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Cours d'économie - Economie politique - Economie internationale - L’évolution des flux de capitaux privés et de l’aide au développement

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Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po

L’évolution des flux de capitaux privés et de l’aide au développement

 

L’APD recouvre, selon la définition du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, regroupant les 22 pays les plus riches du monde l'ensemble des transferts à destination des pays les moins avancés.

L’évolution des flux de capitaux privés et de l’aide au développement

 

I) L’évolution de l’aide publique au développement (APD)

 

Une baisse quantitative constante de l’APD…

Les transferts :

- A destination des Pays en développement selon la définition du CAD, qui exclut notamment les pays en transition (comme la Russie, les pays arabes);

- Dont le développement est la priorité, les aides militaires sont exclues ;

- Qui sont soit des dons, soit des prêts avec facilités de paiement (élément de don supérieur à 25% par rapport à un prêt actuariel de 10%)




Les 22 pays les plus riches du monde s'étaient engagés dès 1970 à consacrer 0,7% de leur PNB à l'APD, promesse qu'ils ont renouvelée dans le Consensus de Monterrey en 2002 avec comme date-cible 2015 pour réduire de moitié la pauvreté des PED. Or seulement cinq d'entre eux ont d'ores et déjà atteint ce seuil: Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suède. Six autres - Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande et Royaume-Uni - se sont engagés, par des calendriers précis, à atteindre cet objectif avant 2015. Les onze autres, dont les Etats-Unis avec 0,15%, le Japon avec 0,2%, l'Allemagne avec 0,28%, sont en retard et la moyenne des 22 n'était que de 0,25% en 2003.

Le pourcentage du Revenu National Brut des CAD consacré à l’A PD est donc en baisse significative : 0, 50% en 1960, il atteint 0,27% en 1973, puis péniblement 0,21% en 1997 (minimum depuis 1960) avant de se stabiliser autour de 0,22% depuis 2000. Le critère du volume est moins opérationnel pour constater la baisse, car le RNB des pays du CAD a été en augmentation constante, ce qui augmente artificiellement les APD (de 27000 millions de dollars en 1960 à 54000 millions en 2002).

…expliquée par son manque d’efficacité…

-L’accumulation du capital n’est plus vu comme l’alpha et l’oméga du développement.

- L’octroi de prêt plutôt que de dons exacerbe le problème de la dette des PED.

- L’aide publique a des effets pervers : corruption, clientélisme, dépenses inutiles, éviction de l’épargne nationale, mise sous dépendance des gouvernements. Il faut donc trouver d’autres moyens de solidarité.

- L’aide publique est un instrument de politique diplomatique internationale : 2 périodes de baisse majeure sont l’après colonisation, et l’après Guerre froide[1].

- L’aide publique est un instrument de politique commerciale (notamment au Japon).

Cette baisse s’explique donc essentiellement parce qu’elle est moins utile aux pays donateurs.

…en partie compensée par une amélioration qualitative

La baisse relative d’un tiers de l’aide s’est accompagnée d’une amélioration de sa qualité. Celle-ci peut-être mesurée selon 3 critères différents :

- La part de l’aide multilatérale dans l’APD (issue des agences de l’ONU ou des institutions de Bretton-Woods) est moins à même d’être exploitée pour l’entretien d’une relation clientéliste.

- La part de l’aide non liée dans l’APD. Il n’y a pas d’obligation d’achats dans les pays donateurs.

- La part des dons dans l’APD.

L’évolution récente de ses 3 critères permet de constater une augmentation qualitative :

-La part des l’aide multilatérale s’est maintenue,

- La part des dons a augmenté suffisamment pour compenser arithmétiquement la baisse générale de l’aide.

-De plus, la part de l’aide non liée a augmenté au-delà même de ce qui aurait été nécessaire pour compenser la baisse générale de l’aide. En 1989 (0,14% du RNB des pays du CAD), 0,17% en 2001.

 

Au-delà de ses critères formels, l’objet même de l’aide s’est amélioré en fourniture de biens publics et biens fondamentaux selon les rapports du PNUD, à l’exception du critère équité et justice (sensiblement le même): efficacité du marché, environnement et patrimoine culturel, santé, connaissance et information, paix et sécurité.

II) Les flux de capitaux privés vers les pays en développement

Le qualificatif privé oppose les investisseurs privés aux acteurs gouvernementaux (gouvernements, organisations internationales).

Evolution des flux de capitaux privés selon leur typologie

 

En 1962, les flux de capitaux privés – émanant principalement du Japon, des Etats-Unis et d’Europe occidentale - en direction des pays en développement se montent à environ US$2,2 milliards, soit approximativement un tiers de l’aide publique. Dans les années 1980, ces flux sont généralement supérieurs à l’aide, et ils grimpent en flèche pendant les années 1990, pour culminer à quelque 300 milliards en 1997.

Les crises asiatique et russe de 1997-1998 déclenchent d’importantes sorties de capitaux à court terme. Les estimations provisoires du FMI pour 2001 font apparaître des flux nets de US$160 millions, ce qui représente un net repli par rapport au point culminant de 300 millions enregistré en 1997

-Flux de capitaux privés induits : flux monétaires provoqués par les échanges de marchandises. Ces flux concernent les stratégies de développement au sein même des PED en matière de commerce internationale. Ils ne seront pas traités dans le sujet.

-Flux de capitaux privés autonomes : flux financiers non provoqués par les échanges de marchandises. C’est à ce type de flux que nous nous intéresserons.

Les prêts de banques commerciales : C’est durant la décennie 70, la plus grande partie des capitaux fournis. Les ressources croissantes en pétrodollars des banques ont permis l’octroi aux gouvernements des PED d’un volume de crédits de plus en plus élevé. Une bonne part de ces fonds ont été gaspillés en projets non économiques. Conséquence : crise de la dette (années 1980), stagnation des prêts. La réduction des ressources bancaires nettes vers l’Asie a été plus importante que l’augmentation parallèle vers l’Amérique latine.

Les Investissements direct à l’étranger (IDE) : c’est un placement à long terme (>1 an), il obéit à une logique industrielle (créer ou acheter une entreprise à l’étranger, une fusion ou une acquisition, une délocalisation). Pour l’année 2002, le stock mondial d’IDE s’établissait ainsi à 7 122,5 milliards de dollars, mais seule 0,64% concernent les PMA (49 pays, dont 35 d’Afrique subsaharienne), 29% pour les pays émergents (Chine, Inde, Hongrie...)

Les Investissements de portefeuille (en actions ou en obligations): c’est un placement à court terme qui est pourvu d’une logique spéculative (volatile le placement bouge souvent- et profitable pour les agents). 23% du total des capitaux privés.

Quelques facteurs inducteurs de flux de capitaux privés dans les PED :

- La recherche de ressources naturelles (pétrole, gaz)

- Baisse des coûts.

- Division international du processus de production (DIPP)

-La baisse des taux d’intérêt a stimulé la recherche à l’étranger de rendements plus élevés.

- Certains pays ont libéralisé la réglementation de leurs marchés de capitaux.

- Le développement de technologies informatiques permet le transfert de capitaux considérables d’un point du globe à un autre.

Les effets bénéfiques de l’apport de capitaux étrangers

- Cela a permis une expansion économique sans précédent dans les pays qui en ont bénéficié. La Chine, l’un des principaux bénéficiaires de capitaux étrangers a connu une expansion économique de plus de 10% par an depuis la première moitié des années 1990.

- Une partie des fonds reçus se diffuse dans toutes les couches de la population. Les pays bénéficiaires ont un taux national de pauvreté qui diminue.

- Ces investissements viennent compléter l’épargne intérieure mais ils comptent surtout pour les transferts de technologie, l’acquisition de compétences et la compétitivité des exportations.

-Expansion des infrastructures.

- Rattrapage en termes de normes sous la pression des ONG (travail, standardisation des infrastructures).

 

Les limites de l’apport de capitaux étrangers

-La plus grande partie des capitaux privés bénéficie à un groupe relativement restreint de pays, qui sont le plus souvent des pays à revenu moyen, et non les plus pauvres (pas de PMA). Les pays d’Afrique subsaharienne ont reçu seulement 2 milliards de dollars en investissements directs étrangers et environ le même montant en apports bancaires. Ils n’ont pas pu émettre d’obligations

- Dans les pays qui reçoivent des capitaux privés, il est fréquent qu’une part disproportionnée aille vers les secteurs les plus riches de la société.

- Exportation des modes occidentaux de consommation, dommageable pour l’environnement.

- Une grande partie de ces flux financiers privés est de nature spéculative et gonfle fortement après l’instauration, dans les années 1990, de la libre circulation des capitaux en Asie et en Amérique latine.

 

En examinant l’évolution des flux de l’aide au développement, nous avons montré que le pessimisme qui prévaut lors de l’examen de l’évolution de l’aide depuis la Guerre froide est à relativiser. Si les flux d’aide se sont en effet réduits, sa qualité, mesurée par son contenu en biens publics, son caractère non lié, son contenu en dons, s’est améliorée. Les capitaux privés semblent néanmoins se substitue de plus au plus aux APD dans le financement du développement. On peut cependant regretter que les capitaux privés se rétractent souvent pour des raisons conjoncturelles, et sont moins à même d’être influencés par la communauté internationale, puisque dépendant de l’initiative privée.

Bibliographie

L’état de la planète. L.Brown, C.Flavin, H.French

Revue de l’OFCE (avril 2003)

 

    

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[1] Ex : Chantage des Etats-Unis aux PED du Conseil de sécurité pour acheter leurs voix durant la crise irakienne