du fardeau, et pour mettre fin aux comportements induits par l’aléa moral (c’est-à-dire, pour les banques prêteuses, prendre le maximum de risques en sachant qu’elles n’auront que faiblement à en supporter les conséquences car les institutions financières internationales interviendront en cas de difficultés de remboursement). La réduction de l’aléa moral s’applique aux Etats comme à leurs créanciers privés : - Vis-à-vis des Etats, elle se traduit par une clarification de la politique de prêt du FMI et l’affirmation du principe de conditionnalité, c’est-à-dire la discipline dans l’octroi des crédits internationaux. Celui-ci doit rester assorti de prescriptions de politique économique. L’intervention du FMI doit se recentrer sur des interventions de trésorerie en faveur de pays solvables qui subissent une crise temporaire de liquidité. C’est dans cette optique qu’a été créée en 1999 la ligne de crédit préventive pour fournir un soutien quasi automatique du FMI en cas de difficultés liées à des mouvements financiers considérés comme injustifiés. - Vis-à-vis des créanciers privés, un mécanisme de suspension concertée des paiements, résultat d’un dialogue entre débiteurs et créanciers sous l’égide du FMI, permet de les responsabiliser en prévoyant un rééchelonnement et une restructuration de la dette ; il a aussi l’avantage de réduire les coûts liés aux suspensions de paiement (gel des processus de marché). Un recours plus intensif aux clauses d’action collective dans les contrats de dette est souhaitable : ces clauses permettent à une majorité qualifiée de créanciers d’approuver un accord de restructuration de la dette. Les déficits jumeaux aux Etats-Unis
La théorie dite des « déficits jumeaux ». Cette théorie part de la relation suivante : (S-I) = (G-T) + (X-M), où S= l’épargne totale, I = l’investissement, G = les dépenses publiques, T = les impôts (soit les recettes de l’Etat), X= les exportations et M= les importations. En clair : l’épargne qui n’aurait pas été investie en équipements est égale à la somme du solde budgétaire et du solde du commerce extérieur. Ainsi, l’épargne mobilisée par le déficit public réduit-elle d’autant l’épargne disponible pour l’équipement privé (effet d’éviction interne). De plus cette identité éclaire une relation d’interdépendance majeure entre les économies contemporaines : quand un pays a une balance commerciale excédentaire, cela signifie qu’il prête son épargne au pays ayant importé ses produits et dont la balance commerciale est déficitaire (effet d’éviction externe). D’où la théorie dite des déficits jumeaux : le déficit budgétaire entraîne (mais cela n’est pas toujours vérifié) un déficit externe. Ainsi de l’économie US dans les 1980’s, qui a compensé l’insuffisance de son épargne interne par un apport d’épargne externe. Elle a donc partiellement troqué l’effet d’éviction interne entraîné par sa politique économique de déficit budgétaire, contre un effet d’éviction externe supporté par les autres économies et l’on peut dire qu’il n’y aurait jamais eu de déficit commercial américain sans excédent commercial allemand et japonais pendant les 1980’s.
Les « twin deficits » américains dans les années 1980La politique économique de Reagan marque une véritable rupture avec la période précédente. En 1981, Reagan lance l’Economic Recovery Act : il s’agit, sous l’influence des « supply siders » (partisans de l’offre, dont fait partie Arthur Laffer), de diminuer la place de l’Etat dans l’économie. Les « supply siders » prévoient effet qu’une baisse des impôts provoquera une incitation pour les entreprises et les entrepreneurs à plus travailler et créera donc une augmentation des recettes fiscales. Ainsi, par l’Economic Recovery Act, les impôts sur le revenu et les taxes sur les entreprises diminuent-ils de 23% entre 1981 et 1983. Il est également prévu que les dépenses gouvernementales doivent baisser, notamment par l’élimination du gaspillage. Ce programme est censé conduire à une économie plus efficace, dont le taux de croissance à long terme serait plus rapide. Cependant, du fait d’une absence de baisse réelle des dépenses gouvernementales (le Congrès n’a pas baissé les dépenses dans une proportion suffisante pour compenser la baisse des impôts, l’incitation des entreprises à travailler plus de façon à ce que les baisses d’impôts s’autofinancent n’a pas été effective, et les dépenses militaires ont augmenté de manière exponentielle suite au retour de la guerre froide), le déficit budgétaire américain s’est accru. De plus, depuis 1979, la politique de la Fed, menée par Paul Volcker, vise à combattre l’inflation et donc consiste en une contraction monétaire. Cette contraction monétaire entraîne une hausse des taux d’intérêts et une appréciation du dollar, ce qui ne favorise pas les exportations américaines et crée un déficit de la balance commerciale, aggravé par le déficit interne. Au milieu des 1980’s, les USA connaissent donc un double déficit interne et externe. Le déficit budgétaire exprimé en pourcentage du PIB est donc le suivant : 1980 : 1,8% ; 1981 : 2% ; 1982 : 3,5% ; 1983 : 5,6% ; 1984 ; 4,5%, tandis que le déficit externe atteint 2,7% du PIB en 1984. L’Administration Clinton engage, à partir de 1993, une réduction du déficit public en arrêtant les baisses d’impôts et en contrôlant les dépenses. Le retour des déficits jumeaux sous l’Administration Bush Junior. Actuellement, le problème des déficits jumeaux se pose à nouveau car aux déficits courants accumulés par les USA pendant les 1990’s, s’ajoute un important déficit budgétaire depuis le début de l’administration Bush. Le déficit des paiements courants ne cesse en effet de s’élever depuis 2001. Il est passé de 420Mds $ en 2001 à 460Mds $ en 2002, il est actuellement de 5% du PIB et il pourrait atteindre les 6% du PIB en 2006. Le déficit budgétaire, lui approche 4% du PIB. Cette situation est aggravée par la hausse des dépenses militaires pour la guerre en Irak (le budget militaire américain est, pour 2003, de 400Mds $, c’est-à-dire l’équivalent de celui, cumulé, de l’ensemble des autres Etats de la planète) , ainsi que par la baisse des impôts. Le président Bush a en effet décidé début 2003, toujours selon une logique de « supply sider », de baisser les impôts en éliminant l’imposition des dividendes perçus par les particuliers, en baissant les taux des tranches imposables et en supprimant en grande partie l’impôt sur les successions. Ce plan, dit de « croissance et d’emploi » prévoit 670 milliards $ d’allègement d’impôts d’ici 2013. Cette situation d’augmentation des déficits (financés par le reste du monde) a été rendue possible grâce à la position particulièrement favorable dont jouissent les Américains. Le dollar, en effet, rend possible la hausse quasi infinie des déficits et permet de financer ces déficits, puisque les USA ont le privilège exclusif d’emprunter dans leur propre devise et la possibilité de dévaluer leur dette.
Les inquiétudes face aux déficits jumeaux actuels. Ce retour des « twin deficits » pose plusieurs problèmes. Sur le plan interne, d’abord. En laissant filer les déficits, l’administration Bush prive le Congrès de toute marge de manœuvre pour déterminer les dépenses de l’Etat des prochaines années. De plus le poids de la dette risque de devenir insupportable pour la société US à partir de 2010, quand la génération du « baby boom » partira en retraite. Sur le plan externe, ensuite. Se pose d’abord un problème structurel, puisque la croissance US repose sur des déficits et possède de ce fait une base très artificielle. Le deuxième problème est celui de la soutenabilité de la dette et il est dû à la dégradation de la position monétaire internationale des USA. La dette externe des USA augmente en effet de 2Mds de $ par jour depuis quelques années, ce qui signifie qu’ils ont un énorme besoin de financement de leur déficit chaque jour. Le poids de la dette atteint 20% du PIB en 2001 et pourrait représenter 40% du PIB en 2007d’après le FMI. Selon Christian de Boissieu, les marchés ont commencé à s’inquiéter de la non-soutenabilité des déficits jumeaux US au printemps 2002 et, « au-delà d’un certain niveau, l’appréhension concernant les déséquilibres l’emporte sur l’optimisme quant aux performances de l’économie. ». Ainsi le apports de capitaux au titre des investissements directs et des achats d’actions (motivés par la florissante « nouvelle économie ») se sont presque taris pour les 1ers et ont fortement diminué pour les seconds. A tous ces problèmes s’ajoute l’appréciation de l’Euro ces derniers mois et sa tendance à s’imposer de plus en plus comme monnaie d’échange pour les transactions internationales, ce qui rend plus difficile l’émission de $ pour financer le déficit courant US. Cette politique s’accompagne du maintien du $ à un bas niveau afin de faciliter la reprise de l’activité et le financement budgétaires. Mais, étant donné la relative mauvaise santé de la demande internationale, le risque est plutôt (et c’est ce que craignent les pays de l’UE) que les Etats-Unis exportent une tendance déflationniste, via la baisse du dollar.
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