Cours d'économie : La production, le travail, les marchés, la consommation, l'épargne

 

La production

2.1 Le travail, la consommation, l’épargne

2.2 Les rendements, l’innovation, la productivité

2.3 Les marchés de clientèle, la qualité, le contrat

2.1 Le travail, la consommation, l’épargne

2.1.1.1 Classiques, néoclassiques : l’apparition de la microéconomie : Une rupture épistémologique s’opère dans le troisième quart du XIXème siècle. Jusque là, les économistes étaient les classiques. Ce courant commence avec Adam Smith. A sa suite : Ricardo, Mill et Marx. Double problématique : on s’intéresse à la production, à ce qui explique la fluctuation de la production. Dans le paradigme classique, il y a un facteur fixe : la terre. Ricardo aborde la question de la rente différentielle. Malthus : la terre est le facteur fixe par définition. Le principal facteur de production qui varie : le facteur travail. Marx considérera plutôt le facteur capital. Comment la production évolue-t-elle en fonction de la différente affectation des facteurs de production ? Point de vue à la fois micro et macroéconomique. Macroéconomique dans le sens où on étudie les fluctuations de la production. Micro dans le sens où on envisage le fonctionnement d’une unité de production. Tirent les conclusions au niveau macroéconomique.
La rupture si situe vers 1870. C’est la révolution marginaliste et l’école de Vienne.

Bibliographie recommandée pour ce cours :

La bible : Principes d'économie moderne de Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh, Jean-Dominique Lafay et Françoise Nouguès

Le plus synthétique mais non moins exhaustif : Précis d'économie d'Emmanuel Combes



Tous les ouvrages de John Maynard Keynes
Macroéconomie : consommation et épargne de Patrick Villieu
Histoire de la pensée économique de Henri Denis et Quadrige
La dynamique de l'innovation : Changement technique et changement social (XVIe-XXe siècle) de François Caron
L'essentiel du management industriel : Maîtriser les systèmes : production, logistique, qualité, Supply chain de Michel Nakhla

Il s’agit d’analyser les comportements individuels lorsque l’on s’écarte d’une situation d¹équilibre.  Quelle est pour l’individu l’affectation optimale des différents facteurs ? Comment utiliser les ressources rares ?  L¹outil utilisé : l’approche marginale. Il s’agit d’étudier comment les comportements se mettent en oeuvre. La macroéconomie disparaît pour plusieurs décennies. Elle réapparaîtra après la Première Guerre mondiale avec les premières publications de Keynes.  
2.1.1.2 Les outils de l’analyse : Il s¹agit donc de calculer des variations, des écarts. Marx n’a pas des outils propres. Il bricole des calculs. Il y a les concepts, mais pas les outils. Les néoclassiques ont, sous l’aspiration des sciences physiques, crée des outils. Ces outils imprègnent désormais notre perception de l’économie.
Premier outil : les courbes d’indifférence : Elles représentent un équilibre de satisfaction. Toutes les combinaisons de biens représentent un même niveau de satisfaction. Les courbes d’indifférence possèdent 4 caractéristiques :
- Elles sont décroissantes : Elles représentent effectivement un arbitrage entre deux biens.
- Elles sont convexes : le taux marginal de substitution n’est en effet pas constant. Le TMS marque le rapport de l¹échange entre les deux biens. Prix  et utilité marginale relatives des deux biens.
- Deux courbes ne peuvent se croiser. On préfère les courbes élevées aux courbes basses. Deux courbes marquent deux niveaux différents de satisfaction.
- On peut construire une carte d’indifférence, où chaque courbe marque un niveau de satisfaction différent.
Les courbes d’indifférence sont basées sur des hypothèses simplificatrices, mais elles sont indispensables.
Cas des biens substituables et complémentaires. Pour des biens substituables, le TMS est à tout moment constant.  La forme de la courbe d’indifférence est déterminée par le degré de substituabilité ou de complémentarité de deux biens.
Deuxième outil : la contrainte budgétaire : Cette droite est déterminée par le revenu. Certaines courbes ne peuvent être atteintes par la droite, d’autres ne représentent pas le niveau de satisfaction optimal. Intérêt de l’approche : d’un côté se trouve le possible. De l’autre le souhaitable. A représente le point optimal. Au point optimal, le TMS est égal à la pente de la droite budgétaire. UmX/PX=UmY/PY
Troisième outil : effet de revenu et effet de substitution : Le prix d’un des deux biens varie. Changement dans le rapport des prix. La modification du panier de consommation sera le résultat de deux effets : un effet de substitution et un effet de revenu. En traçant la parallèle à la nouvelle droite, tangente à la première courbe d’indifférence, on neutralise l’effet revenu. De A à B : effet de substitution.  De B à C : effet revenu. On déserre la contrainte budgétaire. Dans l’exemple, l’effet revenu et l’effet de substitution jouent en sens inverse. Effet de substitution : déplacement sur la courbe. Effet revenu : déplacement de la courbe.

2.1.2 L’offre individuelle de travail

 

2.1.2.1 Deux définitions :

Offre et demande de travail : Le travailleur offre sa force de travail. L’entreprise demande cette force et lui achète son temps et sa force de travail. C’est le contraire du langage courant, qui dit que le chômeur est un demandeur d’emploi. Cela n¹a pas vraiment de sens. On ne sait pas très bien ce que peut signifier une demande d’emploi.  Il vaut mieux dire qu¹il offre son travail mais ne trouve pas de demande.
Effet d’âge, effet de génération : Là encore, il s’agit de séparer deux effets, sous peine de risquer des erreurs d¹interprétation. Voir la courbe de revenu en fonction de l’âge en 2001. Il est idiot d’en conclure que le revenu augmente lorsque l’on vieillit. Voir l’enquête de 95. Considérons une cohorte d’individus. Leur revenu a augmenté entre 95 et 2000. Effet d’âge augmentation du revenu. Effet de génération : la cohorte de 1940 est d’une génération plus ancienne que la génération de 1945. Les revenus de cette dernière sont supérieurs à la génération de 1940, et ceux pour diverses raisons (conjoncture, progrès technique ...). L’effet d’âge a donc un effet positif sur le revenu de toutes les générations. Mais les générations ne partent pas toutes avec le même revenu.  La courbe rouge seule peut donc donner lieu à une interprétation erronée.

2.1.2.2 Le capital humain :

La productivité et le capital humain : Pourquoi certains ont des revenus supérieurs à d’autres ? Deux éléments.
- Première explication par la loi de l’offre et de la demande. Certaines professions sont très demandées, d’autres peu. Certaines qualifications sont rares, ce qui va valoriser leur rémunération.  La rémunération est déterminée par l’équilibre entre l’offre et la demande de travail sur un marché spécifique, sachant qu’il existe des milliers de marché au sein même du marché du travail. Exemple du plombier : si le nombre de plombier diminue fortement, cela ne sera pas le cas de la demande en travaux de plomberie. Par conséquent, la rémunération du plombier devrait augmenter.
- Deuxième explication, plus complexe : la productivité du travail : l’entreprise va déterminer le salaire d¹un travailleur en fonction de sa productivité. Il s¹agit de faire le partage, dans un gain de productivité, entre ce qui vient du facteur capital et du facteur travail. En effet, le gain de productivité est aussi bien dû à du progrès technique qu¹à l’augmentation de qualification du travailleur lié à la maîtrise de nouvelles techniques. Les deux phénomènes concourent au gain de productivité. Quand on attribue le gain de productivité uniquement à la machine, on parle alors de productivité apparente de la machine. On sait que c’est approximatif, mais ça évite de faire des calculs compliqués. De la même manière, on peut attribuer le gain de productivité uniquement au facteur travail. On parle alors de la productivité apparente du travail. L’éducation augmente la productivité du travailleur en y incorporant du capital humain. Il s’agit d’évaluer la rentabilité d’un investissement dans l’éducation.
Trois problèmes de politique économique : Ce que l’on sait sur l’investissement en capital humain. Gary Becker : Human Capital. Notion d’arbitrage : mettre toutes les ressources disponibles dans l’éducation. Il faut améliorer les capacités de croissance endogène. Préparer la croissance future.  Les problèmes soulevés :
La théorie du signal : Idée que l’éducation n’améliore en rien la productivité. Par un haut niveau d¹enseignement, on donne simplement un signal au demandeur de qualifications.  Le signal ne reflète pas la compétence réelle. Il est juste le reflet d’une sélection, étrangère à la capacité réellement demandée. Le système éducatif a vocation à sélectionner, à faire émerger des talents. Ne rien attendre en ce qui concerne les compétences, réelles, celles qu’attend l’employeur. Exception : les études de médecine. Il y a coïncidence entre le niveau d’enseignement et la compétence. Système français des grandes écoles : quelle est l’augmentation réelle de capital humain au cours d’une telle formation. Qu’est ce que Polytechnique apporte de plus qu’une maîtrise de maths ? Le théoricien de la théorie du signal est Wranski, de l¹Ecole de Chicago.
Le travail non qualifié : Abus de langage. Il y a différents de degrés de qualification. La qualification 0 n’existe pas. Travailleur « non qualifié » : aucun cycle d’enseignement général ou professionnel. Les économistes de Harvard : il faut baisser le salaire minimum. C’est une approche libérale. Le coût du travail est trop important, générant une demande insuffisante. Coût du travail indirect : les charges.  Grand débat des années 80 : les charges sont trop élevées. Ce serait la cause du déséquilibre sur le marché du travail. Il est faux de dire que le coût du travail est supérieur à celui des USA. Il est vrai de dire que le coût du travail non qualifié est trop élevé.  Trop de travailleurs ne sont pas assez qualifiés.
Deux réponses :
- Faire décroître la part du travail non qualifié.
- Diminuer le coût du travail non qualifié : baisser les charges, modifier la répartition des charges entre les différentes catégories de revenu.
Le concept de capital humain a ainsi donné lieu à des débats économiques majeurs :
Education et  nombre d’enfants : On peut observer une courbe en U reliant le nombre d’enfants au niveau d’éducation et au revenu. A gauche : un nombre d’enfants supérieur à la moyenne nationale pour un niveau d’éducation faible. Peu d’enfants pour revenu et niveau d’éducation moyens. Nombre d’enfants moyen pour niveau d’éducation élevé. Cela traduit la rationalité des agents et leur réflexion, consciente ou non, en termes de coûts d’opportunité. Si le nombre d’enfants est élevé, le coût d¹opportunité des études est élevé. L’arbitrage penche en faveur du travail au lieu des études. Le nombre d’enfants est élevé car ils rapportent du revenu.  Lorsque l’on s’élève plus haut dans la hiérarchie des revenus, on observe un effet revenu dans la mesure où la durée des études s’allonge et les coûts d’opportunité se font moins sentir. C’est un élément important en politique économique : arbitrage entre politique nataliste et politique favorisant un haut niveau d’éducation. A l’échelle macroéconomique : arbitrage entre dynamisme démographique et niveau moyen d’éducation.

 

2.1.2.3 L’arbitrage travail/loisir : On applique le même type de raisonnement qu’à d’autres domaines. Il s’agit d’un arbitrage entre utilité et désutilité du travail. Problème de l’affectation du temps.  L’individu voit se présenter deux choix :

- Il peut travailler pour acheter des biens de consommation et ainsi obtenir une satisfaction.

- Il ne travaille pas et obtient une satisfaction immédiate : le loisir.

Il s’agit pour lui de trouver un équilibre. C max est sa consommation maximale possible. Il existe deux temps en économie : le temps historique et le temps contrainte. C’est le temps contrainte que l’on envisage ici.  16h (les huit autres sont à consacrer au sommeil) à affecter. En abscisse, le type consacre tout son temps au loisir. Enter les deux, on a une droite de contrainte classique. Il existe un point optimal sur cette droite, qui est le point de tangence avec la courbe d’indifférence entre les deux activités travail et loisir. C’est toujours le même principe. On pourrait concevoir un espace à trois dimensions : la dimension supplémentaire représenterait la consommation de biens « intellectuels ». On trouve à l’intersection 9 heures de loisir et 7 heures de loisir et 7 heures de travail, ce qui fait 35 heures par semaine (sic). Ce raisonnement est un peu simpliste, mais on peut sans difficulté le rapprocher de la vraie vie. La pente de la droite dépend du capital humain : plus la pente est forte, plus le capital humain est élevé. Lancaster et Becker sont les papes de la théorie du capital humain.

Le schéma d’après affine un peu les résultats. On part d’un ménage. Ici les services doivent être considérés comme tout ce qui rapporte une satisfaction. Ainsi un bien physique, comme un bonbon, peut être considéré comme un service. Lexique de Lancaster. Le bien, ici, est le bien intermédiaire. Ils va-t-il acheter des pots de peinture ou ne sont pas en eux-mêmes producteurs de satisfaction. Exemple : la machine à laver. Machine à laver : production interne du service lavage de linge. Produit la satisfaction d’avoir du linge propre. Ainsi il ne s’agit plus simplement d’un arbitrage travail/loisir. Le temps consacrer à travailler à l’extérieur sert à acheter des services et des biens. Le travail intérieur peut être source de satisfactions domestiques : l’exemple du bricolage. On peut ainsi évaluer l’évolution du consommateur, l’évolution de ses préférences : faire appel à un peintre ? Va-t-il acheter ou produire le service ? Dans la production interne du service, la fourniture elle-même est source de satisfaction. Cela pose la question de la réduction du temps de travail, de sa pertinence : on travaille moins à l’extérieur pour travailler plus à l’intérieur.

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2.1.3  L’épargne et la consommation

 

2.1.3.1 L’approche classique : le revenu futur : Cette approche a prévalu, davantage chez les néoclassiques, jusque dans les années 30. Le revenu qui n’est pas consommé immédiatement n’a d’intérêt que si je le place pour une consommation future. On le place et ça rapporte un taux d’intérêt. Dois je consommer 10 maintenant ou 11 dans un an ? Arbitrage entre revenu présent et revenu futur. Dès lors, cet arbitrage sera déterminé par le taux d’intérêt. L’épargne chez les néoclassiques est fonction du taux d’intérêt. Le taux d’intérêt peut être considéré comme le taux de dépréciation du futur ou de préférence pour le présent. 100 euros aujourd’hui valent meiux que 100 euros dans un an. On est en termes réels. Il ne s’agit pas ici de prendre en compte un quelconque phénomène inflationniste.

Premier concept : le taux d’intérêt est ce que va rapporter le fait d’attendre.

Deuxième concept : Il est censé représenter le taux de dépréciation du futur. Mais il ne fait pas l’unanimité. Certains sont courtermistes. Seul un haut taux d’intérêt pourra les convaincre de renoncer à une consommation présente. Les longtermistes, eux, s’accommodent de taux d’intérêt assez bas. Il y a donc un arbitrage entre un taux de dépréciation du futur et un taux d’intérêt. C’est un choix temporel qui dépend d’une variable réelle. Les fluctuations de la monnaie ne jouent pas ici un rôle de premier ordre. Tout ce qu’on a dit est également vrai pour des biens.

Définition du revenu : Au sens courant, c’est ce qu’on gagne quand on travaille. Le taux d’intérêt est-il un revenu ? Oui, puisqu’il s’agit de la rémunération du capital que l’on a placé. Tout revenu n’est pas monétaire. Troisième composante du revenu : les plus-values. Lorqu’une maison passe de 100 à 110 francs, on touche un revenu de 10 francs. Cette plus-value est effectivement incluse dans le revenu. La définition formelle du revenu a été donnée par Hicks en 1939 dans Valeur et capital : «  le revenu d’une période c’est ce que vous pouvez consommer pendant cette période en étant aussi riche à la fin de cette période qu’au début, en ayant le même patrimoine à la fin qu’au début ». Différence entre dépense et consommation se fait surtout sentir pour les biens durables. La définition de Hicks se pose par rapport à la consommation et non à la dépense, celle-ci n’affectant pas les actifs patrimoniaux, mais les restructurant. La dépense, et la recette sont des concepts comptables. Le revenu se constitue peu à peu à chaque instant où l’on travaille. L’économiste va s’efforcer de mettre en relation recette et revenu. Le plus souvent, il ne dispose que d’une mesure comptable. Les statistiques donnent uniquement recette et dépense. Pour le cas du paysan, danger d’assimiler recette et revenu.

Les plus-values posent problème : elles constituent bien un revenu, mais un revenu latent. Lorsque la maison passe à 110 francs, on peut consommer 10 francs en plus, même si la maison n’a pas été vendue. Cela déclenche de multiples débats : même si une action n’est pas vendue, sa plus-value est incorporée dans le capital. Or on ne peut imposer une plus-value réalisée, car si l’action s’effondre après l’imposition, le mec, eh bien il se sera bien fait baiser. Solution généralement adoptée : ne faire payer que les plus-values réalisées. De toute façon, il n’est guère simple de mesurer une plus-value latente. Néanmoins, une telle pratique est contraire à la définition économique du revenu.

 

2.1.3.2 La révolution keynésienne : le revenu absolu : Différence avec les néoclassiques, on ne considère plus le revenu futur, mais le revenu absolu. Keynes laisse tomber le taux d’intérêt. L’épargne est simplement le résidu du revenu qui n’a pas été consommé. Plus le revenu courant augmente, plus on consommera, mais il y a un phénomène de saturation : l’augmentation de la consommation est moins forte que l’augmentation du revenu. La propension à consommer va décroître. La pente de la droite bleue indique la propension à consommer. La pente de la droite, c’est la propension moyenne. La propension marginale, c’est la propension à consommer avec un euro de plus. La propension moyenne, c’est C/Y. La proportion marginale : pour un euro supplémentaire.

Cette notion permet de se débarrasser du taux d’intérêt  comme taux de dépréciation du futur. Il lie la consommation, donc l’épargne, de l’individu, à son revenu. Le revenu courant est la variable qui détermine le revenu. On étudie un comportement individuel dans le temps. Attention, il s’agit bien d’un comportement individuel. C’est la loi psychologique fondamentale.

 

2.1.3.3 L’approche sociologique : le revenu relatif : travaux de Kuznets pour vérifier la validité des résultats de Keynes. A étudié l’évolution au cours de 20 années de la consommation nationale et du revenu national, grâce aux instruments de la comptabilité nationale. Il observe des résultats contraires aux prévisions de Keynes.  La propension à consommer est constante sur le long terme. Il s’agit ici de consommation globale et de revenu global, rappelons-le. L’hypothèse keynésienne a beau valoir pour l’individu, elle ne vaut pas pour le pays.

Approche du revenu relatif : D. Brady et R. Friedmann : ce qui détermine la propension à consommer d’un individu, ce n’est pas son revenu absolu, mais son revenu relatif, c'est-à-dire par rapport aux autres. La propension à consommer décroît, mais dans les mêmes proportions pour tous les déciles, ce qui fait que globalement elle reste inchangée. C’est un moyen efficace de passer de passer de la microéconomie à la macroéconomie. Macroéconomiquement, on ne retrouve pas la loi psychologique, même si, microéconomiquement, elle est vérifiée. En effet, lorsque l’on trace les droites des années 1980, 1990 et 2000, on retrouve la loi psychologique. On retrouve le même type de confusion qu’avec effet d’âge et effet de génération. Synchronisme et diachronisme. Sur le court terme, la loi psychologique fonctionne. Sur le long terme, elle n’est plus vérifiée. Malgré l’augmentation de revenu entre 80 et 2000, le décile le plus pauvre garde la même propension à consommer. Idée de structure de consommation. Il ne faut pas comparer la propension à consommer du smicard avec le smicard d’il y a quarante ans, mais avec le reste de la société. L’explication de Brady et Friedmann est de nature sociologique : comportements d’imitation.

Duisenberry en 1949 : Rajoute l’idée de l’effet de cliquet. Quand on atteint un certain niveau de consommation et que le revenu baisse, on change peu, dans une certaine mesure, ses habitudes de consommation. La consommation ne baisse pas symétriquement avec le revenu.  

 

2.1.3.4 La théorie du cycle de vie : le revenu permanent : L’idée date d’un article de Modigliani et de Brumberg, en 54. Cela prendra le nom de revenu permanent un peu plus tard. L’idée : lancer une théorie dont le nom est la théorie du cycle de vie. La même idée sera présentée par Friedman trois ans plus tard. Première chose par laquelle Modigliani s’est fait connaître. Keynes : individus déterminent leur consommation en fonction de leur revenu. La consommation est le moteur, ce qui reste est consacré à l’épargne. Modigliani : individus déterminent d’abord leur montant d’épargne. Qu’a-t-on besoin d’épargner ? Deux raisons pour l’épargne :

- Le motif classique de précaution, qu’on retrouve chez tous les auteurs. Motivation liée à l’accumulation. Constitution d’un patrimoine. Idée que le consommateur-épargnant se réfère plus volontiers à des variables de stock que des variables de flux. On cherche à avoir un patrimoine, duquel il faudra déduire un plan de financement. Quelles sont les raisons pour ce patrimoine ? La volonté de s’acheter une maison apr exemple. On détermine le montant d’épargne nécessaire. La consommation sera ce qui va rester. De même, on épargne en vue des vieux jours.  Cet objectif patrimonial peut être lointain. On se détermine donc sur le comportement d’épargne, et non sur le comportement de consommation. Cela est particulièrement vrai lorsqu’on approche de la retraite. On se base sur le revenu espéré à l’age de la retraite, et on en déduite le montant d’éparg,ne en fonction du nombre d’années séparant de l’âge de la retraite. Approches en termes de cycle de vie correspondent à une large partie de la réalité.

Approche de Milton Friedman en 1957 dans Une théorie de la consommation. Introduit le concept de revenu permanent. Approche plus connue que celle de Modigliani. A priori théorique de Friedman : c’est l’existence de la loi keynésienne (la loi psychologique fondamentale) qui pose problème, qui n’est pas vérifiée. Il n’y a plus de différence entre propension moyenne et propension marginale. Il s’agit d’un enjeu épistémologique pour Friedman. Comment s’en sort il ? Il va reprendre l’idée du long terme présente chez Modigliani. Comportement d’accumulation déterminée par le profil de revenu que l’on va  toute sa vie. On pourrait appeler théorie du patrimoine permanent la théorie du cycle de vie. Friedman renvoie à l’estimation que chacun a du revenu qu’il a aujourd’hui et dans les périodes qui viennent. Ce qui est important, ce n’est pas le revenu de la période, c’est le revenu sur le long terme. Pour Friedman, le revenu se décompose en deux parties : la partie permanent et la partie transitoire. Qu’est ce que le revenu permanent ? Qu’est ce que le revenu transitoire ? Le revenu permanent, c’est le revenu normal auquel on s’attend. Selon le salaire que l’on touche, et la situation socioprofessionnelle, les parts respectives de revenu transitoire ou permanents varient énormément. Le revenu transitoire est très fluctuant. Apport de Friedman : la consommation ne dépend que du revenu permanent.

C=kYp, on avait Y=Yp+Yt

Le revenu transitoire est épargné, par définition, ne rentrant pas dans les plans consommation/épargne précédemment établis. On rejoint ici l’effet de cliquet. Il faut maintenant vérifier si ça colle ou pas. Que va-t-il advenir d’une prime non escomptée à la suite d’une guerre. Il s’agit du revenu transitoire par excellence ? Cet exemple permet de faire la distinction entre revenu permanent et revenu transitoire. Enjeu considérable : Emporte une approche plus keynésienne ou plus monétariste de l’économie.

En fait, cela dépend beaucoup des populations auxquelles on s’adresse. Le revenu permanent peut être modifié à la hausse. Sa réévaluation  prend deux ou trois ans. Une partie du revenu transitoire est alors intégrée dans l’estimation de long terme.

Un exemple : Approche néoclassique à propos du taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la propension à épargner augmente. Voyons ce phénomène au travers du prisme du cycle de vie. Le gars qui veut acheter sa maison. Il lui faut un million dans dix ans. Il va donc épargner 100 000 tous les ans (si r=0). On peut calculer aisément ce qu’il doit mettre de côté chaque année. Que se passe t il si le taux d’intérêt augmente, Il a moins besoin d’épargner. Plus le taux s’élève, moins on a besoin d’épargner. Cela contredit l’intuition néoclassique. Avec la vision néoclassique, on met en évidence un effet de substitution. Plus r s’élève, plus le taux de substitution s’élève. Ici, dans le cas du cycle de vie, on a un effet de revenu. On n’a plus besoin, grâce à la hausse du taux d’intérêt, d’épargner autant sur le revenu courant. Il s’agit de déterminer l’importance relative d’un effet par rapport à l’autre. Il s’agit de déterminer pour quels agents ça engendre surtout un effet de revenu, pour lesquels ça engendre surtout un effet de revenu. On pourrait faire le même raisonnement que celui qu’on a fait sur le taux d’intérêt avec la fiscalité. Quand on a un objectif d’accumulation, la hausse de la ficalité entraîne une augmentation de l’épargne, car on est obligé d’épargner plus pour remplir l’objectif donné .

 

2.1.3.5. Si tout augmente de 5%, c’est homothétique. Mais un actif ne varie pas au point de vue de sa valeur, c’est la monnaie. La structure du patrimoine varie différemment selon qu’il est fortement monétarisé ou non. L’influence a une influence selon la structure du patrimoine. Cela renvoie à un effet d e substitution et à un effet de revenu. On peut approcher l’inflation autrement : comme un indicateur d’incertitude. En plus de cela, on a l’effet d’encaisses réelles de Pigou. Pigou dit : une large fraction de la population souhaite avoir une épargne en termes réels. Ils veulent du pouvoir d’achat, pour se protéger contre des risques. En cas d’inflation, la valeur réelle de l’encaisse va baisser. L’effet de Pigou, ça sera l’effet de reconstitution des encaisses en cas d’inflation. On revalorise un patrimoine, donc on va augmenter le taux d’épargne. L’inflation va donc jouer sur la valeur réelle des encaisses.

- Le taux de chômage.

Deux choses : le phénomène d’accession à la propriété, et la sécurité sociale. Un large champ d’investigation. L’idée est la suivante : Lorsqu’on achète un logement, soit on l’achète neuf, au secteur du bâtiment, soit on l’achète à un nouvel individu. Que fait il de cet argent. S’il achète un logement neuf, retour à la case départ. Il peut aussi acheter des obligations. Ce n’ets pas le même acte économique. Que se passe-t-il en cas de variation du taux d’intérêt ou de la fiscalité. Premier cas : l’augmentation du taux rend plus difficile l’endettement pour l’acheteur. La probabilité  que Durand achète à Dupont va diminuer. La hausse du taux va freiner le comportement d’acquisition. Dans le même temps, cette hausse va constituer un effet revenu pour les détentes d’actifs financiers. Quelle sera la variation de quantité d’achats de logements. Dépend du rapport des ménages qui sont créanciers ou débiteurs nets. On a un double jeu du taux d’intérêt comme coût ou comme recette. Complication : certains font un effort d’épargne pour un logement qu’ils ne ferraient pas pour autre chose. Le fait de s’engager dans une opération d’achat : on limite sa consommation. Dans une situation à la Modigliani : on fait un effort particulier pour un logement. Dans une situation à la Keynes ; on épargne ce qu’on a en trop. Ce sera l’un ou l’autre en fonction de variables telles que le taux d’intérêt.

Tout ce qui touche à la sécurité sociale. Débat très courant. On a en France un système de retraites par répartition. Répartition : on prélève des cotisations à des gens qui travaillent. On ponctionne les actifs pour les inactifs. Deux avantages : Il démarre le jour où on décide de le mettre en place. Ca fonctionne tout de suite. En France, après la guerre, on a immédiatement mis en place un système largement fondé sur la répartition. Autre avantage : les retraités bénéficient du progrès économique. Ils bénéficient de la hausse de revenu des actifs. Toutes les vertus de la solidarité. Autre système : fondé sur la capitalisation : chacun met de côté des sommes accumulées pendant la période où il cotise. Arrivé à l’age de la retraite, la somme peut être versée sous forme de rente ou de capital. Inconvénients : ça ne démarre pas le jour où on le met en place. Autre inconvénient : la valeur de ce qui est accumulé dépend du taux d’intérêt, mais pas de la croissance économique. Avantages : Accumulation de sommes d’épargne. L’épargne accumulée sert à financer les investissements. En terme d’objectifs, la répartition répond mieux au cahier des charges, mais la capitalisation est un meilleur instrument économique. La capitalisation est un comportement d’épargne. Conduit à accumuler un patrimoine qui sert au développement économique. La répartition n’est pas un comportement d’épargne. Au plan individuel, est-ce considéré comme un comportement d’épargne des individus ? Ou comme un impôt ? Cela influencera le taux d’épargne sur le plan économique. Question travaillée par Martin Feldstein. Concept de la Social Security Wealth : idée que la cotisation dans un système par répartition est une épargne. Ils ont alors un patrimoine virtuel accumulé. Il accumule des droits, dont il bénéficiera à l’age de la retraite. Patrimoine de sécurité sociale. Ce n’est  pas un patrimoine normal, c’est plutôt un patrimoine virtuel. Mise en cause de la valeur de ce patrimoine : cela conduit à des modifications de comportements. Dans quelle mesure un article alarmiste de l’Express influence t il les comportements d’épargne ? Si l’article est influent, cela conduira à une plus grosse accumulation de patrimoine traditionnel.

Chez les néoclassiques, le revenu se répartit entre dépenses et encaisses. Qu’est ce qu’on garde comme monnaie ? Qu’est ce qu’on dépense ? Dans ce qu’on dépense, il y a ce qui sera consommé, et ce qui sera placé.

Chez Keynes, le même revenu est partagé entre consommation et épargne. Cette épargne va se partager entre encaisses et placements. Ce qui différencie l’approche monétariste et l’approche keynésienne, c’est la manière dont les choses se font. Pour Friedman, le partage consommation épargne n’a pas beaucoup d’intérêt. Le comportement crucial, c’est le choix de quantité de monnaie. La rupture keynésienne : le problème fondamental, c’est le partage entre le consommation et l’épargne.

 

 

 

2.2 Les rendements, l’innovation et la productivité

 

2.2.1 Les concepts de base

 

2.2.1.1 Les rendements : Considérons une production dans laquelle le seul facteur de production est le travail. Premier cas de figure : les rendements constants. Un doublement du facteur travail induit un doublement de la production.  Au bout d’un moment, les jardiniers vont se marcher sur les pieds. On aura donc peu à peu des Rendements décroissants.

On pourra même avoir des rendements croissants. Le plus souvent, on a des rendements décroissants. Voir le schéma.

Exemples de rendements croissants : tout ce qui fait intervenir des économies d’échelle. On livre des pizzas. Si on un seul livreur, il devra passer de l’est à l’ouest.

 

2.2.1.2 Les différents types de coûts :

Coût fixe et coût variable : On l’a déjà vu 36 000 fois en conférence.  Coût fixe : le loyer etc. Le coût marginal est croissant en raison de la productivité marginale décroissante. Le coût total, c’est la somme des deux coûts précédemment évoqués.

Coût marginal et coût moyen : Voir ce qu’on a vu en conférence. Voir la courbe. Le coût moyen continue à baisser tant qu’il est supérieur au coût marginal. Au début le coût moyen diminue car le coût fixe est réparti sur un plus grand nombre de voitures.

Coût de long terme et coût de court terme : On a ici affaire à une analyse marshallienne de long terme. Rapidement abandonné. Le court terme renvoie à un certain type d’équipements. Une approche classique et immédiate au problème de l’investissement. Paradoxe du voyageur de Calais : le coût marginal de prendre un voyageur de plus de Paris à Calais est nul. On pourrait lui faire payer son billet 0. Il faut prendre un concept plus complexe : celui du coût marginal de long terme : on va finir par mettre un wagon de plus. Le coût marginal pour le passager qui déclenche le wagon supplémentaire serait considérable. On peut pas lui faire ça, le pauvre. Mettre un wagon supplémentaire : un coût fixe en courte période. Mais rajouter un wagon est un coût marginal de long terme qui ne peut être imputé au consommateur.

2.2.1.3. Première approche du profit :

Programme du galop : Jusqu’à la fin de la fonction de production.

Retour sur les affaires d’encaisse. Dans une économie sans inflation, détenir 100  euros. Avantage d’un placement, apporte un rendement. ? En échange : in blocage. Le détenir sous forme liquide : pas de blocage mais ne rapporte rien. Tout augmente de 10%, sauf le prix du billet de banque. Encaisses : pat de la richesse qui est détenue sous forme monétaire. Pas susceptible de connaître une variation de prix. Un certain nombre d’auteurs a émis l’idée qu’un des comportements majeurs des acteurs était de vouloir disposer d’une encaisse réelle. Protection sous forme d’encaisses disponibles. Si on est intéressé par la réalité de l’encaisse ; celle-ci doit augmenter en cas d’inflation. Les agents feront en sorte de vendre certains actifs pour compenser la perte de valeur de leurs encaisses. On commence par reconstituer la valeur de son encaisse. Problème : demande de monnaie. Relève d’une approche monétariste : revenu se partage entre encaisses et dépenses.

 

L’affaire est simple. Une entreprise a une recette,  qui est le produit des quantités par les prix. On a par ailleurs un coût de production total. On a donc R=pq-Ct  Le coût total, c’est le coût moyen multiplié par les quantités. Ct=Cmq. Le profit sera supérieur si le prix est supérieur au coût moyen. Quand le profit est-il le plus grand ? Au bout d’un moment, le profit devient positif quand le prix est supérieur au coût moyen. Cela ne va pas toujours durer. Le profit est maximal lorsqu’on égalise le coût marginal et le prix.

La maximisation du profit : La courbe de la recette est une droite, qui traduit le fait que le prix est une donnée : l’entreprise est un price-taker. La courbe de coût total grimpe très vite à cause des rendements décroissants. Dans toute la zone ventrue du milieu, on a un profit. C’est vers le milieu que la distance entre la droite et la courbe est la plus importante. Si le profit augmente, c’est que chaque unité vendue en plus rapporte quelque chose : il faut que le coût marginal soit inférieur au prix auquel on peut vendre l’unité. Dans la situation inverse, le profit total serait diminué. C’est donc la comparaison du prix et du coût marginal qui va donner le prix maximum. Graphiquement, il faut que la tangent à la courbe de coût total soit parallèle à la droite de recette. Cela est dû au théorème des accroissements finis. Théoriquement, le profit est donc maximal quand le coût marginal est égal au prix.

Problème des entrées et sorties de marché :

- Problème de l’entrée sur le marché : la courbe d’offre se confond avec la partie supérieure de la courbe de coût marginal. L’entreprise entre sur le marché quand son offre devient positive. Jusqu’à un certain prix, l’offre est nulle : les coûts de production sont supérieurs aux coûts moyens : l’entreprise fait des pertes. La suite de la courbe d’offre est donnée par la partie supérieure de la courbe de coût marginal. Entrée et sortie ne sont pas symétriques.

- La sortie du marché comprend un concept supplémentaire. On introduit la courbe de coût variable moyen. La courbe d’offre suit l’axe des ordonnées si le prix est inférieur à la courbe des coûts variables moyens. n ne prend pas en compte les coûts fixes. Si on produit dans l’intervalle entre le coût moyen et le coût moyen variable, on perd, mais moins que si on quittait le marché. Les coûts fixes se répartissent sur chaque unité. Il vaut donc mieux produire à perte que ne pas produire du tout. Je sors du marché quand le prix devient inférieur au coût variable moyen. La sortie du marché s’effectue donc à des niveaux inférieurs à l’entrée sur le marché. De nombreuses entreprises continuent à produire à perte.

Profit comptable et profit économique : Le profit comptable, c’est ce qu’on vient de voir. Le compte d’exploitation d’une entreprise, c’est la recette moins les coûts. Qu’est ce que le profit économique : c’est la recette moins les coûts explicites moins les coûts implicites. C’est le retour des coûts d’opportunité. Ici c’est le coût du capital : on a immobilisé du capital pour produire. Le profit comptable : c’est la recette moins les coûts représentés par les salaires. Pour l’économiste : les 100 qu’on avait, on aurait pu les placer sur le marché, et toucher un revenu Le coût implicite, c’est donc 5, le montant que l’on aurait gagné en plaçant les 100 francs. Le profit économique, c’est donc le profit comptable moins les coûts d’opportunité. Plus les taux d’intérêt seront élevés, plus le profit économique s’amenuisera. Certaines opérations auront un profit économique négatif, lors même que le profit comptable est positif. L’entrepreneur qui veut entrer ou non sur le marché doit tenir compte des coûts implicites.

Le profit nul : Cela conduit à un profit nul. Nous sommes dans une situation de concurrence. L’entreprise est atomistique par rapport au marché. Pas d’ententes entre les entreprises. Le tournevis est le même partout : on a un marché homogène. La seule variable qui permet d’attirer le client, c’est le prix. Les prix vont donc baisser, et ce tant que le prix reste supérieur au coût moyen.  Si les marchés étaient parfaits, la concurrence conduit à un profit nul. C’est un des grands résultats des théories de l’équilibre général. Un des résultats : lorsque la concurrence s’exerce par les prix (et non par la publicité par exemple), que les fonctions de coût sont les mêmes, on obtient des profits nuls.

La rente : Concept qui ressurgit depuis une dizaine d’année. Les conditions de production des uns et des autres ne sont en fait pas les mêmes. Certains ont un savoir faire que d’autres non pas, certains ont une réputation, un emplacement privilégiés. Une manière d’approcher cela : le problème de la rente. Tout ça remonte à Ricardo, dans Les Principes de l’impôt. Dans le village, tout le monde profite du blé. On choisit l’emplacement le plus proche et le plus utile. Si la famille grandit, il faudra cultiver un deuxième champ, qui sera moins bien que le premier. Il sera moins productif que le premier. On est amenés à mettre en culture des champs de moins en moins rentables (de plus en plus éloignés). Au total, la productivité est moindre, car on perd du temps en transport. Le prix auquel le prix va être vendu au marché va être déterminé par le champ marginal. Jusqu’à quel champ va-t-on cultiver : jusqu’à celui dont le coût de production va être égal au prix du marché. Les champs infra-marginaux connaissent un profit. Il y a un gain à faire sur le champ infra-marginal. Ce gain réalisé, c’est la rente différentielle, c’est l’avantage relatif que présente le champ infra-marginal par rapport au champ marginal.

Ce raisonnement s’étend à bien d’autres domaines. Exemple du pétrole : la rente pétrolière. On a un marché où on compare offre et demande. Un prix se détermine. On a un tas de producteurs qui est hors-marché car leurs coûts de production sont trop élevés. On ceux qui sont pile comme il faut, et ceux dont les coûts de production sont inférieurs aux prix du marché. Ceux dont les coûts sont les plus bas bénéficient d’une rente.

Procès Microsoft : Microsoft bénéficie grâce à son innovation d’une rente sur le marché. On a dit récemment que cette rente était légitime. Leur argument : certes on a une rente, mais on en a besoin car c’est elle qui nous permet de créer des nouveaux produits. Il faut qu’il y ait une rente pour q u’il y ait un profit, et donc un investissement. Si le profit est nul, il n’y aura plus d’investissement en recherche. Même raisonnement pour les laboratoires pharmaceutiques. Concept de la rente au cœur de l’économie de marché. Faire le partage entre rentes justifiées et rentes injustifiées. La rente justifiée, à l’arrivée, profite à la collectivité. La rente injustifiée n’apporte rien à la collectivité.

 

2.2.1.4 Retour sur la fonction de production : Résultat que l’on obtient en fonction des moyens mis en œuvre. A partir d’un certain niveau de production, il peut être intéressant de substituer des facteurs pour produire le même bien. Pour un certain état de la production, il peut être rentable d’acheter une machine. Peut on parler d’une fonction de production macroéconomique ? Sur une fonction de production, on montre que la juste rémunération du travail, c’est sa productivité marginale. De même pour le capital. Peut-on construire des fonctions de production agrégées ? Si c’est le cas, alors la répartition des revenus découle de conditions économiques et technologiques ; il n’y a alors plus rien à discuter. Enjeu idéologique majeur : ce sont les « lois de l’économie » qui font du salaire qu’il est ce qu’il est etc. Ce partage découlerait donc de conditions objectives. Le chef de file de cela : Clarks, en 1932. Cela va durer jusque dans les années 1970. essence du débat : ceux qui sont pour , c’est tous les économistes néoclassiques. Mettre en évidence l’existence d’une sorte de fonction de consommation qui détermine le partage des revenus. Le grand spécialiste : Solow. Fonction de Cobb-Douglas. Estimation empirique met en évidence le partage salaire-profit.

Qui combat cette idée ? L’école de Cambridge : Joan Robinson. Il faut pour une telle fonction avoir une estimation du stock de capital. Or, la valeur du capital est donnée par le taux d’intérêt. La valeur d’un capital, c’est la capitalisation à partir du taux d’intérêt. Autrement, on ne peut avoir d’idée de la valeur de capital. C’est la fonction de production qui donne la productivité marginale du capital, donc le taux d’intérêt. On a un chien qui se mord la queue. Toute cette construction n’a que peu de sens. Elle ne fait que cacher une volonté idéologique.  Au niveau macro, ce n’est un raisonnement physique. On fait intervenir les prix. Pour avoir le prix de ce capital, il faut donc calculer son rendement.  Raisonnement tautologique.

Qu’en penser ? Deux choses :

- La critique cambridgienne ne suffit pas à mettre par terre l’hypothèse d’une fonction de production agrégée. On n’est pas obligé de passer par la fonction de production agrégée. Equilibre général de Walras ne passe pas par la fonction de production  agrégée. Le même raisonnement vaut également pour le facteur travail. Le facteur travail n’est pas homogène. Savoir combien représente la masse salariale dans son ensemble.

- La vraie critique de l’économie néo-classique : comment se fait l’agrégation. Analyse se développant à un niveau individuel, puis macroéconomique. Théorème de séparabilité de Léontieff. Il n’est pas toujours possible d’agréger. On rentre dans un raisonnement circulaire. Une raison de fon de l’opposition traditionnelle entre microéconomistes et macroéconomistes.

 

Utilisation des courbes de coût pour déterminer le profit au sens comptable du terme. Importance du concept de rente. Le profit nul ne l’est que pour une partie des entreprises. Les autres bénéficient d’une rente. Il peut y avoir un intérêt collectif à l’existence de la rente. Concepts relativement simples pour l’entreprise. Beaucoup plus compliqué si l’on transpose ça au niveau macroéconomique.  

 

2.2.2 L’entrepreneur et l’innovation

 

2.2.2.1 L’entrepreneur, agent économique mal aimé.

Dès le début, ce personnage est peu présent ? Au début, Adam Smith distingue le capitaliste et le gestionnaire (le manager). Il n’y a pas de fonction d’entrepreneur. Cela sera vrai chez tous les classiques. Ce concept était déjà apparu chez Richard Cantillon, avant Smith. « L’entrepreneur, c’est celui qui veut tirer un avantage des différences entre l’offre et la demande », « c’est un individu disposé à acheter à prix certain et à vendre à prix incertain ». Le capital fournit le capital, l’entrepreneur prend le risque. Il prend le risque d’engager un capital qui est à lui ou non. Smith a lu Cantillon, mais ne retient pas ses idées. 

Qu’est ce qui va pas ? S’il n’y a aucune différence de comportement entre les différents agents économiques, il n’y a aucune raison à ce que certains se comportent différemment des autres. La dynamique de l’économie vient de ce que certains font une chose et certains en font une autre. Marx met en avant le fait que quelque chose change, mais n’en cherche pas les causes. Le problème sur lequel vont buter les classiques : qu’est ce qui fait que le changement et le progrès technique existent ? Pas présent non plus chez les néoclassiques. Pourquoi, au cours des années, les choses changent ?

 

2.2.2.2 Retour sur le profit

Analyse plus moderne : s’est décalée de l’analyse classique sous deux angles :

- Incertitude

- Innovation

Profit et incertitude : L’incertitude renvoie à Knight en 1921. Ecrit un bouquin s’appelant Risques, profit et incertitudes. Knight distingue le risque de l’incertitude. Le risque : quelque chose qui est quantifiable et que l’on peut approcher par la théorie des probabilités. A déjà existé dans le passé. On peut calculer la probabilité d’avoir un accident de voiture. Quantifiable en principe du moins. Variable aléatoire qui a une loi connue. Qu’est ce que l’incertitude : quelque chose d’aléatoire et de non quantifiable. Ce qui relève du risque ne génère pas de profit. On peut calculer l’espérance mathématique de gain. On peut savoir combien on mise, combien on va gagner. C’est un peu comme au casino.

Pour l’incertitude, on ne connaît pas la loi. Profit provient d’un choix délibéré de quelque chose qu’on a pas connu dans le passé.  Intuition de l’entrepreneur. Pas d’appréciation quantifiable : ce n’est pas un risque à proprement parler. Le profit provient d’un choix en incertitude. Le système n’est pas reproduit à l’identique. Il y a des individus qui prennent un risque non quantifié. Il y a des individus qui changent leur attitude. D’où des opérations qui réussissent et d’autres qui foirent.

Profit et innovation : Le grand nom qui y est attaché : Joseph Schumpeter. Théorie du développement économique. Bien plus malin que Keynes. Irrigue la pensée de Philippe Aghion. Que dit Schumpeter ? Qu’est ce qui fait qu’il y a du progrès technique, qui n’est pas le même pour tout le monde au même moment ? C’est l’entrepreneur qui met le système en déséquilibre. Tout le monde peut être un entrepreneur. L’entrepreneur est celui qui se décale par rapport aux autres. Crée un déséquilibre dans la concurrence ; Id2e du rôle majeur de l’entrepreneur et de l’innovation. Le schumpétérien le plus récent : Kirzner : Competition and entrepreneurship. Idée de base : exact contre-pied de la théorie dominante (Hayek, libéraux….). Version libérale : l’économie se fait sur des arbitrages. Agent choisissent solution la plus efficace. On met en rapport les différents coûts d’opportunité. Approche schumpétérienne : en déséquilibre. Création par l’innovation d’une modification du fonctionnement du système. Politique de couveuse sur l’innovation : politique des brevets. Innovation à la source du déséquilibre. En amont de l’argument financier : importance accordée ou non à l’innovation. Toute la pensée libérale du XXème raisonne en terme de statique comparative. Schumpeter raisonne en terme dynamique. Statique comparative : o, compare deux situations statiques différentes en regardant ce qui se passe dans l’une et dans l’autre. La démarche qu découle de cela : on regarde un équilibre, et on voit comment on retrouve cet équilibre après une modification.  Si une situation statique sort de l’équilibre, à la suite d’un évènement indéterminé, regardons les forces qui ramènent à cet équilibre. Jamais on ne s’interroge sur la cause du dérèglement.

Approche dynamique : Loin d’être l’analyse de situations d’équilibre, il faut analyser des situations dynamiques. Comment on passe d’une situation à l’autre. Analyse beaucoup plus complexe. A et B sont des poinst à l’équilibre en statique comparative. Dynamique : pourquoi on passe de A à B. Pourquoi ce n’est jamais la même chose.

 

2.2.2.3 le Progrès technique :

Les économistes ont toujours eu du mal à le définir. La plupart du temps traité sous la forme d’un résidu, d’un fourre-tout.  Le progrès technique, c’est l’augmentation de la production qui ne découle pas de l’augmentation de la quantité des facteurs, et qui découle donc de l’augmentation de la productivité globale des facteurs. On analyse deux situations en statique comparative : croissance en 2002 et croissance en 2003. On voit qu’un part est à attribuer à une augmentation de la quantité de facteurs. Le reste est attribué au progrès technique. On ne sait pas trop ce que c’est. Progrès technique classé en différentes catégories, mais peu explicatif. Progrès améliorant productivité du travail, capital. Progrès donnant lieu à innovation, progrès donnant lieu à invention : catégories qui n’ont pas un grand intérêt. On n’avance pas dans la connaissance de ce qui se passe véritablement. Faiblesse qui traduit la domination des économies de l’équilibre sur les économies du déséquilibre. Ce qui a fait la vulgate de la réflexion économique, c’est une réflexion dans laquelle ce sont les approches en terme d’équilibre qui l’emportent. Ce n’est que depuis 15 ans qu’un renouveau assez fort, lié à l’explosion de la nouvelle économie.  Dans le sillage de la théorie du capital humain. Explication des différences de productivité. Sur longue période :

- Le stock de capital augment beaucoup plus vite que l’offre de travail.

- Captal/output grosso modo constant sur le long terme.

La production augmente donc beaucoup plus vite que l’offre de travail.  La productivité apparente du travail a donc considérablement augmenté. Pourquoi ? Intervention de la question du progrès technique. Il a suffi d’augmenter beaucoup le capital et assez peu le travail. On a pu sauver une part considérable du travail. Cela fonde les débats sur la réduction du temps de travail. Des faits qui sont reconnus par tout le monde, et en même temps une analyse du progrès technique extrêmement faible. Absence de réflexion sur le rôle de l’entrepreneur et de l’innovation. Peu d’élément de l’économie du déséquilibre.

 

2.2.2.4 Conclusion :

Plus que par le passé, la protection de l’innovation est indispensable . Tous les sujets abordés doivent être utilisés en utilisant au moins en partie des instruments tels que les fonctions de coût, de production, etc.

 

 

 

Rappel :

Quatre termes :

- La rémunération du capital : c’est l’intérêt versé au capitaliste qui a avancé le capital. Déterminés par les coûts de production.  Capital payé au taux du marché.

- Le profit pur. Ce profit pur tend vers 0. La concurrence le fait peu à peu disparaître.

- Le profit tout court : c’est la somme des deux. Valeur ajoutée : recette diminuée des consommations intermédiaires. La valeur ajoutée sert à rémunérer le travail et le capital. On omet souvent l’Etat, qui vient pomper la valeur ajoutée par l’impôt. Ce qui va au capitaliste sera communément appelé profit, le reste, c’est les salaires.

- La rente (différentielle) : c’est un des morceaux de ce profit.  Les terres infra-marginales perçoivent une rente. Tous les producteurs ne sont pas dans la même situation.  Le champ marginal au rente égale à 0.

 

 

 

2.3 Les marchés de clientèle, la qualité, le contrat

 

On va se rapprocher de la fonction dont fonctionnent vraiment les marchés. Le marché utilisé plus haut existe rarement : la Bourse.

 

2.3.1 L’entreprise néoclassique confrontée à la réalité

 

2.3.1.1 Caractéristiques des marchés néoclassiques :

On a évacué une bonne part de la réflexion stratégique : pas de positionnement au prix.

Pas d’intermédiaire. Pas de coûts de transaction. L’information dont on a besoin est disponible pour tous. Pas de coûts à mettre en œuvre pour acquérir l’information. Il n’y a donc pas de secret de production. Tout le pmonde peut copier un progrès technique.

Enfin, il n’y a pas d’entrepreneur : pas d’individu qui fasse quelque chose de différent.

Où sont passées les vraies gens ?

2.3.1.2 L’entreprise du coin de la rue :

Elle fixe ses prix. Elle n’est pas tellement price-taker. Fonctionnement sur la base d’un  mark-up. Pratique la plus couramment répandue, pour 8% des activités. On détermine les coûts et on applique un taux de marge.

Autre caractéristique : elles n’ont pas la même réputation. Une bonne part de leur différenciation provient de leur « fiabilité ». Il y a des entreprises en lesquelles on peut faire confiance.

Le facteur travail est extrêmement hétérogène. La productivité du travail est très variable d’une entreprise à l’autre : la rémunération n’est donc pas la même.

Entreprise fonctionne dans le cadre d’un droit du travail et du licenciement. L’entreprise néo-classique embauche et débauche. La protection des salariés existe. Le facteur travail n’est pas si mobile ;

Notre entreprise s. Une foule de législation laissée de côté. Contrôles, normalisations. L’encadrement administratif l’éloigne d’un fonctionnement purement néo-classique des marchés.

Question de l’entrée sur le marché : souvent elle le fait car elle est capable de casser les prix ou de fournir un service différent. Innovation en terme de service la conduit à décider d’entrer sur le marché. Rien à voir avec le schéma néoclassique et la courbe des coûts moyen.

Pour l’entreprise réelle, le problème est d’aller chercher les clients par n’importe quel moyen. Pour l’entreprise néo-classique, pas besoin de faire venir le client ; Le client est une donnée.

La réalité, c’est un combat sans merci entre les offreurs pour acquérir un client.

Différence : ce qui définit l’entreprise moderne, c’est son stock de client : sa part de marché ; Une bonne part des investissements ne sont pas des investissements de productivité, mais des inventions pour acquérir des clients. Ce qui fait qu’une entreprise existe, ce ne sont pas ses capacités de production , mais ses clients. En rachetant une entreprise, on rachète des clients.

 

2.3.2 Les marchés de clientèle

 

2.3.2.1 Caractéristiques de base

L’information : c’est pas très compliqué de garder un secret, c’est difficile de le percer. Comme l’info est imparfaite sur tous les marchés, on a un rôle majeur des anticipations. Il s’agit d’avoir une appréciation des anticipations des autres. Rôle dynamique de l’entrepreneur : anticipations juste ou fausse suer le comportement des autres.

Cela vient du fait qu’il n’y a pas de régulateur visible pour distribuer l’information. Tout se passe comme s’il y avait un échange bilatéral (sauf la Bourse).

Conséquences : le vendeur ne se sent pas contraint par le prix du marché. L’acheteur ne fait pas le tour de tous les offreurs pour faire le tour de tous les prix/ La relation acheter vendeur est donc bilatérale.

La vente : Les entreprises sur marché de clientèle : le pourcentage de main d’œuvre affecté à la production est relativement faible. A l’inverse, la part de main d’œuvre affectée à la vente est considérable. Caractéristique principale d’un marché de clientèle : la part de la force de travail consacrée à la vente.

Idée : il faut mettre son produit en avant, son propre produit. Les clients sont ignorants  d’une baisse des prix. Hypothèse néoclassique : on baisse les prix = le client vient. Hypothèse contredite. Réaction des clients : c’est une réaction lente et pas instantanée. Notre comportement : garder nos clients plutôt qu’en conquérir ; V’est long de reconquérir des clients. Augmentation possible du nombre de clients très étalée dans le temps. Action par politique des prix doit pouvoir être conduite sur une période relativement longue.

L’entrée et la sortie du marché ne va donc pas tellement dépendre d’une politique de prix, mais plutôt d’un certain nombre de clients. Baisse de prix : investissement pour acquérir de nouveaux clients. Le prix est un investissement, et non une variable d’ajustement.

Le prix : Dès lors que la concurrence ne joue pas vite, alors on n’est pas obligé d’ajuster ses prix à la baisse. Le niveau moyen des prix est donc supérieur  à ce que donnerait une analyse néoclassique. On a alors des profits purs. L’entreprise n’escompte pas un retour en volume suffisant si baisse des prix. Si le prix est égal au coût, on se dit qu’on va augmenter les prix. On perd des clients mais pas tant que ça à cause de la viscosité. Idée : élasticité par rapport au prix relativement faible. Si le prix est très supérieur au coût, la conquête d’un client de plus rapporte beaucoup. Différence avec le marché néoclassique, où on est obligé de suivre le prix.

Il y a une complication supplémentaire :

 

2.3.2.2 La qualité :

Elle rend le produit inhomogène. Ce problème apparaît au début du siècle avec les questions liées à l’hygiène. Naissance des appellations en matière alimentaire. Deux analyses :

- L’argument néoclassique : le problème est simple : si le consommateur veut un produit de meilleur qualité, il n’ a qu’à le payer plus cher. Il y a des acheteurs prêts à payer le prix de la qualité. Sinon, c’est qu’ils ne sont pas prêts à payer pour avoir cette qualité. La réalité est plus complexe. Si on est sur un marché de clientèle : il s’agit de faire savoir qu’on produit un bien de meilleure qualité. Il faut être capable de produire une voiture électrique, mais aussi de la distribuer et de résister à la concurrence.  Il faut envisager la viscosité d’acquisition de l’acheteur. On pourrait penser que le prix est un bon indicateur de la qualité

- Le prix est-il un bon indicateur de la qualité ? Le prix ne joue alors plus négativement, il sert de signal auprès de la clientèle.

Sur un marché néoclassique, la demande fléchit : on se dit qu’il faut produire moins, ce qui fera baisse le coût marginal. On peut trouver un nouveau point d’équilibre sans doute moins bon que le premier.

Sur un marché de clientèle, l’analyse est différente : la baisse du prix sera reçue par la clientèle comme une diminution de la qualité du produit. Exemple du marché des voitures d’occasion. Le raisonnement néoclassique n’a jamais marché : grand nombre de salariés ne veulent pas dévaloriser la qualité de leur offre de travail en offrant un salaire de moins en moins élevé. Crainte de la déqualification. Idée de rétablir équilibre par une baisse des prix ne fonctionne pas du tout sur un marché de clientèle

La réglementation : La définition de la qualité est apparue pour des problèmes d’ordre public. Il faut que le consommateur puisse être informé. Pouvoirs publics ici pour décerner des labels. Définition influencée par les plus gros opérateurs : permet d’évacuer une partie de la concurrence. Débat totalement ouvert.  Mission des organismes régulateurs de la concurrence s’efforcent de faire le travail.

La qualité est à l’origine de la segmentation des marchés. Qualité intrinsèque du produit. Qualité du service associé .

 

2.3.2.3 Le contrat :

Le problème : relation entreprise/client : l’entreprise ne fournit pas simplement un produit, elle garantit une continuité. Elle garantit pérennité du couple prix/quantité. Si on réserve dans un restaurant, on nous garantit la continuité du prix. Un vrai marché : celui de la table dans le restaurant. Réalité : celle du contrat. Le contrat garantit les prix à court ou moyen terme. L’offre et la demande ne jouent donc pas de façon instantanée/. On a une sorte d’assurance sur la continuité. Assurance d’avoir un prix fixe, et non d’un prix variable dépendant de la demande du moment. On préfère ça, car ça a un certain coût de changer de fournisseur. Le prix reste fixe, même si la demande augmente. En échange, on paie une prime, qui est comprise dans le prix ; Le prix est supérieur au prix néoclassique. On interdit au fournisseur de compenser les mauvais jours par les bons jours : on lui paie pour cela une compensation : c’est pour ça qu’on a un prix supérieur au prix théorique du marché.                                                                                                                              

 

2.3.2.4 Financement et contrôle :

L’idée : interchangeabilité paiement par 100 euros ou 100 euros empruntés. Contrairement à cela : il n’y a pas équivalence. Intervention d’un phénomène pas pris en compte : le contrôle. Quand on finance en fonds propre, contrôle. Si on cherche un autre actionnaire, il prend une part du capital de l’entreprise : c’est pas pareil ;

Les deux méthodes ne sont pas équivalentes.

- Approche de l’économiste : le mode de financement est indifférent : théorème de Modigliani-Miller en 1958 : Neutralité et équivalence des modes de financement. Derrière ça, les coûts d’opportunité.

- Analyse plus sociologique : répartition du pouvoir : ce n’est pas du tout pareil. Celui qui a fondé l’entreprise a bien l’intention de conserver son contrôle. Peut conduire à des modalités de financement contraires à ce que voudrait l’intérêt économique au sens étroit du terme. 

 

Garder à l’esprit que la réalité du fonctionnement de l’entreprise s’éloige de ce qui disent les néoclassiques, même si leurs arguments restent pertinents pour  certains marchés. Bourse : pas de contrat : marché néoclassique. Pareil pour le pétrole.

 


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Cours d'économie et de commerce international

Cours d'économie monétaire, internationale et sur la croissance et le développement

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