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Cours d'économie - Economie politique - Déflation, désinflation, debt deflation

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Déflation, désinflation, debt deflation

 

Ces trois types de phénomènes économiques constitue une clef pour comprendre les moyens qu'ont les décideurs de politique économiques et monétaires pour interpréter et faire face aux dynamiques inflationniste et d'endettement. Ces trois notions recouvrent cependant des réaliés différentes :

. Désinflation : ralentissement du rythme de la hausse du niveau général des prix.

         La France a connu une phase de désinflation compétitive entre 1983 et le début des années 1990

. Déflation : diminution du niveau général des prix et/ou de la masse monétaire, accompagnée d’une baisse de la production.

         La crise des années 1930, celle du Japon actuellement sont des déflations.

Debt deflation ou déflation par la dette (Irving Fisher, 1933) : phénomène qui voit les agents économiques prendre subitement conscience de leurs dettes et vendre massivement leurs actifs pour les rembourser. Généralisées, ces ventes aboutissent à la baisse du prix des actifs si bien que la part de l’endettement sur la valeur des actifs s’accroît.

            Le Krach boursier de 1929 et les conséquences sur la bourse japonaise du Krach asiatique de 1997 appartiennent à ce phénomène de déflation par la dette. 




Désinflation : les causes de l’inflation furent longtemps attribuées à l’augmentation de la masse monétaire (phénomène de la « planche à billets ») qui entraîne une hausse proportionnelle du niveau générale des prix (théories classiques et néo-classiques). En conséquence, les agents économiques anticipent sur une baisse de leur pouvoir d’achat dans l’avenir et abandonnent l’épargne au profit d’une consommation immédiate, par crainte de voir les prix augmenter davantage. La demande augmente, dépasse toujours l’offre, et les prix continuent de s’élever. L’inflation s’auto-entretient. La croissance est à la hausse mais, à terme, la balance des paiements connaît un déficit et la valeur de la monnaie se déprécie, au désavantage des catégories de population qui dépendent de l’aide publique.

            Pour contrer ces effets nocifs et juguler un éventuel emballement de l’inflation, la seule solution longtemps envisagée en matière de politique économique fut la dévaluation, régulièrement utilisée en Europe.

            Cependant, au tournant des années soixante-dix et quatre-vingt et apparue parmi les pays de l’OCDE l’idée –et bientôt l’exigence- des politiques désinflationnistes. Les chocs pétroliers ont eu pour effet une hausse du prix des matières premières qui entraîna une perte de contrôle des Etats sur leur inflation. Parallèlement surgissaient sur le marché, désormais mondial, de nouveaux concurrents fournissant des produits à très bas prix, hautement compétitifs, alors même que les détenteurs de capitaux s’érigeaient en acteurs puissants, peu attirés par les dévaluations à répétition.

            Une politique désinflationniste, la France l’a connu de 1983 au début des années 1990, cherche à ralentir la hausse du niveau général des prix pour augmenter la compétitivité des entreprises sur les marchés étrangers, assurer un solde positif à la balance des paiements et garantir le prix de la monnaie nationale. Dans ce but, les banques centrales - qui gagnent en indépendance - contrôlent la masse monétaire au profit d’un jeu sur les taux d’intérêts revus à la hausse. Pour accentuer les effets de ce contrôle, les entreprises sont encouragées à investir pour développer leur productivité - ce qui se fait parfois au détriment de l’emploi – et l’Etat veille à la modération salariale.

Déflation : à l’inverse de l’inflation, la déflation se caractérise par une baisse cumulative du niveau général des prix. Soit l’offre est supérieure à la demande, soit (les deux phénomènes peuvent se cumuler) la monnaie n’est pas en quantité suffisante. Trop de vendeurs chassent un trop grand nombre d’acheteurs et baissent les prix pour convaincre ses derniers. Individuellement, celui-ci agit de manière efficace en retardant continuellement l’achat d’un produit dont le prix diminue sans cesse, augmentant ainsi son pouvoir d’achat. Débute alors un cercle vicieux qui fait de la déflation une crise économique des plus destructrices. La demande ne cesse de chuter, les taux d’intérêts réagissent et tendent vers 0% (le prix des actifs chute). Les salaires diminuent à leur tour mais le temps de réaction a suffi à l’augmentation des coûts de production, grevant ainsi les investissements et provoquant du chômage. Parallèlement, le taux d’épargne s’accroît. Les déflations sont un phénomène économique rare dont le plus spectaculaire fut sans doute la grande dépression qui débuta en 1929 et vit une contraction spectaculaire des marchés de capitaux et de biens ainsi qu’une baisse de la production dans tous les secteurs, avec pour corollaire une hausse brutale du chômage.

            L’éventail des actions politiques est pauvre. Le Japon, en crise déflationniste depuis le début des années 1990, fournit un bon exemple. Après l’affaiblissement des banques, l’Etat a voulu intervenir d’une manière keynésienne. Il a baissé les taux d’intérêt à une hauteur de 0,7% (pour encourager l’investissement et la consommation au détriment de l’épargne) afin d’accroître la masse monétaire et a augmenté les dépenses publiques. Il en résulte un taux d’endettement qui réduit fortement la marge de manœuvre de l’Etat alors que la consommation ne décolle pas. Le taux de chômage au Japon atteint 5,5% pour la première fois depuis 1945.

Debt deflation : variante de la déflation, elle fut décrite pour la première fois par l’économiste Irving Fisher. Elle provient d’une exagération de la spéculation boursière qui a pour conséquence la formation de bulles spéculatives. La valeur des actifs y est de loin supérieure à leur valeur réelle. Les entreprises dégagent des sommes considérables pour l’investissement, les gaspillages sont nombreux. Le phénomène de gaspillage génère de l’inquiétude. Chaque agent veut s’assurer qu’il peut rembourser sa dette et pour se faire, il vend ses actifs. Les cours s’effondrent par manque d’acheteurs. Les emprunteurs (entreprises) sont alors contraints à céder de nouveaux actifs sur leur capital pour solder leurs dettes. Ce nouvel afflux entraîne une baisse des prix des actifs qui se cumule à la précédente. Les entreprises ne trouvent plus de fonds pour se financer (contraction du crédit). La confiance et l’activité ne tardent pas à en pâtir et l’économie s’engage sur la pente de la déflation.

            Lorsque la bulle spéculative japonaise s’est effondrée, ce sont les banques nippones qui ont accusé le coup les premières et payé cher des investissement hasardeux. Aujourd’hui, la masse des créances irrécouvrables représente 10 à 30% du PIB japonais. Les banques étouffent et font faillite. Les prêts aux entreprises sont suspendus alors que le pays connaît la déflation.