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Cours d'économie - Analyse de la croissance - Les déterminants de la croissance économique

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Les fiches d'économie du forum des étudiants de Sciences Po

Les déterminants de la croissance économique

 

Si l'on écoute les discours de nos dirigeants on a l'impression que la croissance est quelque chose de donné par une sorte de providence divine : "cette année nous espérons 1,7 % de croissance" de cette croissance belle et bleue selon l'ancien ministre Mr Lambert. Alors on attend d'avoir de la chance pour obtenir une croissance forte synonyme pour tous de prospérité et de vie meilleure et plus équitable. Mais ne peut-on pas critiquer cette vision d'une croissance exogène qui arrive de façon aléatoire ? Pour mieux comprendre la croissance on peut alors essayer de définir des déterminants de la croissance, des facteurs qui permettent la croissance. D'abord quelques définitions : il faut différencier croissance et développement, la croissance est avant tout dans le domaine du quantitatif alors que le développement concerne plutôt le qualitatif, la croissance concerne une augmentation soutenue de la production globale tandis que

Bibliographie recommandée pour cette fiche :

La bible : Principes d'économie moderne de Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh, Jean-Dominique Lafay et Françoise Nouguès

Précis d'économie de Emmanuel Combes

Croissance, crises et développement de Frédéric Teulon


Comprendre la croissance économique de Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

Innovations : cahiers d'économie de l'innovation, numéro 2. Innovation, croissance et crise Collectif

Concurrence internationale, croissance et emploi: Théories économiques et expériences industrielles de Ponssard Jean-Pierre

La croissance economique dans le long terme de Diebolt/Escudier

le développement prend en compte des modifications dans les infrastructures, les services comme l'éducation, la santé et des changements structurels. Toutefois on peut nuancer cette distinction car à long terme la croissance induit de tels changements structurels.

La croissance est donc une augmentation de la production d'un pays ou d'un ensemble plus vaste, mais comment mesurer la croissance quels sont les outils à la disposition de la comptabilité nationale pour mesurer la croissance ? Cela fait l'objet d'une fiche technique donc je ne vais pas m'attarder sur ce point. Sur des secteurs d'activités homogènes et réduits il est possible de calculer la croissance à partir de la valeur ajoutée agrégée. A l'échelle d'un pays ou d'un ensemble de pays on utilise couramment le Produit Intérieur Brut ou le Produit National Brut à prix constant ou même le PIB ou le PNB par tête toutefois ces mesures conduisent à surestimer la croissance car elles ne prennent pas en compte les effets externes et les nuisances dues à l'activité économique, on peut aussi essayer de calculer la croissance du Bonheur National Brut comme l'a proposé Tinbergen. De plus on peut dire qu'il y a croissance économique quand la frontière des possibilités de production se déplace vers l'extérieur. On a donc plusieurs façons de mesurer la croissance et donc plusieurs définitions de la croissance. On peut aussi distinguer la croissance extensive de la croissance intensive, la croissance extensive est une croissance sans hausse de la productivité des facteurs de productions et donc n'est qu'une augmentation des facteurs de productions suivant l'hypothèse de rendements constants ou croissants. On parle de croissance intensive dans le cas où ce n'est pas l'augmentation des facteurs de production qui fait la croissance mais plutôt une augmentation de la productivité de ces facteurs de production.




Nous allons d'abord étudier les déterminants de la croissance dans les théories de la croissance classiques et néo-classiques puis nous verrons la théorie de la croissance endogène et le progrès technologique et finalement le rôle de l'Etat dans la croissance économique. En trame de fond de cette analyse nous suivrons un apologue sur Robinson pour illustrer la présente étude.

 

 

 

 

 

 

I. Les théories classiques et néoclassiques de la croissance.

 

A. Smith et Ricardo ou la croissance limitée.

 

Pour les économistes classiques la croissance économique résulte seulement de l'accumulation du capital et les déterminants de la croissance sont le travail, le capital et la terre. La croissance démarre par une "accumulation primitive" du capital, cette accumulation du capital entraîne une augmentation de la demande de main-d'œuvre et donc une augmentation provisoire des salaires, mais l'ajustement sur le niveau de subsistance va s'opérer par la démographie. Or une quantité plus grande de travailleurs demandent une quantité plus importante de nourriture qui pousse les producteurs de blé à mettre en culture des champs de moins en moins productifs et donc accroître la "fameuse" rente mais aussi le prix du blé. Cette augmentation du prix du blé fait augmenter le niveau de subsistance pour les travailleurs et donc correspond à une diminution du profit. Ainsi le profit va diminuer jusqu'à ce que l'investissement cesse et donc que s'arrête l'accumulation du capital et donc la croissance. La théorie classique repose donc sur l'idée de rendements décroissants dans l'agriculture qui vont donc limiter la croissance économique. Le modèle semble donc fondé sur l'idée d'une croissance obligatoirement limitée. Les déterminants de cette croissance des classiques sont donc le travail, la terre et l'accumulation de capital mais la croissance est limitée et tend à s'épuiser.

On peut prendre l'exemple de l'histoire de Robinson pour comprendre cette croissance selon les classiques. Robinson arrive sur une île déserte qui possède toutefois des terres productives avec comme seuls atouts la force de ses bras (le travail) et un sac de blé qui correspond au capital. Il doit donc semer une partie de son blé pour pouvoir subsister dans le moyen terme et en consommer une autre pour pouvoir subsister aujourd'hui. Il doit donc opérer un arbitrage : quelle quantité consommer maintenant et quelle quantité de blé (capital) semer pour pouvoir récolter l'année qui suit ? Robinson opère donc un arbitrage entre la consommation et l'investissement ici considérée comme une offre et non une demande. Cet investissement est à la base de la croissance économique et au fil des années cet investissement va générer d'autres investissement, c'est la croissance. En effet Robinson par son travail en utilisant la terre augmente de plus en plus sa production de blé et donc son investissement.

Toutefois le stock de blé de Robinson s'accroît de moins en moins vite. Plus il plante de blé plus le rendement de chaque grain de blé est faible. Au bout d'un moment il se rend compte qu'il ne doit plus augmenter ses investissements et donc la croissance s'arrête à cause de ces rendements marginaux décroissants. A très long terme il n'y a donc pas de croissance possible selon les classiques.

On retrouve donc ce pessimisme des classiques qui craignent une pénurie à long terme dans l'idée d'une croissance déterminée par une accumulation du capital qui est limitée.

 

B. Les intuitions des classiques pour dépasser les limites à la croissance et l'analyse de Marx.

 

Toutefois, on retrouve dans certains extraits des œuvres classiques des intuitions qui peuvent dépasser les limites à la croissance et qui seront repris par les nouvelles théories de la croissance. Ainsi la division du travail de Smith permet de dépasser la limite de l'accumulation du capital comme déterminant de base de la croissance économique. Smith dans le premier chapitre de La Richesse des Nations montre que la division du travail prend place aussi bien dans l'entreprise qu'au niveau de l'économie nationale avec une division du travail entre les firmes. On a donc déjà présente l'idée de la productivité par cette division du travail qui permet une meilleure allocation du travail. C'est donc un nouveau déterminant de la croissance.  De plus Smith parle d'une habilité de l'artisan qui s'acquiert comme un argument du gain de productivité ce qui peut se rapprocher de ce que l'on appellera plus tard le Capital Humain.

De plus Smith explique que la division du travail est d'autant plus effective que le marché est plus étendu. On a les bases de la croissance endogène : la productivité détermine la croissance et la croissance du marché permet une meilleur productivité. Ainsi même si Smith ne fait pas le lien entre la division du travail et la croissance de long terme on peut penser qu'il existe déjà les bases des théories modernes de la croissance endogène, d'une croissance qui est illimitée car elle s'auto génère.

L'analyse de Marx est aussi intéressante car elle permet une autre vision classique de la croissance. Pour Marx le déclin inéluctable de la croissance repose sur l'idée de rendements d'échelle décroissants dans l'industrie et cela malgré le progrès technique qui permet des plus-values extra. Mais ces nouvelles plus values ne permettent pas de compenser les baisses de rendements. De plus Marx a l'intuition que les institutions politiques et sociales ont un rôle sur la production et rentrent dans les déterminants de la croissance.

 

C. Les déterminants de la croissance selon la théorie néoclassique de Solow.

 

Robert Merton Solow prix Nobel en 1987 va être le théoricien néoclassique de la croissance. En 1956 il publie un article : Contribution to the theory of Economic Growth. Il va définir les déterminants de la croissance et leur poids relatifs. Héritier des classiques, Solow considère que le principal déterminant de la croissance est l'accumulation de capital mais il accorde une place de plus en plus importante au changements technologiques. Solow prend comme base de son modèle un monde à un seul bien qui sert à la fois à la production et la consommation et qui joue aussi le rôle de capital associé au travail pour produire. Un exemple de tel bien est le blé comme dans notre exemple de Robinson. Ainsi Qt = f(Kt; Nt; t). Q est le niveau de production, K le stock de capital, N le niveau de l'emploi et t le temps. La croissance est donc déterminée par l'augmentation de l'intensité capitalistique, c'est une croissance intensive, il y a croissance quand la quantité de capital par travailleur augmente. Le déterminant principal de la croissance est donc toujours l'accumulation de capital qui permet une amélioration de la productivité marginale du travail et des salaires.

Mais comme pour les modèles classiques le rendement du capital est de plus en plus faible à niveau technologique fixe. Car plus il y a de capital pour une même quantité donnée de travail, moins le rendement marginal du capital est fort. On applique ainsi la loi des rendements décroissants au capital en laissant le facteur travail et le progrès technologique à un niveau fixe. On arrive à un équilibre où un investissement n'apporterait plus rien car le déclassement serait aussi important. Voir le Graphique…

Dans ce graphique on arrive à un niveau de capital d'équilibre à long terme et arrive une situation de stagnation : on ne peut pas avoir une croissance indéfinie par une accumulation de capital par multiplication d'usines avec les mêmes méthodes de production.

 

 

 

 

 

 

Le modèle de Solow : l'accumulation de capital et la croissance.

 

Tiré de Les nouvelles théories de la croissance, Dominique Guellec et Pierre Ralle, p 35.

 

Or le modèle de Solow considère la démographie et le progrès technique comme un déterminants essentiel de la croissance en plus de l'accumulation de capital. La croissance démographique et le progrès technique jouent des rôles similaires car ils sont neutres au sens d'Harrod. En effet l'efficacité du travail est aussi bien accrue en augmentant le nombre d'unités de travail qu'en augmentant l'efficacité par unité de travail. Le nombre d'unités de main-d'œuvre est déterminé par la démographie et l'efficacité par unité de travail est déterminé par la le progrès technique.

Revenons sur notre île déserte où nous avons laissé Robinson, imaginons qu'il recueille un perroquet qui a été au contact des plus grands agronomes de son temps et qui lui livre petit à petit de nouvelles techniques de production. Robinson va alors produire plus et cela sans changer la part de ce qu'il va consommer et épargner. Ce qu'il faut comprendre dans la théorie de Solow c'est que peu importe les comportements d'épargne des agents, à très long terme la croissance est seulement déterminée par le progrès technique exogène et la démographie car ce sont ces deux facteurs qui permettent à très long terme de passer d'un niveau d'équilibre à un autre sans stagner. Le taux d'épargne et le taux d'investissement n'ont qu'un rôle minime dans la croissance car ils conditionnent juste la vitesse à laquelle on va atteindre le point de saturation de capital. Le sentier de la croissance est fixé par la démographie et le progrès techniques qui sont eux-mêmes définis hors de l'économie.

 

II. La croissance endogène et le progrès technique.

 

Une fois passées en revues ces théories traditionnelles de la croissance nous allons étudier les théories nouvelles qui sont centrées autour de l'idée d'une croissance endogène. En effet dans le modèle néo-classique de Solow la croissance est déterminée par deux facteurs qui ne dépendent pas de l'économie : le progrès technique et la démographie. De plus on peut remettre en cause l'hypothèse de base des rendements décroissants. Ainsi les théories de la croissance endogène montrent qu'il existe un facteur résiduel inexplicable de la croissance.

Et proposent que ce facteur résiduel soit lui-même issu de la croissance. La croissance s'auto entretien. En effet en levant l'hypothèse de rendements décroissants et en imaginant une productivité marginale croissante alors on peut avoir une croissance endogène qui s'entretient par l'apport toujours plus important de capital dans l'économie. On s'éloigne d'une économie classique de la rareté vers une réflexion sur l'abondance basée sur l'idée que la croissance engendre la croissance. Le rythme de la croissance dépend alors de multiples déterminants qu'il convient de décrire séparément et dans ce qu'ils ont d'interdépendant.

 

Le capital physique. Les théories de la croissance endogène reprennent le capital physique comme déterminant mais le traite différemment. Le modèle de Romer est le plus intéressant à ce propos. En effet il base sa réflexion sur l'effet des externalités entre entreprises, en effet l'investissement d'une firme pour accroître sa production notamment par des améliorations technologiques profite aussi aux autres firmes du fait de la facile et économique circulation des technologies. L'investissement est donc en tant que tel le déterminant principal de la croissance mais aussi permet d'entretenir le progrès technique non seulement pour l'entreprise mais pour toute la société. Pour reprendre notre exemple de Robinson, imaginons qu'il y ait déjà un autre individu sur l'île et que les deux hommes se partagent l'île. Une innovation par un va être adoptée par l'autre par l'espionnage et donc va profiter à tous, les externalités vont donc être positives pour la société toute entière.

 

La technologie qui est un ensemble de connaissance permettant d'améliorer la production d'un ou plusieurs biens. Comme nous y reviendrons plus tard, le peu de coût de la transmission de l'information et la non-rivalité de la technologies permettent d'engendrer facilement des externalités positives.

 

Un déterminant central de la croissance dans les théories de la croissance endogène. Le capital humain est un stock de connaissances qui permet d'améliorer la productivité. On trouve déjà cette d'accroissement de la productivité dans la théorie de Solow mais les théoriciens de la croissance endogène utilisent les travaux de Becker pour lier connaissance et productivité. Le capital humain est inscrit dans l'économie car pour se développer il a besoin d'investissements en infrastructures et qu'on opère un arbitrage entre une utilisation du capital humain dans la production pour améliorer la productivité et entre une utilisation du capital humain pour former d'autres personnes et contribuer ainsi à la croissance par la reproduction de capital humain avec un rendement marginal de la formation qui est par hypothèse constant. De plus la capital humain dégage des externalités dans le sens où le rendement du capital humain est d'autant plus fort que le niveau de la société est haut. Cette idée de rendement marginal constant et d'externalités positives permet d'expliquer une croissance auto-entretenue.

 

On peut aussi trouver d'autres sources à la croissance, ainsi la division du travail décrite par Smith permet une croissance par un gain de productivité croissant car plus une économie croît plus la division du travail est efficace.

 

En conclusion pour les théories de la croissance endogène, on peut dire que ces nouvelles théories permettent de mieux étudier les déterminants de la croissance pourtant on peut regretter qu'aucune théorie ne rassemble toutes les réflexions fractionnaires sur un point particulier.
Les nouvelles théories de la croissance endogène permettent surtout de faire un nouvel éclairage sur le facteur du progrès technologique dans la croissance.

 

B) le progrès technique et l'analyse schumpeterienne.

 

Dans toutes les théories de la croissance on s'accorde sur le fait que la croissance est principalement déterminée par le progrès technique. Mais la théorie de la croissance endogène permet d'approfondir cette analyse du progrès technique et se rapprocher de la théorie hétérodoxe de Schumpeter.

Tout d'abord on peut considérer que le progrès technique est un bien très particulier. C'est un bien cumulatif et public. Cumulatif car toute nouvelle invention se base sur des inventions passée : "nous sommes des nains juchés sur des épaules de géant" ont dit Bernard de Chartres et Newton. Les inventions actuelles dépendent de la connaissance des inventions passées. Comment comprendre l'invention d'une voiture nécessite l'invention du pneu, du moteur, du volant etc. L'innovation nécessite une base d'innovations antérieures, c'est ainsi que l'on peut considérer le progrès technique comme un déterminant de la croissance car une innovation en entraîne beaucoup d'autres par le coté cumulatif du progrès. On peut aussi dire que la connaissance est un bien public car il est non exclusif (à part le cas des brevets mais l'espionnage industriel permet de passer outre cela) et surtout que la connaissance ne s'use pas à l'usage et au contraire survit et se développe par l'usage. Pensons à la philosophie ou aux mathématiques grecs. C'est ainsi que le progrès technique est un déterminant de la croissance car la connaissance est un bien cumulatif et public et ainsi chaque innovation profite à tous et est le moteur de nouvelles innovations. La croissance est donc auto-entretenue à partir du mouvement insufflé par le progrès technique.

On peut alors se demander s'il existe des limites à ce progrès et donc à cette croissance et s'il est moral et bénéfique de privilégier la croissance avant tout mais cela n'est pas de l'ordre de l'analyse économique.

On peut toutefois mettre en relief des cycles de croissance induits par le progrès. L'analyse de Schumpeter explique que l'entrepreneur tente d'échapper à la concurrence par l'innovation et le progrès technologique qui lui permet de se mettre en situation de monopole sur un nouveau marché. Il obtient une rente par cela en agissant comme un monopole pendant un temps. Mais cette rente est provisoire et d'autres entreprises vont pouvoir s'installer sur ce marché obligeant de nouveau l'entrepreneur à innover. Ainsi retrouve l'idée de progrès technique cumulatif et public chez Schumpeter, et le progrès s'auto-entretien car l'arrivée de la concurrence sur le marché suite à une copie de l'innovation amène l'entrepreneur à innover de nouveau. La recherche de la rente de l'innovateur est le moteur du progrès et donc de la croissance de l'économie qui passe par un déséquilibre.

On peut ainsi trouver des cycles schumpéteriens qui peuvent être mis en rapport avec les cycles de Kondratieff. L'économie est d'abord en dépression et donc il y a une forte pression concurrentielle sur tous les marchés qui deviennent de plus en plus étroits. Donc pour sortir de ce carcan de la concurrence les entreprises doivent sortir des marchés étroits par l'innovation. On va alors assister à une multiplication des innovations financées par le crédit bancaire. Le profit par la rente des innovateur va financer l'investissement et la demande globale entre dans une phase d'expansion. Mais les marchés se saturent peu à peu et les innovateurs sont copiés. On revient petit à petit dans une crise qui va enclencher un nouveau cycle économique. On a donc le cycle de la machine à vapeur, le cycle de l'électricité etc.

 

III. Le rôle de l'Etat dans la croissance économique.

 

Une des grandes questions politiques du moment est de savoir "comment relancer la croissance ? ",  on peut alors se demander si la croissance est déterminée par le politique. L'Etat a-t-il un rôle dans la croissance économique. Les politiques économiques permettent-elles de relancer la croissance ? On peut pour étudier l'impact des politiques économiques sur la croissance se référer aux théories keynésiennes pour montrer qu'un dernier déterminant de la croissance est la politique économique. Dans l'analyse keynésienne que je ne reproduirai pas ici nous avons vu que la politique économique du fait du multiplicateur keynésien permet d'agir sur la production et la demande globale. La politique économique permet de relancer l'investissement à la fin d'un cycle keynésien, en effet pour les keynésiens (cela a été formalisé par Harrod) la croissance est déterminés par une égalisation du taux d'épargne et du taux d'investissement. La base de la théorie de Harrod est une croissance équilibrée qui va évoluer par un choc de l'investissement qui par l'effet des multiplicateurs et des accélérateurs vont permettre de relancer la demande de biens et donc la production de biens, on va alors voir une hausse du taux de croissance. Le cycle de croissance se termine soit quand on atteint l'équilibre de plein emploi, soit si l'investissement s'effondre.

De plus les politiques économiques vont permettre une meilleure redistribution des ressources et donc encourager la consommation et donc la demande de biens et par conséquent la production et la croissance. On voit donc que l'Etat peut avoir un rôle très important dans la croissance économique en ce qu'il peut relancer une économie en dépression.

 

Avec les nouvelles théories de la croissance et les théories de la croissance endogène. L'Etat acquiert de nouveaux rôles. En effet si l'on considère que la croissance est déterminée par des externalités positives notamment en ce qui concerne le progrès et l'accumulation de capital humain. Pour certains économistes c'est à l'Etat qu'il convient d'organiser la diffusion des informations technologiques. Ainsi on peut considérer que l'espionnage industriel doit être soutenu par l'Etat et sa machine d'espionnage pour permettre la diffusion de ce progrès technologiques. Ainsi le programme Echelon tant décrié sert aussi bien dans la lutte contre le terrorisme que pour l'espionnage industriel des entreprises européennes pour le compte des entreprises américaines. L'Etat favorise ainsi les externalités et en devient en quelque sorte le gérant. Le rôle de la puissance publique peut aussi jouer dans la recherche appliquée et la place de l'Etat est de partager les recherches publiques avec les entreprises privées pour permettre la croissance par un progrès qui entraîne de nouvelles innovations.

L'Etat est aussi le fournisseur de biens publics par l'éducation et la santé qui sont indispensable au développement et à la reproduction du capital humain. Le capital humain ne peut se développer véritablement que par des infrastructures financées par un investissement public qui supplée à l'investissement privé pour éviter les "passagers clandestins".

On peut aussi penser que le rôle de l'Etat peut être de structurer la société pour pouvoir permettre une meilleure productivité du travail.

Il reste toutefois la question du rendement de l'investissement public qui doit être financé par l'impôt, on peut tenter de trouver une taille optimale à l'Etat qui conjugue les effets positifs de l'investissement public et empêche l'éviction des investissements privés.

 

 

En conclusion on peut dire que les déterminants de la croissance sont variables selon les théories de la croissance. Mais finalement on peut dire avec Martin Wolff : "Growth requires painful choices, not platitudes", la croissance demande des choix difficiles pas des platitudes. L'important pour comprendre la croissance est que ce sont les choix des agents qui déterminent la croissance et que la croissance n'est pas une manne tombée des cieux mais doit être soutenue par les agents économiques même au prix de sacrifices importants.

Bibliographie :

 

Les nouvelles théories de la croissance, Dominique Guellec et Pierre Ralle, Repères, La Découverte n°161, 2003

Economie, Samuelson et Nordhaus, Economica, chapitre 27.

Comprendre les théories économiques, J.-M. Albertini et A. Silem, Le Seuil, 1987.

Antimanuel d'économie, Bernard Maris, Bréal, 2003.

Endogenous Growth Theory, Aghion et Howitt, MIT Press, 1998.

Théorie du développement économique, J. A. Schumpeter, 1912.

Une contribution à la théorie de la croissance économique, Solow, 1956.

Les moteurs de la croissance dans les pays de l'OCDE, Bassanin et Scarpetta, revue économique de l'OCDE n°33, 2001.

Growth Requires painful choices, not platitudes, Martin Wolff, FT, avril 2004.

 


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