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5. L’équilibre macroéconomique en économie fermée 5.1. La monnaie et la banque 5.2. Sphère réelle et sphère monétaire 6. La dimension internationale 6.1. Le commerce international 6.2. Le taux de change 6.3. Les marchés de capitaux 6.4. Déséquilibre et spéculation 7. Croissance et développement 7.1. La croissance économique 7.2. Le développement économique 8. Conclusion : le choix d’une discipline, que peut-on penser de l’analyse éco ? |
5. L’équilibre macroéconomique en économie fermée (on ne s’intéresse ici pas à l’international)
5.1. La monnaie et la banque
5.1.1. L’histoire de la monnaie
Livre de référence : Fritz Heidelhein, « An ancient economic history », 1958, purement informatif, pas inintéressant à regarder pour l’histoire très ancienne de la monnaie.
5.1.1.1. Les économies primitives et l’Antiquité
Avant le Moyen-Âge : période de l’antiquité. Les monnaies sont représentées par des instruments porteurs de valeur, des métaux précieux, des monnaies de bronze. Généralement des morceaux de métal (à part le coquillage dans certaines îles du Pacifique), ce sont des monnaies fongibles et représentent bcp de valeur sous un petit volume. Il y a des sociétés primitives sans monnaie (troc, sociétés tribales, chacun a une fonction, organisation autour de pratiques religieuses. Il n’y a pas de monnaie car il n’y a pas d’échange, tout est mis en commun et repartagé selon des règles qui n’ont rien à voir avec la quantité de travail fournie, avec la valeur ajoutée que chacun a pu fournir.). Mais dans une économie marchande, on ne produit pas au nom de la collectivité mais pour nous même et pour échanger : il faut une monnaie. La monnaie tient au nombre de marché. Si il n’y a que deux produits (pommes et poires), on peut les troquer l’une pour l’autre. Mais plus on rajoute de biens, plus le nombre de marchés bilatéraux est important, cela croît de façon exponentielle. C’est impraticable, personne ne peut avoir à l’esprit tous les prix. La monnaie est un moyen de transaction qui permet de n’avoir qu’un marché par produit : le marché des œufs contre de la monnaie, prix exprimé en monnaie, le marché des tomates contre de la monnaie, prix exprimé en monnaie, etc. La monnaie sert de numéraire : on évalue tous les prix dans ce bien là. Il n’y a qu’un couple de prix par bien au lieu de n-1 couples de prix par bien.
La monnaie est la réserve de valeur, l’instrument de transaction et le numéraire.
5.1.1.2 Le Moyen-Âge et la Renaissance
La monnaie métallique
Il y a eu des sophistications. Du côté de l’Antiquité, au moins en Europe, il y a des monnaies métalliques. Le problème de cette monnaie, c’est qu’il faut que quelqu’un garantisse le poids. Pour cela, on le frappe à une effigie. Le seigneur bat monnaie et garantit le poids. C’est une garantie par une autorité supérieure. C’est une source de truandage (apparition de la monnaie = apparition du truandage). Une fois que la pièce est marquée, si on lime un peu les coins, ça ne se verra pas, et la pièce aura tjs la même marque… On peut gagner 5% à chaque fois ! C’est pour cette raison qu’on a mis une ciselure au bord des pièces (ça existe tjs mais ça ne sert à rien). Il y a eu d’autres méthodes. La plus rigolote est la transpiration : on met bcp de pièces dans un sac, on secoue pendant des heures, et il tombe un peu de poudre d’or à la fin, sans vraiment les abîmer… Les plus malhonnêtes, ce ne sont pas ceux qui font de la transpiration, mais les autorités elles-même qui frappent les pièces. En effet, lorsque que l’on frappe, il n’y a pas besoin d’être très malin qu’il est facile de gagner 10% du poids à chaque fois, il y a eu bcp d’opérations de refonte. L’autorité récupère 100 pièces, les refond, et en fait 110 pièces avec la même frappe. On a passé tout le Moyen-Âge à les vivre, du moins à les constater. La conséquence (intuitive) est que la refonte entraîne de l’inflation ! La refonte et la multiplication des moyens de paiement, quand les biens à acheter eux n’ont pas changé, conduit à une augmentation du prix des biens. On aboutit à des situations inflationnistes assez fortes.
Première réflexion sur la théorie quantitative de la monnaie : les prix
dépendent de la quantité de monnaie. Plus il y a de monnaie en circulation,
plus l’expression des prix des biens dans cette valeur sera élevée ! Cette
théorie est attribuée à Jean Bodin, en 1595 : « les prix sont proportionnels
à la quantité d’or qui circule ». La pensée économique en matière monétaire
reste très longtemps là-dessus.
On a raisonné jusqu’à maintenant comme si il n’y avait qu’une seule monnaie. Mais deux métaux précieux servaient de monnaie : l’Or et l’Argent. Que se passe-t-il ? Imaginons que 1 kg d’argent = 500 g d’or. Alors c’est très simple, il suffit de convertir, il y a transitivité, il y a deux monnaies. Ca va très bien tant que les deux monnaies restent dans une proportion stable. Là où ça se complique, c’est si, pour une raison ou pour une autre, le rapport de la masse d’argent à celle d’or change… Par exemple, en cas de découverte d’une mine d’argent : l’argent se dévalorise par rapport à l’or. L’expression des prix en or ne change pas, mais elle doit changer en argent. Situation de bimétallisme, dans bcp de pays jusqu’à la fin du XIXème siècle. Cela crée des distorsions, dont la plus connue s’appelle la loi de Gresham (1519-1579). « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». La monnaie qui se dévalorise, ici l’argent, reste dans le pays en question, et l’or (la bonne monnaie) s’en va. Prenons l’exemple des mines d’argent découvertes et exploitées au Mexique à la Renaissance. Imaginons que avant cette découverte, 1kg d’or = 2kg d’argent. On découvre tout un paquet de mines d’argent, on les exploite, de gros paquets d’argent arrivent via l’Espagne vers les pays européens. Le cours officiel de l’or et de l’argent, qui fait que la pièce de 5g d’or est censée valoir 2 pièces de 5g d’argent, est décalé. L’argent vaut moins : on est prêt à payer 15g d’argent pour avoir 5g d’or. L’argent devient banal, tout le monde en a beaucoup. Les gens qui ont rapatrié l’argent du Mexique achètent de l’or au Mexique, qu’ils utilisent pour produire de nouvelles quantités d’argent. Et ainsi de suite… L’or sort d’Europe pour aller s’investir dans les endroits où on produit l’argent. L’or, la bonne monnaie, est chassée sur le territoire européen par l’argent, la mauvaise monnaie… Aujourd’hui, entre des devises fortes et moins fortes, on observe les mêmes phénomènes, on y reviendra.
La différence entre monnaie réelle et monnaie de compte.
« Monnaie réelle » renvoie à la monnaie telle qu’elle existe physiquement. C’est de la monnaie au sens premier du terme « réel ». La monnaie de compte sert de numéraire, mais n’existe pas physiquement. A la renaissance, dans la plus grande partie de l’Europe : la Livre Tournoi. N’a jamais circulé, mais sert d’unité de compte, elle n’a pas d’existence physique mais apparaît dans les comptes. Cf en 1626 , Ecu d’Argent = 6 livres tournois, Louis d’or = 24 livres tournoi.
Jusqu’à il n’y a pas longtemps, il y avait une monnaie de compte en Europe : l’ECU. (European Currency Unit). Remplacé par l’Euro, qui est une monnaie réelle. Il faut bien faire attention à la distinction quand on lit des textes…
Le crédit aux particuliers
Le crédit apparaît à cause du fonctionnement économique du Moyen-Âge, qui repose sur de grandes foires, à travers lesquelles de grands courants d’échange se nouent. Très vite, un problème de sécurité se pose. C’est intéressant de faire venir du tissu Lyonnais à Venise, et facile. En revanche, quand il s’agit de faire payer les tissus, c’est dangereux : le convoi peut très facilement être soumis à la rapine… On invente alors les opérations de compensation, les opérations de clearing, pour sécuriser les transactions. C’est idiot de faire circuler de l’or, car il va de venise à Lyon pour payer le tissu, mais aussi de lyon à venise pour payer le jambon fumé… On prend deux fois le risque. On invente alors des structures, des maisons de compensation. L’acheteur de tissu lyonnais apporte son or à la maison de compensation de venise, envoie une lettre à celle de lyon, un ordre, qui paie en or directement au producteur de tissus. Comme il y a également un flux relativement égal en sens inverse, ça fonctionne ! On fait alors partout de la compensation dans ce qui deviendra bientôt la banque. C’est une activité très lourde. Partout dans les grandes villes commerciales, on organise les premières formes économiques du clearing.
En même temps, ces maisons de compensation vont se mettre à faire autre chose : du prêt. ATTENTION : L’église catholique n’avait pas interdit le prêt avec taux d’intérêt, mais seulement le prêt à consommation nécessaire. La charité chrétienne veut que l’on interdise les intérêts pour prêter à des gens dans la nécessité… Bientôt, cette interdiction se généralise, car il est dur de faire la différence. L’idée que tout intérêt est une mauvaise chose se répand. On invente alors la méthode de l’achat ferme et de la vente à terme. L’idée : j’ai besoin d’argent et j’ai une maison. Je suis prêt à rembourser 11 euros dans trois mois si on me prête 10 euros. Ils n’ont pas le droit de le faire. Alors, le prêteur achète un bien, ici la maison, pour 10 euros, et le vend à terme à 11 euros. L’individu cède sa maison aujourd’hui à 10 euros et la rachètera, mais sans la quitter. Il y a bien un achat ferme et une vente à terme…
Pour faire ça, il faut des gens qui garantissent la transaction. Il faut des gens pour garantir que le prêteur récupérera son argent et l’emprunteur son bien. Ce sont les maisons de compensation qui vont récupérer cette affaire. Le développement du commerce et des grandes foires commerciales conduit à la nécessité de la compensation, qui fait apparaître des maisons de compensation rapidement riches, qui invente le crédit aux particuliers sous une forme assez sophistiquée, décomposée.
Le crédit bancaire
L’invention de la banque ! Partout où il y a de la richesse, il y a des maisons de compensation. Ces maisons de compensation gèrent les quantités monétaires en circulation. Elles possèdent des places fortes. Il leur vient rapidement à l’idée qu’elles pourraient faire du gardiennage, de la sécurité. Ce n’est plus parce qu’ils ont une opération commerciale à faire que les gens déposent, mais juste pour le faire garder. En échange, la maison de compensation remet un certificat de dépôt : la preuve qu’on a bien déposé 20 kg d’or dans les caves de l’institutions en question. Le jour où on a besoin d’or, on fait l’opération inverse, on rend le certificat. Mais si on n’a pas besoin de tous les 20 kgs, il faut alors refaire un certificat de dépôt etc. De plus, le vendeur va aller redéposer l’or dans la même institution ! Pour ne pas faire sortir l’or, il faut alors transmettre le certificat de dépôt, tout simplement. Pour le fractionner plus facilement, on fait 20 certificats de dépôt pour 20 kilos d’or, d’un kilo chacun. On voit apparaître de la circulation de papier qui sert de moyen de paiement. Le morceau de papier ne vaut rien en soi, mais représente le poids déposé dans les caves de l’institution !
(cf diagramme de l’Or en fonction du temps).
On peut tracer la fluctuation des réserves d’or.
Il y a le trait bleu, qui représente la réserve d’or permanente de la banque, ce que les gens ne viennent pas demander. On peut utiliser cet or et gagner de l’argent en prêtant cet or ! La maison de compensation d’Amsterdam a cette idée géniale ( !). C’est l’invention de la banque ! Puis ils se disent que pour prêter, il ne faut pas le faire sortir, il suffit de prêter des certificats de dépôt directement, alors qu’ils n’ont rien déposé. Apparition du crédit bancaire : on prête du pouvoir d’achat à quelqu’un ! C’est équivalent de prêter de l’or à quelqu’un ou juste des certificats de dépôt. C’est équivalent de prêter de l’or ou des certificats de dépôt. Mais plus il y a de certificats de dépôt en circulation, plus ça va fluctuer, éventuellement en dessous de la courbe bleue… Risque de faillite, si on demande plus d’or qu’il y en a dans la cave. Cf première faillite de la banque d’Amsterdam. Il faut alors garder un nombre limité de « faux » certificats de dépôt
4 cas :
Métal déposé Certificat
1) Conservé conservé
2) Conservé dépensé->cas le plus courant,le certificat de dépôt est dépensé et circule
3) Prêté conservé -> pas de problème, la banque prête l’or, mais le certificat dort
4) Prêté dépensé -> il y a deux circulations parallèles de la même quantité de monnaie ! >> Apparition de la création monétaire. En prêtant de l’or déposé dans ses caves et qui devait y rester, la banque crée de la monnaie : la même monnaie circule deux fois. Au vu des rudiments intuitifs de la théorie quantitatives vus ci-dessus, cela va avoir pour effet d’augmenter les prix. La création monétaire aujourd’hui par les banque repose exactement sur la même mécanique.
5.1.1.3 Le XIXème siècle jusqu’en 1914
Les monnaies métalliques : le bimétallisme
Au début du XIXème siècle, le rapport entre or et argent est de 15, à la fin il est de 40. La dévalorisation de l’argent est due aux découvertes de mines d’argent en Amérique, mais ce n’est pas la seule cause. Une autre cause tient à ce que certains pays sont monométallistes or (Royaume uni), d’autres sont bimétallistes (France : le franc germinal défini pour un poids d’or et un poids d’argent), enfin d’autres sont monométallistes argent (Inde). Il y a alors un phénomène de balance commerciale, particulièrement entre l’Inde et le Royaume-Uni. Le déséquilibre commercial entre les deux fait que l’Inde paie cet écart entre import et export en argent, et donc des quantités importantes d’argent influent en occident. Cela a la même conséquence que les découvertes de mine d’argent. Il y a donc deux phénomènes, un économique et un physique : d’une part la différence de production entre les deux métaux, et la différence de balance des paiements. Que font les anglais quand ils reçoivent de l’argent (métal !). Le tisserand de Manchester reçoit de l’Argent, et doit l’amener dans un pays bimétalliste et l’échanger au cours officiel de ce pays contre de l’or, car chez lui seul l’or a valeur de monnaie. L’argent qui afflue au Royaume-Uni est écoulé durant tout le XIXème siècle dans la plupart des pays bimétallistes. Il y a alors un phénomène de loi de gresham : l’or s’en va vers les pays monométallistes contre l’argent qui afflue. Il y a alors une distorsion entre le cours de l’argent et la quantité d’argent. Cela renforce la situation. Le cours de l’argent se dévalorise de plus en plus. Le cours officiel devient très vite très différent du cours réel : on doit l’ajuster… Les pays bimétallistes cèdent au fur et à mesure du XIXème siècle et deviennent monométallistes Or. L’Allemagne est la première. La dernière tentative de maintien est l’Union Latine : France, Italie, Belgique, Suisse, en 1865. En 1900, aux Etats-Unis : Gold Standard Act, adopte le monométallisme or. Les autres doivent s’aligner…
Les billets : l’apparition des banques centrales
Après certains scandales, comme les assignats en France, la confiance dans la monnaie de papier n’est pas fameuse… Les gouvernements ne se gênent pas pour émettre massivement des moyens de paiement (cf Banqueroute de Laws). Ce qui se passe à partir du début du XIXème siècle, c’est l’idée qu’il faut quand même quelque part que la monnaie de papier puisse être reconvertie en or, que la menace existe qu’on vienne redemander à la banque le montant qu’il représente en or. Sur les billets en Francs : « payez contre ce billet », la fiction demeurait. Dès lors que les différentes maisons de compensation éprouvent le besoin d’avoir qq’un qui les réassure, et donc de posséder la quantité d’or, il se crée une institution, la banque centrale. Elle est privée et assure la convertibilité. Bientôt, les gens n’auront plus confiance qu’en elle. La banque centrale va alors émettre de la monnaie (billets de banque) par trois voies différentes. Déjà selon la voie historique : en donner en réception d’or et d’argent. Elle peut également faire des avances et des crédits à l’Etat (en échange de la faveur que l’Etat a fait à la banque en la choisissant comme Banque Centrale). Enfin, les crédits à l’économie sous une forme qui est dans un premier temps une forme de réescompte.
Une opération d’escompte : par exemple : je suis vendeur d’huile d’olive, vous êtes acheteur (grossiste). Vous venez m’acheter mon huile pour ensuite la distribuer chez les détaillants, mais on n’est pas milliardaire… Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas l’argent pour acheter : il faut me faire crédit, vous me paierez dans trois mois. Je fais une lettre de change, en prenant un intérêt au passage. Soit je la garde et j’attends les trois mois. Sinon, si j’ai un problème d’ici là, et je dois acheter une machine à peindre les oliviers en bleu : je vais aller à la banque et escompter ma lettre de change, je la donne en garantie d’un prêt que va me faire la Banque. C’est un prêt sous garantie que fait la banque. Elle ne me prête pas la somme exacte, mais un peu moins… elle gagne un peu au passage, quand elle se fera rembourser directement la lettre. La banque fait de l’escompte. Cependant, cette banque peut avoir elle-même des problèmes de liquidité… Elle fait réescompter la lettre de change à la Banque Centrale.
Quand la Banque Centrale fait du réescompte, elle met en circulation des billets de banque qu’elle imprime elle-même, c’est le troisième canal de mise en circulation de monnaie.
Bilan de la Banque Central :
Actif = utilisation des ressources
Passif = origine des ressources
L’or est un actif: la banque centrale émet un billet, qui est une reconnaissance de dette. La banque centrale a à notre égard une dette, reflétée par la Banque Centrale.
Actif Passif
Encaisse, devises
Effets de commerce
Avance à l’Etat
Capital
Billets
Comptes créditeurs
La banque est une entreprise qui se crée avec un bilan nul, Actif = Passif.
Un bilan est l’état d’une situation à un moment donné, parallèlement à un compte d’exploitation, qui reflète l’évolution d’une situation. Il reflète l’équilibre entre les ressources et les emplois. C’est une sorte de circulation de tuyauterie.
Qu’est ce qui rentre dans le système ? Ce que l’on dépose à la banque. Cet or procure des ressources à la Banque Centrale. Mais en échange, la banque centrale a une dette envers le déposant, représentée par le certificat de dépôt (les billets). L’activité bancaire se résume alors au fait que la banque centrale a une dette, qu’elle a mis en or dans la cave.
Certificat de dépôt de l’or est du côté des ressources, du passif.
En contrepartie, l’or que vous m’avez déposé, est à mon actif, contre la dette que j’ai à votre égard.
La BC a d’autres passifs. En effet, elle a un capital, déposé par les fondateurs. Le troisième type de dette que la banque peut avoir est le compte créditeur. La BC distribue un carnet de chèque, par exemple.
La BC a d’autres actifs. Par exemple, un effet de commerce (une lettre de
change) que la BC a réescompté. Idem pour les avances à l’Etat.
La première condition de base pour comprendre la monnaie : les billets sont une dette de la banque centrale. Ils sont les successeurs des certificats de dépôt… Cette dette aujourd’hui n’est plus convertible.
La monnaie internationale : les points d’or.
Dans chaque monnaie, il peut bien y avoir de la monnaie qui circule, des billets qui sont censés valoir de l’or dans chaque pays… Mais entre les pays, il faut payer les déficits de balance des paiements en or ! Comment ça se passe ? C’est un peu archaïque de transporter de l’or… En fonction de l’offre et de la demande, un prix s’établit sur le marché du Franc et de la Livre, qui est censé représenter le pair métallique. Cependant, un événement peut faire qu’on s’éloigne de cette parité : l’offre et la demande sur la devise peut fortement varier. Est-ce que le cours de la Livre par rapport au Franc va refléter ce déséquilibre ou se tenir au cours théorique fixé par le poids d’or ? On arrive à un moment où quelqu’un va se dire que le Franc est en train de monter par rapport à la livre, et il va amener directement de l’or en France et acheter les Francs au prix officiel au lieu de passer par la Livre. Il y a un moment où la montée du Franc par rapport à la Livre va faire entrer en France de l’or : point de l’entrée d’or. Réciproquement, il y a le point de sortie d’or en grande bretagne. Ce point d’entrée correspond à la différence de cours + toutes les difficultés qu’il y a à ramener de l’or en France. A la fin du XIXème siècle, ce point d’entrée est estimé à la différence +/- 1/500, le cours peut varier à 1,002… Le cours est en fait encadrer par le pair métallique + le point de sortie d’or et le pair métallique – le point de sortie d’or… Ainsi, les cours officiels restent stables !
5.1.1.3
(reprise du cours précédent) Les points d’or :
La parité fixe n’est pas totalement fixe, légère marge de fluctuation en plus ou en moins. Voir la fin du cours précédent.
Quand est ce que ça devient plus rentable de payer en or que d’acheter des livres ? quand on dépasse 1/500ème de la quantité d’or. Système des points d’or : +/- 1/500 = le point d’entrée et le point de sortie d’or. Ce système est réputé avoir des vertus autoéquilibrantes, à un point tel qu’il y aura pendant tout le 20ème siècle des auteurs qui regrettent ce système : ils constatent des déséquilibres sur le marché des changes. Le dernier auteur français est Jacques Rueff (jusqu’au début des années 60).
C’est autoéquilibrant. Par exemple, si la France a un excédent commercial sur l’UK : balance commerciale excédentaire : l’angleterre doit payer en or. Si elle paie en billet, ces billets sont convertibles, et les commerçants français sont susceptibles de demander leur remboursement en or. L’or/les devises entre en France, il est abondant dans le pays excédentaire. Cela conduit à une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. Cet excédent conduit à une augmentation des prix (la qté des biens reste la même, la qté de monnaie augmente). Cela diminue les exportations pour la période suivante, car le prix des biens a augmenté en franc. La demande britannique diminue, les exportations sont moins excédentaires. Symétriquement, les prix des biens britanniques ont baissé en France, car la parité n’a pas changé. Conséquence : les importations augmentent. L’excédent commercial tend à disparaître. C’est en ce sens que le processus est réputé équilibrant. La mécanique de l’étalon or conduit à ce que cet excédent disparaisse par rééquilibrage des flux.
Le problème, c’est qu’il y a deux hypothèses et un coût important…
Hypothèses :
- flexibilité des prix : augmentation de la qté de monnaie conduit à une augmentation des prix (cf théorie quantitative), ne marche pas forcement aussi mécanique ! elle se transmet globalement sur l’ensemble de l’économie française, par hypothèse… ce n’est pas non plus vérifié. Il faut un temps avant que l’entrée de monnaie traduise une hausse globale des prix.
- Elasticité suffisante des exportations et des importations aux prix : il faut que l’augmentation du prix des carottes engendre une diminution de la consommation. Symétriquement, les biens importés d’angleterre, leur consommation doit augmenter en même temps que leur prix baisse (il faut qu’on veuille bien de ce bien, que ce ne soit pas de la jelly… on n’en achète pas, nous, quelque soit le prix. Idem pour la gelée à la menthe, au demeurant). Par exemple, pour le pétrole, malgré le quasi-doublement du prix, la consommation a très très peu baissé.
Principale critique : le rééquilibrage se fait à un coût social très élevé.
Le fait que le rééquilibrage se fait par une diminution des exportations/une augmentation des importations se traduit par une baisse de l’activité économique importante pour le pays excédentaire. Il faut accepter que lorsqu’un pays devient plus compétitif, le rééquilibrage va se faire à son détriment. C’est pourquoi les Etats sortent du système purement fondé sur les points d’or à l’issue de la WW1.
5.1.1.4. : Depuis 1914
- la monnaie internationale
Deux mouvements majeurs de dématérialisation de la monnaie internationale : conférence de Gêne en 1922, met en place le Gold Exchange Standard : on arrête d’avoir des parités définies en or, mais des monnaies définies en un autre monnaie, qui elle sera définie en or. Parité entre deux monnaies peut fluctuer en fonction des besoins/de l’offre/de la demande sans transfert d’or ou de réduction d’activité. Entraine une course pour les pays qui seront les « Centre-or » : une des causes des évolutions hiératiques des changes des années 20 : compétition entre les banques centrales (cf Mémoires de Moreau, gouverneur de la banque de France). Une des causes du Krach de 1929 : les pays sont avides d’or… L’entre-deux guerre voit émerger un seul véritable centre or : les USA. Il se met en place un étalon de change d’or : les monnaies se définissent par rapport au dollar, qui garde sa convertibilité externe en or. Toutes les monnaies perdent leur convertibilité interne en or. ATTENTION : ne pas confondre avec le cours forcé : le fait qu’à des dates (variables selon les pays), les billets de banque acquièrent le cours forcé, c'est-à-dire qu’on est obligé de les accepter en tant que moyen de paiement. Les billets acquièrent le cours forcé avant la perte de convertibilité.
Au XXème siècle, les monnaies perdent leur convertibilité externe : une BC qui détient des francs ne peut plus venir voir la BdF pour demander de l’or… elle peut seulement demander des dollars, qui eux sont convertibles en or. Fini en 1971…
2 grandes étapes : 1922 : gold exchange standard et 1971 : détachement du dollar de l’or.
Années 60 : un certain nombre de pays, dont la France, demande le change de leurs dollars en or. Série de crise, dont la plus importante est celle de 1968 : le pool de l’or explose. (cartel des BC qui essaie d’éviter un dérapage entre valeur officielle de l’or et valeur sur les marchés). Tentation de faire fonctionner des mécaniques de type loi de Gresham. Nixon met fin à la convertibilité externe en 1971… C’est la première fois que l’humanité s’est dégagée de la monnaie qui a une valeur en elle-même : elle est devenue totalement symbolique.
-la banque
Double mouvement de spécialisation et de généralisation des activités de la banque.
Spécialisation : apparition de banques jouant des rôles économiques différents : la banque de dépôt / la banque d’affaire (structure qui utilise éventuellement ses ressources propres, organise et restructure l’économique, est à l’origine des achats et ventes d’entreprises. C’est de l’ingénierie financière et non la fourniture de moyens de financement). Ce sont deux métiers très différents.
Généralisation : banques de dépôt sont devenues très puissantes, se créent en leur sein des activités de banque d’affaire. C’est la marque d’apparition du capitalisme financier. Le système bancaire est au cœur du système capitaliste, ce n’est plus le système commercial ou industriel. Reconcentration du système bancaire : ce qui est au cœur du système, c’est la monnaie et la finance, les activités productives sont à la périphérie, autour de ce système bancaire.
- l’euro
La création de l’euro est une
grande première dans l’histoire de l’humanité. Auparavant, il est déjà arrivé
que soient regroupés sous une seule monnaie des territoires qui en avaient
plusieurs, mais à la suite de conflits militaires… L’euro est donc une
innovation, car le passage se fait le 1er janvier 1999 dans la paix.
Ce qui est étonnant, c’est que ça tient la route. Les américains ont passé les
années 90 à expliquer que ça ne marchera jamais. Lorsque cette aventure a été
lancée, politiquement au début des 90’s, techniquement dix ans avant : on était
très très pessimiste. Le nombre de pays capables de faire le passage était
considéré comme faible.
3 domaines :
- modification du paysage bancaire : gigantesques opérations de fusion pour bénéficier du grand marché européen : regroupements nationaux, puis internationaux. Cas en Espagne, en France (BNP et SoGé pour Paribas, puis avec le Crédit Agricole pour le Lyonnais). Ensuite, création de banques européennes : alliances, fusions entre grandes banques… Regroupement des institutions = chamboulement des économies.
-Apparition comme monnaie internationale d’un support susceptible d’être accepté/préféré au dollar. L’échelle de temps de réalisation est bcp plus grande que 2 ou 3 ans, mais il y a deux voies de pénétration : monnaie dans laquelle sont rédigés les contrats commerciaux (restent en dollar, mais euro grignote, par exemple pour le pétrole) / importance prise par l’euro sur les marchés financiers, notemment sur les marchés obligataires : emprunts libellés en euro au moins aussi important que ceux precedemment libellés dans une des douze monnaies. Là aussi, c’est un mouvement lent. Un rééquilibrage peut avoir lieu : la finance internationale peut changer du financement du déficit américain et de perspective. / part des réserves des BC détenues en euro ou en dollar. Actuellement, elles sont soit en or, soit en dollar, mais de plus en plus de BC (dont la Chine) commencent à panacher l’existence de leurs réserves en $ et en €.
-l’Euro n’est pas terminé. Toute cette histoire peut encore se casser la figure. Il y a peu de sens à avoir une politique monétaire unique sans une politique économique unique. La BC est totalement indépendante, voire trop. Dans un pays comme l’Allemagne, où la BC était farouchement indépendante, il y avait des réunions de coordination entre politique monétaire et économique, entre le gouverneur et le ministre. Aujourd’hui, politique monétaire unique avec très peu de concertation avec la politique économique de la zone euro. Instabilité autour de la création de cette monnaie demeurera tant que la politique économique européenne n’aura pas suffisament été mise en place.
En 1944, à Bretton Woods, proposition de Keynes : le Bancor. Il est britannique, il ne souhaite pas que le dollar remplace totalement le rôle de la livre… Il veut créer une monnaie ex-nihilo… Le système mis en place est en fait le Dollar Exchange Standard. Keynes a perdu…
5.1.2. Structure et fonctionnement d’un système bancaire
5.1.2.1 Banque centrale et banques de second rang.
Qu’est ce que la monnaie quand elle circule dans un système bancaire ?
Qu’est ce qu’une banque centrale ?
Problème n’est pas du tout intuitif : comprendre dans un système bancaire moderne quel est le rôle effectif de la BC, ce qui la définit. Quand on utilise un chèque Société Générale, on donne de la monnaie « Société Générale ». Cette monnaie n’est pas la même que la monnaie « BNP ». Chaque banque fait circuler sa propre monnaie. C’est ce qu’on appelle de la monnaie périphérique. Il y a donc de la monnaie centrale ! Tous les soirs, la BNP et la SoGé sont capables de dire combien elles se doivent. Eventuellement, le soir, ils peuvent se dire qu’ils vont attendre le lendemain pour voir si l’écart ne s’inverse pas… Si l’écart se maintient, le créditeur va demander à être payé. Si la BNP doit de l’argent à la SoGé, comment paie-t-elle ? Il faut une monnaie qui soit acceptée par les deux banques et qui permette de régler les transactions entre ces banques. La BC fournit la monnaie qui sert aux transactions aux banques périphériques, de second rang. Il y a cependant une grosse différence de fonctionnement : la monnaie qu’utilise les agents du secteur non-bancaire, quand c’est de la monnaie de second rang, c’est une monnaie pour laquelle il n y a pas de marché. L’obtention de monnaie périphérique se fait sur les marchés de biens, de services, du travail. En revanche, à l’échelon supérieur, il y a un marché de la monnaie, où les banques de second rang peuvent acheter de la monnaie centrale : c’est le marché monétaire.
Les banques de second rang.
Ce sont toutes les autres banques. Ses activités : recevoir des dépôts et donner un relevé de compte, prêter de l’argent. La préférence pour la liquidité est subjective, personnelle. Si on préfère la liquidité, on garde les billets de BC/ un compte chèque dans une banque de second rang. Si on renonce à la liquidité, on peut y renoncer en échange d’un taux d’intérêt. L’agent non bancaire arbitre entre placer et garder des encaisses.
La banque de second rang doit de même arbitrer entre faire des placements (y compris prêter de l’argent) et détenir de la monnaie de la BC dont elle a besoin pour faire des règlements.
5.1.2.2. Masse monétaire et agrégats monétaires.
- créance du secteur non bancaire sur le secteur bancaire
Un dépôt à la BNP, c’est une créance qu’on a à son égard, c’est une créance du secteur non bancaire sur le secteur bancaire. En échange, le secteur bancaire a une dette.
De la même manière, la monnaie centrale, c’est la reconnaissance d’une créance sur la BC, portée par nous (dans la poche) ou par une banque périphérique (qui garde des liquidités) >> créance du secteur bancaire de second rang et du secteur non bancaire sur la banque centrale
Ici, définition clé de ce qu’est la création monétaire : une banque crée de la monnaie quand elle réussit à imposer sa dette comme moyen de règlement. C’est le cas de la maison de compensation tout au début, avec ses certificats de dépôt, c’est le cas de la BNP et de ses chèques aujourd’hui, c’est le cas de la BC qui émet des billets. La monnaie aujourd’hui, c’est la dette d’une banque, centrale ou de second rang, qui est acceptée par les agents comme moyen de règlement entre eux. La BC est centrale car les banques de second rang acceptent d’utiliser sa dette comme moyen de règlement entre eux.
- la liquidité
Il y a des formes variées de la monnaie plus ou moins liquides. Les chèques sont totalement liquides. Sur un compte à la caisse d’épargne, on peut prélever de l’argent dessus quand on veut, soit en billet de la BC, soit en chèque de banque : c’est presque totalement liquide. En revanche, sur un dépôt à terme pour 3 mois, il y a moins de liquidité. Il y a toute une échelle de liquidité.
On dit que la monnaie est totalement liquide et le reste est +/- illiquide : c’est pas vraiment ça. La réalité, c’est que tout est liquide dans une économie moderne, mais on n’est pas sûr de retrouver l’intégralité de la valeur de notre actif. Si on a une action, elle est liquide aussi : on peut la céder n’importe quand, si on ne veut pas récupérer à tout prix le cours initial… Le problème qui se pose, c’est celui du délai de récupération, qui se transforme en un problème de valeur. Par exemple, un bien immobilier est illiquide, il faut bcp de temps pour le transformer en liquidité… tout dépend en fait de la décote qu’on accepte : si on le brade, on le liquéfie. La monnaie, on récupère 100% de sa valeur instantanément. Les dépôts à terme sont moins liquides, on récupère au terme 100% + le taux d’intérêt. Ensuite, toute une catégorie d’actifs dont la rapidité de la liquidité dépend de la valeur que l’on veut récupérer : si l’on accepte de perdre une partie importante de la valeur, il est très liquide. On peut tjs se procurer de la liquidité, mais ça a un coût.
5.1.2.3. La création monétaire
- la création dans un système à banque unique
La banque unique crée de la monnaie dans 3 cas :
- lorsqu’elle ouvre un compte à un client : contre un crédit, le banquier utilise sa dette comme moyen de règlement
- Si on vient déposer chez lui qqch en échange duquel il nous donne de la monnaie : escompte. Si on a une créance sur un fournisseur à échéance dans 6 mois, et qu’on ne peut pas attendre : le banquier escompte la lettre de change et donne en échange de la monnaie. Il achète un actif que l’on possède.
- Lorsqu’elle achète un actif directement. Si une banque achète un immeuble, elle crée de la monnaie. Elle abonde le compte du vendeur de l’immeuble et met en circulation dans le secteur non-bancaire l’expression de sa dette.
- la création dans un système bancaire moderne
Il y a création monétaire de la part de la banque de second rang dans les mêmes cas que précédemment. Pourtant, la BNP (par ex) a une limite : elle émet sa propre monnaie par une des trois voies. Quand ce qu’elle émet comme monnaie ne revient pas chez elle : elle a besoin de monnaie centrale pour honorer ces crédits. Elle doit donc avoir suffisamment de monnaie centrale pour faire des crédits. Sur la banque de second rang, la contrainte s’exerce par le fait qu’elle doit nécessairement avoir de la monnaie centrale.
Le rôle de la BC est de contrôler la quantité de monnaie centrale qu’elle met en circulation : cette quantité déterminer la quantité que les banques de second rang pourront mettre en circulation. La BC contrôle le comportement des autres banques. C’est le cœur de la politique monétaire que de contrôler la quantité de monnaie centrale mise en circulation.
L’équilibre entre l’offre et la demande
- La courbe d’offre globale :
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Loi de Say : « les canaux de la distribution ne peuvent déborder, les produits s’échangent contre des produits car ils se servent mutuellement de débouchés ».
Il veut dire que dès lors que l’on paie les salariés à la valeur de ce qu’ils ont produit, on met entre leur main un pouvoir d’achat égal à ce qu’ils ont produit et ils peuvent racheter ce qu’ils ont produit.
C’est une idée très perverse, pas tout à fait fondée, mais au démarrage de la réflexion elle exprime l’idée qu’il y a une courbe d’offre globale. La quantité de travail donne un certain volume de production (en fonction de la technique). L’ensemble des rémunérations versées aux facteurs de production correspond à la valeur de ce qui est mis sur le marché (sans faire intervenir le temps) et alors le travail s’échange contre les produits fabriqués. Ceci est indépendant du niveau des prix. La courbe d’offre globale ne dépend pas des prix, elle est verticale en fonction des prix, elle est égale à Ype, la quantité de travail disponible.
Pourquoi ce n’est pas si simple ? Pour Say, il ne peut pas y avoir de crise de surproduction. Mais le temps joue ! Le principal décalage dans le temps est dû à l’épargne. Si les salariés en question épargnent 20 sur les 100 qui leur ont été distribués, ils ne sont pas consommés ! Say répond : les 20 sont épargnés pour investir et font donc partie de l’offre globale ! On a bien un pouvoir d’achat total réaffecté dans les produits mis sur le marché.
- Demande globale et production d’équilibre
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Cf Graphe : si les revenus sont intégralement consommés, ils absorbent la production. Sinon, ils sont épargnés et font partie de l’investissement. Demande globale = consommation+épargne ! Cette demande globale est égale à l’offre globale : il y a équilibre et tout est consommé
L’équilibre entre épargne et investissement
- La fonction d’épargne :
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Il faut un équilibre sur le marché de l’épargne et de l’investissement. Fonction d’épargne chez les classiques : repose sur le taux d’intérêt, c’est parce qu’on attend un certain rendement qu’on accepte d’épargner. Plus le taux est élevé, plus on épargne.
Dans ces conditions, l’épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt (cf graphe).
- La fonction d’investissement,
quant à elle, est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel. En effet, le taux de rentabilité de l’investissement doit être supérieur au taux d’intérêt. Pour un taux d’intérêt donné, les investissements faits seront seulement ceux plus rentables que le taux d’intérêt. L’investissement marginal (le dernier fait) est le plus intéressant : la productivité marginale du capital. Tant que la PMC est supérieure à i, on peut continuer à investir, et dès qu’elle est égale, on arrête.
- En confrontant ces deux fonctions, on obtient un équilibre entre épargne et investissement : on trouve une quantité et un taux d’intérêt.
-
Pour autant que la loi des débouchés ait un sens, il faut avoir un marché des capitaux qui fonctionne. Or, si il ne fonctionne pas, la mécanique d’ajustement de prix sur un marché peut ne pas permettre de trouver l’équilibre. Si on a trop peu d’épargne, le taux d’intérêt va monter, et on va finir par déclencher une volonté de plus épargner et décourager les investisseurs. Cela suppose que le taux d’intérêt soit flexible. Si le marché ne fonctionne pas bien et que l’ajustement ne se fait pas correctement par le taux d’intérêt, une partie de l’argent est alors thésaurisée : l’argent manque à la demande globale, il n’est ni consommé ni prêté, c’est une partie du pouvoir d’achat qui va manquer à l’équilibre d’ensemble. Décalage entre offre globale et demande globale, on rentre dans les crises cycliques : diminution de la production et chômage jusqu’à temps qu’on atteigne un nouvel équilibre.
Le marché des capitaux ne fonctionne pas parfaitement, pour deux raisons : d’une part, il peut ne pas être suffisamment organisé comme marché, et d’autre part, il y a des comportements tels que la thésaurisation.
Attention : à l’équilibre, on trouve un TAUX D’INTERÊT REEL
5.2.1.3 L’équilibre monétaire
Le problème monétaire se résout après coup : on fait déjà l’équilibre réel, puis on se pose la question du monétaire, il y a dichotomie : c’est la trace principale des classiques, néoclassiques et monétaristes.
- La théorie quantitative chez les classiques
On l’attribue à Bodin et Malestroit les premières formulations de la théorie quantitative. Il y a une infinité possible des niveaux de prix. Il faut un complément théorique qui nous donne ce niveau de prix. Elle s’écrit à l’époque M=PT. Le degré de liberté dont on dispose pour le niveau des prix vient de PT (à un niveau P il y a un niveau T et vice versa), on peut l’écrire aussi P = M/T. Plus on met de monnaie en circulation pour un niveau donné de transactions, plus les prix seront élevés. (cf l’inflation à cause des afflux d’or du nouveau monde).
Il y a deux positions pré requises : les prix sont flexibles, pour avoir un phénomène de marché : équilibre entre offre et demande de monnaie à un certain niveau de prix. D’autre part, le niveau des transactions ne doit pas être influencé par une variation de la quantité de monnaie, et vice versa, une variation des transactions n’influe pas sur la quantité de monnaie, définie de façon exogène.
Cf l’expression très connue d e « voile monétaire » : la monnaie masque la réalité des échanges. La seule réalité est l’échange de produits contre des produits, la monnaie est indépendante de la réalité physique, seul le niveau des prix change.
« On n’achète des produits qu’avec des produits, et le numéraire n’est que l’agent au moyen duquel l’échange s’effectue » : tout vendeur est acheteur et vice versa.
C’est une approche de la neutralité de la monnaie : elle n’a pas d’influence sur le monde monétaire.
- La vitesse de circulation de la monnaie
JP Fitoussi a fait sa thèse dessus.
-Irving Fischer : MV = PT. M : qté de monnaie/ V : vitesse de circulation / P : niveau général des prix / T : niveau des transactions.
PT : niveau des transactions en valeur, exprimé en prix.
MV : instruments monétaires qui permettent d’effectuer ces transactions, la même espèce monétaire peut être utilisée plusieurs fois dans la même période de temps.
La théorie monétariste repose sur la façon dont fonctionne l’économie monétaire. Conséquence : en utilisant la monnaie, on ne peut pas avoir d’influence sur le monde réel. Si on modifie M, on modifie MV, ce qui ne modifie pas T… Agir sur la monnaie n’a pas d’autre effet que d’agir sur le niveau général des prix. Approches modernes de l’inefficacité de la politique monétaire, voire de sa perversité.
La critique fondamentale, c’est de dire que tout ça c’est bien gentil, mais que ce n’est pas une relation testable… Il faudrait avoir sur une longue période les 4 séries M/V/P/T et si les fluctuations qui apparaissent sur M et V ont des conséquences sur P et non sur T… Or on n’a des séries que sur M, P et T, mais pas du tout sur la vitesse de circulation, personne ne sait la mesurer. « Pour ceux qui ne sont pas des monétaristes bornés… pardon, je retire, des monétaristes purs », cela n’établit pas une relation explicite, on a seulement V = PT/M chez Fischer…
Comment la mesurer de façon exogène ? Il faudrait suivre les billets en circulation, ce qu’on n’a jamais réussi à faire correctement.
Conclusion : la mécanique qui est derrière Fischer est une mécanique qui tend à illustrer qu’il y a dichotomie entre le réel et le monétaire, où toute action sur le monétaire ne peut pas avoir d’action sur le réel… C’est une tautologie si on ne va pas plus loin, et on ne peut pas aller plus loin.
-l’école de Cambridge :
Met en avant l’utilité des encaisses : une encaisse monétaire peut être désirée pour elle-même, cela rejoint la thésaurisation dont on parlait tout à l’heure
Ils mettent en avant l’idée de l’encaisse désirée : en fait, les agents économiques ont une utilité à avoir des encaisses, c'est-à-dire que l’encaisse permet de faire des transactions. Il y a un décalage dans le temps entre la réception de l’argent et sa dépense, il reste sous forme d’encaisse pendant ce temps. La seule justification de l’encaisse, c’est la transaction (Keynes introduira la spéculation), mais on peut la détenir pour elle-même.
Réécriture de l’équation de Fischer : M= 1/V * PT. 1/V n’est plus considéré comme une variable qu’on peut mesurer, mais comme un coefficient de comportement qu’on peut écrire k. N = k PT (N = encaisse). On appelle cette fonction : demande de monnaie. Les agents souhaitent détenir une encaisse proportionnelle aux transactions que l’on désire faire. C’est la première fonction de demande de monnaie de la théorie économique.
Tout le débat néoclassique/keynésien qui faisait rage dans les années 50-70, le grand problème est la fonction principale : consommation pour les keynésiens et demande de monnaie pour les néoclassiques.
4 REMARQUES :
1) k est un coefficient de comportement qui traduit une appétence à détenir de la monnaie par rapport à la somme de transaction alors que V est la vitesse de circulation dans un tps donné… Ca n’a rien à voir
2) Dès lors qu’un agent éco a un comportement avec forte demande de monnaie, par rapport à quoi s’exprime-t-elle. Il y a deux éléments de réponse : d’une part les transactions, de l’autre deux vitesses : Vitesse revenu : 1/k, exprime une fraction du revenu. Vitesse transaction : V.
Qu’est ce que la monnaie ? Les banques centrales ont différents agrégats, soit très étroits comme M1 ou large comme M3… Mais même les banques centrales les plus expansives considèrent des agrégats très monétaires.
3) La lettre de change pose un problème. Si elle nous est remise par un acheteur, que l’on peut aller escompter si on manque de liquidités. On peut aussi s’en servir pour payer directement un fournisseur, qui ne rentre pas dans V…
2 auteurs très connus : Gurley et Shaw : essaient de calculer un ration de relation financière et qui vise à tenir compte de toutes les relations financières, afin de trouver la quantité de règlements par moyens de paiement effectué. Il faut avoir une conception très extensive de la monnaie, c’est une approche de type keynésienne.
Banking Principle et Currency Principle :
Currency : la monnaie c’est l’or, et par conséquent il faut prendre en considération dans l’analyse monétaire uniquement l’or et la monnaie qui circule
Banking : la monnaie c’est l’or, mais aussi tout ce qu’il y a dans les banques… (dépôts etc.)
Ce qui peut sembler plus moderne, c’est la banking school. Or pas du tout : selon les currency, si on dépasse l’or, il n y a aucune raison de s’arrêter à un moyen plutôt qu’un autre. Les tenants de la banking rejoignent ce que feront Gurley et Shaw : une extension, mais ne vont pas aussi loin qu’il faut aller…
4) Qu’est que la monnaie ?
On sait pas trop… il est difficile de choisir un agrégat de référence (Juste les pièces et billets ?M1 ? M2 ? M3 ?)
5.2.1.4 : Conclusion : la dichotomie réel-monétaire
Il y a dichotomie entre réel et monétaire. Les variables réelles s’arrangent entre elles (marché du travail, des capitaux, des changes…). Les marchés demeurent à l’écart des variables monétaires ! Un voile monétaire vient masquer tout ça… Les données du monde monétaire sont exogènes, approche hors du temps.
Cependant, il y a une contradiction majeure :
Comment le doublement de la quantité de monnaie va se traduire par un doublement des prix ? La demande de bien sur le marché de bien est indépendante de la quantité de monnaie, elle dépend de nos goûts, des prix relatifs… Pour que le doublement de la qté de monnaie conduise à un doublement des prix, il faut qu’effectivement la mécanique des prix conduise à un doublement des prix : il faut alors une demande excédentaire par rapport à l’offre, cette demande doit être différente quand la quantité de monnaie a doublé… Or cette demande est indépendante de la quantité de monnaie… C’est triste, non ? Ils se sont plantés…
Réponses apportées : par l’intermédiaire de la BC. Il n’y a pas d’illusion
monétaire, la monnaie n’est qu’un voile. Or un agent éco a de l’illusion
monétaire : la BC… Pour elle, la monnaie a de la valeur ! Ils se comportent
comme si ils accordaient de l’importance à la valeur de la monnaie et donc comme
si ils avaient de l’illusion : il change son comportement en fonction de la
quantité de monnaie ! Dès lors que la BC modifie son comportement, cela modifie
les comportements en chaîne et permet la modification des prix sur le marché.
5.2.2 L’approche keynésienne de l’équilibre macroéconomique
5.2.2.1 L’intégration monétaire chez Keynes
Cf la Théorie générale, il faut en lire un bout…
L’idée de base : intégration monétaire ! (le contraire de ce qu’on a vu jusqu’à maintenant). Nous fonctionnons dans un système où la monnaie est très fortement impliqué dans l’ensemble du fonctionnement des marchés.
- Les encaisses.
# l’encaisse de transaction et de précaution
même idée que Cambridge : les agents veulent détenir une encaisse. Pour la transaction, comme Cambridge : proportionnel au revenu, plus le revenu est élevé, plus on va désirer avoir une grosse encaisse. M1 = M1(Y). M1 est une proportion de Y, une droite croissante qui passe par l’origine, de type M1 = aY.
# l’encaisse de spéculation
au sens de la spéculation intellectuelle : investir ou consommer ? L’idée, ça n’est plus ça vient du décalage entre le moment où on reçoit son revenu et celui où on le dépense, mais cela traduit le choix que l’on va faire entre garder de l’encaisse ou placer. C’est un arbitrage à l’intérieur de l’épargne, qui n’existait pas chez les classiques. L’encaisse de spéculation résulte de l’arbitrage en fonction du taux d’intérêt entre détenir de la monnaie ou placer. M2 = M2(i).
Préférence pour la liquidité : il faut que l’on nous donne un taux d’intérêt suffisant pour que l’on accepte de renoncer à la liquidité. Le taux d’intérêt est l’expression de la renonciation à la liquidité. Chez Keynes, il y a une préférence pour la liquidité.
Il y a une relation négative entre encaisse et taux d’intérêt… Cependant, à un moment, elle s’arrête (voir graphe) et devient horizontale : trappe à liquidité.
Quand la monnaie est abondante, le taux d’intérêt est faible. Si la BC met en circulation + de monnaie, le taux d’intérêt diminue…au bout d’un moment, même si la banque centrale met en circulation + de monnaie, le tx ne va plus baisser : il y a un seuil pyschologique minimal en dessous duquel les agents commencent à anticiper la remontée du taux d’intérêt et préfèrent détenir des liquidités.
Reprise du cours précédent :
L’encaisse de spéculation
M2 = M2(i)
Le raisonnement autour de la rente perpétuelle : que se passe-t-il quand le taux d’intérêt monte ? La cotation de cet emprunt change-t-elle ?
Si on prête 100 euros sur 15 ans, dans l’intervalle on a des coupons : chaque année on porte son coupon au trésor public. Sur chacun des coupons, on n’a pas un taux d’intérêt, l’Etat ne verse pas 10% mais 10 euros. Quelle est la différence avec un emprunt d’Etat qui rapporte 10% ? Cet emprunt est côté, et on n’est pas totalement collé : on n’est pas obligé de le garder pendant 15 ans, il y a un marché sur lequel on peut vendre cet emprunt d’Etat. La cotation dépend de l’offre et de la demande sur le marché de cet emprunt d’Etat, elle n’a aucune raison d’être à 100 francs, elle peut être au dessus ou en dessous.
Qu’est ce qui fait qu’il y aura de l’offre et de la demande, quel est le lien avec le taux d’intérêt ? On a 100 euros dans la poche, on se dit « je vais aller acheter de l’emprunt d’Etat, émis il y a 3 ans, qui a encore 12 ans à courir. Je veux un rendement sûr, je viens de me ruiner en actions de sociétés internet ». On va donc sur le marché : on accepte d’acheter le papier à coupons pour quel prix ? Ce prix dépend du taux d’intérêt ambiant. Si ce taux d’intérêt ambiant (le plus largement répandu parmi les placements) est de 10%, on l’achète au prix normal. Si ce taux d’intérêt est à 20%, le papier qui rapporte des coupons de 10 euros, on n’est pas prêt de le payer plus de 50 euros, sinon on n’a aucune raison de l’acheter. Le cours de l’emprunt d’Etat varie inversement au taux d’intérêt ambiant.
Cela s’applique bien à une rente perpétuelle, qui s’échelonne sur toute la vie… Pour un emprunt fixe comme celui décrit, 100 euros sont remboursés le dernier jour, à 15 ans : à mesure que l’on se rapproche de cette date, le cours de l’emprunt se rapproche de la valeur faciale. En fait, le cours est très fonction du taux d’intérêt au début, beaucoup moins à la fin.
Les fonds spéculatifs des banques commerciales travaillent sur des obligations à sortie courte, dont le remboursement est proche, ce qui permet une spéculation assez forte. C’est ce que font principalement les hedge funds (fonds à la marge, spéculation hardcore)
Choix fondamental chez Keynes : détenir de la monnaie ou épargner (détenir une obligation). Qu’est ce qui joue pour l’arbitrage ? Le taux d’intérêt : plus il est élevé, plus on est prêt à refuser à la liquidité. La monnaie, il n y a pas de rendement, mais il n y a pas perte ou de gain en capital. 100 euros reste 100 euros. L’obligation, en revanche, entraîne de toucher le coupon et d’enregistrer entre le 1er janvier et le 31 décembre une modification de la valeur, c'est-à-dire de la cote de l’obligation, en fonction du taux d’intérêt. Le taux d’intérêt joue donc deux fois. La plus-value du coupon est un revenu. Cela justifie que la fiscalité des plus-values ou des moins-values soit proche de celle des revenus. (Hicks : le revenu c’est ce qu’on peut dépenser en étant aussi riche à la fin qu’au début).
En se reportant à la courbe, on voit qu’il existe im, un taux d’intérêt minimum. A partir de ce taux, la liaison avec l’encaisse de spéculation est nulle : quelque soit M2, on a le même taux d’intérêt.
Keynes met en évidence une deuxième loi fondamentale : quand le taux d’intérêt baisse, les obligations (actions et valeurs à revenu variable aussi, mais moins) vont voir leur valeur augmenter, et à un moment les acteurs sur le marché se disent que ça ne peut pas continuer à augmenter comme ça : les acteurs prennent leurs bénéfices. (en effet, si i passe de 6% à 3%, les valeurs des obligations doublent, c’est énorme). Ils sortent du marché et vendent leurs obligations, le côté vendeur l’emporte sur le côté demandeur, le cours des obligations baisses. Il y a un moment où sur le marché, l’idée que ça ne peut pas continuer comme ça apparaît, des comportements de vente apparaissent (prophéties autoréalisatrices). Keynes, en 1936 : le taux d’intérêt (réel) minimum est de 2%. Aujourd’hui, on a tendance à penser qu’il peut être sensiblement plus bas.
ATTENTION, ce qui a une importance, c’est la fluctuation relative du taux d’intérêt qui est importante : une fluctuation de 0.25 est bcp plus importante si le taux est à 2% que si le taux est à 6-7%.
Si ça baisse trop, cela entraine la circulation de beaucoup de liquidités. Effet inflationniste : théorie quantitative. La BC doit alors augmenter les taux pour absorber les liquidités. Etc….
La demande de monnaie
MD = M1 + M2
(monnaie demandée = encaisse de transaction/précaution + encaisse de spéculation)
(monnaie demandé = qqch qui dépend du revenu + qqch qui dépend du taux d’intérêt)
La quantité de monnaie offert, M0, est exogène du système. Seule la BC décide la quantité de monnaie qu’elle met en circulation.
Equilibre : MD = M0
(voir le graphe du slide pour l’équilibre graphique)
5.2.2.2 Les déterminants de la demande globale
La fonction de consommation ou d’épargne
La fonction de consommation keynesienne, on en a déjà bcp parlé. C’est une fonction du revenu : C = a Y + b , on la représente sous la forme d’une combinaison linéaire.
On l’a déjà vue au premier semestre
Symétriquement, la fonction d’épargne : S = (1-a) Y – b
L’investissement
Il est déterminé par le taux d’intérêt i.
I = I(i)
Plus le taux d’intérêt est élevé, moins il y a d’investissements rentables. Si le taux est élevé, il faut que l’investissement soit encore plus rentable, ce qui réduit le nombre d’investissements possibles.
Keynes construit un petit dérive : l’EMC (Efficacité Marginale du Capital), notée e. C’est le rendement interne de l’investissement, c’est indépendant du financement. Le TRI d’un investissement (l’EMC chez Keynes), c’est l’efficacité du capital, mais marginal: l’efficacité du dernier investissement réalisé.
L’EMC est le TRI moyen du dernier investissement. Cet investissement a lui-même un taux de rendement interne marginal. On compare cet EMC au taux d’intérêt pour voir si l’investissement est rentable
Il détermine le revenu
Mécanique du multiplicateur :
Nous avons un supplément d’investissement : ΔI = 100
D’où un supplément de revenu : ΔY = 100 , car l’entreprise dépenses ce qu’ils ont gagné, cela fait 100 de revenu à l’ouvrier.
Qui est dépensé pour : aΔY = 0.8 x 100 = 80, où 0.8 est la propension marginale à consommer. Les 80 dépensés constituent un supplément de revenu de 80 : aΔY = 80 . Les ouvriers dépensent chez l’épicier.
L’épicier va aussi dépenser :
a²ΔY = 64
et c’est à nouveau investi, d’où supplément de revenu, etc.
Multiplicateur : ΔY = ΔY / (1-a) = 100/0.2 = 500
C’est une progression géométrique de raison 1 / (1-a)
C’est l’épargne qui est la fuite. Pour Keynes, il n y a AUCUNE raison pour épargner ! Ce qui empêche l’économie de croître, c’est l’épargne (on épargne par pingrerie pure). Quand on veut « relancer la consommation », c’est fondé sur un raisonnement de type keynésien.
5.2.2.3 Le revenu d’équilibre
Voir le graphe à 4 cadrans sur le plan :
Représentation de la courbe d’épargne en fonction du revenu, de l’investissement en fonction du taux d’intérêt, de la quantité de monnaie en fonction du taux d’intérêt. Le dernier cadrant, en bas à droite, le plus compliqué, donne M1 : c'est-à-dire l’encaisse de transaction-précaution. Qu’est ce que M1 ? A l’équilibre, MD = M1 + M2 = M0, donc M1 = M0 – M2
On prend un revenu Y0 : on trouve déjà la quantité d’épargne en projetant sur la courbe en haut à droite. On projette également sur la courbe en bas à droite, on trouve une certaine encaisse de transaction précaution on sait alors combien il reste pour la spéculation en projetant en bas à gauche. Cela donne un taux d’intérêt, ce qui donne un taux d’investissement en projetant en haut à gauche.
PAS DE CHANCE : ce niveau d’investissement est bien supérieur au niveau d’épargne, le niveau Y0 n’est pas un revenu d’équilibre.
Y* : LE revenu d’équilibre de ce graphique.
Un petit changement de cet équilibre déséquilibre globalement le tout.
La clé à comprendre : comment le niveau d’investissement à l’équilibre est-il financé ? 100 d’investissement entraînent un supplément de revenu de 500, tout à l’heure dans le multiplicateur.
ATTENTION : si on augmente la quantité de monnaie (M0 descend), cela dilate le rectangle vert, et on a un revenu supérieur. Le taux d’intérêt baisse, l’investissement augmente, le revenu augmente. La politique monétaire a donc une influence sur le revenu : l’augmentation de la quantité de monnaie augmente le niveau du revenu d’équilibre.
« Le désespoir d’un boulot de prof, c’est qu’on arrose le désert ». (sic)
ATTENTION : problème de la trappe à liquidité : quand on est dedans, on a beau augmenter la quantité de monnaie, le taux d’intérêt ne change plus, la politique monétaire n’est plus efficace.
ATTENTION ENCORE : le niveau d’équilibre que l’on trouve a à voir avec les données monétaires institutionnelles etc, mais à aucun moment on a introduit la population. Le niveau d’activité reflété par Y n’indique en rien que ce niveau est le maximum possible par l’économie. Comment essaie-t-on de tendre vers un niveau d’activité Y**, niveau de plein emploi des facteurs travail et capital ? C’est une révolution : avant, on était tout le temps au maximum. Chez Keynes, un équilibre peut s’établir durablement avec un niveau Y largement inférieur à celui maximum.
ATTENTION ENFIN : il n y a pas de dichotomie entre sphère monétaire et sphère réelle : le taux d’intérêt fait la liaison, il a un double rôle monétaire et réel (seulement monétaire chez les classiques)
5.2.2.4 Compléments sur la demande de monnaie
L’encaisse de transaction
Beaucoup de gens se sont intéressés à la mesure de l’encaisse de transaction/précaution
Principaux travaux : Baumol (article de 1952).
3 facteurs dans la détermination individuelle de l’encaisse de transaction : modèle de gestion de stocks. Arbitre entre 3 variables : le revenu (liaison positive : hausse du revenu entraîne hausse du stock), le taux d’intérêt (selon raisonnement simple : ce qu’on garde comme encaisse ne rapporte rien ! cela joue négativement : plus le taux est élevé, plus on a une encaisse de transaction faible), le coût à aller chercher à la banque de l’encaisse (chaque fois qu’on alimente son encaisse de trésorerie, ça a un coût, plus ce coût est grand plus on a une grande encaisse pour pas avoir à y revenir trop souvent).
Tout ça fait que l’encaisse de transaction-précaution augmente avec le revenu, mais moins vite que le revenu, donc moins vite que les transactions. Cela pose un problème : pour les quantitativistes, il y a une proportionnalité entre l’augmentation des transactions et l’augmentations du revenu : Baumol est un bon gros keynésien.
La distribution du revenu a une influence sur l’encaisse totale, et on rentre dans une autre dimension : l’innovation keynésienne conduit à introduire que les phénomènes de distribution on des incidences sur les quantités macroéconomiques.
L’encaisse de spéculation
Arbitrage entre encaisse de spéculation et taux d’intérêt : un des principaux apports de Keynes. Comment cette encaisse se constitue-t-elle ?
Il y a un taux d’intérêt anticipé, tel qu’un agent donné considère qu’il va prendre à l’échéance d’une semaine, d’un mois, d’un an…. Si il anticipe un taux supérieur au taux d’intérêt courant, il encourt une perte en capitale. Le fait de savoir si on veut détenir ou pas de la monnaie, ou si on passe à la possession de l’actif en question, ne dépend pas du taux d’intérêt : mais il faut considérer comment le taux d’intérêt va évoluer, il faut anticiper les mouvements du taux d’intérêt.
La préférence pour la liquidité
Cf le graphe, M2 en fonction de i. Pour un taux d’intérêt donné, l’affaire est binaire : le seuil est ia/(ia + 1) (ia = taux d’intérêt anticipé). Si on s’attend à ce que le taux baisse de 10%, on s’attend à ce que la cotation de l’actif financier monte. Ce qui compte : la plus-value, qui fait que la valeur de l’actif va monter, on est incité à le conserver. Au contraire, si on s’attend que le taux passe de 5% à 10% : la valeur des titres que l’on possède va baisser, il y a une moins-value. Il y a un seuil qui fait qu’à partir d’un certain moment, ce que l’on perd au titre de la moins value l’emporte sur ce que l’on va gagner par le taux d’intérêt. A partir de ce seuil, il vaut mieux détenir de la monnaie que des obligations, c’est une règle qui vaut pour l’ensemble de son patrimoine. On a soit tout en monnaie, soit tout en obligations/actifs.
Or pour tous les individus, le taux d’intérêt anticipé n’est pas le même. Le
ratio ia/(ia+1) n’est pas le même pour tout le monde. On obtient alors la courbe
en escalier : pour chaque ratio supplémentaire, un individu supplémentaire
bascule. A droite, tous les individus sont en monnaie, à gauche ils sont tous en
obligations. La rupture se multiplie à l’infini si on a un nombre infini
d’individus : courbe continue.
On voit apparaître une courbe qui ressemble à celle de la préférence pour la liquidité.
Surtout, chaque individu n’a pas tout en monnaie ou tout en obligations. Il faut aller un peu plus loin dans l’approche théorique : pourquoi y a-t-il diversification des portefeuilles, une répartition du patrimoine entre des actifs et de la monnaie ? Le point à aborder est
La diversification des portefeuilles
On va faire un modèle simple, à la racine de toutes les analyses que font les banquiers et les gestionnaires de fortune. Cela dépend de l’aversion pour le risque de chacun. Les actifs les plus rentables sont les plus risqués : notion de rendement-risque. L’actif le moins risqué et le moins rentable, qui a 0 risque, 0 rendement, 0 plus value. Ensuite, cela s’étage de façon progressive : il faut trouver la répartition optimale de chacun. Ce sont des mathématiques plutôt compliquées, mais qui reposent sur un raisonnement simple.
L’aversion pour le risque : cf Bernoulli et son article de 1634, « nouvelle théorie de la mesure du risque » : il introduit l’idée selon laquelle on a une loterie, avec soit un gain de 50 soit un gain de 150, avec une proba de ½ dans les deux cas : espérance mathématique de gain = 100. Le billet doit être de 100 pour que le jeu soit neutre. Cf la loi des grands nombres : si on joue un nombre infini de fois, on ne perd rien et gagne rien.
On trouve alors une courbe de l’utilité en fonction du patrimoine (Π). Elle sature en haut : utilité marginale décroissant. Si on a un euro et qu’on gagne un euro, c’est mieux que si on a 10000 euros et qu’on en gagne 1.
La moyenne des utilités n’est pas celle de 100, mais correspond grosso-modo à l’utilité de 80 : la moyenne des utilités n’est pas l’utilité de la moyenne.
Pour que le jeu soit vraiment équilibré, pour un individu donné, on ne peut pas payer le billet plus de 80 :c’est elle qui est moyenne entre l’utilité que l’on récupère dans un cas et dans l’autre cas. On ne doit pas accepter de se dessaisir de plus de 80 pour jouer à ce jeu. Le jeu qui parait équilibré, est qqch qui est équilibré au sens probabiliste : si on joue un grand nombre de fois, en moyenne on gagne 100 donc le gain est nul, mais en terme de psychologie ou d’utilité, la situation n’est pas celle là : on ne gagne pas un billet de 50 ou de 150 ( !!!) mais de l’utilité de ce que l’on possède.
Plus la courbe est concave, plus ce risque est mis en évident.
L’indifférence richesse/risque
Comment ce risque est-il traduit dans le choix de portefeuille ? C’est une courbe d’indifférence.
Ce n’est pas une CI comme les autres, elle est mesurée entre le capital Π et l’écart-type σ (cela dépend de l’écart entre les gains dans un jeu).
Le premier, le capital, est porteur d’utilité, mais cependant un écart type très large est porteur de désutilité (on a plus de risque à jouer).
C’est pourquoi la courbe n’a pas une forme courante : la pente est positive, elle monte : pour être au même niveau d’utilité, il faut plus de risque, donc plus de capital. Ils ne se compensent pas, mais se détruisent. Pour accepter un risque plus élevé, il faut être plus riche.
A mesure que l’on monte, l’utilité marginale du capital est décroissant, et pour compenser une augmentation du risque il faut de plus en plus de patrimoine. C’est un phénomène de saturation.
Cette courbe d’indifférence ZARBI peut se généraliser et donner une carte d’indifférence : chacune correspond à un niveau de patrimoine donné.
Mais comment trace-t-on la courbe de contrainte. Imaginons qu’on a tout en monnaie, Π0. A mesure qu’on convertit une partie de son patrimoine en obligations, on augmente en terme de patrimoine et en terme de risque. A mesure qu’on va vers la droite, on panache de plus en plus en obligations, mais le taux d’intérêt augmente. Si j’accepte le risque total : avoir tout en obligation, alors le taux d’intérêt est le plus élevé. C’est ce que retranscrit la courbe de contrainte : part de Π0 et arrive à (1+i). On trouve la structure optimale du patrimoine en cherchant le point de tangence entre la courbe d’indifférence la plus élevée possible en fonction de la courbe de budget. Il y a une répartition entre monnaie et obligation qui parait optimale.
Le lien entre i et M2
Chaque individu a une aversion pour le risque, pour i donné il choisit un arbitrage entre monnaie et obligations. Plus i est élevé, moins on détient de monnaie, et vice versa.
Mais le lien peut aussi se faire dans l’autre sens !
On reprend la CI et la courbe de contrainte : on trouve un optimum à E0. Mais si i bouge ? Comment ça se traduit sur le graphique ? La pente de la courbe de contrainte (1+i) va changer Si i augmente, la structure change aussi : on préfère prendre plus de risques et détenir moins de monnaie. Comment se fait ce déplacement ? On retrouve l’effet de revenu et l’effet de substitution.
Le déplacement se fait de E0 à A : effet de substitution. Le seul fait que le taux d’intérêt augmente fait que l’arbitrage se déplace vers un plus haut nombre d’obligations.
Ensuite, de A à E1 : effet de revenu. Comme le revenu augmente, on accepte de prendre plus de risques. Chaque agent, en fonction de sa propre aversion pour le risque, possède alors plus ou moins d’obligations.
Si les effets évoluent dans l’autre sens ? L’effet de substitution lui de toute façon s’élève avec la hausse du taux. Mais dans cet exemple, on a un effet de revenu supérieur à l’effet de substitution et qui va dans l’autre sens. On va chercher à évoluer vers moins de risques : i s’élève et on détient plus de monnaies ! Cf Modigliani : On a un objectif à atteindre, par exemple d’avoir 100 dans un an. Si i est de 0, on doit épargner 100, si il est de 100, on doit épargner 50. On épargne moins si i augmente.
Ici, si je suis plus riche, j’ai moins besoin de détenir des obligations qui sont qqch qui rapportent. L’attrait d’avoir un actif à rendement provient justement du rendement. Le taux d’intérêt ayant augmenté, on détient donc moins d’obligations. Mais ce n’est cependant pas le cas général.
On s’interroge pour savoir pourquoi la courbe de préférence pour la liquidité est décroissante du taux d’intérêt. On pouvait l’expliquer d’une part par les différentes anticipations du taux d’intérêt. Mais on voit aussi que ce raisonnement est limité, car chaque individu n’a pas que obligations ou que monnaie.
Pour aller plus loin, on doit introduire l’idée d’aversion pour le risque : chaque individu va avoir un panachage optimal entre monnaie et obligations. Comment fonctionne cette diversification du modèle en fonction de l’aversion pour le risque ? Chacun, en fonction de sa CI, le panachage se fait en fonction d’une courbe de contrainte classique. On suppose que l’encaisse de spéculation est bien une fonction décroissante du taux d’intérêt, qu’on ne prend pas en compte les trucs de rigolos.
Cf Pigou : La préférence pour la liquidité et le comportement à l’égard du risque, Review of Economic Studies, 1956, qu’on peut trouver dans un recueil de Thorn, recueil des principaux textes éco en français depuis 50 ans, il est bleu turquoise. Pigou ouvre là un champ d’expérimentation énorme.
5.2.3 Révolution keynésienne et faiblesse du keynésianisme.
5.2.3.1 Les instruments de la révolution keynésienne
Deux instruments révolutionnaires :
- modèle d’économie monétaire, c’est une rupture avec la TNC, qui prônait une dichotomie entre réel et monétaire, avec une éco réelle et un voile monétaire jeté dessus. Chez les classiques, la monnaie n’avait aucune utilité en elle-même. La monnaie n’était jamais désirée pour elle-même. Classiques moins purs : Dans l’école de Cambridge, on admet une volonté de détention de la monnaie pour elle-même, cf l’équation de Cambridge et la monnaie de transaction.
Chez Keynes : encaisse de spéculation ! i reste une variable dans la sphère réelle (avec l’EMC), mais en même temps elle devient une variable monétaire et sert à faire l’arbitrage entre épargne et encaisse. C’est i qui fait le passage entre les sphères
- ce qui a été dit sur la fonction de consommation
Cette fonction de consommation n’existait pas avant Keynes (on faisait le partage entre encaisse et dépense, puis entre consommation et épargne dans la dépense). Keynes fait fonctionner le multiplicateur d’investissement : cf le modèle à 4 cadrans du cours précédent. Le travail sur la fonction de consommation est au cœur de bcp de travaux économiques depuis Keynes, avec un long débat entre monétaristes purs et keynésiens purs. Pour le modèle Keynésien, quelque que soit la présentation qu’on en fasse, pour qu’il puisse fonctionner, il faut avoir une fonction de consommation avec une propension marginale à consommer inférieure à la propension moyenne (sinon il n y a plus d’effet multiplicateur).
5.2.3.2 Les conséquences de la révolution keynésienne
Quelle est la conséquence
principale ? IL PEUT Y AVOIR UN EQUILIBRE DE SOUS-EMPLOI.
Conséquence majeure sur le plan théorique : avant, Loi de Say : l’économie
tend vers le libre-emploi, il ne peut y avoir de chômage qu’à cause du mauvais
fonctionnement des marchés : il y a des imperfections, qu’il faut chercher à
réduire et à corriger. Encore aujourd’hui, cela reste d’actualité.
Keynes : l’équilibre de plein-emploi n’est pas la règle, et celui de sous-emploi a toutes les chances d’être celui qu’on rencontre.
Il faut faire qqch pour tendre vers le plein-emploi avec 2 politiques :
- la politique monétaire, cf le graphique à 4 cadrans en jouant sur M0.
- La politique budgétaire, exogène : il faut créer de l’investissement. Déjà baisse du taux d’intérêt (puis multiplicateur). Quand ça ne suffit plus, on fait de l’investissement public : cela justifie la dépense publique, même financée par le déficit. Même payer des gens à creuser et reboucher des trous est utile : on crée de la richesse par le multiplicateur
5.2.3.3 Les faiblesses du keynésianisme
Les faiblesses internes (les critiques à l’intérieur du raisonnement)
Ce qui touche au niveau des prix.
Chez les classiques, on ne
s’interroge QUE sur le niveau des prix, cf la théorie quantitative. Chez Keynes,
on n’en a pas bcp parlé… Si parallèlement on a une fluctuation de M et de P, à
ce moment là la liaison linéaire entre l’encaisse de transaction et le revenu.
Car chez Keynes, M1 = aY : une augmentation de l’encaisse de transaction est
fonction du revenu. Or on peut aussi écrire M1 = a P Y : on a alors des
fluctuations de M1 sans fluctuations du revenu… Le modèle devient malade ! La
mécanique du graphique à 4 cadrans ne tient plus (en augmentant la monnaie
exogène, le changement des encaisses ne se répercute pas seulement sur le
revenu). Si le niveau des prix absorbe l’augmentation de l’offre de monnaie, ça
ne va pas…
Keynes a défini son modèle à PRIX FIXES.
Tout le monde est d’accord sur le fait que les prix relatifs sont donnés par l’offre et la demande. Le problème du niveau des prix est le niveau GENERAL des prix. En relatif, si un des prix est fixe, tous les autres sont fixes ! Le prix qui est fixe, c’est le taux de salaire, à cause de la coure de demande coudée. (cf la courbe L en fonction de W).
Selon le taux de salaire, certains activités sont rentables et d’autres non au niveau de l’offre de travail : courbe normale. Mais pour la demande de travail, elle est plate en dessous d’un certain taux de salaire : les organisations du monde du travail. Les syndicats empêchent les salaires de baisser, et donc les prix de baisser ! Dans la partie horizontale de la courbe rouge, le salaire est fixé. Tous les autres prix sont alors aussi fixés…
Quelle justification Keynes trouve-t-il ? Il y a l’illusion monétaire : les agents économiques sont sujets à illusion monétaire. Si le salaire nominal augmente de 5% et que les prix augmentent de 5%, ils perçoivent une augmentation de salaire alors que le taux de salaire réel ne change pas.
A court terme, cela conduit à un modèle à prix fixe.
Le raisonnement vaut ce qu’il vaut : il est très critiquable aujourd’hui.
On retrouve par hasard la préoccupation du monde libéral : il faut pas que la courbe d’offre de travail soit coudée mais normal pour retrouver le bon fonctionnement de l’offre de travail.
Deuxième faiblesse : i !
Qqch est très bizarre dans le taux d’intérêt Keynésien… Il est déterminé sur le marché très abstrait de la monnaie. Ce qui se passe sur le marché concret : il y a des fonds prêtables. On arbitre entre la monnaie et les tires. Qu’est ce qui justifie l’existence de i chez Keynes ? Pourquoi on demande un taux d’intérêt ? Chez les classiques,c’est le prix du renoncement pour la liquidité. On demande i car on craint de manquer de liquidité. Pourquoi peut-elle faire défaut ? Parce qu’elle varie, à la baisse. Pourquoi varierait-elle vers le bas ? parce que i varierait… On demande un taux d’intérêt pour se couvrir contre les variations du taux d’intérêt, d’où problème : ça se mord la queue. Cf Robertson, qui travaille bcp sur les décalages dans le temps du modèle keynésien. « i est ce qu’il est parce qu’on s’attend à ce qu’il change. Si on ne s’attendait pas à ce qu’il change, il n’y aurait pas d’explication pour expliquer qu’il est ce qu’il est ». On justifie le taux d’intérêt par la crainte qu’on a de le voir varier. « Keynes laisse son taux d’intérêt suspendu à ses propres bretelles ». Dès qu’on trouve des raisons d’existence de i, on retombe sur des raisons néoclassiques.
Vicksel : développe une théorie du taux d’intérêt naturel à partir d’une préférence pour le présent : un taux d’intérêt sort du monde réel. Cela date du début du siècle, Keynes s’en sert pour le court terme.
Sur le long terme, Keynes adopte la pensée classique. Mais Keynes fait des aménagements à la marge sur des évolutions de court terme sur l’éco.
Effet d’éviction : on met en place de l’investissement publique pour favoriser le revenu global. Cela ne marche que si cet invest public ne prend pas la place de l’invest priver qui aurait eu lieu.
Il y a deux types d’effets d’éviction :
- effet d’éviction économique, l’invest privé réalise des investissements qui auraient pu être réalisés par l’invest public.
- L’invest public a besoin d’être financé : soit par l’impôt, soit par le déficit. Il faut alors financer le déficit sur le marché, et crée ainsi une demande de fonds prêtables nouvelles sur le marché des capitaux, et le taux d’intérêt va monter : éviction de l’investissement privé par l’invest public.
Les faiblesses externes
- un modèle de court terme : on n’investigue pas sur le stock de capital, il n y a pas d’accumulation de capital. Pose le problème des effets de richesse qui ne jouent pas. Or cet effet de richesse, cet effet d’encaisse réelle, est un fondement du modèle néoclassique.
- un modèle fermé : problème du contexte international.
- L’absence de théorie de la politique et de la bureaucratie : le modèle est scientiste et laisse de plus en plus à côté la théorie des organisations, la façon dont fonctionne la prise de décision en politique ou en bureaucraite. C’est un modèle qui fonctionne de façon soviétique, comme si on pouvait tout calculer de façon centralisée.
- L’insuffisante attention accordée à la garantie de la propriété. RIEN DANS LA THEORIE GENERALE SUR LES DROITS DE PROPRIETE !! Cf ce qui touche au problème d’économie publique et d’économie externe.
5.2.3.4 Les héritiers de Keynes
La lecture IS-LM
C’est une déformation de la pensée keynésienne, les deux criminels sont Hicks et Hansen. Ils ont une double démarche : il essaient de mettre Keynes en équation (aucun dans la théorie générale, sauf I = S). D’autre part, on compare avec le modèle classique et on cherche les variables différentes. Il y a un article très connu de Hicks : Mr Keynes and the classics.
On perd tout ce qui fait la finesse de Keynes !
Ils font 3 équations : M = L(Y,i) , I = K(Y,i) (la demande de monnaie et l’investissement dépendent de l’investissement et du revenu), I=S(Y,i) (l’investissement doit être financé par l’épargne).
Voir les graphes :
On trouve un équilibre entre IS (haut du graphique à 4 cadrans) et LM (bas du graphique à 4 cadrans). Ca fait la joie des économistes, à propos de la déformation des courbes IS et LM… Il y a une mécanique. Ramener le modèle keynésien à cette mécanique, c’est perdre l’essence…
Hicks appelle ça : la théorie générale généralisée !
Les 3 relations sont très larges.
Généralisation présentée comme une prolongation du modèle de Wicksel. Wicksel : taux d’intérêt naturel. Tendance de long terme : le taux d’intérêt naturel.
La lecture de Modigliani : Son idée principale : faire la synthèse entre Keynes et les classiques. Double idée : il faut améliorer la fonction de consommation. Introduction du patrimoine, théorie du cycle de vie. Idée que l’épargne est un résidu chez Keynes. Chez Modigliani, c’est l’inverse : on a un projet d’épargne, qhuji déterminera ensuite la consommation. L’épargne ne dépend pas du taux d’intérêt, mais Modigliani effectue une inversion. Mettre en avant la rigidité des prix et des salaires. Non-flexibilité des salaires à la baisse.
Les lectures dynamiques : La pensée keynésienne est une pensée dynamique. Il faut regarder le film erntre les deux phiotos, et non les deux photos. Encaisses réelles. Comment les actifs bougent ? Parce qu’on reco,nstituie son encaisse réell. Autre théorie : celle du déséquilibre. Idée que les ajustements se font par les quantités et non par les prix. Idée du rationnement. Clower et Lojonhovud. Economie est en déséquilibre comme sur un vélo : on treste debout parce que le show must go on. Succession de déséquilibres. Le vélo est par nature en déséquilibre, mais en dynamique,ça tient. Le norvégien, il dit que IS-LM, c’est absurde : il ne peut y avoir d’équilibre. On a une suprtposition de plein de choses : le multiplicateur fait qu’il y a plein de choses qui s’empilent les unes sur les autres. Dans le court terme, les ajustements se font plus rapidement par les quantités.
Autre critique du norvégien : c’est plus complexe que ne le dit Modigliani : les salaires ne sont pas totalement rigides : à court terme, c’
Autre critique du norvégien : c’est plus complexe que ne le dit Modigliani : les salaires ne sont pas totalement rigides : à court terme, c’est rigide, mais à long terme, les ajustements se font : les prix sont visqueux.Ni rigide, ni pas rapide, mais entre les deux. Echec de la coordination intertemporelle.
Taux d’intérêt en concurrence avec les fluctuations du marché.
Plein d’auteurs : Mark Blaug. Histoire de la pensée économique. Il dit que ce qui est le centre de la Théorie Générale : ajustement épargne investissement se fait par flcuctuation du revenu plus que par fluctuation du taux d’intérêt. Autre ligne d’interprétation : analyse schumpétérienne : ce qui est au cœur de la pensée keynésienne, c’est le rôle de l’entrepreneur. On est proche de l’approche en terme de déséquilibre. Entrepreneurs au sens large. Nous sommes des entrepreneurs lorsque nous anticipons la situation économique de demain. Anticipation des ressources de demain etc.
6. La dimension internationale
6.1 Le commerce international
La question de base ; est-ce qu’il faut favoriser le libre-échange ou le protectionnisme ? Panachage entreles deux. Toute théorie visant à défendre soit l’un, soit l’autre, est condamnée.
6.1.1 Les fondements économiques de l’échange international
6.1.1.1 Le mercantilisme
Ces questions ont été les premières a susciter l’intérêt des ancêtres. La pensée éco a pensé à s’élaborer à partir de la relation avec l’extérieur. Pensée principale jusqu’au milieu du 18ème.
La doctrine de la balance commerciale ;: plus celle-ci est en excédent, mieux c’est. On est dans un contexte de métaux précieux.La richesse, c’est les métaux précieux. Premier type de politique économique : il faut favoriser le développement industriel, à forte valeur ajoutée. Faciliter l’entrée des matières premières indispendsables à cette industrie, et interdire la sortie des matières premières indispensables. On va donc mettre en place des droits de douane. Faible à l’entré ed »s matières premières, forts à la sortie. Empêcher l’export de devises. Autre ligne de recommandation : ikl faut favoriser la démographie, pour faire pression à la baisse sur les salaires. Les salaires bas rend les produits exportés plus compétitifs, on peut donc faire rentrer plus de métaux précieux.
Autre élément : la qualité. Tout ce que le colbertisme a apporté : les manufactures d’Etat : il faut une plus grande qualité que les voisins.
La critique du mercantilisme par les classiques. Ces derniers disent une chose vraie : la richesse nationale, c’est différent de la détention de métaux précieux. Les métaux précieux ne sont que la représentation de la richesse. Cela marque la naissance de la pensée économique : c’est la première expression de ce que le raisonnement mené au niveau d’un individu ne vaut pas forcément au niveau de l’économie toute entière. Les raissonnements économiques ne sont pas simplement des translations du niveau individuel. L’entrée passive de métaux précieux augmente les prix, et détériore la balance commerciale : théorie des points d’or. A la base de ça : Thomas Mun, Cantillon. Hume. Est-ce que le mercantilisme est mort à partir de là ?
La défense du mercantilisme : défendu par Keynes. Note sur le mercantilisme. C’est pas si simple. Le mercantilisme est adapté à une économie pré-industrielle. Les phénomènes de hausse des prix ne jouent pas. L’accumulation de métaux précieux correspond donc bien à une accumulation de richesse. La critique des classiques est fondée sur laz division internationale du travail. A l’époque des mercantilistes, on était loin de la mondialisation. La réhabilitation keynésienne du mercantilisme repose sur l’idée que les mécaniques des classiques ne vaut que dasn un système où les échanges sont prédominants. Mi 20ème siècle : la réponse des classiques : développé par Ohlin. Ohlin dit que Keynes a tort. Keynes défendait l’idée des manufactures d’Etat, travaux publics blabla. Keynes fait comme siu le chômage de l’époque était comme aujourd’hui : dépense publique susceptible de relancer l’emploi. Le chômage de l’époque n’est pas cyclique, mais lié au fait que, en réalité, l’économie n’est pas constituée. Beaucoup d’acteurs sont hors système économique.
Dernier point : celui de l’investissement étranger. Lorsque la balance commerciale excédentaire, on a donc des entrées de métaux précieux en paiement. Mais entrée chez les uns veut dire sortie chez les autres. Si cette sortie devient structurelle, les ressources dans ce pays deviennent insuffisantes. Ce qui se passe avec le déficit américain, financé par l’épargne internationale. Les USA absorbent une large part de l’épargne mondiale, grâce à la confiance dans le dollar.
6.1.1.2 Avantage absolu et avantage comparatif
Smith et la théorie de l’avantage absolu : Mercantilisme, pas un protectionnisme bestial. Smith : le libre-échange à tous prix. Il faut que les pays se spécialisent. Il faut qu’ils se spécialisent là où ils ont un avantage. Ils seront alors les seuls à produire ce bien. Tout ce qui est frontière doit être balayé car cela empêche de profiter du fait qu’un produit est fabriqué moins cher à l’étranger.
Mais si un produit n’a aucun avantage absolu ? Comment pourra-t-il alors acheter dans les autres pays si il n’a aucun revenu international ? Si UN Pays a tous les avantages absolus et qu’une deuxième pays est moins bon partout, il ne pourront rien échanger.
Ricardo et la théorie de l’avantage comparatif. Le problème est l’avantage relatif. Cf le bouquin central de Ricardo, de l’économie et de l’impôt. La négociation se fait entre le drap et le vin dans l’exemple classique : chacun se spécialise dans le domaine où il est le moins désavantagé. On peut généraliser ce modèle des avantages comparatifs pour l’étendre à plusieurs produits, à plusieurs pays, dans une autre dimension. Qq’un s’est illustré dans cette affaire : Haberler, à l’origine de la première généralisation des avantages comparatifs. Deuxième étape : 1971 : Samuelson et Jones : généralisation considéré comme l’étape ultime : non seulement à plusieurs pays, produits, facteurs… mais certains facteurs ne sont utilisés que pour certains produits ! On se rapproche assez prêt du fonctionnement réel d’une économie. Ils sont utilisés pour une partie de la production et pas pour tous les biens, on constate que les avantages comparatifs continuent d’avoir une pertinence.
Limites :
L’ensemble des éléments qui encadrent les avantages comparatifs fonctionnent comme il faut : prix flexibles, libre échange en place, mobilité nationale des facteurs de prod… sont nécessaires à la théorie des avantages comparatifs ! Si on a des restrictions sur les flux d’échange, sur les salaires, etc, cette théorie est beaucoup moins évidente. Le GATT et l’OMC permettent à chacun de bénéficier des avantages du CI qui sont ceux des avantages comparatifs.
Pour que tout le monde y gagne, il faudrait pouvoir tenir compte des coûts de récession : à se spécialiser dans un pays, il se passe au Portugal la disparition de la fabrication de draps et en Angleterre la disparition du secteur fabricant du vin. Cela a un coût individuel et collectif considérable : il faut le prendre en compte. Un pays peut être amené à vouloir conserver un secteur de production car pour des raisons stratégiques il peut vouloir ne pas être dépendant du charbon ou d’autres produits. La définition de Samuelson et Jones laisse de côté un bon nombre de tels facteurs.
Mais dans tout ça, on s’est pas beaucoup soucié des facteurs de production…..
6.1.1.3. L’analyse par les dotations en facteurs de production
La théorie des dotations en facteurs de production
Quelles sont les causes des avantages comparatifs en drap et charbon ?
On retrouve ici la pensée de Elie Heckscher (1919 et 1933) et la théorie Heckscher-Ohlin : ce que fait le commerce international, c’est fondamentalement de l’échange de facteurs de production contre des facteurs de production. C’est « l’échange de facteurs abondants contre des facteurs rares » : certains pays sont mieux dotés que d’autres pour certains facteurs : matières premières, climat, main d’œuvre… Pour des raisons de développement, de politiques économiques, culturelles, etc. les pays disposent de quantités différentes à un moment donné de facteurs de production. Ce n’est pas évident que les facteurs de prod se déplacent d’un pays duquel il est abondant dans un pays dans lequel il l’est moins (on ne peut pas bouger le soleil ! la main d’œuvre qualifiée est peu mobile !) Il faut vendre les produits qui incorporent les facteurs dont on est riche, et acheter ceux qui incorporent des facteurs dont on est pauvres, car les produits sont plus mobiles que les facteurs ! Il faut égaliser les dotations de facteurs pour lesquelles on a l’avantage.
Un troisième laron arrive : Samuelson (1941 et 1948-49). Samuelson apporte l’homogénéité des facteurs de production, le fait que la technologie utilisée peut être la même (elle est disponible), Par le prix des différents produits : rétroaction : égalisation du prix des facteurs. Disparition de l’avantage comparatif. S’explique à l’origine par les dotations initiales en facteurs. A terme, cela fait disparaître l’avantage comparatif et permet d’organiser le développement ; théorème HOS. Il y a avantage à l’échange, mais ceci conduit à la convergence du prix des facteurs de production.
On a une courbe qui a la même forme que la FPP. On se situe dans le cadre national. On a un point optimal de production, qui dépend de la fonction de consommation. La tangente donne le rapport de prix entre les deux biens. Egalisation du taux marginal de substitution et du taux marginal de transformation. L’échange va permettre de passer sur une courbe d’indifférence supérieure. Le coeff de la tangent va permettre une nouvelle combinaison des facteurs de production : égalisation des prix relatifs.
Validation empirique du modèle HOS : paradoxe de Leontief. A l’origine des tableaux d’échange interindustriels. On a des coefgfoicients qui retracent la manière dont se font les circulations dans l’économie. Il constate que les exportations américaines sont peu intensives en capital. Explication :
L’incomplète égalisation des facteurs de production : Trois hypothèses foireuses :
- Beaucoup de situations où tous les pays ne produisent pas tous les biens. Si un pays est seul à produire un bien, il va naturellement l’exporter.
- Hypothèse des technologies identiques. Mais certaines technologies nes ont pas disponibles partout. Certaines sont interdites d’exportation. Ramène à une vision mercantiliste.
- L’égalisation des coûts de production conduit à une destruction de l’avantage comparatif. Le fonctionnement du système détruit l’avantage.
Vérification emprique de Leontiev contredit le modèle HOS.
6.1.1.4 Les tendances contemporaines de la théorie du commerce international
La critique de la théorie classique des échanges internationaux. Tout ça repose sur l’hypothèse que les marchés fonctionnent normalement. Pas de concurrence imparfaite. Points de critique. Trois grandes idées :
- Dans la production comme dans les échanges, il y a des structures non concurrentielles, que la puissance publique s’efforce de combattre. L’imperfection du marché est difficile à voir et à combattre sur le plan international. Ca n’est pas combattu : approche traditionnelle plus valide. L’optimalité du marché : hypothèse de base de toute approche en termes d’avantages comparatifs.
- Le commerce international est un domaine dans lequel les Etats interviennent. Le plus connu : le droit de douane. Cela vient perturber le fonctionnement du marché. Heckscher-Ohlin : une mécanique extrêmement fine. Tout cela suppose pas d’intervention extérieure perturbatrice. Préservation des intérêts nationaux.
- Pour que l’optimalité ait un sens, il faut des prix vrais : celui qu’on aurait si le marché était parfait. Il faut trouver un taux de change d’équilibre. Sinon on n’est plus sur des prix vrais. Le taux de change n’est pas forcément juste. Ils sont censés refléter la parité des pouvoirs d’achat. Qu’est ce que le vrai taux de change ?
Les critiques d’essence tiers-mondiste. C’est la critique externe. La première historiquement est celle de François Perroux. Le concept central de sa pensée : l’emprise de structure : il y a des dominants et des dominés. Vaut pour l’entreprise, mais aussi pour l’économie internationale. Tout ça c’est bien gentil, mais c’est pas de s relations de marché traditionnelles, où s’expriment librement l’offre et la demande. Les différente nations sont plus ou moins dépendantes du commerce extérieur. Ensemble de l’économie d’un pays soumise aux fluctuations d’un seul produit. On a un échange inégal. Parallèlement, et après lui, une flopée d’auteurs. Nurske. Il explique que ça aurait du sens si les exportations, même de type monoculture, étaient fondées sur les richesses en ressources naturelles. En réalité, le rôle du capital devient de plus en plus important : le pays ne peut exploiter seul ses ressources naturelles. Extension de l’approche péruvienne. A sa suite, Prebish et Singer. Ecole d’économistes très tiers-mondiste. Gunnar Myrdal. Il y a toute une école scandinave. Le fonctionnement n’est pas véritablement un fonctionnement de marché à cause de l’inégale répercussion des gains de productivité. Pour avoir un équilibre, il faut avoir des deux côtés des gains de productivité. Les gains de productivité se concentrent bien sur du côte des pays développés. Linder. Modèle des inégalités cumulatives. C’est la dynamique qui est en cause. Même si on part d’une situation où les deux ont intérêt à l’échange, il y a une dynamique d’inégalités cumulatives qui joue en la défaveur du pays en développement. Le libre échange ne permet pas au pays en développement de rattraper son retard.
Les évolutions récentes de la théorie du commerce international
L’analyse du commerce intrabranche : Il y a fondamentalement une différenciation des produits : l’échange est un échange d’imperfections. Il n’y a pas d’avantage systématique d’un pays sur un autre. On n’échange pas seulement des produits, mais le bon fonctionnement de la production du vin et du drap. La réalité du commerce international se fonde sur la différenciation des produits.
- Attaque verticale : dire à un pays de se spécialiser verticalement sur une activité. Assurer l’ensemble de la chaîne de production.
- Attaque frontale : aspect inégalités cumulatives : si on n’attaque pas l’ensemble des secteurs, l’ensemble des phénomènes cumulatifs joue. Il faut attaquer tous les secteurs à la fois.
Les théories du managed trade : nouvelle théorie du commerce international et politique commerciale stratégique : La concurrence, au niveau du commerce international, est par définition imparfaite. Il faut réguler ce secteur. Vieilles origines : Friedrich List. Justification argumentée du protectionnisme. Le livre s’appelle système national d’Economie politique. Raisonne ne économie fermée. Il y a des économies en avance, et d’utres en retard. Celles qui sont en retard ont un droit légitime à se protéger pour rattraper les autres. Garder sous couveuse ces industries. Parallèlement au développement de la théorie dominante, tout un courant se référant à List. Le libre échange au lieux fige les inégalités, au pire les aggrave. Pour lutter contre les inégalités entre pays, il faut pendant un temps laisser ces secteurs de l’économie sous protection, pour qu’ils deviennent assez compétitifs. Thèse défendue par Krugman. La nouvelle théorie du commerce international. Il reprend les point précédents : la concurrence est imparfaite. Il dit que c’est un système dans lequel il y a des économies d’échelle importantes. Quand le secteur est naissant, il est moins concurrentiel. C’est une activité dans laquelle il y a une différenciation de produits qui rend le discours sur la concurrence assez fallacieux. C’est jamais le même produit que propose la concurrence. Il est donc légitime que l’Etat intervienne pour protéger un certain nombre d’activités d’une concurrence étrangère qui ne peut apporter les bénéfices traditionnellement escomptés.
La politique commerciale stratégique : James Brander, Barbara Spencer. Ces travaux datent des années 90. A cause de la concurrence imparfaite, il y a des phénomènes de rente. Subventions et taxes à l’importation. Une subvention est un moyen d’organiser la répartition de la rente. Secteur aéronautique : très oligopolistique. Le transfert de la rente peut s’organiser par ces canaux-là.
Quels sont les pratiques et les instruments utilisés ? Le plus souvent, sont là pour répondre à la tentation protectionniste.
6.1.2 La tentation protectionniste
6.1.2.1 Les justifications du protectionnisme
Il y a des raisons qui peuvent conduire à vouloir protéger un marché.
Les arguments reposant sur une mauvaise compréhension des mécanismes économiques : Exemple du mercantilisme. Les arguments (métaux précieux) ne tiennent plus. Mise en place de droits de douane pour protéger des intérêts particuliers. On tombe alors sur la réflexion de Krugman : il faut trouver les arguments théoriques pour justifier le protectionnisme.
Les analyses reposant sur le pouvoir de marché ou les imperfections macroéconomiques : Krugman ; Chaque fois que le marché présente des aspects de concurrence imparfaite, avec des externalités négatives, l’intervention de la puissance publique est justifiée.
La poursuite d’objectifs non-économiques : Questions de défense nationale. On ne veut pas importer de matériel militaire. Autre exemple : on veut protéger telle activité parce que c’est une trace de la culture historique du pays. On peut ainsi réfléchir à l’exception culturelle. Objectifs environnementaux : o, veut préserver un patrimoine.
6.1.2.2 Les instruments du protectionnisme et leurs effets
Restriction aux échanges. Il y en a trois :
- Le droit de douane, c’est une restriction tarifaire.
-
- On raisonne en équilibre partiel, aux conséquences immédiates et locales de la mise en place d’un droit de douane. Le commerce international a pour effet de rayonner sur le reste de l’économie : il n’est pas sûr qu’un raisonnement en économie partielle vaille. Par exemple, l’ensemble de l’économie est affectée par le pétrole, il ne faut pas se contenter du prix à la pompe. Les Corn Laws : grande première dans la protection d’un secteur. Fin du XIXème en Allemagne et aux USA : grand mouvement protectionniste inspiré par List. USA : droits de douane sur l’acier. Groupe de pression pour obtenir le développement du secteur à l’abri de tarifs protecteurs. Tarifs spécifiques et ad valorem. Spécifiques ; droit de douane par quantité. Traditionnellement, on a un grad triangle occasionné par le prix mondial : c’est le triangle à l’importation. Si on met une taxe, le surplus du consommateur diminue. Qu’advient il de la diminution du surplus du consommateur. On a d’abord la zone : surplus du producteur. Un certain nombre de producteurs revient dans le marché. Il y adonc un transfert de surplus, mais ce transfert est partiel. Le petit triangle B à gauche : deuxième affectation du surplus du consommateur. D : le consommateur consomme moins. C : la part qui est récupérée par l’Etat : c’est l’existence de la taxe : surplus du consommateur résiduel. B : augmentation de l’offre liée à la taxe, corrélée à l’augmentation du prix. La partie qui est perdue parce que le système s’équilibre avec les producteurs qui produisent trop par rapport à l’équilibre du marché. La production est supérieure à ce qu’elle devrait être. Selon la forme des pentes d’offre et de demande, l’aire de ces morceaux va varier. La conséquence : l’Etat ne récupère qu’une partie du surplus perdue, et les producteurs ne récupèrent qu’ une partie. Il y a de la perte sèche : b et d. Selon l’aire de b et d, la taxe est plus ou moins opportune.
-
- Les restrictions quantitatives.
-
- C’est le fait qu’on mette en place des quotas, obstacles non tarifaires. Les premiers arrivés sont les premiers servis. Ces pratiques de quota sont répandues. Limitation par les quantités et non par les prix. Taxe pigovienne : limitation par une taxe. Permis à polluer : restriction quantitative. Si on connaît la courbe de demande, on peut obtenir le même résultat par les deux. Si on ne la connaît pas, seul moyen, restriction quantitative. Permet la modernisation de l’outil de production. Accord multilatéral sur les quotas : l’accord multifibres. Limitation sur les quantités importées. Plusieurs pays de réception, beaucoup de pays d’émission. La présence d’un quota déplace la courbe d’offre vers la droite : l’offre nationale augmente. Nouvel équilibre : le prix intérieur sera celui qui résulte de la présence du quota. On obtient un prix intérieur supérieur au prix mondial. C : ce qui était récupéré par l’Etat. Maintenant, c’est ce qui est récupéré par les producteurs étrangers qui arrivent à rentrer sur le marché. Ils vendent à un prix intérieur supérieur au prix mondial.
- Obstacles réglementaires à l’échange international. Quels sont ils ? Mise en place de normes sensées protéger la santé des consommateurs, l’environnement. On met en place des tests pour ne pas fair rentrer les produits. Autre méthode : le dédouanement : le lieur où l’on doit dédouaner un pays. Seul lieu d’importation possible : côte ouest pour l’acier : c’est un peu compliqué pour l’acier européen. Freins divers, qui en général ne durent pas très longtemps. Vise à ralentir un flux commercial. Premier paquet d’instruments du protectionnsme ;
Les mesures concernant les investissements et liées au commerce.
Les TRIM : beaucoup du commerce international est fait par de grandes multinationales. Plutôt que de s’adresser au produit lui-même, on va s’adresser à l’entreprise au travers de l’investissement qu’elle réalise dasn le pays. Considérations liées à l’investissement. Quels types de contraintes ?
- Un minimum de contenu local : on ne peut acheter d’ordinateurs que si 30% de la valeur ajoutée est européenne. Limite les possibilités d’importation.
- La filiale aura le droit d’importer des produits de la maison mère que si elle réexporte un certain pourcentage de ses importations . Capacité à mettre en place de la réexportation : a conduit à la diversifications des multinationales.
- Vous pouvez investir chez nous, mais vous n’avez pas le droit de vendre sur le marché loca : raisonnement sur les industries naissantes : la production doit être intégralement écoulée sur le marché international.
Les TRIM sont étroitement contrôlés par les accords internationaux.
Obstacles réglementaires à l’échange international
- Les subventions
-
Une partie ne porte que sur la partie exportée de la production, une autre sur l’ensemble de la production. Le GATT empêche la première pratique, mais ne peut empêcher une subvention globale d’une production. La critique de la PAC relève de ce genre de subvention.
Ici, on cherche à augmenter les exportations, en les rendant moins chères sur le marché mondial. De plus, si la subvention porte sur tout le produit, il y a aussi une limitation (par substitution) des importations. Enfin, il y a un effet sur les pays tiers, sur un troisième marché. Le problème du marché tiers est très compliqué. Quand une subvention est jugée illégale à l’OMC, il y a compensation : on cherche à cette fin les victimes. Pour un droit de douane, c’est facile de trouver la victime. Ici, avec les pays tiers, nettement moins évident…
Graphiques de la subvention à l’exportation : elle a le même effet qu’un droit de douane. On a une courbe d’offre et une courbe de demande dans le pays qui nous intéresse, et un prix mondial p exogène. Il détermine une certaine demande et une certaine offre. Au lieu d’avoir une exportation X1, la subvention permet d’exporter (O2-D2=) X2. Le premier effet souhaité, c’est d’exporter plus, et donc de stimuler la production. Premier effet : on passe de O1 à O2. Deuxième effet : les exportations augmentent au sens strict, on passe de X1 à X2. Mais un troisième effet apparaît : la consommation nationale diminue : on passe de D1 à D2, c’est un effet négatif sur le bien être. C’est pas toujours comme ça : certains pays ont changé les prix à l’import. Exemple : le riz au japon : il est fortement subventionné quand il est consommé à l’intérieur.
En ce qui concerne les transferts, a, b, c et d.
Perte du surplus du consommateur : on perd a+b en passant de D1 à D2. Sur la quantité effectivement consommée, elle est payée plus chère (a) et (b) représente la perte sèche.
Qu’est ce que l’Etat débourse, quel est le montant de la subvention ? a+b+c+d (càd qté*prix)
Augmentation du surplus du producteur : a+b+c.
Si on fait les comptes :
Consommateurs : -a et –b
Producteurs : +a +b +c
Etat : - b –c –d
Somme pour la collectivité : -b –d : les deux triangles, c'est-à-dire les deux pertes sèches. Au total, la collectivité perd à avoir mis en place ce système de subvention. Cela se justifie par la volonté de développer un secteur particulier, par exemple.
6.1.3 Le commerce international entre libéralisation des échanges et régionalisations
Evolution du commerce de marchandises et du PIB mondial (1950-2002)
Les exportations mondiales croissent bcp plus vite que le PIB mondial, mais on le savait déjà. (cf le graphe). Sur toute la période, la courbe bleue monte plus vite que la courbe rose. Pourquoi choisir un indice 100 en 1990, là où les courbes se croisent ?
2 périodes :
1950-1990 : le taux de croissance des exportations est de 6.7% par an, alors que celui de la production est de 4.2% par an.
1990-2002 : Exportations : +5.5% et PIB : +2.5% par an. L’écart de croissance se creuse à peine, alors que le graphique laisserait penser le contraire.
Sur très longue période, croissance des exportations > croissance de la production
Sur la période 1950-1990 : le taux de croissance des exportations est supérieur à celui de la période 1990-2002.
Trois paradoxes :
1850-1914 : affirmation des Etats-nation : émergence des conflits militaires qui y sont associés, etc. Paradoxal : dvpt très rapide de la libéralisation des échanges !! C’est fondé sur l’émergence théorique du libre échange et sur l’apparition de la machine à vapeur et du télégraphe. L’expansion du commerce international aujourd’hui est aussi lié à de nouvelles technologies de communication et de transports.
1850-1880 : grand développement du libre-échange . Par ex : 23 janvier 1860 : traité Cobden-Chevallier : libre échange Angleterre-France, qui se généralise à toute l’Europe
1880-1914 : politiques coloniales. Croissance deux fois plus rapide du commerce extérieur que du PIB. Chacun commerce avec son empire, avec une préférence imprériale
entre deux guerres, 1918-1939 : paradoxe inverse. C’est l’âge de la SDN et de l’ouverture politique, de la construction d’un monde politique, mais c’est aussi le repli autarcique en matière commerciale. Et là aussi deux vagues :
de la guerre à la crise (séquelles de la guerre, que l’on retrouve dans la crise de 21-21 aux USA, et réponse immédiate : fermeture des frontières, cf List, et aussi l’apparition de l’URSS qui organiser son commerce avec les pays qui sont sous sa domination et n’a que des accords de clearing avec l’extérieur, en nature, c’est un commerce d’Etat).
Dans la période de la crise à la guerre (dévaluations compétitives, UK en 1931, USA en 1934, Be en 35, Fr et All en 36, Jap en 37 etc.). D’autres mesures protectionnistes sont mises en place : taux de change multiple (importateurs et investisseurs, par ex), tarif protectionniste aux USA, quotas en France en 1935…
Problème de la courbe en J : importations incompressibles. Si on importe autant de pétrole après qu’avant la dévaluation fait qu’on paie le pétrole plus cher.
Après la 2nde guerre mondiale : le libre échange est promu partout, mais de très nombreux obstacles ont continué d’exister. Le commerce entre Est et Ouest est un des antidotes à la guerre froide.
6.1.3.1 : La libéralisation des échanges : le GATT et l’OMC
- l’organisation du libre-échange international
GATT : signé le 30 octobre 1947 afin de réguler les droits de douane et d’établir un code de bonne conduite : les Etats s’engagent à respecter un certain nombre de règles, principalement 3 :
- non discrimination (pas de tarif particulier pour un pays)
- clause de la nation la plus favorisée (on doit aligner ses tarifs à celui le plus préférentiel : abaissement généralisé)
- garantir un traitement équitable des produits nationaux et des produits importés, il ne doit pas y avoir de quotas.
Enfin, les Etats décident de créer une Organisation Internationale du Commerce, qui deviendra l’OMC. OMC : prévue formellement par l’accord de La Havane de mars 1948, qui n’est pas ratifié par le congrès américain.
Plusieurs cycles de négociation :
Genève, en 1947 : 23 pays, 45 000 concessions tarifaires
Annecy, en 1949, 33 pays, Nouvelles réductions des droits de douane
Torquay, en 1951, 34 pays, Passage à 55 000 concessions tarifaires
Dillon Round, en 1960-1961, 45 pays, Révision des droits de douane après la création de la CEE : cela devient un Round et dure plus longtemps. Ce Round est motivé par l’paparition de la CEE qui va faire une révolution
Kennedy Round, en 1964-1967 : 48 pays, Réduction des droits de douane de 35% sur les produits industriels et de 20% sur les produits agricoles : on rentre dans le grand débat agricole entre les USA, l’Europe et le Groupe de Cairns. Les USA manipulent mieux le groupe de Cairns que les autres, et l’Europe se fait tjs un peu avoir… Les Européens, de plus, sont représentés par un seul individu, le commissaire chargé du commerce extérieur.
Tokyo round, 1973-79, 99 pays, Accords sur le dumping, les subventions, les marchés publics. On observe un bond du nombre de pays membres, qui témoigne du début de la mondialisation.
L’uruguay round retient le plus d’attention, car il est le plus long. 1986-1993, 7 ans de négociations, 120 pays, l’acte final signé à Marrakech en avril 1994 est l’acte de décès du GATT et de création de l’OMC. On passe d’un simple secrétariat, un accord, à la mise en place d’une OIG. 2 autres conséquences directement liées au Kennedy Round : déjà sur l’agriculture, entre les américains et les européens, accord de Blair House (fin 1993) : limitation des subventions à l’agriculture et des aides à l’exportation, institution d’une clause de paix : les USA ne doivent plus dénoncer pendant 10 ans les aides internes à l’UE.
Le fonctionnement de l’OMC :
Création d’une OIG, un peu analogue au FMI ou à la Banque Mondiale, dont la mission est de faciliter la mise en œuvre des instruments juridiques du commerce internationale. OMC : 2 champs de compétence : commerce de marchandises et de services, ainsi que TRIPS : sujets de propriété intellectuel liés au commerce.
Déjà, il y a une conférence ministérielle : qui réunit tous les ministres chargés du commerce. La première : à Seattle, en 1999. 136 membre aujourd’hui, qui se réunit peu. 90% du commerce international est couvert. Il y a en sus une trentaine d’observateurs.
En dessous, il y a trois instruments permanents qui appliquent les politiques de la conférence ministérielle: l’organe d’examen des politiques commerciales, le conseil général (Conseil du commerce des marchandises, conseil du commerce des services, conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) et l’organe de règlement des différends. On fonctionne en théorie sur la règle de l’unanimité. En réalité, il y a de nombreux exemples où des décisions sont prises à la majorité qualifiée, voire simple (où 1 pays = 1 voix).
L’ORD est une sorte de cours d’arbitrage : L’Etat accusé a 60 jours pour trouver avec celui qui s’est plaint une solution compatible avec les règles de l’OMC. Si au bout de 60 jours aucun accord n’a été trouvé, on demande la création d’un groupe de travail spécial, qui a 6 mois max pour rendre son rapport et ce qui est très important est que la règle de l’unanimité est inversée : il faut une unanimité pour rejeter le rapport (l’invalider). Ce rapport peut comprendre des condamnations (injonctions de cesser, condamnation de compenser). Plus de 200 cas à ce jour !
En mars 1948, les USA n’acceptaient pas de pouvoir être condamnés par un organe international. En 1994, le Congrès a voté un texte pour accepter l’OMC mais que si il y avait plus de trois condamnations des USA ils s’en retireraient. Aujourd’hui, plus d’une dizaine de conflits réglés avec les USA, et ils ne se sont tjs pas retirés… Les européens avaient parié sur le fait qu’ils ne pourraient pas se retirer de facto.
Cet ORD s’organise à deux niveaux : les groupes spéciaux sus-mentionnés, ainsi que l’organe d’appel.
Les limites à l’action de l’OMC :
-L’OMC ne touche pas à des secteurs tels que les transports.
-Il y a une tendance très unilatéraliste des USA : en 1988, les USA ont renouvelé leur législation qui donne au congrès le pouvoir de prendre des sanctions unilatérales (section 301 puis super 301 à partir de 1988). Ces mesures de rétorsions existent dans l’arsenal américain, ce sont des cailloux dans la chaussure de l’OMC. L’administration US justifie l’existence de ces sections comme des instruments pour mettre en œuvre le libre échange, alors que ce sont des instruments protectionnistes.
-Multiplication des accord régionaux de libre-échange : l’OMC a vocation à réguler le CI sur l’ensemble de la planète, afin d’éviter les traités inégaux de l’époque coloniale. Face à l’UE, l’action de l’OMC n’intervient pas à l’intérieure de l’UE, mais entre l’UE et le reste du monde.
6.1.3.2 L’arbitrage entre accords régionaux et accord multilatéraux
-la régionalisation du commerce international
Mesure de l’importance de la régionalisation : la régionalisation du commerce peut prendre des degrés plus ou moins sophistiqués. Il y a trois niveaux. Le premier : l’accord de libre échange (les produits circulent librement entre les pays qui sont membres de cet accord, suppression des droits de douane. Celui créé par les anglais après la signature du Traité de Rome : Association Européenne de Libre Echange. Différence avec la CEE ?). Le second : union douanière (la CEE : elle possède un Tarif Extérieur Commun. Disparition des droits de douanes différents. Evite le problème de l’entrée de produits dans les pays où le droit de douane est le plus faible pour profiter du libre échange). Le troisième : l’intégration économique (élaboration de politiques économiques communes, pas simplement un TEC, exemple de l’UE).
Exemple du poids des échanges intrarégionaux dans les échanges internationaux : cf le graphe sur l’UE, 1963-1990.
Comment lit-on ce graphe ? La colonne bleue de droite en 1963 dit que 45% des échanges se font à l’intérieur d’accords intrarégionaux. Recul des USA au début des années 80 : dénonciation des accords par Reagan. Dès 1990, plus de 50% du commerce mondial se fait dans des zones ayant des accords intrarégionaux.
L’ASEAN en Asie, le MERCOSUR en Amérique Latine, UE, ALENA en Amérique du Nord.
Est-ce que ces zones de libre-échange n’ont que des avantages, ou sont-elles susceptibles de créer des inconvénients ?
Le raisonnement libéral simple est de dire que l’optimum de premier rang est le libre échange généralisé, et que si on y crée des obstacles on s’éloigne de cet optimum de premier rang. D’un autre côté, si à l’intérieur des groupes disparaît une situation de quota/de droit de douane : c’est déjà mieux que rien si il y a 2 ou 3 grandes zones. Le débat ne peut pas être tranché sur le plan théorique avec ces instruments.
Le camarade Winer a réfléchi à ces questions. Selon lui, il faut réfléchir en
introduisant un concept clé : l’opposition entre la création de trafic et le
détournement de trafic. Tout dépend au bout du compte au niveau de la balance
entre la part de création et de détournement de l’accord régional. En fait,
l’effet de création de trafic est bénéfique quand les producteurs des pays de la
zone sont plus efficients que les producteurs du reste du monde. Le fait de
faire disparaître les droits de douane à l’intérieur de la zone crée alors du
trafic suplémentaire. Problème : effet négatif de détournement de trafic quand
la création de la zone de LE fait qu’on achète préférentiellement à l’intérieur
de la zone alors qu’on pourrait acheter moins cher à l’exterieur, mais ce moins
cher est renchéri par le TEC. On renonce à acheter une production plus
efficace : on finit par produire dans des situations d’efficience moindre…
Voir le graphe : « la critique des zones régionales de libre échange »
On trace la courbe d’offre et la courbe de demande, on raisonne sur un produit en équilibre partiel. Pour pouvoir discuter de la création et du détournement de trafic, il faut 3 pays : la France, pays examiné, mais aussi M et W. La courbe d’offre pour la France est la courbe rouge. Celle du pays M est horizontal : le pays s’impose à nous : on trouve la quantité que l’on veut sur le marché international au prix p. Idem pour le pays W, mais à un autre niveau, au prix pi, car il produit de façon plus efficace.
Première étape : droit de douane qui fait que les français vont pouvoir trouver le produit au prix p’ : pi+droit de douane. Si le prix sur le marché français est p’, l’offre par les producteurs nationaux sera q’ et la demande par les français q’. L’importation sera alors q’c’. On crée un accord régional entre la France et W : on fait disparaître le droit de douane. Le pays M n’est pas dans l’accord : il reste un droit de douane pour une éventuelle importation du pays M.
Que se passe-t-il ? Evidemment, les français vont acheter les produits en question au pays W : il y a création de trafic, car le prix sur le marché français passe de p’ à pi. Les importations françaises deviennent alors qc. On consomme plus, et on a besoin de plus importer car moins de production nationale à ce prix. Il y a bien création de trafic entre la France et le pays W : + d’importations française à cause de la baisse de prix.
Mais supposons maintenant qu’on passe seulement un accord avec le pays M : le prix passe alors de p’ à p. Première conséquence : même raisonnement : le prix des biens du pays M arrive sur le marché français au prix p, et on conserve des droits de douane sur ce qui arrive du pays W. Dans ce cas, diminution de la production française de q’ à q’’, moins grande que tout à l’heure. Symétriquement, augmentation de la conso française de c’ à c’’ moins importante qu’en cas d’accord avec W. En plus, une part des importations qui venaient de W vont venir de M, et là il y a détournement de trafic : il n’y a pas de création de trafic, mais une part du trafic qui venait de W peut venir de M.
Regardons les petites zones : accord avec le pays M
Consommateur français : il gagne a, b, c et d. Augmentation de son surplus, grâce au passage du prix p’ au prix p’’.
Producteur français : perte de a.
Etat : perte de c (en tous cas), c'est-à-dire les droits de douane qui faisaient monter de p à p’ ce qui était en provenance du pays M. Pour le pays W dont il touchait plus de droits de douane, il perd plus ou moins f, selon le détournement du trafic. Si il n’y a pas de déternounement, on reste avec f. Mais si il y a détournement, on perd aussi f !
Comptes de surplus :
On constate que la parte pour la collectivité est de b+d-f
Régionalisme et multilatéralisme
Les articles du GATT repris par l’OMC n’empêchent pas la mise en place d’unions régionales à trois conditions :
- la mise en place d’une structure régionale ne doit pas aboutir à un durcissement des règles vis-à-vis de l’extérieur.
- Elle doit être ouverte : de nouveaux membres doivent pouvoir y adhérer sous réserve de remplir les conditions définies lors de la création. Cf la fameuse histoire des USA et de la CEE : demandes formelles pour l’intégrer au début.
- L’objectivité ne doit pas être de parvenir à une autonomie régionale
En réalité, il n’y a jamais eu une zone régionale qui se soit vue contestée au nom du multilatéralisme… Dans les années 30, pardon, les esquisses de régionalisme visaient à exclure les outsiders, « on se met entre nous pour combattre les autres ».
Il est bcp plus facile de commencer par le régionalisme puis de se lancer dans le grand bain du multilatéralisme.
Mais, dans la plupart des unions régionales, les barrières tarifaires ont disparu, mais les barrières non-tarrifaires subsistent. La question des conflits d’origine : problème = entrée dans un pays pour aller dans un autre en prenant pour appellation d’origine celle du premier pays. Le problème est la mesure de la part de la valeur ajoutée effectivement faite dans la zone régionale.
Régionalisme version récente : premier chemin vers le multilatéralisme. Ce qui est devant nous est la création de 6-7 grandes zones. 1er : Amérique du nord (ALENA etc.). 2ème : Amérique du Sud (Mercosur, le Pacte Andin lui n’a jamais vraiment fonctionné). 3 zones en Asie : Chine, Japon, Inde…
6.1.4. Après Doha
6.1.4.1 Doha
L’accord de Doha se déroule dans la capitale du Qatar, pile 2 mois après les attentats du 11 septembre. Le climat est extrêmement tendu, personne ne sait exactement si l’échec de Seattle réussira à être surmonté : problème de la société civile autoreprésentée par les ONG…
Pour des raisons économiques, les perspectives mondiales de l’époque sont faibles : on prévoit un crash landing du commerce international : arrêt de son expansion continue !
3 positions en présence :
- Américains : 2 idées : déjà orienter le cycle sur ce qui les intéresse : Agriculture et Services. On besoin de l’autorisation formelle pour se lancer dans un cycle de négociation à condition que l’on y soit vainqueur : attaquer les Européens sur l’Agriculture et libéraliser les mouvements de capitaux.
- L’UE représente les 15 Etats membres : il faut éviter que trop de structures se mettent en place entre les USA et un autre partenaires : renforcer le multilatéralisme. Il faut également introduire dans la discussion toutes les valeurs non-marchandes : normes environnementales et sociales. Il faut enfin s’ouvrir à de nouveaux sujets : l’investissement, la concurrence, la santé…
- le 1/3 Monde : nous on est particuliers, vos normes doivent s’appliquer de façon différenciée : il faut un temps d’adaptation long. Il veulent également accéder aux marchés : les marchés des PDEM restent fermés.
3 choses sortent des négociations de Doha :
- une négociation claire sur la hiérarchie des normes : les normes commerciales ne doivent pas l’emporter sur d’autres normes, dont les normes commerciales. Le pas théorique a été franchi dans la mise à disposition de médicaments à des prix qui soient payables des pays en dvpt.
- des règles commencent à être définies : le cycle doit être un cycle de développement. Progrès sur la régulation de l’investissement, de la concurrence…
6.1.4.2 Les réformes
Budget très inférieur au BIT, au FMI, à la Banque Mondiale etc…
Originalité de l’OMC : l’ORD. Ce qui fait sa spécificité, c’est ce tribunal devant lequel tout pays est susceptible de venir déposer plainte. L’enjeu est très important, car en découle la légitimité des règles. Elles ne sont pas totalement imposées par une assemblée d’experts. 200 cas aux USA ont été condamnés, c’est tout nouveau… L’Europe a été encore plus condamnée, mais là c’est pas nouveau.
Dans l’OMC il y a l’institution traditionnelle, qui émane du GATT et gère les accords internationaux.
Mais en même temps, il est devenu une forme de juridiction : ces deux fonctions en parallèle entraine des confusions actuellement non traitées : les deux parties sont susceptibles d’entrer en conflit.
2 analyses sont possibles : soit on peut dire que parler que du libre-échange est scandaleux (et le sanitaire ? le social ? l’environnemental ?), soit quand l’OMC s’en préoccupe on dit que c’est du protectionnisme déguisé.
Dans ce brouhaha, y a-t-il encore un avenir à faire fonctionner une institution comme l’OMC ?
Quelles réponses :
- la délégation : peu importe les manifestations, cela ne change rien… on a besoin de réguler de toute façon
- la temporisation : la croissance mondiale touche un creux, c’est plus facile de mener ces discussions quand il fait beau et on revient à Doha dans quelques temps.
- La version minimaliste : on ne peut pas trop attendre, mais on peut pas espérer faire de grandes choses : restons en à l’agriculture et aux services… Faisons le minimum. L’inconvénient, ce n’est pas que ce soit la position US, c’est plutôt le fait que pour parvenir à un accord, il faut que le champ soit large.
- L’audace : il faut sortir de cette histoire par le haut : prendre le Trade and… au sérieux, et se donner une institutions qui soit capable de traiter les problèmes corollaires au commerce sans que ce soit un paravent au développement du commerce international.
Cette réflexion est assez ancienne : l’idée de l’OIC est inscrite dans le traité du GATT de 44, cette vision du commerce international est ancienne. L’utopie du commerce international est tout de même un peu malade…
La doctrine selon laquelle il y a un lien entre CI et croissance convainc de moins en moins : la réalité est bcp moins tranchée. Certes, le CI contribue à la croissance des plus riches mais pourrit la croissance des plus pauvres. L’idée n’est pas totalement battue en brèche, mais n’est plus aussi séduisante qu’avant.
Ricardo : Pour un pays donné, le fait de se spécialiser est positif pour le pays qui se spécialise : le gain réalisé par les consommateurs (produits moins chers) peut bénéficier à tous les secteurs de l’économie, on peut absorber les coûts de récession des productions qui disparaissent. En réalité, ce n’est pas vraiment vrai : le gain au total peut être supérieur à la perte, mais la redistribution ne se fait pas à l’intérieur des pays.
Les arguments qui ont bcp valu de valeur économique ne se suffisent plus : il y a d’autres considérations à prendre en compte, dont la façon dont on organise la vie sur la planète.
Principe de spécialisation des OI : pourquoi se spécialiser ? Sinon, on rentre dans l’utopie du gouvernement mondial qui régentera tout ça… Les organisations aujourd’hui doivent avoir un mandat clairement défini afin d’éviter qu’elle sorte du rôle que lui ont conféré les gouvernements démocratiquement désignés. A l’extrême, le FMI peut devenir une organisation générale qui traite des finances, de l’organisation de l’Etat, de la vie démocratique, etc : on dépasse le mandat et il n’y a aucune spécialisation.
Réfléchir sur les problèmes de gouvernance : certaines organisations (FMI et BM) sont mieux gouvernées que d’autres (OMS et OMC). Il y a alors 2 positions : soit on dit que les Etats ne doivent pas s’investir dans le fonctionnement des institutions, et d’autres disent le contraire. Pourquoi ne pas intervenir ? Une institution dont le mandat est clairement défini n’a pas besoin d’être gouvernée, elle doit juste appliquer le mandat défini par les forces politiques. Au FMI : débat récurrent, très vif dans les années 98-99 : comment s’y prennent les décisions ? Président et conseil d’administration, où sont prises les décisions difficiles. Débat autour du rôle du comité intérimaire, qui comprend 24 membres, qui se réunit tous les 6 mois. Elle se limite à des orientations… On a essayé de le transformer en organe de décision politique, qui s’appelle « comité économique et financier » : le nom a changé, mais les US se sont opposés au changement de fonction. Question : comment arbitrer entre question commerciale, gouvernementale, environnementale, etc ?
Cf Lettre de l’OFCE, mai 2001, article de Pierre Jacquet, Jean Pisani, Dominique Strauss-Kahn.
Point de conclusion :
Un des tests sera à la prochaine réunion de l’OMC en septembre 2003 à Cancun. A été mis en place une sorte de groupe de surveillance de l’application des accords de Doha avec 6 commissions : USA, Japon, Europe, Inde, Afrique du Sud, Brésil. Elles regroupent 6 à 10 personnes : politiques, syndicalistes, ONG, patrons… C’est la TBF : Trade and Poverty Forum.
US : Rubin / Jap : Toyoda / Brésil : Semparia / Sud-Afrique : Raphamosa / Inde : Bajal / Europe : DSK
6.2. Les problèmes financiers internationaux
6.2.1. Le marché des changes
Le change est un vrai marché, au sens de la théorie des marchés
6.2.1.1 Qu’est ce qu’un taux de change ?
L’information est parfaite, chacun sait tous les cours à tout moment grâce à l’électonique. Risque de change est extérieur, on ne peut rien contre lui, sauf se couvrir contre lui.
Mouvement des taux de changes peuvent ou pas être initiés par les fondamentaux de l’économie : il y a superposition d’un mouvement de long terme lié à ces fondamentaux et un mouvement de court terme lié aux anticipations d’offre et de demande.
Vocabulaire : taux de change nominal et taux de change réel.
Le taux de change nominal : on exprime le prix d’une devise dans une autre devise… il est côté au certain ou à l’incertain. Au certain : ce qu’on vient de dire 1.13 $ = 1€… Si on dit au contraire 1$ = 0.91€, on passe à l’incertain… L’incertain est le plus usité, car il fait de la devise étrangère un bien comme un autre.
Pi = e. Pi* (e = taux de change incertain)
9€ = 0.9 . 10$
Le taux de change incertain : l’augmentation du taux de change est une dépréciation de la monnaie nationale. Le taux de change est en effet le prix de la devise étrangère.
Le taux de change réel :
On en a besoin pour examiner les problèmes de compétitivité entre les économies. Il tient compte de l’évolution des prix.
er = e P*/P (er = taux de change réel)
L’évolution de er n’est pas la même que celle du taux de change nominal. Il exprime le prix relatif des produits étrangers par rapport aux produits nationaux exprimés en monnaie nationale.
Quand il y a augmentation du taux de change réel, le prix des produits étrangers augmente plus vite que le prix local : la compétitivité nationale s’améliore.
Dans un monde comme le voudrait les économistes, ce taux de change réel ne devrait pas exister… Le taux de change nominal devrait refléter instantanément l’évolution des rapports de prix.
Taux de change bilatéral et taux de change effectif :
Bilatéral : juste entre deux monnaies
Effectif : entre une monnaie et toutes les autres (on pondère en fonction de la part dans le commerce international etc.)
Taux de change d’équilibre : voir le graphe
Confrontation entre l’offre et la demande d’euros et de dollars. Il existe un équilibre… e*. On peut ici figurer les points d’or ! Quand on sort d’un certain écart de l’équilibre, on paie en transportant de l’or…
Bien regarder la forme des courbes d’offre et de demande.
6.2.1.2. Les acteurs du marché des changes
Certains opérateurs, sans être des banques, font une large partie de leur change en interne.
Sinon, les courtiers et les banques sont les principaux intermédiaires. Les cambistes sont les spécialistes de ces opérations de change.
Il y a un autre acteur sur le marché des changes : la banque centrale. Elle reçoit les devises que lui amènent les banques de second rang en échange de monnaie nationale. Elle échange ces devises à leurs pays émetteurs en échange de monnaie de réserve : $ ou €. C’est le recyclage normal. Il y a aussi du recyclage de crise, lorsqu’une monnaie est attaquée : les spéculateurs interviennent massivement. Les BC mettent en place une sorte de noria systématique : la BC ne doit pas se trouver à cours de moyens monétaires. C’est le même mécanisme.
La BC intervient sur le marché des changes sur une autre canal : lorsqu’au lieu de faire du change elle veut restreindre le changes : contrôle du change. Parfois, elle ne veut pas laisser ce marché libre, elle interdit de changer des sommes supérieurs à un quota, ou il faut annoncer 1 semaine à l’avance qu’on va changer, ou déposer 200 pour changer 100, etc.
Aujourd’hui : marché mondial et disparition du change physique. Le change est électronique. Compte tenu de la vitesse de transaction, l’arbitrage se fait très vite : dès qu’un cambiste voit qqpart une différence, il agit sur ce marché et le ramène au même niveau qu’ailleurs.
Le marché des changes est malgré cela extrêmement fluctuant. Sur la plupart des marchés, les prix s’agitent lentement. Ici, c’est très rapide : tout est dématérialisé, on peut jouer sur des sommes importantes, un petit écart peut être à l’origine de gains importants. A l’intérieur d’une même journée, ça peut fluctuer.
Le marché des changes est de plus continu : il fonctionner 24h/24 car le marché est mondial et il y a tjs une banque ouverte où on peut continuer à échanger. La cotation est continue.
Attention : différence entre un marché au comptant et un marché à terme. On peut avoir intérêt à acheter ou vendre des devises à terme. C’est un pari sur l’évolution de la devise. A quoi servent ces marchés à terme ? Ils ont été créés pour mettre en place des couvertures à terme. Cela consiste pour une entreprise à se dire que elle est par exemple exportatrice, elle veut vendre un bien à l’étranger, elle fait son calcul de coût sur des éléments qu’elle maitrise, et veut vendre au prix fixé et ne veut pas prendre le risque de change. Ce qu’on perd dans une des deux opérations (commerciale ou financière) se récupère dans l’autre, diminué des frais.
Si l’euro baisse, on gagne sur l’opération commerciale mais on perd sur l’opération financière, et vice versa. La plupart des grosses opérations sont couvertes à terme.
L’arbitragiste, au contraire, ne spécule pas : il corrige les imperfections du marché. Si l’écart d’une monnaie par rapport aux fondamentaux de l’économie est trop grande, l’arbitragiste va agir pour rétablir ça.
Des fortunes immenses se sont formées sur ce décalage d’information : cf le gain de Waterloo pour la banque Rothschild.
Les taux affichés sont soit des taux acheteurs, soit des taux vendeurs, soit les deux, mais jamais le taux pivot. Néanmoins, en faisant la moyenne des deux, généralement, ça marche.
6.2.1.3 Taux de changes fixes et taux de changes flexibles.
Problème de politique économique que de choisir un régime de change.
Les changes flexibles : le plus naturel. La devise étrangère y est considérée comme n’importe quel autre bien ou service. La conséquence, c’est qu’il n’y a pas de politique de change, il n’y a pas d’intervention de la BC pour faire monter ou baisser le cours de la devise nationale. Il y a eu depuis 1971 un change flexible aux USA. Mais néanmoins, on a entendu dire : « un $ fort est une bonne chose pour l’éco US ».
Les changes fixes : on définit par rapport à toutes les autres devises. En Or jusqu’à bretton woods, en $ depuis, à 35$ l’once. On définit des bornes de fluctuation. Quand on arrive aux frontières, la BC intervient sur le marché pour éviter qu’on crève le plancher ou le plafond. Il s’agit de compenser l’excès de demande ou l’excès d’offre. Elle doit avoir des devises. Pour éviter que la devise nationale monte trop, elle a juste à émettre de la monnaie nationale, c’est facile. Au contraire, pour éviter une baisse, il faut qu’elle achète de la monnaie nationale sur le marché, en payant en $ : elle doit avoir de fortes réserves !
On a souvent constaté un flottement impur : la BC intervient car elle veut conserver une certaine parité à la monnaie nationale dans une situation de change flexible.
Au bout du compte, on se trouve dans une situation où on retrouve le partage entre libéralisme et interventionnisme : pour les libéraux, la monnaie est un bien comme un autre, le taux de change doit fluctuer ; pour les interventionnistes, les taux de change sont un élément comme un autre de la politique économique, mais cela n’implique rien sur le fixe ou flottant.
Pour comparer les devises au travers de l’évolution de l’inflation et de la
productivité, on rentre dans la théorie de la parité des pouvoirs d’achat
6.2.1.4 Parité des pouvoirs d’achat et parité des taux d’intérêt
On s’interroge sur les raisons pour lesquelles des taux de change peuvent diverger. La réponse que donne la théorie de la parité des pouvoirs d’achat est que les mouvements des prix relatifs nationaux et étrangers expliquent ces fluctuations
La parité des pouvoirs d’achat
La parité absolue des pouvoirs d’achat
Dans un marché parfait, le prix d’un bien aux USA et de exactement le même bien en UE doit être exprimé dans les deux monnaies par le même prix. Si les parités sont telles que c’est plus intéressant d’acheter un bien aux USA qu’en Europe, les gens achètent aux USA et les prix finissent par s’équilibrer. La même unité monétaire ne peut pas avoir un pouvoir d’achat différent dans les deux pays. Le taux de change doit correspondre au rapport des prix.
Dans ces conditions, si on part d’une situation dans laquelle 1€=1$, qu’est ce qui peut expliquer une divergence ? La productivité peut être différente dans les deux pays : il peut y avoir des gains de productivité, qui entrainent une baisse du prix, et le pouvoir d’achat y est alors plus fort pour ce bien, et cela se rétablit soit parce que tout le monde va acheter dans ce pays, soit plus probablement par le fait que la parité change ! Idem pour le différentiel d’inflation.
A partir d’une situation où les changes reflètent la parité des pouvoirs d’achat, on obtient alors un maintien de cette parité.
La parité relative des pouvoirs d’achat
En fait, c’est bien gentil, mais la réalité est pas comme ça : il y a des coûts de transport, et puis c’est compliqué d’acheter à l’étranger… Seulement une partie de l’évolution du change est due à l’évolution des prix.
Ca s’écrit e : taux de change, P : prix en Europe, P* : prix en $
(1+de/dt)=(1+dP/dt)/(1+dP*/dt) (variation par rapport au temps). Si la PPA est totalement vraie, alors le taux de change est égale au rapport des niveaux des prix. Ici, on voit la part du taux de change attribuable à la théorie des PPA.
La situation au XIXème siècle : les taux de change sont fixes, définis par rapport à l’or. L’ajustement se fait par les prix internes, qui doivent être flexibles. Dans la théorie des points d’or, quand il y ‘a un déséquilibre, les prix baissent dans le pays qui a un déficit commercial, car ils sont obligés de payer en or et la quantité de monnaie en circulation baisse.
L’ajustement des prix internes rétablit l’équilibre. Le prix de la monnaie est fixe et l’ajustement se fait par la fluctuation des prix internes.
Au XXème siècle, les prix sont peu flexibles à l’intérieur à la baisse : du coup, il n’y a pas compensation du déficit commercial par baisse des prix, les BC sont bloquées et finissent par dévaluer. Le taux de change devient flexible car les prix internes sont trop rigides à la baisse pour faire l’ajustement.
La parité des taux d’intérêt :
ê = i* - i (ê = valeur anticipée du taux de change)
Quand les taux sont plus haut aux USA, les capitaux vont s’y investir, la parité du $ par rapport à l’€ monte, et l’anticipation du taux de change est égale à l’écart du taux d’intérêt.
6.2.2 La balance des paiements.
BP : le compte des mouvements entre une zone éco ayant une monnaie et le reste du monde, le compte des mouvements entre les résidents et les non-résidents.
6.2.2.1 Présentation de la balance des paiements
La balance des transactions courantes
Il y a deux composantes : la balance commerciale (échanges de biens et services) et la balance des invisibles (tourisme…)
La balance des mouvements de capitaux non monétaires
- IDE : investissements directs étrangers
- placements financiers à long terme
- placements financiers à court terme : par exemple un européen qui achète un bon du trésor US à 3 mois…
ATTENTION : on exclue de cette catégorie le court terme bancaire : le fait que les banques européennes se procurent des $ auprès de banques US : ce sont des mouvements de capitaux monétaires, qui ont une influence sur la masse monétaire. Création monétaire à partir d’une entrée de devises.
La balance des paiements globale
BP = BTC + BCA
Le solde s’équilibre grâce à la variation des réserves de change. Si il y a un excédent (export – import) = entrée de devises. Le raisonnement est le même que si on parlait uniquement de la balance commerciale (exports-imports).
Evidemment, si la balance est déficitaire, ce sont des sorties de réserves de changes qui l’équilibrent.
Il y’a une influence des relations avec l’extérieure sur la politique monétaire : selon que l’on a une BP en excédent ou en déficit, il y a une variation dans un sens ou dans l’autre des changes : création ou destruction monétaire ! La politique monétaire ne peut pas se comprendre sans tenir compte de ce qui se passe dans la BP : c’est ce qui fait le pont entre la gestion des réserves de change et la politique monétaire. Il faut voir comment s’établit l’équilibre de la BP lorsque systématiquement un déséquilibre donne lieu à des entrées ou sorties massives de capitaux. Si cela s’équilibre dans le long terme, pas de problème. Si entrée ou sortie massive de capitaux, comment est-ce que ça se rééquilibre ?
Les mécanismes d’ajustement de la BP
L’effet prix
Il faut distinguer la situation en change fixe et flexible :
- fixe : entrée de devise donc augmentation des prix donc diminution des exportations donc rééquilibrage de la balance. Limite : les prix doivent être flexibles, la capacité de production doit être totalement utilisée (limite de la théorie quantitative : la hausse des moyens monétaire entraine la hausse des prix, dichotomie >> ici, hausse des prix impossibles…)
- flexible : théoriquement, pas d’influence sur les prix internes. Tout excédent d’offre ou de demande de capitaux se solde par l’évolution du taux de change. L’entrée ou la sortie de capitaux fait varier le taux de change, qui compense à lui seul la balance. Or, effet prix interne : si le taux de change varie, il a une influence sur les prix (des importations et des exportations). On a ici de l’inflation ou de la désinflation importée. Au bout du compte, même en change flexible, influence sur les prix internes par un déséquilibre dans la balance des paiements.
L’effet revenu
Hypothèse : excédent de balance des paiements, à cause d’une très grosse masse d’exportations. Ces exportations ont un effet sur l’emploi. Quand on exporte plus, influence sur le revenu et sur le niveau d’activité. L’effet revenu conduit à une augmentation de la production, qui conduit à une augmentation de l’importation : cela compense en partie le déséquilibre commercial initial.
Comment la variation des taux de change influe sur l’équilibre de la balance des paiements ?
Dévaluation, termes de l’échange et équilibre interne
Lorsque le déficit devient trop important, la vente de devise nationale devient de plus en plus systématique. Quand la BC ne peut plus intervenir, elle doit dévaluer. On change la parité fixe. (ATTENTION, ce n’est pas la dépréciation ou la dévalorisation, qui a lieu en change flexible).
Il y a trois effets : sur le déficit, sur l’inflation et enfin sur le revenu
- sur le déficits : prenons un pays qui exporte 100 voitures pour un montant de 100 euros. 1 euro = 1 dollar. Il exporte aux USA et touche 100 dollars, donc 100 euros. Dans le même temps, il achète 100 avions aux USA, à 1.1 euro pièce. Les importations sont de 110 euros, ou 110 dollars : déficit de 10 euros ou de 10 dollars. La BC ne peut plus résister, il faut dévaluer. Dévaluation de 50% : 1 dollar = 2 euros. Que se passe-t-il si les flux physiques restent les mêmes ? Je continue à exporter 100 voitures, qui exprimées en euro valent toujours 100 euros, qui font 50 dollars. Je continue d’acheter 110 avions, qu’on paie 110 dollars, c'est-à-dire 220 euros. La balance commerciale en euros : déficit de 120 euros, s’est aggravé. Le déficit en dollar : je reçois 50 dollars de mes voitures et je paie 110 dollars pour acheter mes voitures : on a 60 dollars de déficit. Le déficit est donc bien le même, il n’a plus le même montant, mais dans les deux cas la dévaluation continue à aggraver le déficit. Pourquoi est-elle alors un moyen de redresser les comptes extérieures ? Car les quantités vont changer ! Dans l’achat des avions, après la dévaluation, on est passé à 220 euros d’importation, mais l’importation physique a été la même ! Si on compte en euros, on a l’impression qu’elles ont augmenté, mais en fait non. Si on compte en dollar, on a l’impression qu’elles ont diminué !! C’est la valeur en dollar qui baisse… Pour que la dévaluation ait une influence sur les comptes, il faut que les quantités physiques évoluent.
- Sur les prix : effet d’inflation importée par le biais des avions : la même quantité de biens compte plus cher. Si on achète moins de ce bien, la pondération baisse, mais le prix unitaire a augmenté : il y’a bien un effet inflationniste.
- Sur le revenu : l’augmentation de la facture des avions (des importations) est une ponction sur le pouvoir d’achat national et, selon les cas, elle peut ou non être compensée par une augmentation des exportations. La situation est asymétrique. Si les quantités physiques de changent pas, ponction sur le pouvoir d’achat. Il y a un espoir d’une augmentation des exportations.
Problème de l’elasticité prix des exportations et importations ?
Théorème des élasticités critiques (conditions de Marhsall Lerner)
Que sont les recettes des exportations ? X (niveau des exportations) * Px (prix des exportations). Idem pour les importations : M*PM.
Dans quel cas est-ce que la dévaluation réduit le déficit ? Il faut que X.PX soit supérieur à M.PM. L’augmentation des recettes doit être supérieure à l’augmentation des dépenses. Si il ne se passe rien sur les quantités (X et M), l’effet sur les prix aggrave le déficit. Pour que les recettes des exportations augmente plus que n’augmente la dépense d’importation, il faut que X.PX/M.PM soit supérieur à 1 ! Or Px/Pm à tendance à diminuer. Il faut espérer que le ratio physique va changer en faveur des exportations pour compenser la mauvaise évolution du côté des prix. Il faut que l’élasticité du ratio X/M par rapport au ratio des prix (px/pm) soit supérieur à 1 ! elast ((X/M)/(PX/PM))>1 . Il faut que l’un puisse compenser l’autre. Si ce qui se passe sur les quantités physiques ne va pas suffisamment vite, on n’a aucune chance.
On décompose ça en deux élasticités plus simples ce rapport :
em : elasticité des importations par rapport à leur prix. eM = e (m/pm)
ex : -----------------exportations----------------------------. eX = e (x/px)
Il faut que, en valeur absolue, eM+eX >= 1, afin que la dévaluation améliore la situation de la Balance Commerciale : ce que l’on tire de l’évolution des quantités physiques doit compenser la détérioration des termes de l’échange.
Effet du décalage dans le temps : la courbe en J.
Elle reflète les problèmes de décalages temporels. Montre comment évolue balance commerciale en fonction du temps. Dans un premier temps, la situation va se dégrader. Il faut que le consommateur étranger prenne conscience de la baisse des prix. Après, les effets attendus se produisent peu à peu. On estime que la période de baisse, c’est du genre 18 mois. Il faut 3 ans pour un retour à l’ordre. La solution de la dévaluation est donc pas top. La baisse initiale est trop longue.
Suite du Théorème des élasticités critiques (condition de Marshall-Lerner)
Conditons :
Il faut que ex + em > 1
En fait, il s’agit plutôt ex + em > 1 + em [(M-X)/X]
Si l’elasticité prix sur les imports est faible, alors les imports restent les mêmes et seuls les effet-prix jouent.
Théorème des élasticités critiques : condition sur les élasticités-prix des imports et exports qui donnent les conditions de réussite d’une dévaluation.
Problème : le décalage temporel entre effet prix et effet volume
La courbe en J
Principale cause de déséquilibre de la balance des paiements avant variation des réserves de change. Le solde commercial est le principal solde de cette balance des paiements, on peut le mettre en ordonnées. > courbe en J = solde de la balance des paiements en fonction du temps
Déjà, pendant un certain temps, la situation se dégrade, car on ne satisfait pas aux conditions des élasticités critiques. Il faut que le consommateur étranger a pris conscience de la baisse des prix. Sur des biens industriels, cela va vite (les acheteurs sont au jour le jour), mais sur des produits de grande consommation la position est différente.
Par ailleurs pour les pays qui exportent des produits manufacturés, leur consommation ne change pas très rapidement : l’élasticité est en cause, car ce n’est pas parce que l’Evian coûte 10% moins cher que l’australien de base en consomme plus.
Sur les imports, l’effet est immédiat. Déjà, une part est incompressible : d’une part l’énergie, mais aussi les composants informatiques par exemple.
Par l’import et les exports, la situation se dégrade au début.
La situation finit par s’arranger, à mesure que les effets attendus sont présents : généralement, la période de baisse est de 18 mois avant que ça ne commence à remonter, et à peu près autant pour réatteindre le point d’équilibre.
Cela explique que la dévaluation est en fait la pratique de la dévaluation successive. Par exemple les britanniques dans les années 70 : la baisse initiale de la courbe conduit à ce que la situation s’aggrave et devient plus difficile, les pays sont incapables d’attendre d’en avoir les bénéfices. Ce qu’il faut retenir, c’est que la dévaluation est qqch que parfois est nécessaire, mais n’est jamais la bonne solution : les effets positifs se font attendre trop longtemps pour les économies fragilisées qui y ont recours.
6.2.3. Le marché des capitaux
6.2.3.1 Marché des capitaux et choix de portefeuille
Les opérations de marché
Les différents actifs financiers
- les titres de propriété (actions) : au travers de ce titre, on détient une part du capital d’une structure, cette valeur varie sur les marchés en fonction de l’offre et de la demande.
- les créances : on a un droit/crédit sur la structure (entreprise, pays…) qui s’est endettée : elle a une dette à notre égard. Ex : l’obligation du côté privé, l’emprunt du côté public.
- les produits dérivés : il dérive d’un des précédents, qui s’appelle le sous-jacent (qui est à la base du produit dérivé). Le produit dérivé est un produit financier construit sur la base d’un autre, il suit ses variations. Il y a un marché et donc une cotation : on peut acheter ce produit dérivé. Ce produit cotable a une valeur, qui varie dans le temps en fonction de l’information extérieure. Le produit dérivé peut lui-même servir de sous-jacent à un deuxième produit dérivé. La création des produits dérivés est infinie : la créativité est grande…
On trouve 3 types de produits dérivés :
- les plus simples sont des contrats à terme
- les swaps : ce sont des échanges, principalement sur les taux, les monnaies. C’est le transfert d’une monnaie dans une autre selon le taux d’intérêt qui existe dans une monnaie ou dans l’autre, on essaie de prévoir comment il va évoluer
- une option : cela donne le droit (que l’on n’est pas obligé d’utiliser) d’acheter à qq’un qqch à une date donnée. Ce droit d’acheter on le paie aujourd’hui. Après, si on ne l’utilise pas, on perd le coût d’achat de l’option, si le prix du bien concerné sur le marché est inférieur à celui de l’option. Sinon, on a la certitude de pouvoir acheter le blé à un cours inférieur au marché. C’est une option d’achat.
On peut aussi construire des options de vente, qui fonctionne symétriquement. On achète le droit de vendre à qq’un à un prix donné à un terme donné.
Call : option d’achat : on peut appeler le produit, on a le droit de l’exercer ou non. Put : option de vente : on a le droit de forcer l’autre à acheter, mais on n’est pas obligé de l’exercer.
Dans les achats d’entreprises, il y a très souvent des call et des put : les vendeurs garantissent que le cours de l’action de l’entreprise ne s’effondrera pas, sinon on peut utiliser son put et forcer le vendeur à reprendre son entreprise.
Petit théorème : « Acheter une option d’achat et vendre une option de vente sur le même sous-jacent, au même prix d’exercice, et à la même échéance, revient à acheter à le sous-jacent en empruntant la valeur actuelle du prix d’exercice ».
Les comportements des opérateurs
Il y a trois grands types d’opérateurs. Trois comportements possibles sur un marché :
- couverture (hedging) : on a vu un exemple de couverture à terme : qq’un veut éviter le risque de change ou éviter le risque de fluctuation d’un titre. On cherche à éviter le risque, on s’assure contre lui. Le coût de transaction est une assurance.
- Le spéculateur : ce n’est pas le vilain. Au contraire de celui qui se couvre, il accepte le risque, il spécule sur l’avenir, fait un pari sur l’avenir. En ce sens, tout investisseur est un spéculateur. L’idée de la spéculation dommageable pour le fonctionnement de l’éco, notamment quand un marché est composé uniquement de spéculateurs : chacun essaie de bénéficier de l’erreur de prise de risque de l’autre, c’est le langage courant. Chez l’économiste, même l’entrepreneur schumpeterien est un spéculateur !
- L’arbitragiste : essaie de bénéficier des imperfections du marché (ex des trois parités de monnaie), des petits écarts anormaux : il permet à ces écarts de se résorber. L’intervention de l’arbitragiste consiste à acheter ce qui est trop bas et vendre ce qui est trop haut. Il est utile car il permet au marché d’aller vers une cohérence.
Risque et rendement
On l’a vu de façon très abstraite avec Keynes et les choix de portefeuille. L’idée : aversion pour le risque, il faut diversifier les portefeuilles : actifs avec plus ou moins de risques.
Cela conduit à un très joli graphique : capital market line
C’est un graphique Rendement/risque comme ceux qu’on a vu y a trois mois : en ordonnée la rentabilité espérée (E(r)) et en abscisse le risque (σ)
On cherche le point le plus élevé vers le nord-ouest : le moins de risque pour le plus de rendement. Ce qui est à chaque fois deviné : les points qui sont à même risque, mais à rendement plus faible (en dessous de la courbe bleue), les points à même rendement mais à risque plus fort (à droite de la courbe bleue). Courbe bleue = combinaisons possibles rendement-risque. Point d’inflexion de la courbe bleue : situation de marché idéale.
La droite de marché : toutes les solutions optimales : passe par le point de l’actif sans risque (à rentabilité rf) et est tangent à la courbe bleue. Sur le bout gauche de la courbe rouge, on fait une combinaison linéraire entre la situation de marché idéale et la rentabilité de l’actif sans risque. Sur cette droite des marchés, la diminution de la rentabilité en fonction du risque est ce que l’on peut faire de mieux. Dans la partie droite de cette droite : on emprunte sur les marchés des liquidités pour acheter de l’actif risqué. On prend de plus en plus de risque pour acheter de l’actif sans risque. (Houlalalala……à demander à un maître de conf’ : c’est fait, et il a dit qu’il n’y comprenait pas grand-chose non plus… à bon entendeur !)
6.2.3.2 Efficience des marchés et marché en équilibre
La théorie des marchés efficients
Un marché est efficient si le prix sur ce marché reflète la totalité de l’information disponible aussi bien passée que les anticipations futures. C’est un marché dans lequel on ne peut pas faire d’anticipations rationnelles : l’intégralité de ce que l’on pourrait utiliser dans ces anticipations est déjà incorporée dans le marché.
M. Fama (1970) : un marché est d’autant plus efficient que l’accès à l’information est libre pour tous. Si tout ne monde n’a pas l’info, le marché n’est pas efficient.
- efficience au sens faible : le marché incorpore toute l’information du passé
- efficience semi-forte : incorpore toute l’information du passé et toute l’information publique sur l’avenir
- efficience au sens fort : le marché est insensible à des choses qui relèvent des infos publiques, mais également à des infos d’insiders, des gens qui ont des infos privilégiées.
Un marché est d’autant plus efficient que les coûts de transaction sont faibles. Cela lui permet de mieux tenir compte de l’info.
Un marché est d’autant plus efficient qu’il est plus liquide, afin d’incorporer plus rapidement l’info.
Taux de rentabilité et marché en équilibre
Le MEDAF :
Modèle d’Evaluation des Actifs Financiers, invention française. C’est en fait une traduction du CAPM (Capital Asset Pricing Model). Il consiste à voir quel est le prix d’un actif quand le marché est en équilibre : quelle est la juste rentabilité ? β : la volatilité d’un titre. Cela permet de mesurer le risque. A chaque actif est associé un β = cov(cours de l’actif, cours de l’ensemble du marché)/ var(cours de l’ensemble du marché). Si β = 1, la volatilité est très faible, vu qu’il évolue comme le marché !
Les limites du MEDAF
Principalement 3 :
- cela repose sur une combinaison entre les actifs et l’actif sans risque. Mais y a-t-il vraiment un actif sans risque ? Très critiquable, très discutable.
- le β est très instable, il change très rapidement : le MEDAF est très court-termiste. Ses résultats pour autant que le β n’ai pas changé.
- il faudrait pouvoir prendre en compte tous les actifs. On prend un certain nombre d’actifs représentatifs, on mesure le CAC40, seulement 40 entreprises… On peut toujours construire un indice plus large, mais on ne peut pas inclure tout le marché, et les produits non côtés mais qui existent, etc.
Les théories alternatives du fonctionnement des marchés financiers
Première approche alternative :
Ce qu’on appelle les modèles d’arbitrage (APT : Arbitrage Pricing Theory), l’auteur s’appelle Ross. Il ne faut pas évaluer la valeur d’un actif par rapport à sa volatilité, mais en cherchant les causes de sa fluctuation (le secteur, le produit, etc), faire la liste de l’ensemble des sujet qui ont une influence et ensuite construire un modèle qui pondère ces éléments et fait la somme des éléments de risque influençant la valeur de cet actif.
Deuxième approche :
Le modèle du chaos : c’est vain de chercher à analyser les marchés au travers d’une approche de type Ecart des risques ou Sommation des risques : en réalité, l’ensemble des comportements de marché ne sont pas forcement irrationnels mais ne conduisent pas forcement un équilibre. Le chef de file : René Thom, dont le premier papier est « essai sur la morphogénèse » (débuts des 70’s). Il s’intéresse aux ruptures de formes : pourquoi est-ce que la tension qui existe sur un mur fait qu’à un moment donné il y a une fissure ?
6.2.4. Lutte contre la spéculation et gestion des déséquilibres
6.2.4.1. La lutte contre la spéculation
La taxe Tobin : considérée comme l’alpha et l’oméga de la lutte contre la spéculation.
Tobin, en 1978 : trop grande volatilité sur les marchés financiers : effets de catastrophe divers, et surtout une grande incertitude. Tobin a envie que ça fonctionne sur les bases du raisonnement de Keynes, le déroulement de la mécanique est troublé par cette incertitude.
Une part de la volatilité vient de ce qu’on essaie de profiter de micro-variations (par exemple le change), cela entraîne des mouvements cumulatifs. Il faut introduire une viscosité dans le système. Taxe de 0.1% sur les transactions de change rendrait le marché visqueux : on ne spéculerait plus sur les micro-variations inférieures à 0.1%.
Cette idée a été largement récupérée par tous les mouvements anti-mondialisations. La spéculation est un des éléments de déstabilisation des pays à économie émergente, la taxe Tobin écarte tous ceux qui profitent des micro-variations de change. C’est un instrument relativement simple. Il y a double dividende : on limite la spéculation et on trouve de l’argent.
Tobin s’est défendu : il ne partage pas les objectifs de ces mouvements. La taxe n’est pas un instrument de lutte contre la fluctuation.
DSK a longtemps cru que ça marcherait… Un peu plus d’expérience lui a montré le contraire.
Depuis le moment où tobin a parlé les marchés financiers ont bcp évolué, en 20 ans : cela a pour conséquence que la réalisation de la taxe Tobin est en question.
Il y a d’une part une plus grande part que dans le passé des opérations d’arbitrages, des opérations spot. Les micro-variations que les opérations spot compensent ne sont en rien les opérations déstabilisantes que l’on veut combattre. Certes, il y a bcp plus d’opérations d’arbitrage que dans le passé, mais si en plus ces opérations peuvent être fâcheuses du point de vue de Tobin pour des exportateurs ou importateurs, elles ne le sont pas pour les économies nationales. Pour l’économie réelle, cela a du sens, mais pas pour la lutte contre la spéculation.
A côté de ça, il y a les macro-variations : placements, investissements, etc. (Fonds de pension, Hedge Funds, etc.) Ce ne sont pas des arbitragistes mais des spéculateurs : ils anticipent une variation du cours, cela donne lieu à très peu de déplacement en cash. Il n’y a en pratique presqu’aucune transaction, on ne peut donc pas les taxer. La plupart des mouvements se font sur des produits dérivés qui ne donnent pas de flux. De plus, il y a quand même le recouvrement qui est utile.
Tant qu’on n’interdit pas les produits dérivés, la matière que l’on veut taxer a déjà quasiment disparu.
Olivier Davanne : Il faudrait donc assurer un suivi fin de toutes les innovations financières et à chaque instant, au niveau international, le taux auquel la taxe s’implique doit changer en fonction des cours de change etc. >> Il ne faut taxer que la part spéculative, qui change en permanence. « La littérature favorable à la taxe Tobin ne décrit jamais comment une telle usine à gaz fiscale pourrait fonctionner ».
Transactions sur les changes : 1998 : 1500 Milliards de $, 1200 en 2000 (car euro, diminution).
Surtout à cause des arbitragistes.
Une taxe de 0.1% ferait disparaître cette fonction d’arbitragiste. Le problème serait résolu par un énorme marché virtuel des devises…
Tout ça se résume en une expression : multiplication de ce qu’on appelle le « non deliverable forward », les marchés futurs non délivrables. La plupart des transactions financières sont sur le futur et on ne livre pas des devises : on inscrit le fait que selon la fluctuation on nous paiera l’écart. Avant, on était obligé de sortir les 100 francs, d’avoir la liquidité. Aujourd’hui, on signe une option avec quelqu’un qui joue dans l’autre sens. Il faut d’autres instruments pour lutter contre la spéculation que cette fameuse taxe Tobin.
La taxe Tobin en fait fait bcp de mal : on ne parle pas des vrais moyens de combattre les vrais moyens de combattre la spéculation pendant ce temps-là. Ceux qui ne veulent pas qu’on mette des instruments de lutte contre la spéculation en place se trouvent être les principaux défenseurs de la taxe Tobin.
Régionalisme et multilatéralisme
Les articles du GATT repris par l’OMC n’empêchent pas la mise en place d’unions régionales à trois conditions :
- la mise en place d’une structure régionale ne doit pas aboutir à un durcissement des règles vis-à-vis de l’extérieur.
- Elle doit être ouverte : de nouveaux membres doivent pouvoir y adhérer sous réserve de remplir les conditions définies lors de la création. Cf la fameuse histoire des USA et de la CEE : demandes formelles pour l’intégrer au début.
- L’objectivité ne doit pas être de parvenir à une autonomie régionale
En réalité, il n’y a jamais eu une zone régionale qui se soit vue contestée au nom du multilatéralisme… Dans les années 30, pardon, les esquisses de régionalisme visaient à exclure les outsiders, « on se met entre nous pour combattre les autres ».
Il est bcp plus facile de commencer par le régionalisme puis de se lancer dans le grand bain du multilatéralisme.
Mais, dans la plupart des unions régionales, les barrières tarifaires ont disparu, mais les barrières non-tarrifaires subsistent. La question des conflits d’origine : problème = entrée dans un pays pour aller dans un autre en prenant pour appellation d’origine celle du premier pays. Le problème est la mesure de la part de la valeur ajoutée effectivement faite dans la zone régionale.
Régionalisme version récente : premier chemin vers le multilatéralisme. Ce qui est devant nous est la création de 6-7 grandes zones. 1er : Amérique du nord (ALENA etc.). 2ème : Amérique du Sud (Mercosur, le Pacte Andin lui n’a jamais vraiment fonctionné). 3 zones en Asie : Chine, Japon, Inde…
6.1.4. Après Doha
6.1.4.1 Doha
L’accord de Doha se déroule dans la capitale du Qatar, pile 2 mois après les attentats du 11 septembre. Le climat est extrêmement tendu, personne ne sait exactement si l’échec de Seattle réussira à être surmonté : problème de la société civile autoreprésentée par les ONG…
Pour des raisons économiques, les perspectives mondiales de l’époque sont faibles : on prévoit un crash landing du commerce international : arrêt de son expansion continue !
3 positions en présence :
- Américains : 2 idées : déjà orienter le cycle sur ce qui les intéresse : Agriculture et Services. On besoin de l’autorisation formelle pour se lancer dans un cycle de négociation à condition que l’on y soit vainqueur : attaquer les Européens sur l’Agriculture et libéraliser les mouvements de capitaux.
- L’UE représente les 15 Etats membres : il faut éviter que trop de structures se mettent en place entre les USA et un autre partenaires : renforcer le multilatéralisme. Il faut également introduire dans la discussion toutes les valeurs non-marchandes : normes environnementales et sociales. Il faut enfin s’ouvrir à de nouveaux sujets : l’investissement, la concurrence, la santé…
- le 1/3 Monde : nous on est particuliers, vos normes doivent s’appliquer de façon différenciée : il faut un temps d’adaptation long. Il veulent également accéder aux marchés : les marchés des PDEM restent fermés.
3 choses sortent des négociations de Doha :
- une négociation claire sur la hiérarchie des normes : les normes commerciales ne doivent pas l’emporter sur d’autres normes, dont les normes commerciales. Le pas théorique a été franchi dans la mise à disposition de médicaments à des prix qui soient payables des pays en dvpt.
- des règles commencent à être définies : le cycle doit être un cycle de développement. Progrès sur la régulation de l’investissement, de la concurrence…
6.1.4.2 Les réformes
Budget très inférieur au BIT, au FMI, à la Banque Mondiale etc…
Originalité de l’OMC : l’ORD. Ce qui fait sa spécificité, c’est ce tribunal devant lequel tout pays est susceptible de venir déposer plainte. L’enjeu est très important, car en découle la légitimité des règles. Elles ne sont pas totalement imposées par une assemblée d’experts. 200 cas aux USA ont été condamnés, c’est tout nouveau… L’Europe a été encore plus condamnée, mais là c’est pas nouveau.
Dans l’OMC il y a l’institution traditionnelle, qui émane du GATT et gère les accords internationaux.
Mais en même temps, il est devenu une forme de juridiction : ces deux fonctions en parallèle entraine des confusions actuellement non traitées : les deux parties sont susceptibles d’entrer en conflit.
2 analyses sont possibles : soit on peut dire que parler que du libre-échange est scandaleux (et le sanitaire ? le social ? l’environnemental ?), soit quand l’OMC s’en préoccupe on dit que c’est du protectionnisme déguisé.
Dans ce brouhaha, y a-t-il encore un avenir à faire fonctionner une institution comme l’OMC ?
Quelles réponses :
- la délégation : peu importe les manifestations, cela ne change rien… on a besoin de réguler de toute façon
- la temporisation : la croissance mondiale touche un creux, c’est plus facile de mener ces discussions quand il fait beau et on revient à Doha dans quelques temps.
- La version minimaliste : on ne peut pas trop attendre, mais on peut pas espérer faire de grandes choses : restons en à l’agriculture et aux services… Faisons le minimum. L’inconvénient, ce n’est pas que ce soit la position US, c’est plutôt le fait que pour parvenir à un accord, il faut que le champ soit large.
- L’audace : il faut sortir de cette histoire par le haut : prendre le Trade and… au sérieux, et se donner une institutions qui soit capable de traiter les problèmes corollaires au commerce sans que ce soit un paravent au développement du commerce international.
Cette réflexion est assez ancienne : l’idée de l’OIC est inscrite dans le traité du GATT de 44, cette vision du commerce international est ancienne. L’utopie du commerce international est tout de même un peu malade…
La doctrine selon laquelle il y a un lien entre CI et croissance convainc de moins en moins : la réalité est bcp moins tranchée. Certes, le CI contribue à la croissance des plus riches mais pourrit la croissance des plus pauvres. L’idée n’est pas totalement battue en brèche, mais n’est plus aussi séduisante qu’avant.
Ricardo : Pour un pays donné, le fait de se spécialiser est positif pour le pays qui se spécialise : le gain réalisé par les consommateurs (produits moins chers) peut bénéficier à tous les secteurs de l’économie, on peut absorber les coûts de récession des productions qui disparaissent. En réalité, ce n’est pas vraiment vrai : le gain au total peut être supérieur à la perte, mais la redistribution ne se fait pas à l’intérieur des pays.
Les arguments qui ont bcp valu de valeur économique ne se suffisent plus : il y a d’autres considérations à prendre en compte, dont la façon dont on organise la vie sur la planète.
Principe de spécialisation des OI : pourquoi se spécialiser ? Sinon, on rentre dans l’utopie du gouvernement mondial qui régentera tout ça… Les organisations aujourd’hui doivent avoir un mandat clairement défini afin d’éviter qu’elle sorte du rôle que lui ont conféré les gouvernements démocratiquement désignés. A l’extrême, le FMI peut devenir une organisation générale qui traite des finances, de l’organisation de l’Etat, de la vie démocratique, etc : on dépasse le mandat et il n’y a aucune spécialisation.
Réfléchir sur les problèmes de gouvernance : certaines organisations (FMI et BM) sont mieux gouvernées que d’autres (OMS et OMC). Il y a alors 2 positions : soit on dit que les Etats ne doivent pas s’investir dans le fonctionnement des institutions, et d’autres disent le contraire. Pourquoi ne pas intervenir ? Une institution dont le mandat est clairement défini n’a pas besoin d’être gouvernée, elle doit juste appliquer le mandat défini par les forces politiques. Au FMI : débat récurrent, très vif dans les années 98-99 : comment s’y prennent les décisions ? Président et conseil d’administration, où sont prises les décisions difficiles. Débat autour du rôle du comité intérimaire, qui comprend 24 membres, qui se réunit tous les 6 mois. Elle se limite à des orientations… On a essayé de le transformer en organe de décision politique, qui s’appelle « comité économique et financier » : le nom a changé, mais les US se sont opposés au changement de fonction. Question : comment arbitrer entre question commerciale, gouvernementale, environnementale, etc ?
Cf Lettre de l’OFCE, mai 2001, article de Pierre Jacquet, Jean Pisani, Dominique Strauss-Kahn.
Point de conclusion :
Un des tests sera à la prochaine réunion de l’OMC en septembre 2003 à Cancun. A été mis en place une sorte de groupe de surveillance de l’application des accords de Doha avec 6 commissions : USA, Japon, Europe, Inde, Afrique du Sud, Brésil. Elles regroupent 6 à 10 personnes : politiques, syndicalistes, ONG, patrons… C’est la TBF : Trade and Poverty Forum.
US : Rubin / Jap : Toyoda / Brésil : Semparia / Sud-Afrique : Raphamosa / Inde : Bajal / Europe : DSK
6.2. Les problèmes financiers internationaux
6.2.1. Le marché des changes
Le change est un vrai marché, au sens de la théorie des marchés
6.2.1.1 Qu’est ce qu’un taux de change ?
L’information est parfaite, chacun sait tous les cours à tout moment grâce à l’électonique. Risque de change est extérieur, on ne peut rien contre lui, sauf se couvrir contre lui.
Mouvement des taux de changes peuvent ou pas être initiés par les fondamentaux de l’économie : il y a superposition d’un mouvement de long terme lié à ces fondamentaux et un mouvement de court terme lié aux anticipations d’offre et de demande.
Vocabulaire : taux de change nominal et taux de change réel.
Le taux de change nominal : on exprime le prix d’une devise dans une autre devise… il est côté au certain ou à l’incertain. Au certain : ce qu’on vient de dire 1.13 $ = 1€… Si on dit au contraire 1$ = 0.91€, on passe à l’incertain… L’incertain est le plus usité, car il fait de la devise étrangère un bien comme un autre.
Pi = e. Pi* (e = taux de change incertain)
9€ = 0.9 . 10$
Le taux de change incertain : l’augmentation du taux de change est une dépréciation de la monnaie nationale. Le taux de change est en effet le prix de la devise étrangère.
Le taux de change réel :
On en a besoin pour examiner les problèmes de compétitivité entre les économies. Il tient compte de l’évolution des prix.
er = e P*/P (er = taux de change réel)
L’évolution de er n’est pas la même que celle du taux de change nominal. Il exprime le prix relatif des produits étrangers par rapport aux produits nationaux exprimés en monnaie nationale.
Quand il y a augmentation du taux de change réel, le prix des produits étrangers augmente plus vite que le prix local : la compétitivité nationale s’améliore.
Dans un monde comme le voudrait les économistes, ce taux de change réel ne devrait pas exister… Le taux de change nominal devrait refléter instantanément l’évolution des rapports de prix.
Taux de change bilatéral et taux de change effectif :
Bilatéral : juste entre deux monnaies
Effectif : entre une monnaie et toutes les autres (on pondère en fonction de la part dans le commerce international etc.)
Taux de change d’équilibre : voir le graphe
Confrontation entre l’offre et la demande d’euros et de dollars. Il existe un équilibre… e*. On peut ici figurer les points d’or ! Quand on sort d’un certain écart de l’équilibre, on paie en transportant de l’or…
Bien regarder la forme des courbes d’offre et de demande.