Les conséquences du vieillissement de la population

 

Les DH peuvent être définis a priori comme un ensemble de prérogatives inhérentes à l’être humain dans ses relations avec ses semblables et au pouvoir, et qui lui seraient intrinsèquement attachées par opposition aux droits dont le contenu et l’opposabilité varient suivant temps et lieux. Ils constitueraient ainsi selon Rawls une « classe particulière de droits dont l’application est universelle et dont l’intention générale ne donne guère prise à la controverse ».

 

 

Phénomène démographique phare, donnée exogène et donc non maîtrisable, le vieillissement de la population en Europe suscite prospectives, craintes économiques et réformes. Signe de l’interdépendance des problèmes économiques, toutes les sphères de l’économie sont touchées par le phénomène du vieillissement, qui affecte tous les pays européens de façon variable mais tendanciellement homogène. Tous les pays achèvent leur  transition démographique du fait des progrès de la médecine et de l’allongement de la durée de vie (82f/78h Fce , UK 77/73 , ALL 80-76. Ce phénomène impose de la part des acteurs économiques et politiques une anticipation approfondie de ses effets, de façon à décider d’orientations à suivre pour en maîtriser les effets néfastes. Le marché du travail, thème de la séance, sera le lieu où l’impact du vieillissement se fera sentir avec le plus d’acuité.

 

            Le vieillissement occasionne et occasionnera dans tous les pays européens des surcoûts, certes. Mais il peut constituer également un sentier de croissance outre qu’un gisement d’emplois, et de réformes structurelles. Cela dépend, comme toujours en économie de la capacité des acteurs à saisir les situations pour en maîtriser positivement les effets. (anticipations rationnelles). On peut ainsi prévoir que le coût occasionné en France par les systèmes de santé s’élèveront en 2020 à 25 Md€/an, et en 2040 à 43 Md€, incompatible avec la marge de manoeuvre restreinte du fait d’une dette publique à 60% et d’un service de la dette de 15% par an.

 

            Le problème posé par le vieillissement touche donc autant le marché du travail, que la perception des systèmes d’assurances ou de transferts sociaux, ou la structure de répartition entre les revenus et de distribution entre les postes de dépenses. Naturellement l’impact du vieillissement sera différent selon que les systèmes  sont bismarckiens, beveridgiens ou mixtes.

 

Les conséquences du vieillissement de la population sur le marché du travail et partant, sur la structure des économies européennes (I) impose une réflexion accrûe pour maîtriser positivement les symptômes de ce phénomène, du côté de l’offre et du côté de la demande pour ce qui est du privé, du côté des recettes et des dépenses pour le public (II).

 

I/ Le vieillissement de la population aura des effets négatifs sur le marché du travail, et sur l’équilibre des finances publiques, mais il peut constituer une opportunité économique

 

A / Le vieillissement entraîne une baisse tendancielle de la compétitivité du travail, mal adaptée à un cadre mondialisé de redéploiement des facteurs de production.

 

1) Le vieillissement de la population, un phénomène inégalement réparti en Europe

 

à En Europe, le vieillissement se fera partout, mais dans des proportions différentes selon les zones. Europe du sud connaît un brusque décrochage. France se maintien. Europe de l’est peu dynamique (Russie 1,3). Mais phénomène de vieillissement moins affirmé car + forte mortalité.

 

à Or, on observe un baisse du taux d’activité tendancielle des +des 55ans dans les pays développés. Le phénomène est très prononcé en France. France quinquas visés par les licenciements. Effet des préretraite (facteur de consensus entreprises/licenciés désastreux pour les comptes UNEDIC). Phénomène moindre anglo-saxons (système de retraite étatique peu généreux incite à la continuation d’activité). Le vieillissement risque donc d’accroître l’effet de ce phénomène sur le taux d’activité global.

 

à Et donc plus le marché du travail vieillit, moins il est attractif, comparativement à d’autres structures démographiques plus dynamiques. D’où utilisation des préretraites. Comparé aux pays du tiers monde, notamment Chine/Inde, où une grande partie de la population est jeune, et donc attire les capitaux, Europe peut perdre compétitivité, du fait du vieillissement de l’offre de travail.

 

2)Un accroissement tendanciel du coût du travail causé par le vieillissement 

à Le revenu augmente avec l’âge (avancement).

 

à Mais le revenu augmente à chaque génération, ce qui réduit, par effet statistique l’effet d’accroissement richesse des + de 50 ans.

 

à Poids des dépenses de santé/retraite/dépendance amené à augmenter entraînant un accroissement tendanciel des cotisations sociales sur les actifs moins nombreux chargées de financer les système d’assurance maladie pour des personnes âgées plus nombreuses + main d’oeuvre de fin de carrière plus chère qu’en début de carrière (salaire d’efficience, qui sera calculé selon un équilibre entre le bénéfice marginal apporté par l’expérience, et la perte due à une moindre productivité lié à la moindre adaptabilité aux nouveaux modes de production – ex : informatique).

 

3) Un effet ambivalent sur la qualité de la main d’oeuvre.

 

à moindre dynamisme industriel, perte d’adaptation à certain nouvelles techniques (viscosité accrue de la diffusion technologique à partir d’un certain âge / offre de travail qui recherche une productivité accrûe. le faible taux d’activité des plus de 50 ans en France est notamment une conséquence directe du paradoxe de Solow chez les quinquas, (pas aux USA, ni au Japon, ni aux UK). Obsolescence de la formation ? le complément de l’expérience ne parvenant pas, à un certain stade à compenser cette obsolescence.

 

à Effet de routine

 

à Le salaire étant payé à la productivité marginale, et celle-ci se réduisant du fait de la moindre diffusion technologique dans les population seniors, les entreprises ont un arbitrage à faire entre réduire le salaire, ou licencier, surtout lorsque des dispositifs de préretraite viennent inciter cette logique (cas France).

 

à entraîne délocalisations : entreprises recherchent des mains d’oeuvre plus dociles, plus jeunes, dans des pays les moins syndiqués. Redéploiement fluidifié du facteur capital entraîne relocalisation du facteur travail, lui-même étant immobile. Nuançons, le capital recherche le travail le moins coûteux ; nuançons, la compétitivité déborde largement la seule question du coût en y intégrant la question de la productivité et d’autres critères tels que l’incorporation de capital humain dans le facteur travail.

 

B/ Le vieillissement : entre opportunités économiques et aversion au risque

 

1)  Un surcroît d’épargne aux effets ambivalents

 

à Théories de l’épargne de précaution de Friedman et du cycle de vie de Modigliani notamment utilisée pour contredire la théorie de la relance keynésienne.

 

à Croissance récente de l’épargne (chercher) en France paradoxale, car haut niveau de sécurité sociale. Cause : Chômage + vieillissement.

 

à Selon modèle ISLM, ex post, ce surcroît devrait entraîner un surcroît d’investissements notamment dans les systèmes de fonds de pensions. Au contraire dans un système qui affecte l’épargne à des dépenses publiques, dette, investissements publics, celle-ci est moins disponible.

 

à Question de la capacité d’absorption des conséquences démographiques par les marchés financiers. Vers une mise en concurrence des systèmes d’assurances sociales, du moins à la marge ?

 

2) Des sociétés malthusiennes qui offriraient de nouvelles opportunités économiques ?

 

à + De 50 ans pourraient gérer des entreprises. L’expérience associée au niveau d’épargne atteint à partir d’un certain nombre d’années, ouvre d’importantes possibilités de créer des entreprises (épargne + expérience)

 

à Approche économique behavioriste : Une société de la sécurité. De nouveaux marchés en croissance forte (pharmaceutiques, gardiennage, services proximité) + 10%/an.

 

à Opportunité touristique ? senior atractivity ? population dépensière, dé thésaurise, désépargne (re-théorie du cycle de vie)

 

à mais plus forte aversion au risque ? relation +ou – proportionnelle avec l’accroissement de l’âge.

 

Transition : L’impact du vieillissement de la population consistant donc en un accroissement du coût du travail, avec un impact incertain sur la qualité de la main d’oeuvre, et en une diminution du taux d’activité, le marché du travail français peut connaître une grave crise ou l’offre et la demande de travail ne se rencontrent plus. dans un cadre de redéploiement du facteur travail au niveau mondial. C’est pourquoi des politiques économiques doivent se consacrer à gérer le vieillissement à l’avenir.

 

II/ Les défis du vieillissements imposent des politiques économiques actives qui suivent les évolutions du marché du travail

 

=> en tout cas qui adaptent les offreurs de travail (ou demandeurs d’emploi) aux mutations techniques, économiques et démographiques.

 

A/ L'adaptation vieillissement s’imposent dans tous les pays européens

 

1)Limiter les effets de la destruction créatrice sur le marché du travail liée au vieillissement

 

à Existence de gagnants et de perdants. Nous avons vu que l’impact direct du vieillissement réduit la compétitivité d’un marché du travail pertinent cad national. Par conséquent une politique économique ou sociale destinée à compenser les effets négatifs de cette perspective est légitime.

 

à Des investissements de formation permettant de limiter l’effet des mutations techniques sur les seniors du marché du travail (informatique p ex.). Importance de la formation professionnelle et continue. Permet d’accélérer l’adaptation aux nouveaux modes de production.

 

2) L’investissement public lui-même, et la politique économique doit s’orienter dans la prise en compte économique du vieillissement

 

à Prise en charge des nouvelles demandes liées au vieillissement en orientant les ressources humaines et financières vers ces activités (complexe). Incitations fiscales aux services à la personnes, favoriser l’héliotropisme senior.

 

àAide à la recherche médicale d’une part dans ces secteurs

 

à Prise en compte du caractère stratégique des pharmaceutique de ce fait, et tentative récente de maintien dans le giron national d’entreprises telles qu’Aventis. Mal vu par Bruxelles. Le vieillissement en vient à mettre relation, dans l’actualité récente la logique interventionniste (ou vue comme tel en GB p. ex.) et la logique purement concurrentielle de l’Union européenne.

 

à Appels et investissements dans les formations liées au questions de la vieillesse.

 

B/  Le vieillissement de la population suscite une modification drastique de la politique de l’emploi en France

 

1) D’une politique de protection de l’emploi à une politique de la reconversion

 

à En comparaison avec les pays nordiques, anglo-saxons, japonais, il y a une exception française du marché du travail (notamment du fait des dispositifs de préretraite, qui risque d’aggraver l’impact du vieillissement sur le taux d’activité, et le taux de chômage en France. (sans parler de la Chine ou de l’Inde). La structure du marché du travail influant sur l’attractivité de celui-ci.

 

à Face au constat d’un accroissement tendanciel du coût du travail occasionné par le vieillissement (et la tendance à licencier vers 55 ans), courant de pensée visant à passer d’une logique de protection de l’emploi à une logique d’amélioration des services à la reconversion.

 

à L’indemnité de licenciement serait déjuridiciarisée (ex, plus de PSE), et l’externalité du chômage (coût externalisé à la société par le marché serait internalisée par une taxe sur le licenciement. Débat sur l’assiette de cette taxe. Durée future du chômage, ou défiscalisation de l’investissement de l’entreprise à la formation professionnelle.

 

2) Les propositions du rapport Camdessus

 

à Un contrat unique, résiliable dès le début, contrairement à la protection qu’apporte, par exemple la requalification du CDD en CDI après deux reconductions. CDD est en fait passage protégé vers CDI.

Favorise l’expérience, ou plutôt lui donne la priorité, puisqu’il instaurerait un système du first-in/first out à l’américaine. Mais marché du travail américain beaucoup plus fluide et mobile, car plus grand, et espace complètement unifié, ce qui n’est pas le cas de l’UE où existent des barrières linguistiques ou dans les services

 

à Le problème  annexe du projet Bolkestein qui montre la difficulté d’harmoniser complètement nous amène à la question du marché du travail pertinent. Surtout, effet plutôt négatif du vieillissement sur la mobilité. + qu’une mobilité, il y aurait re-localisation et donc re-fixation. Par conséquent, la proposition Camdessus mettrait fin la stabilité relative qu’apporte la politique de protection de l’emploi et obligerait à un surcroît de mobilité sur le marché du travail français, ou européen que la culture économique et politique ne permet pas forcément de suivre.

 

3) Des Politiques d’immigration pour compenser les pénuries sectorielles de main d’oeuvre liées au non renouvellement des compétences.

 

à France, fin du baby boom. Certains secteurs vont connaître des pénuries de mains d’oeuvre. C’est déjà le cas.

 

à Si vous prenez le marché parisien des bouchers ou des coiffeurs, ils manquent de mains d’oeuvre. Conséquence directe du non renouvellement des emplois. Sans parler de l’artisanat...

 

à D’où politiques d’immigration sectorielles. On parle de quotas. Cela avait déjà été fait en 71, et entraîne généralement une baisse du coût du travail, sur les emplois les moins valorisés.

 

C/ Le vieillissement est en tout cas à la base de nombreuses réformes du marché du travail.

 

1) En Allemagne, le réformes Hartz visent à contrer les effets du vieillissement sur le taux d’activité, en mettant en place des dispositif d’aide spécifique de retour à l’emploi des + de 50 ans ainsi qu’une utilisation du secteur privé de replacement. Visent par ailleurs à freiner l’effet d’augmentation du coût du travail en freinant l’accroissement des dépenses, les systèmes de santé étant purement assuranciel.

 

2) Le problème se pose en des termes différents dans un système beveridgien avec système de fond de pension comme en Grande-Bretagne. En effet, d’un côté le noyau dur de santé publique est parfaitement maîtrisé par une contrainte de rationnement pouvant entraîner des goulots d’étranglements, de l’autre de l’autre, le caractère privé de la majeure partie des cotisation retraite apporte un surplus d’investissements, en même temps qu’un déficit limité des comptes sociaux. D’autres problèmes se posent : opportunité des investissements réalisés (retraités ayant parfois tout perdu devant se rabattre difficilement sur le noyau dur public).

 

3) Dans les pays du Nord, Le vieillissement de la population s’accompagne d’une mise en relation du facteur expérience avec le facteur innovation. C’est là que sont nées les expériences mise en relation des jeunes et des quinquas, mettre en corrélation expérience et dynamisme mais.  Efficacité non prouvée en France. Poids des cultures. D'un autre côté, tout un secteur dit de la "silver economy" s'est mis en place, qui vise à offrir aux seniors de nombreuses opportunités pour accroître leur confort de vie, même lorsqu'ils sont confrontés à des situation de dépendance.

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