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Les cours d'économie du forum des étudiants de Sciences Po
I. La crise économique de longeur s’éternise entre 1990 et 2002 et l’Etat est remis en cause
1. L’économie japonaise : les conséquences de dix années perdues De 1991 à 2001, le taux de croissance annuel n’a pas dépassé une moyenne annuelle de 1.2% ce qui signifie que l’économie a réalisé une croissance très faible sur dix ans. Si l’on considère une base 100 en 1990, le PIB japonais atteint 110 en 2000 (contre 140 en 2000 aux Etats Unis). La croissance de l’économie japonaise affiche un net contraste par rapport aux croissances des autres pays asiatiques.
1) L’endettement public L’augmentation des dépenses publiques représentait en 1991, 30.9% du PIB mais 38.1% du PIB en 1999 alors que dans le même temps, les recettes fiscales baissaient en pourcentage, passant de 31.1% du PIB en 1991 à 33.8% du PIB en 1999. Cette évolution a impliqué fortement une dégradation du solde budgétaire, passant d’un excédent de 2,9% du PIB en 1991 à un déficit de 9.4% en 2001. L’endettement public est passé de 60% du PIB à 130% en début 2002.(stock d’endettement public) L’Etat est très endetté sous la forme obligatoire.
2) Le niveau faible de la consommation La consommation engendre dans l’économie japonaise, en 2001, 60% du PIB, mais elle devient faible. Sa croissance, qui était de 2,6% en 1990, n’a pas cessé de se dégrader, avec 0.7% en 1993 et 0.6% en 1997-1998. Le bilan de la fin de l’année1999 révèle l’existence des blocages; la consommation des ménages est atone et la propension des ménages à consommer à son plus bas niveau. On peut souligner principalement deux raisons à cette faible consommation : la première est entraîné par la baisse du pouvoir d’achat des ménages japonais. Par exemple, les revenus des ménages baissent de 1% en 1999 avec la baisse des primes de salaires. Par ailleurs, la réduction des pensions de retraite diminue la consommation avec la montée du chômage de 4,1% en 1998, à 5.4% en juillet 2002. (le plus haut niveau depuis le choc pétrolier). En contraste avec la demande insuffisante, les secteurs industriels connaissent une situation très handicapée par surcapacité et sureffectif.
3) L’explosion de la bulle spéculative et l’insolvabilité des intermédiaires financiers Pour l’épargne nationale, le Japon montre le plus fort taux du monde. (30% du PNB en 1990 ; 32% en début 2002). En particulier les banques attirent 42% de l’épargne des ménages. Durant la seconde moitié des années 1980, elles ont fait preuve d’imprudence et stimulé, par leurs crédits faciles, la spéculation immobilière et boursière. Le prix des terrains dans la zones urbaines chute de 30% au cours de dix années et le cours boursier, Nikkei se dégradait après son record de 38 915 en 1989 et perdait dès lors 70% de sa valeur. En conséquence, par le retournement des prix de l’immobilier et la chute de la Bourse, les grandes banques commerciales deviennent fragiles et affaiblies.
Les créances douteuses posent un problème sévère dans le secteur bancaire japonais. A la fin 2000, les banques japonaises ont perdu officiellement 82 trillions de yens depuis le début des années 90, mais les estimations privées des prêts douteux sont plus sévères au point que Reuter et Goldman Sachs les estiment respectivement jusqu’à 170 trillions de yen et 237 trillion de yen (68.6% du PIB). Sur cette somme, une partie seulement était couverte par les provisions et les capitaux propres des banques.
4) La baisse de la productivité et la concurrence internationale Les firmes japonaises ayant beaucoup investi se sont trouvées devant une situation de sureffectifs et de surinvestissement alors que la concurrence des pays émergents d’Asie du Sud-est et de l’Est devenait très vive en terme de coûts de production et donc de prix tandis que ceux du Japon se situaient à un niveau très élevé au début de la décennie 1990. Les coûts salariaux japonais sont très supérieurs aux coûts des pays émergents d’Asie.
En revanche, la croissance de la productivité n’est pas suffisant pour soutenir ce coût salarial et elle est tombée par exemple à 0.3% en 2002.
Ce problème tient partiellement au système financier dans lequel l’épargne sert à subventionner des producteurs inefficients. Le gouvernement craint l’effondrement des banques et ceci explique les producteurs inefficients sont subventionnés et protégés de la concurrence.
2. Les explications sur les dilemmes de l’économie japonaise
1) La trappe à liquidité (Taux d’intérêt zéro) La situation de l’économie japonaise est interprété comme une trappe à liquidité selon l’expression de Krugman. Dans ce cadre, la faiblesse de l’investissement tiendrait au rendement très faible du capital, compte tenu notamment du surendettement des entreprises et ceci expliquerait leur incapacité à répondre aux taux d’intérêt bas depuis 1992. (politique du taux d’intérêt zéro)
Une solution (selon Krugman) serait d’imposer des taux d’intérêt négatifs, le problème étant alors qu’aucun agent ne tiendrait pas des obligations moins bien rémunérées que les dépôts sans intérêt. La solution serait alors d’obtenir par la politique monétaire une augmentation des anticipations inflationnistes, impliquant le taux d’intérêt réel négatifs. Mais taux d’intérêt de la Banque centrale ne peut plus baisser au-dessous de zéro.
2) Le Crédit Crunch La crise bancaire traduit une situation de crédit crunch qui s’est installée depuis le dégonflement de la Bulle spéculative, renforcée en 1997, 1998, parallèlement à la crise financière de la Thaïlande et des autres pays asiatiques de la région. Cette situation signifie que les banques opèrent une restriction de l’offre de crédits.
Effectivement la politique dite du taux d’intérêt zéro est mise en oeuvre depuis 1992 (0.15% en 1999) mais les experts doute de l’efficacité de ces politiques laxistes parce que les conditions des prêts ne sont pas assouplies. Les liquidités que BOJ fournit aux banques ne sont pas utilisées pour des prêts mais pour accumuler les réserves à la Banque centrale ou pour se désendetter. La vraie question est que les banques, pour prêter aux entreprises, ne présentent pas encore assez de solvabilité. Elles reconstituent leurs fonds propres. Par ailleurs, les entreprises, leurs clients ont connu des baisses de leurs profits. Le fait aggravant est que la faiblesse de la croissance n’incite pas à prêter de l’argent.
3) Le problème des créances douteuses La chute des cours de la Bourse et des prix des terrains touchait les sociétés de crédit immobilier, les jusen. Ces sociétés avaient été créées par les banques dans les années 70 et elles s’étaient montrés plutôt souples du point de vue de la solvabilité de leur clientèle, PME japonaises. A partir de 1991, elles ont été confrontées au choc des créances douteuses et souvent à la faillite. Les banques sont à leur tour, frappées par l’explosion de la bulle financière, pour deux raisons. :à cause de la chute de leur assise financière constituée par des portefeuille de titres et des garanties immobiliers et à cause de la difficulté à récupérer leurs prêts donnés aux entreprises en raison de la faible croissance économique.
Le montant des créances douteuses représente officiellement environ 12% des prêts des grandes banques, 10% de ceux des banques régionales et 14% des banques de moindre importance. Ceci pèse comme blocage de la croissance du fait que les banques sont beaucoup plus soucieuses de diminuer leurs dettes que de prêter aux entreprises. Il s’agit d’une crise structurelle du mode de financement de l’économie. Dans cette situation, le système bancaire japonais se trouve en perte de crédibilité auprès du marché capital.
II. La longue crise de la deuxième économie mondiale donne des leçons parce que l’Etat a pris des politiques de relance sans résultats attendus
1. Les enseignements des politiques économiques japonaises
1) Le système bancaire sain est une pré condition à la stabilisation économique Les experts indiquent que l’assainissement du système bancaire est nécessaire pour une vraie relance de l’économie japonaise. Les modèle de financement de l’économie japnaise par les banques montre sa limite. Depuis longtemps, les banques japonaises avait en permanence le souci d’augmenter des parts de marché plus que des profits Par ailleurs l’opacité des méthodes, des pratiques et l’insuffisance des règles prudentielles étaient souvent le cas dans le financement japonais. Cela aboutit à la situation actuelle de créances douteuses.
Certes, en 1998-99 des fonds publics ont été injectés dans les banques (3.2% du PIB) et ceci a permis de stabiliser les marchés de capitaux et de faire disparaître la Japan premium, c’est-à-dire la prime de risque imposée pendant plus d’un an aux institutions financières japonaises sur les marchés internationaux, en raison du risque perçu en contrepartie. Mais il est apparu assez vite que ceci n’était qu’une étape et que de nouveaux efforts seraient nécessaires pour rétablir le système financier et la croissance.
2) L’importance des politiques structurelles par rapport aux politiques budgétaires Le gouvernement japonais a suivi pendant dix ans la recette keynésienne axée sur les politiques budgétaires actives pour doper l’économie. De 1992 a 2000 douze plans de relance ont induit une injection massive de fonds publics assis sur des emprunts d’Etat d’un montant évalué à 500 000 milliards de yens. L’Etat s’est investi particulièrement dans les secteurs employant beaucoup de main-d’œuvre comme le bâtiment et la construction. Mais cela s’est fait sans préoccupation de rentabilité et d’efficacité. Pour conjurer le retournement brutal de la conjoncture, il s’est lancé dans une politique de grands travaux comme les ponts, les projets de tunnels, et les travaux de construction de routes parfois sans utilités. Comme nous avons indiqué précédemment, cette politique expansionniste, d’une part, a entraîné l’accumulation d’un stock d’endettement public qui est le plus élevé des pays occidentaux. (48,3% du PIB en 1980, 60% du PIB en 1990 et 132% du PIB en 2002) D’une autre, le solde budgétaire est passé d’un surplus de 2.9% du PIB en 1991 à un déficit de 7% du PIB en 1999.
Ces mesures de relance via les politiques budgétaires expansionistes n’ont réussi que temporairement. Surtout, les fonds publics étaient versés dans les industries en déclin et cela n’a pas modifié la structure de l’économie japonaise en une économie plus compétitive.
3) L’intervention du gouvernement sur l’économie sans influence politique Les autorités japonaises semblent avoir fait le choix de ne pas déstabliser la société où le principe d’harmonie (le wa) a été dominant. Dans ce contexte, l’administration du PLD (Partie libéral démocrate) était réticente aux réformes structurelles. En 2002, elle a versé le fond public à la distributeur, Daie qui s’endettait de 17 milliards de dollars et cela fait douter la volonté du gouvernement japonais pour la réforme déjà annoncée.
L’intervention publique sur le plan économique est une particularité de l’économie japonaise et dans cette gouvernance économque, les relations politiques entre des agents économiques (banques, entreprises et autorités publiques) et les liens implicites entre les pouvoirs sont souvent soulevés. Semble-t-il important le fait que l’electorat du PLD se trouve particulièrement dans les régions où les banques fortement endettées s’installent.
2. Les solutions envisagées pour l’économie japonaise
1) La réforme structurelle de Koizumi (depuis le 26 avril 2001) En jugeant inutile les tentative de relance de l’économie par la dépense publique, le Premier ministre Junichiro Koizumi (depuis le 26 avril 2001) a défini un nouveau programme de réformes structurelles, pour permettre la reprise de la croissance économique. Ce réformiste met l’accent sur la libéralisation avec sa fameuse déclaration « Il ne peut y avoir de reprise économique sans réformes structurelles » et se montre partisan de la déréglementation, de l’assainissement des finances publiques
D’abord les projets de réforme du gouvernement Koizumi sont à priori pour réduire les dépenses et la taille du gouvernement tout en forçant les banques à se débarrasser de leurs mauvaises créances sans l’aide financière de l’Etat.
2) La dévaluation de Yen D’une part, la réforme structurelle et l’action sur les créances non-performantes sont important mais, d’une autre, il faut arrêter la déflation. La tappe à liquidité est causée par l’anticipation sur la productivité dégradée dans l’avenir. Dans cette condition, la dépréciation du yen par une monétisation massive du déficit public serait un moyen très utile pour plusieurs raisons : la dépréciation de la monnaie contribuerait à son tour à la hausse des prix et donc à la dévalorisation des dettes. En outres, cela améliorait la compétitivité de produit japonais et pourrait enrayer les effets déflationnistes des importations. Le point le plus important dans cette politique est d’obtenir une anticipation imflationnistes impliquant des taux d’intérêt réels négatif.(taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation) Cette politique peut être heurté à l’opposition de la part des Etats-Unis ou des pays voisins en Asie, mais il faut y résister, parce que la faiblesse du yen est le prix modique pour une économie japonaise plus saine.
Conclusion
Selon un éditorialiste du “Japan Times”, les dirigeants des institutions financières font preuve, depuis dix ans, d’une grande incompétence et d’une incompréhension de la situation économique et ils doivent démissionner en bloc pour laisser palce une nouvelle génération de gestionnaires. Cette affirmation est certes radicale mais elle reflète le faible degré de confiance de la société japonaise et la croyance de plus en plus répandue que seules de réformes radicales peuvent améliorer la situation économique du pays.
Cette deuxième économie mondiale montre un contraste claire : d’un côté ses banques les plus endettées des créances douteuses mais d’un autre, les plus grands créanciers dans le monde. Cela démontre le fait qu’il y aurait les dangers économques dans le puissances économiques.
Bibliographies
Dominique Hamon, Annie Mauras, La Triade dans la nouvelle économie mondiale, PUF, 2002 Kimura Takeshi, «Le problème des créances douteuses : qui faut-il blâmer? », Cahier du Japon, printemps, 2002 Okumura Hirohiko, «L’économie japonaise: un dianostic à revoir», Cahier du Japon, hiver 2002 Jérome Sgard, « La longue crise de l’économie japonaise », Economie internationale, n.84, 2000 Isabelle Job, « Japon : chocs après chocs», Problèmes économiques, n.2737, 2001 Edward Precott, « Le ralentissement de la productivité au coeur de la crise économique japonaise» Problèmes économiques, n.2788, 2002
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